En même temps son goût littéraire achève de s’affirmer. […] Il est vrai aussi de dire que ce goût de l’attitude était si ingénument, si délicieusement inoffensif ! […] Comment les volte-face inévitables du goût public ? […] Il a le sentiment oratoire, le goût de la phrase habile, un art très savant sous sa rudesse visible. […] Il n’y a pas de rhétorique dont les défenses puissent paralyser ce goût si son tourment nous travaille.
Aucun n’a eu un goût aussi fin, aussi naturellement porté vers la mesure et la perfection formelle. […] « Quand une fois un homme a pris goût à souffrir, c’est un goût que rien désormais ne peut lui faire perdre, pas même la folie, pas même la mort, peut-être ! […] Non pas que le goût lui fût enfin venu des plaisirs habituels de son âge. […] Les mers intérieures de l’Amérique du Nord, dont les eaux ont le goût frais. […] Il prend goût à l’action : de nouveaux rêves, de nouvelles chimères lui reviennent en tête.
Nos goûts, nos opinions, nos impressions habituelles en dépendent en grande partie. […] Il chercha à inspirer à la jeunesse le goût de toutes les choses honnêtes, en même temps que l’amour des lettres. […] Il proposa des principes de goût différents des leurs. […] Voltaire en avait donné le goût, et chaque jour voyait éclore de nouvelles traductions. […] On lui a reproché d’avoir copié sans goût et sans fidélité le langage de la société de son temps.
L’expression naïve de leurs sentimens vole sans effort sur leurs lévres, ils osent se montrer tels qu’ils sont ; la confiance s’établit, le rapport de goût se fortifie, l’amitié les unit à jamais, ils pensent ensemble, & ils n’ont point à craindre que la cupidité vienne briser des nœuds dont le charme fait toute la force. […] qu’il est doux dans le sein de cette auguste amitié, de n’obéir qu’à la voix du génie, de suivre ses inspirations secrettes, de nourrir chaque jour ce feu sacré des beaux Arts, ce goût épuré qui forme une trempe d’ame également vigoureuse & sensible. […] Quelle source inépuisable d’agrémens que ce qui flatte notre goût intérieur, faculté distincte des autres sensations, & qui nous rend sensible à la beauté, à l’ordre, à l’harmonie !
Son imagination, son goût de la nature se trouvaient à l’étroit dans ces murailles. […] En prononçant ce mot d’un goût si juste et si pur : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre ! […] Néanmoins, il est de tradition évangélique primitive, comme le prouvent les particularités singulières des versets 6, 8, qui ne sont pas dans le goût de Luc et des compilateurs de seconde main, lesquels ne mettent rien qui ne s’explique de soi-même.
Elles se distribuent en six classes : sensations de la vie organique, du goût, de l’odorat, du toucher, de l’ouïe et de la vue. […] Que l’on remarque encore la liaison intime qui existe entre le goût, l’odorat et l’estomac, et l’on conclura de tous ces faits que cette harmonie naturelle entre nos divers mouvements exerce une grande influence sur notre vie mentale. […] Un goût sucré, un contact agréable ne cause pas un accroissement d’activité ; une cuisson, au contraire, excite un développement momentané.
Elle accordoit avec ce goût un soin extrême de la parure, l’amour de la danse & des fêtes, une affectation à laisser entrevoir une très-belle gorge. […] Son génie étoit créateur & lumineux ; son goût sûr & naturel ; son imagination douce & brillante ; sa conversation instructive & délicieuse ; sa plume celle même des graces. […] Il reconnut, sur la fin de sa vie, la vanité des sciences, & fit quelques vers galans* dans le goût de ceux de Quinault.
Quelle opposition de caractère & de goût entre le père & le fils ! […] Dans le fond, la mythologie est favorable à la poësie comme à la peinture, pourvu que l’usage en soit tempéré par le goût & le jugement. […] Convenons pourtant d’une chose, que le goût des fables est passé : notre siècle leur préfère l’esprit de philosophie, d’exactitude & de raison : elles étoient d’une grande ressource aux anciens poëtes.
