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1513. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 31, que le jugement du public ne se retracte point, et qu’il se perfectionne toujours » pp. 422-431

On ne trouve pas dans ses vers d’idée sublime ni même des tours d’expression heureux ni de figures nobles, qu’on ne retrouve dans les auteurs grecs et latins.

1514. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 39, qu’il est des professions où le succès dépend plus du génie que du secours que l’art peut donner, et d’autres où le succès dépend plus du secours qu’on tire de l’art que du génie. On ne doit pas inferer qu’un siecle surpasse un autre siecle dans les professions du premier genre, parce qu’il le surpasse dans les professions du second genre » pp. 558-567

Ainsi l’homme qui est né avec le génie le plus heureux est celui qui va plus loin que les autres dans ces sortes de professions, et cela indépendamment du dégré de perfection où elles se trouvent lorsqu’il les exerce.

1515. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

L’homme le plus heureux, tout son passé est la vie d’un regret : ce mot veut dire le deuil et aussi le remords. […] Un apôtre est un homme heureux, ayant les deux vertus principales : certitude et patience. […] Il partait avec sa maîtresse ; et il croyait que toute la vie serait une heureuse promenade d’amour. […] Octave dit : « Elle eût été heureuse, la femme qui eût aimé Célio ! […] Soyez gais, soyez heureux.

1516. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

descendants d’Érechthée, heureux dès l’antiquité, enfants chéris des dieux bienheureux, vous cueillez dans votre patrie sacrée et jamais conquise la sagesse glorieuse comme un fruit de votre sol, et vous marchez constamment avec une douce satisfaction dans l’éther rayonnant de votre ciel, où les neuf Muses sacrées de Pierie nourrissent l’Harmonie aux boucles d’or, votre enfant commun. […] Ce sont des rhéteurs grecs qui ont fait l’éloge de la peste, de la fièvre, de la punaise, de Polyphème et de Thersite ; c’est un philosophe grec qui a prétendu que le sage se trouverait heureux dans le taureau de Phalaris. […] Entre les mains du Grec les idées et les institutions les plus graves deviennent riantes ; ses dieux sont les dieux heureux qui ne meurent pas ». […] Chez Homère, l’homme heureux est celui qui peut « jouir de sa jeunesse florissante et atteindre au seuil de la vieillesse ». […] Nous n’en gardons qu’une impression totale, et cette impression, conforme au génie de la race, est justement celle d’une fête heureuse et fortifiante.

1517. (1908) Jean Racine pp. 1-325

que je suis heureux que Racine n’ait pas été un « esprit fort », ce qu’on appelle vaniteusement un « penseur », qu’il n’ait été savant qu’en grec, et qu’il n’ait cherché qu’à faire de belles représentations de la vie humaine ! […] Il emploie la strophe préférée de Théophile (en abrégeant seulement, et d’une façon qui n’est peut-être pas très heureuse, — car elle la rend trop sautillante — le septième et le neuvième vers de la strophe). […] Et il est également heureux dans ses amours. […] Mais, par une inspiration singulièrement heureuse, il a voulu qu’Antiochus fût amoureux de Bérénice. […] Et vous, heureux Romains, quel triomphe pour vous, Si vous saviez ma honte et qu’un avis fidèle De mes lâches combats vous portât la nouvelle !

1518. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

L’heureux gaillard ! […] Le psychologue de Mensonges et de Cruelle énigme, le physiologiste de l’Amour moderne, le biographe des pécheresses compliquées, l’éloquent prédicateur du Disciple et de Terre promise est un homme heureux. […] À ce moment, à l’heure où la journée chaude se lève sur le sable, il est parfaitement heureux. […] n’y aura-t-il donc jamais un temps béni où l’on pourra s’aimer et être heureux, sans savoir à quelle nation on appartient, et s’il faut se haïr au nom de l’histoire ! […] Par la plus heureuse des coïncidences, ils furent célébrés à Paris, au même moment, en deux endroits divers.

1519. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Trois et quatre fois heureux les Grecs qui sont morts dans la vaste plaine de Troie en faisant bon office aux Atrides ! […] Polyclète, se penchant trop sur ses chevaux, ne put se tenir ferme dans une secousse ; il tomba : les rênes lui échappèrent, et il fut trop heureux de pouvoir en tombant éviter la mort. […] S’ils se trouvent dans une situation heureuse, ils « feront bien d’en profiter sur-le-champ ; car il est sage de ne pas compter sur une prospérité d’une trop longue durée. […] Nous serions instruits par l’un et conduits par l’autre, et cela seul décideroit de la préférence : car on n’a jamais fait un peuple de sages, mais il n’est pas impossible de rendre un peuple heureux. […] ) Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri.

1520. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

Il a ou il avait des éclairs de nouveauté, de passion, des étincelles d’originalité, surtout une foule de traits heureux, spirituels, malins, de mots qu’il arrange, qu’il aiguise, même lorsqu’il les emprunte, car Latouche manque d’invention et emprunte le plus souvent.

1521. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

Espérons que l’esprit public et patriotique en France en recevra une heureuse influence.

1522. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Andrieux »

Lorsque Andrieux avait rayé de l’ongle un mot, une pensée, une faute de grammaire ou de vraisemblance, il n’y avait rien à redire ; Collin obéissait ; le vieux Ducis regrettait que Thomas eût manqué d’un si indispensable censeur, et il l’invoquait pour lui-même en vers grondants et mâles qui rappellent assez la veine de Corneille : J’ai besoin du censeur implacable, endurci, Qui tourmentait Collin et me tourmente aussi ; C’est à toi de régler ma fougue impétueuse, De contenir mes bonds sous une bride heureuse, Et de voir sans péril, asservi sous ta loi, Mon génie, encor vert, galoper devant toi.

1523. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre V. Du jeu, de l’avarice, de l’ivresse, etc. »

La plupart des hommes cherchent donc à trouver le bonheur dans l’émotion, c’est-à-dire, dans une sensation rapide, qui gâte un long avenir : d’autres se livrent par calcul, et surtout par caractère à la personnalité ; mécontents de leurs relations avec les autres, ils croient avoir trouvé un secret sûr pour être heureux, en se consacrant à eux-mêmes, et ils ne savent pas que ce n’est pas seulement de la nature du joug, mais de la dépendance en elle-même que naît le malheur de l’homme.

1524. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La réforme prosodique » pp. 120-128

C’est la plus heureuse de toutes les tentatives faites pour renouveler l’alexandrin (il y en a d’autres), et c’est la seule contre laquelle on ne puisse guère objecter qu’une misérable raison d’habitude.

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