Il serait impossible de séparer ces deux choses : la tête et la main. […] Il nous serait impossible de concevoir de l’eau sans cette condition essentielle. […] Ce secours des autres sciences est si puissant, que sans lui le développement de la science des phénomènes de la vie est impossible. […] Il est impossible que des hommes qui jugent les faits avec des idées si différentes puissent jamais s’entendre ; et comme il est impossible de satisfaire tout le monde, le savant ne doit avoir souci que de l’opinion des savants qui le comprennent, et ne tirer de règle de conduite que de sa propre conscience. […] Il paraît impossible même d’éviter d’une manière absolue ces sortes d’erreurs.
Voilà l’antécédent immédiat de l’action de chaque filet olfactif ou gustatif ; et il est impossible de ne pas remarquer combien il ressemble à l’antécédent immédiat de l’action du nerf optique, sauf cette différence que, dans le second cas, le type et les éléments de l’antécédent sont connus. […] Quant aux différences de ces rhythmes, il n’est pas impossible de s’en faire une idée. […] Par cette correspondance, les événements du dedans cadrent avec ceux du dehors, et les sensations, qui sont les éléments de nos idées, se trouvent naturellement et d’avance ajustées aux choses, ce qui permettra plus tard à nos idées d’être conformes aux choses et partant vraies. — D’autre part, on a vu que les images sont des substituts de sensations passées, futures, possibles, que les noms individuels sont des substituts d’images et de sensations momentanément absentes, que les noms généraux les plus simples sont des substituts d’images et de sensations impossibles, que les noms généraux plus composés sont des substituts d’autres noms, et ainsi de suite. — Il semble donc que la nature se soit donné à tâche d’instituer en nous des représentants de ses événements, et qu’elle y soit parvenue par les voies les plus économiques. Elle a d’abord institué la sensation qui traduit le fait avec une justesse et une finesse plus ou moins grande ; puis la sensation survivante et capable de résurrection indéfinie, c’est-à-dire l’image, qui répète la sensation et qui par suite traduit le fait lui-même ; puis le nom, sensation ou image d’une espèce particulière, qui, en vertu de propriétés acquises, représente le caractère général de plusieurs faits semblables, et remplace les sensations et images impossibles qui traduiraient ce caractère isolé.
Draghicesco ne va pas jusqu’à admettre la théorie absolue de Weismann sur la non-transmissibilité des variations individuelles acquises, il admet une théorie mitoyenne qui peut se formuler ainsi : « L’hérédité des caractères acquis est sûre et incontestable lorsque les conditions externes qui les ont provoqués sont permanentes et simples ; elle est impossible lorsque ces mêmes conditions sont mobiles et complexes6. » La conséquence de cette loi au point de vue de l’individualité humaine soumise aux influences de la vie sociale est que, comme la mobilité et la complexité du milieu est en raison directe de l’intégration sociale, le développement social a pour résultat nécessaire le regrès de l’hérédité des caractères acquis. « Il est évident que la complication et la mobilité sociales ont pour résultat immédiat de contrecarrer la loi de l’hérédité, et de rendre impossible l’hérédité des caractères acquis. […] S’il était fini, la discussion n’aurait pas lieu ; car la complexité et l’instabilité sociales, poussées à la limite, auraient à jamais rendu impossible l’hérédité des caractères acquis et par cela même auraient confirmé la théorie de Weismann. […] *** La raison générale qui rend impossible une orthodoxie quelle qu’elle soit, religieuse, philosophique, scientifique, politique, etc., c’est la loi physiologique qui veut que deux cerveaux ne pensent jamais exactement de la même façon.