Il en est de même des autres sens, on peut avoir la perception de telle couleur et non de telle autre, ressentir encore le goût du sucre, perdre le goût du sel, etc. ; ces perturbations étranges et isolées nous conduiront-elles à localiser chacune de ces sensations ? […] Claude Bernard confirment ces vues quant aux sens du goût, et la pluralité des sens du toucher n’est plus un doute pour personne. » Ce qui paraît du reste certain, c’est qu’il est impossible d’admettre autant d’espèces de nerfs qu’il y a d’espèces de sensations, car il en faudrait un nombre infini.
Thespis, Phrynicus, Chérilus, et tous ceux qui composèrent dans le goût de Thespis, oublièrent presque entièrement la destination du chœur, et ne parlèrent plus de Bacchus. […] Car alors, non contents d’étudier la nature dans leur propre cœur, ils jugeaient de ce qui devait plaire par ce qui plaisait en effet, et se conformaient au goût des peuples pour suivre de plus près la nature, comme un sculpteur habile et éclairé étudie l’antique qui a plu, pour approcher de plus près du vrai beau qui doit plaire. […] Le goût, aidé du bon sens et de l’exemple d’Homère, est la plus sûre règle pour faire croître le trouble de scène en scène et d’acte en acte.
Un lecteur équitable passera l’éponge sur le goût germanique de cet Ecrivain, qui s’arrête un peu trop à des minuties, & sur une certaine sécheresse inséparable des petits détails dans lesquels son style est noyé. […] Chacun a son point de vue, son optique, son objet d’observation, sa façon de voir ; & cette diversité de vues, de goût, d’objets, &c. dans les voyageurs, varie toujours utilement ou agréablement leurs rélations. […] La Description historique & critique de l’Italie ou Nouveaux mémoires sur l’état actuel de son gouvernement, des sciences, des arts, du commerce, de la population & de l’histoire naturelle, par M. l’Abbé Richard, en six volumes in-12. 1766. , est un livre infiniment curieux, rempli de goût, d’érudition, de sagacité, de critique.
Vous sentez qu’il vous fait réfléchir, qu’il renouvelle en vous vos sensations et impressions de lecteur, qu’il éveille en vous des curiosités de lecteur, qu’en épousant ou en contrariant vos jugements, il fait que vous les révisez, à quoi sans doute votre goût s’exerce et s’affine ; qu’en vous dirigeant du côté de nouvelles lectures, il vous ouvre des pays nouveaux auxquels vous songiez vaguement, ou ne songiez point, et qui peuvent être d’une grande beauté on d’une étrangeté captivante. […] Il est quelquefois cassant ; il est quelquefois un peu trop admiratif et ami de tout le monde ; il est quelquefois, à votre goût, trop tourné du côté du passé ou au contraire trop attiré vers les nouveautés, et homme qui découvre tous les matins un nouveau chef-d’œuvre, ce qui lui fait oublier celui qu’il a découvert hier ; il est quelquefois l’homme qui n’a que de la mémoire et qui cite presque sans choix, et vous le trouvez monotone ; il est quelquefois l’homme qui, en parlant des autres, songe surtout à lui et qui, dans l’esprit des auteurs, ne trouve presque qu’une occasion de faire admirer celui qu’il a ; mais quels que soient ses défauts vous l’aimez toujours un peu : le lecteur aime celui qui lit et qui lui parle de lectures, et en vient même, par besoin de confidences intellectuelles à faire et à recevoir, à ne pouvoir plus se passer de lui Eh bien ! […] J’ai vécu pendant quelques années dans une société d’hommes très intelligents, très lettrés, de beaucoup de goût, très décisionnaires aussi, qui parlaient sans cesse des ouvrages nouveaux.