Bientôt cette gloire domestique ne suffit plus à la mère. […] C’est la vertu de Paris de courir à la beauté, à la gloire, à l’agrément, plus qu’à la richesse et à la puissance. […] Mes yeux entrevoyaient la gloire sans effroi ; D’un orgueil inconnu je me sentais saisie. […] La gloire, c’était là mon rêve le plus beau, La gloire qui fait vivre au-delà du tombeau. […] Elle ne travailla plus pour la gloire, mais pour la nécessité.
Cette gloire dramatique d’Athènes, suscitée du milieu de sa gloire guerrière et libératrice, était si bien le propre domaine de la cité de Minerve que, parmi les citoyens des autres villes de la Grèce, nul, pendant plus d’un siècle, ne s’avisa d’y prétendre. […] Le sujet commun à toutes, c’est la gloire de la Grèce et les épreuves viriles qui préparent cette gloire. […] Grâce à la poésie et à la gloire, Pindare n’était pas compris dans cet anathème de sa ville natale. […] Jamais fête de l’imagination et de la gloire ne dut être plus éclatante. […] splendeur de l’empire persan, gloire des guerriers, grandeur qu’a moissonnée le dieu !
Ainsi vécut et mourut ce sage, dont l’œuvre, étouffée de son vivant, devait revivre après lui dans la gloire, le patriotisme et le génie d’Athènes. […] On croirait qu’il s’agit de l’Ionie, quand on voit les reproches amers mêlés par le poëte à son appel aux armes ; on incline pour Athènes, devant cette apothéose de la gloire que chante le poëte, et dont son cœur est plein. […] C’est l’honneur et la gloire de l’homme de combattre pour son pays, ses enfants, sa jeune épouse, contre l’ennemi. […] Voilà le courage ; voilà le prix le plus grand parmi les hommes, la plus belle gloire à remporter pour le jeune guerrier. […] Lorsque, tombant au premier rang, il a perdu la vie, il comble de gloire la ville, ses concitoyens et son père ; car, à travers la poitrine, le bouclier et la cuirasse, il est percé de coups par devant.
La Gloire est venue pour Balzac, cette pied-bot, qui arrive enfin ! […] Il était d’un pays où l’on bat monnaie facilement avec du talent et de la gloire. […] Il la préférait même à la gloire, qu’il aimait pourtant avec une passion presque égale en intensité aux facultés que Dieu lui avait données pour devenir l’un des premiers hommes de son siècle. […] Mon sentiment est plus beau, plus grand, plus complet que toutes les satisfactions de la vanité et de la gloire. […] Quant à Mademoiselle de l’Espinasse, nature plus ardente que profonde, on sait qu’elle manqua de ce qui fait la gloire de l’amour : la fidélité.
Il aimait beaucoup de choses avant la gloire ; car pour les esprits très hauts et très purs, il y a beaucoup de ces choses-là qui doivent passer avant elle. […] Malheureusement il mourut, et il mourut se souciant peu d’une gloire qui l’intéressait moins que son idéal, et qui restera, maintenant, mieux que son idéal, atteinte ! […] Le double regret de les avoir perdus sans les voir les rend plus charmants, et ce regret, voilà leur gloire ! Sera-ce la gloire de Guérin ? […] Nous l’espérons bien, la publication de son œuvre sera meilleure pour sa gloire, — cette gloire à laquelle il ne pensait pas, et qui, comme la Fortune, aime à venir s’asseoir à la porte de ceux qui dorment, hélas !
Rome, toute guerrière encore, & ne connoissant d’autre gloire que celle des armes, apprit ainsi des Gaulois, qu’il étoit une autre gloire plus digne du sage & plus utile, celle des Lettres. […] Quelle gloire ! […] Peuple avide de gloire, dont les Arts annonçoient le goût, les Sciences le génie, & la gaïeté le caractère ! […] C’est ainsi que l’homme de génie montre sa supériorité, & associe sa gloire à celle des grands hommes qui l’ont précédé. […] Protéger, n’est-ce pas jouer un personnage, s’ériger en arbitre du goût, en dispensateur de la gloire, en juge des talens ?
L’application lui donna le génie de l’expérience ; mais il apprit plus en dix ans à l’école des malheurs, qu’il n’avait appris en quarante ans de gloire. […] Les fers de François Ier lui ont laissé plus de gloire militaire que toutes les, conquêtes de Louis XIV ne lui en donneront peut-être dans la postérité. […] Au-dehors, ils donnaient des lois ; au-dedans, ils mêlaient l’obéissance à la gloire. […] Sa gloire (et c’est ce qu’il ne faut pas perdre de vue en le jugeant) fut d’avoir élevé sa nation. C’est cette gloire si rare qui justifie ses panégyristes, et lui assure notre reconnaissance.