Supposez l’atmosphère du globe terrestre sans éclairs ni tonnerre, ce qui n’a rien d’impossible ; les fortes décharges de la foudre n’auraient pas éveillé notre attention. […] Selon eux, « il est impossible de supposer qu’une sensation qui paraît simple et où la conscience ne saisit aucune multiplicité soit en réalité composée, parce qu’ici on ne peut plus distinguer la réalité de l’apparence, la simplicité aperçue de la simplicité réelle12 ». — Nous ne saurions admettre cette théorie. […] Dans le domaine du sens qui paraît le plus primitif, le toucher, la complexité subsiste, et la simplicité n’est qu’une limite idéale, impossible à atteindre. […] » A ce raisonnement spécieux nous répondrons : — Pour qu’il y ait synthèse, il faut que les éléments des sensations du bleu, du vert, etc., persistent dans la sensation du blanc ; mais il n’est pas nécessaire, ou plutôt il est impossible que les sensations mêmes de vert, de bleu, qui sont déjà des composés particuliers et des combinaisons spécifiques, persistent dans la sensation du blanc, laquelle est une autre combinaison de certains éléments primordiaux de la sensation lumineuse.
Nous serons comme en présence d’une langue impossible à traduire, faute de clef. […] — Impossible. […] Quand l’intervalle de temps est réduit à 0,044”, le discernement de l’ordre de succession dans le temps devient impossible ; mais, si les étincelles sont assez rapprochées dans l’espace pour que leurs cercles d’irradiation s’enveloppent, l’œil perçoit alors leur éclat comme si c’était le mouvement d’une seule étincelle depuis le point occupé par la première jusqu’au point occupé par la seconde, et l’intervalle de temps peut alors être réduit jusqu’à 0,015”, avant que l’esprit commence à douter si le mouvement apparent a commencé de droite à gauche ou de gauche à droite. […] La seconde est la perception réfléchie, par laquelle nous transportons hors de nous les objets étendus, en ajoutant aux deux dimensions de l’étendue visible celle qui n’est que l’affirmation figurée de l’existence, la profondeur… Il n’y a pas plus de quatrième idée de l’être que de quatrième dimension de l’étendue. » Ces hautes spéculations trinitaires nous paraissent un mystère beaucoup plus impossible à expliquer que la perception même de l’étendue, et nous nous demandons si l’animal a besoin de concevoir l’idée absolue de l’être pour arriver à distinguer la troisième dimension, selon laquelle il se meut, des objets placés à sa droite ou à sa gauche, qu’il ne peut atteindre que par un changement de direction produisant un signe local spécifique et exigeant des efforts spécifiques.
C’est impossible. […] Tant de nuances concourent à former cette atmosphère qu’il est impossible à l’homme qui la sent de la décomposer ; il aime ou il n’aime pas, voilà toute son analyse ; le jugement n’est qu’une impression aussi rapide qu’un instinct, et aussi infaillible en nous que l’impression que nous ressentons en plongeant la main dans une eau brûlante, tiède ou froide. […] il en est de même du style : nous sentons s’il nous charme ou s’il nous laisse languissants, s’il nous réchauffe ou s’il nous glace ; mais il est composé de tant d’éléments indéfinissables de l’intelligence, de la pensée et du cœur, qu’il est un mystère pour nous comme la physionomie, et qu’en le ressentant dans ses effets, il nous est impossible de l’analyser dans ses causes. […] Mais, en ne concédant à cet égard aucun privilège aux sacerdoces, il nous est impossible de ne pas reconnaître qu’il y a dans le caractère sacerdotal une autorité de prestige sur les hommes rassemblés.
Impossible, c’était le mot consacré. […] Renoncer au monde, si l’on prend le précepte dans son esprit, c’est faire en toutes choses une part à la vie et une part à la mort, et cela jusqu’au dernier soupir. » — Dans la première partie de son explication, Töpffer n’a pas assez senti, je le crains, tout le mystère de la vie cachée, de la vie des antiques ermites et des Pères du désert ; mais il est impossible de mieux faire la part de l’homme de la société et du père de famille mourant.
