. — La sculpture, à qui la couleur est impossible et le mouvement difficile, n’a rien à démêler avec un artiste que préoccupent surtout le mouvement, la couleur et l’atmosphère. […] Il est impossible d’exprimer avec la prose tout le calme bienheureux qu’elle respire, et la profonde harmonie qui nage dans cette atmosphère. […] Tout animal, dans une espèce semblable, diffère en quelque chose de son voisin, et parmi les milliers de fruits que peut donner un même arbre il est impossible d’en trouver deux identiques, car ils seraient le même ; et la dualité, qui est la contradiction de l’unité, en est aussi la conséquence17. […] Lenglet, au contraire, est une certaine timidité, puérilité, sincérité excessive dans le travail, qui donne à son œuvre une apparence de sécheresse ; mais, en revanche, il est impossible de donner un caractère plus vrai et plus authentique à une figure humaine.
Ce qui est plus probable, ce qui me paraît certain, c’est que, par la personnalité démesurée, mais si distincte, de son génie anglo-saxon, (car il ne dut à la Renaissance, je l’ai dit, que ce qu’il eût été impossible, en son temps, de ne pas lui emprunter), Shakespeare, au moment même où allait s’épanouir notre vrai instinct poétique, en choquait, en déconcertait la nationalité, longtemps latente. […] Eh bien, puisqu’il lui était impossible de les hausser jusqu’à lui, puisqu’ils étaient la vilenie et la bêtise irrémédiables, il les a bafoués, avec quel imperturbable mépris ! […] Non, il s’approche d’eux, avec politesse, les amadoue, les câline, parle leur langage, imite leurs gestes ; ils peuvent penser parfois qu’il est l’un des leurs, qu’il ne vaut pas mieux qu’eux, ou qu’il est leur dupe, qu’il croit à leur fausse vertu, à leur bonhomie, à leur conscience paisible ; il leur fait risette, d’un air naïf et bonasse ; impossible vraiment de se délier de lui ; mais tout à coup, comme un chat qui ronronnait montre et enfonce les griffes, voici que, sans renoncer à la mielleuse douceur, au sourire toujours accommodant et si bénin, son ironie s’échappe, empoigne, déchire, pince et mord et fait sortir le sang ! […] Quant à Sully Prudhomme, il ne laisse pas, avec un air de se récuser, de réfuter, comme s’il la prenait au sérieux, la théorie vergalienne : « Il m’est impossible de vous donner mon jugement, car je ne me sens pas compétent en matière de réformes de notre versification française. […] Il est impossible, désormais, de mourir jeune, tant les âmes en des corps récents sont vieilles déjà d’antérieures existences innombrables ; même dans un tout petit cercueil, ce que l’on porte en terre c’est l’éphémère enveloppe d’un immémorial esprit.
La Culture Solitaire du Moi est impossible. […] Elle est comme ces reflets dans les fontaines, ces images diaphanes et jolies, d’une séduction immédiate, dont on subit tout l’enchantement, mais qu’il nous est impossible d’étreindre, et pour qui tant de charmants héros se sont noyés, dit-on, dans les vieilles ballades et les lieder allemands. […] Impressionniste et observateur, il lui paraît impossible d’abstraire un être de son milieu, mais il a dépeint des sentiments individuels et particuliers.
… Ses pieds s’étaient refusés à battre l’espace comme les palettes d’une roue, et maintenant quand il traversait un boulevard, et qu’il voulait éviter une voiture, il lui était impossible, tout à fait impossible de courir. […] Vendredi 11 décembre Le général Schmitz soutenait qu’il était impossible de raisonner de la guerre, et que même ceux qui y avaient été, ne pouvaient pas raconter avec certitude ce qui s’y était passé.
Il me fut impossible un jour d’achever la lecture de ces lignes, et M. […] Dans les provinces, ou l’on n’est pas sans cesse distrait d’une idée par de mouvants et changeants spectacles, où un événement lugubre a le temps de marquer et de se graver profondément, il est impossible d’oublier, à des années de distance, ce qu’on a vu quand on y a été témoin d’une époque de terreur. — M.
Il était impossible de toucher un tel portrait à la Sterne avec une plus gracieuse et, pour ainsi dire, affectueuse ironie : « Ce qui faisait sourire l’esprit, conclut-il, dans les innocentes manies du chevalier, faisait en même temps pleurer l’âme. […] Pour mettre un peu d’ordre à notre sujet et éviter (ce qui en est l’écueil) la dispersion des points de vue, nous ne tenterons ni l’analyse des principaux ouvrages en particulier, ni encore moins le dénombrement, impossible peut-être à l’auteur lui-même, de tous les écrits qui lui sont échappés.
Mais s’il s’agissait simplement pour le premier Consul de donner au peuple une religion d’État qu’il ne professait lui-même ni d’esprit ni de cœur ; de faire, au nom de cette religion d’État, toute politique à ses yeux et nullement religieuse, une alliance exclusive avec le souverain pontife de cette religion pour lui assurer les âmes de ses peuples, à la charge par le souverain pontife de lui assurer à lui-même leur obéissance au nom du Dieu dont il est le ministre, il est impossible de conserver du respect devant les éloges prodigués par M. […] il conclut contre la cause monarchique qu’il vient d’exposer avec tant de force ; il s’arrête entre les deux partis, c’est-à-dire dans l’impossible ; il prend la moitié des deux vérités, c’est-à-dire un mensonge ; il emprunte à la république le pouvoir absolu et à la monarchie le pouvoir temporaire, et il établit comme préférable à la république ou à la monarchie, quoi ?
Il est impossible de comprendre la valeur de cette expression provinciale sans donner la biographie de M. […] Quoiqu’il lui abandonnât ses vieux souliers (elle pouvait les mettre), il est impossible de considérer le profit trimestriel des souliers de Grandet comme un cadeau, tant ils étaient usés.
La plus grande preuve que ces consolations intimes furent écrites par lui, c’est qu’il était presque impossible qu’elles fussent écrites par un autre. […] Quelle que soit notre pensée sur les dogmes, si diversement interprétés, du christianisme, il nous est impossible de ne pas reconnaître que, comme corps de philosophie pratique et de philosophie morale, le christianisme a franchement, énergiquement et saintement promulgué ou adopté la philosophie réelle, c’est-à-dire la philosophie de la douleur méritoire ou expiatoire ; et ajoutons ici la plus belle, car le sacrifice est plus beau que la jouissance, excepté aux yeux d’un épicurien.
Nos pseudo-classiques du premier Empire s’épuisent à cette tâche impossible. […] Impossible de faire le délicat sur le choix des mots.
Mais il est impossible, je le vois, de discuter froidement l’essence caractéristique de cet art, sans tomber, aussitôt, dans le ton du lyrisme. Et comme, plus haut, j’ai tâché, avec l’aide de la philosophie, à expliquer la nature véritable de la musique en général, (explication convenant à éclairer l’œuvre de Beethoven, entre toutes), je ne tenterai pas plus longuement l’impossible ; je reviendrai à l’étude de la personne de Beethoven, comme au foyer des rayons lumineux éclairant le merveilleux univers qu’il a créé pour nous.
Impossible de retrouver ses vêtements. […] » Et il sort de sa bouche un flot de paroles colères, qu’il termine ainsi : « Oui, cet homme me tue… me rend tout impossible… je ne vous parlais pas de ce journal, parce que je voulais en faire un livre… mais je sens que, lui là, je ne pourrai jamais le faire… Vous me paraissez un galant homme.