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1742. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

« pour sa science et pour son génie, qui peuvent enseigner aux artistes, quelle que soit leur profession, que : l’art et la poésie de la nature expriment le vrai au travers du prisme de l’idéal ».

1743. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Dans quatorze ans d’ici, votre Pulchérie, exprimant tout votre idéal en amour, dira au jeune Léon : Je vous aime, et non point de cette folle ardeur Que les yeux éblouis font maîtresse du cœur… Ma passion pour vous, généreuse et solide, A la vertu pour âme et la raison pour guide, La gloire pour objet, et veut sons votre loi Mettre en ce jour illustre et l’univers et moi. […] Et voilà pourquoi, dans les moments où il ne cherche que son plaisir et est, par conséquent, sincère, peut-être à son insu, le bourgeois oublie totalement de me mépriser, tant je l’amuse, et tant je réalise sans doute je ne sais quel idéal, ignoré de lui-même, qu’il porte en lui.

1744. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

L’effort du grand artiste, son effort suprême marqué dans cet ouvrage inachevé et qu’il avait mis en pièces semble témoigner comme d’une défaite de son génie aux prises avec l’idéal. […] Vous pourrez écrire d’énormes volumes d’esthétique affirmant que tout ça est fini, que la seule vérité, la « vraie vérité », vient d’être enfin découverte par celui-ci ou celui-là, l’œuvre antérieure, si elle correspond par un point quelconque à un sentiment, à une émotion, à un idéal de l’homme ou de la femme, l’œuvre restera dans la mémoire, dans les habitudes, dans les préférences des générations successives.

1745. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Le « troupeau des fidèles » n’est plus une figure ; nous sommes, en toute réalité, un troupeau qu’on doit conduire au ciel et à l’idéal politique, comme on nous conduirait à l’étable, — à coups de bâton… Avez-vous eu vent de cet archéologue anglais qui s’évertuait récemment à prouver que le sceptre, à l’origine, était un manche de fouet ? […] Ce n’est peut-être pas l’idéal rêvé par l’auteur.

1746. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

On peut faire à ces Ecrivains le reproche fait à l’école Flamande, dont les tableaux tirés de la nature réelle, n’offrent pas, comme ceux d’Italie, le beau idéal.

1747. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Eugène Sue n’est l’idéal du parfait notaire.

1748. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

l’idéal ! […] Autant que Racine, il est peut-être un grand artiste dans l’art de donner à la prose française la vie et le mouvement des saines paroles ; autant que lui peut-être, il réalise cet idéal du poète historien à qui la poésie elle-même a donné plus qu’au reste des humains, tous les droits du monde à notre sympathie, à nos respects.

1749. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Mais il faut aussi reconnaître que jamais un seul de ces ordres de notions ne peut exister isolément en nous ; de telle sorte que l’un appelle toujours l’autre à sa suite, et qu’en vertu de cette tendance qui nous est naturelle, nous donnons constamment des formes objectives aux notions idéales ou subjectives que nous possédons tous, et que, d’autre part, nous subjectivons, c’est-à-dire que nous élevons toujours à l’état de théorie abstraite l’ensemble des notions objectives qui nous sont transmises par les sens. […] Mais il y a des esprits qui, saisis à juste titre d’admiration pour la simplicité et la généralité des lois qui régissent les sciences astronomiques et quelques parties des sciences physico-chimiques, voient, dans l’application sûre de ces théories à la découverte des faits nouveaux, l’idéal de la puissance intellectuelle de l’homme sur la nature. […] Il est bien entendu, Messieurs, que nous vous représentons ici des cas types d’une simplicité purement idéale, afin de vous faire comprendre la liaison de ces phénomènes normaux et pathologiques.

1750. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Il me manquait quelque chose pour remplir l’abîme de mon existence : je descendais dans la vallée, je m’élevais sur la montagne, appelant de toute la force de mes désirs l’idéal objet d’une flamme future ; je l’embrassais dans les vents ; je croyais l’entendre dans les gémissements du fleuve ; tout était ce fantôme imaginaire, et les astres dans les cieux, et le principe même de vie dans l’univers. […] Son idéal est la royauté constitutionnelle, et parce qu’il croit à sa bonté, et sans doute aussi parce qu’il compte en être le premier ministre.

1751. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Il n’avait pas même un tombeau, le moindre coin de terre à lui, ce grand conquérant du verbe ; et c’est dans celui d’un manieur de canons, lequel avait vécu largement en tuant, tandis qu’il avait à peine subsisté en se tuant, qu’il dormait lui l’assembleur de mots ou rêvait peut-être, selon les craintes d’Hamlet, à côté de sa vénérable mère qui l’avait assisté sur la croix idéale où la racaille griffonneuse, la lie de la littérature l’avait crucifié, comme Jésus le fut par les ignobles docteurs de Jérusalem sur la fourche du Calvaire ; et m’élevant contre les injures du sort envers lui, je me dis tristement que s’il avait été sacrifié par les impuissants de sa génération qui feignirent de ne pas savoir qu’il existait tant qu’il respira, pour le couvrir hypocritement et à la fois sincèrement de fleurs lorsqu’il eût succombé, victime de leurs haines, les nombreux enthousiastes de la mienne et des suivantes, surtout la dernière, créée et façonnée par lui, qui tous ont la bouche remplie de ses vers incomparables et de l’admiration qu’ils leur inspirent ne sont non seulement jamais venus le saluer dans son suprême asile, mais encore que la plupart d’entre eux ne connaissent pas le chemin qui y mène, et même qu’ils ignorent en quel cimetière de Paris est tombée en poussière la cendre de leur fétiche, leur idole, qui me fut et me sera toujours sacrée, lui, le guide de mes premiers pas dans cet art pour lequel je me suis immolé, dans la mesure de mes forces, avec non moins d’opiniâtreté que lui-même. […] que bien seul je m’offrais Pour triomphe la faute idéale de roses — Réfléchissons… Réfléchissons…ou si les femmes dont tu gloses Figurent un souhait de tes sens fabuleux !

1752. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Il prouve très bien que le christianisme, en perfectionnant les idées morales, fournit à la poésie moderne une espèce de beau idéal que ne pouvaient connaître les anciens.

1753. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Bientôt, une heure arrive, une heure suprême, le violon échappe à ces mains débiles, le souffle manque à cette poitrine en feu ; de cette extrême renommée, et de cette gloire idéale, à peine si la deuxième génération conserve un vague souvenir.

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