En parlant de la célèbre abbaye de Notre-Dame-des-Ermites ou d’Einsielden, dans le canton de Schwitz, William Coxe, ministre et chapelain anglican, s’était permis bien des ironies sur les pèlerins et leur dévotion qu’il appelait superstitieuse : ici Ramond prend à son tour la liberté d’abréger, dans sa traduction, ces sarcasmes trop faciles, et il exprime pour son compte un tout autre sentiment : Je l’avoue, dit-il, l’aspect de ce monastère m’a ému ; sa situation au milieu d’une vallée sauvage a quelque chose de frappant ; son architecture est belle, et son plan est exécuté sur de grandes proportions ; rien de plus majestueux que les degrés qui s’élèvent à la plate-forme de l’édifice et qui la préparent de loin par une montée insensible… Il est impossible d’entrer dans cette chapelle dont le pavé est jonché de pécheurs prosternés, méditant dans un respectueux silence et pénétrés du bonheur d’être enfin parvenus à ce terme de leurs désirs, à ce but de leur voyage, sans éprouver un sentiment de respect et de terreur. […] De tous les hommes qu’il souhaitait de connaître, ce fut pourtant Lavater seul qui surpassa son attente : Il n’existe point d’homme peut-être, dit-il, dont l’imagination soit aussi brûlante, et la sensibilité aussi profonde ; il entraîne, il subjugue ; son langage est d’une naïveté populaire, et cependant d’une éloquence à laquelle il est impossible de résister.
Taine plus de sévérité dans les jugements contemporains, je dirai qu’ayant connu Stendhal, l’ayant goûté, ayant relu encore assez récemment ou essayé de relire ses romans tant préconisés (romans toujours manqués, malgré de jolies parties, et, somme toute, détestables), il m’est impossible d’en passer par l’admiration qu’on professe aujourd’hui pour cet homme d’esprit, sagace, fin, perçant et excitant, mais décousu, mais affecté, mais dénué d’invention. J’en conclus que, s’il est si difficile, même de près, de saisir la qualité dominante chez un de nos contemporains, il est bien plus difficile, ou, pour mieux dire, tout à fait impossible de prétendre la retrouver et surtout la contrôler, la rectifier avec certitude, à une telle distance, chez les personnages de l’histoire de Tite-Live ou chez l’historien lui-même.
Cette heureuse modification qui tempérait la rigidité, devenue impossible, de Calvin, et qui mettait Genève plus en accord avec l’air extérieur, fut, en grande partie, due à un ministre et prédicateur, Alphonse Turretin, lequel avait beaucoup voyagé dans sa jeunesse, avait visité Newton et Saint-Évremond à Londres, Bayle et Jurieu en Hollande, Bossuet, Fontenelle et Ninon à Paris, et qui, après bien des comparaisons de curieux, était revenu dans sa patrie, mitigé, modéré et tolérant. […] Sous l’empire de ces idées de bon sens, il se fit peu à peu, dans l’esprit exclusif de ses concitoyens, un assez grand changement pour qu’après lui, en 1738, on pût voir, dans la cité calviniste par excellence, s’élever une église, — non pas catholique (ne demandons pas l’impossible) —, mais une église luthérienne.
. — Il faut être national et fort, avant tout et tout de suite… » Qu’était-ce enfin que cet ami de beaucoup d’esprit (dans lequel il m’est impossible de ne pas reconnaître M. de Rémusat, l’homme des idées, sinon de l’action), qui du fond de son département écrivait à M. […] Mais il est pourtant impossible de faire d’un tel régime, dans son esprit et dans son ensemble, quelque chose de grand, — de grand par l’action, par l’impulsion soit au dedans, soit au dehors, — quelque chose dont on soit fier d’avoir été le contemporain ; et M.
Il semble s’être proposé une gageure impossible et qu’il a pourtant tenue, d’écrire l’histoire avec une suite d’éclairs. […] Je défie que cela soit possible dans le commerce de Virgile ; il est impossible, au sortir d’une lecture où l’on a pleuré, d’être injuste et cruel.