De même que « Richard Wagner n’est pas entré dans la légende en savant ou en curieux, mais en créateur », de même que Richard Wagner, « rejetant les aventures sans fin et tous les accessoires du roman, se place du premier bond au centre même du mythe et de ce point générateur recrée de fond en comble les caractères et l’organisme de son drame », de même enfin « qu’en restituant au mythe sa grandeur primitive, son coloris original, il sait y approprier les passions et les sentiments qui sont les nôtres, parce qu’ils sont éternels, et subordonner le tout à une idée philosophique », — de même Édouard Schuré dégage d’une époque historique ses éléments essentiels, lui recrée une émouvante jeunesse, et la fixe en cet état dans l’imagination humaine.
. — La Bête humaine (1890). — L’Argent (1891). — La Débâcle (1898). — Le Docteur Pascal (1893)
C'est pourquoi, sans négliger les événemens principaux, il s'est attaché, dans son Histoire de France, à suivre l'Esprit humain dans sa marche, à développer les progrès successifs des vices & des vertus, les changemens opérés dans le caractere & les usages de la Nation, les principes de nos libertés, les sources de la Jurisprudence, l'origine des grandes dignités, l'institution des divers Tribunaux, l'établissement des Ordres Religieux & Militaires, l'invention des Arts, & tout ce qui peut avoir rapport à ceux qui les ont cultivés & perfectionnés.
L’auteur est fort loin de croire que toutes les parties de celui-ci en particulier puissent jamais être considérées comme matériaux positifs pour l’histoire d’un cœur humain quelconque.
mon père y tient l’urne fatale ; Le sort, dit-on, l’a mise en ses sévères mains : Minos juge aux Enfers tous les pâles humains.
Préface Maurice Delafosse, Administrateur en Chef des Colonies Pour bien connaître une race humaine, pour apprécier sa mentalité, pour dégager ses procédés de raisonnement, pour comprendre sa vie intellectuelle et morale, il n’est rien de tel que d’étudier son folklore, c’est-à-dire la littérature naïve et sans apprêts issue de l’âme populaire et nous la livrant dans sa nudité primitive.
Il reconnaît que « la Révolution de la France semble être celle de l’esprit humain » ; et il cherche en quoi cette Révolution peut consister. […] « La vie humaine est partagée entre deux règnes, celui de l’espérance et celui de la crainte. » M. de Meilhan, disons-le à son honneur, n’a cessé d’agiter ce problème et d’en vouloir concilier les deux termes, en apparence contradictoires. Il sent tous les dangers et toutes les chimères de la prétendue perfectibilité ; il n’est nullement opposé d’ailleurs à ce qu’on appelle lumières : il voudrait les voir s’étendre là seulement où il faut ; et, comme il l’a dit, la question n’est pas de savoir s’il faut tromper les hommes, et à quel point il faut les tromper, « mais seulement à quel point il faut tâcher d’arrêter la curiosité humaine ».
S’il fréquenta quelque temps les amphithéâtres, il ne prit jamais en main un scalpel : ce qui ne l’empêchait pas de trancher à la rencontre sur la structure du corps humain, sur les formes et les dispositions précises des organes, comme il tranchait sur tout ; il y commettait parfois de singulières méprises9. […] L’amant retourne tous les défauts de sa maîtresse et les traduit en louanges : la critique et l’envie humaine font tout le contraire avec les talents. […] Il ne s’y trouve de trace humaine que quelques pierres, reste de monuments antiques qu’on suppose des fortifications.
Il y voit à nu et y éprouve la bassesse, la cupidité humaine, les plus viles passions, telles qu’elles se montrent sans pudeur et sans honte lorsqu’elles ne sont corrigées et averties par rien, ni par l’honneur, ni par les lois. […] Je ne réponds point toutefois qu’il soit allé jusqu’au bout dans cet examen de conscience, car rien ne l’indique, et le cœur humain est bizarre et peu logique en soi ; il a des habiletés et des adresses sans pareilles pour oublier ou pour sembler ignorer ce qui l’importune. […] Le fait est que Jean-Bon sortit de cette rude et longue épreuve non énervé, non détrempé, mais certainement sage, modéré, humain, juste.
La nature humaine, prise du boulevard Bonne-Nouvelle, n’est peut-être pas très-large, très-profonde, très-généreuse en pathétique ou en ridicule ; mais elle est très-fine, très-variée et très-jolie. […] La nature humaine, après cela, s’arrange comme elle peut de ces symétries de cadres, de ces entre-deux de portes, de ces revers miroitants. […] Quel pouvoir inconnu gouverne les humains !
Par l’autre voix secrète, il n’était pas moins excité à se marquer une place entre les jeunes et hardis investigateurs qui, dans les dix dernières années de la Restauration, allaient demander aux littératures étrangères des vues plus larges, des précédents et des points d’appui pour l’émancipation de l’art, et des termes nombreux de comparaison pour l’histoire de l’humaine pensée. […] On rencontre dans l’histoire des opinions humaines une quantité d’accidents où il ne faudrait peut-être apporter que le rire de Voltaire et le branlement de tête de Montaigne. […] Les monuments humains ne s’élèvent jamais que moyennant de certaines perspectives où la grandeur et l’ordre l’emportent, et où l’esprit de l’architecte s’impose sur bien des points.
Cette faculté humaine, curieuse, bavarde, médisante, ironique, n’a pas dû cesser dès avant Martial jusqu’à Pasquin. […] Si les Nouvelles ecclésiastiques (jansénistes), qui commencent à l’année 1728 et qui n’expirent qu’après 1800, ne donnent que la triste histoire d’une opinion, ou plutôt, à cette époque, d’une maladie opiniâtre, étroite, fanatique, et comme d’un nerf convulsif de l’esprit humain, les Mémoires de Trévoux, dont les portions qui confinent le plus au xviie siècle offrent un fonds mélangé d’instruction et de goût, le vrai monument de la littérature des jésuites en français, et qui, ainsi qu’il sied à ce corps obéissant et dévoué à son seul esprit, n’a porté à la renommée le nom singulier d’aucun membre196. […] La vie humaine, il y a longtemps qu’on l’a dit, ressemble à la guerre : chacun n’a qu’à tenir son rang avec honneur et qu’à faire sa fonction, comme si la mort n’était pas là dans tous les sens, qui sillonne.