Tout à fait libre alors, et prenant son grand vol, chantre adopté de la jeunesse et de la patrie, amoureux de ses gloires, attristé de ses deuils, la consolant par ses souvenirs et ses espérances, il ne voulut point d’autre rôle ; et, dans sa vieillesse, quand il vit s’accomplir plus d’événements qu’il n’en avait sans doute attendu, quand il se reconnut meilleur prophète encore qu’il ne l’avait pensé, il eut la sagesse, et de vouloir rester le même, le simple et grand chansonnier comme devant, et à la fois de ne point répudier les prodigieux résultats publics auxquels, pour sa part, il avait concouru. […] Nul n’a mieux compris que lui combien le génie de Napoléon s’était confondu à un certain jour dans celui de la France, combien l’orgueil national et l’orgueil du héros ne faisaient qu’un, combien leur défaite était la même ; nul n’a mieux donné à pressentir combien le réveil et le jour de réparation pour ces deux gloires, la gloire de la France et celle du nom napoléonien, étaient unis et comme solidaires, et ne faisaient naturellement qu’une même cause. […] Béranger, plus que personne, a entretenu en France le culte de la gloire et des plus nobles signes auxquels elle s’est attachée dans les années héroïques du siècle : Quand secoûrai-je la poussière Qui ternit ses nobles couleurs ? […] Ses derniers chants, non encore publiés et dont quelques amis ont entendu dès longtemps la confidence, sont, nous dit-on, dans le genre des Souvenirs du peuple : On parlera de sa gloire Sous le chaume bien longtemps. […] Ce sont des espèces de chansons épiques, d’une forme accomplie et sévère, consacrées à fixer certains moments de cette grande destinée de Napoléon dont il s’est montré préoccupé jusqu’à la fin, jaloux comme poète de confondre de plus en plus sa popularité dans cette gloire.
Comment néanmoins pourrait-on écrire philosophiquement dans un pays où les récompenses distribuées par un roi, par un homme, seraient les simulacres de la gloire ? […] L’encouragement de la haute littérature, et c’est d’elle uniquement que je parle dans ce chapitre, son encouragement, c’est la gloire, la gloire de Cicéron, de César même et de Brutus. […] On doit propager de tous ses efforts l’instruction générale ; mais à côté du grand intérêt de l’avancement des lumières il faut laisser le but de la gloire individuelle. […] Il ne faut pas ôter aux grandes âmes leur dévotion à la gloire ; il ne faut pas ôter aux peuples le sentiment de l’admiration. […] La gloire des grands hommes est le patrimoine d’un pays libre ; après leur mort, le peuple entier en hérite.
Voilà ce qui a donné tant de prise contre cette gloire, dans ces derniers temps, à ses dénigreurs. […] Mithridate, Iphigénie, Phèdre enfin, son chef-d’œuvre profane, élevèrent le nom du poète au zénith de sa gloire. […] Molière avait le droit d’espérer que la gloire de son protégé deviendrait la fortune de sa scène. […] Louis XIV payait largement ses plaisirs et sa gloire. […] Boileau, à qui la moindre originalité faisait peur, ne comprenait de route vers la gloire que sur les traces des poètes olympiens.
La guerre donne la gloire ; la gloire donne la popularité ; la popularité donne aux ambitieux la puissance politique. […] Mais il fut consumé par sa propre flamme : son corps fragile ne put supporter ces excès d’études, de parole publique, de clientèle et de gloire dont il était submergé. […] « Par quel moyen, lui demanda Cicéron, atteindrai-je la plus grande gloire et la plus honnête ? […] Cet oracle le frappa ; et c’est en y conformant sa vie qu’il mérita, en effet, sa réputation d’homme de bien, sa gloire et sa mort. […] Il n’est plus, non, il n’est plus ce temps où de grands hommes mettaient leur gloire à frapper avec plus de rigueur un citoyen pernicieux que l’ennemi le plus acharné.
Ta gloire en devient souvent plus grande. […] O gloire ! […] Tu peindras l’amour sacré de la Patrie, la valeur qu’il inspire ; la gloire qui accompagne l’homme courageux, l’opprobre inévitable qui atteint le lâche. […] Le Forgeron hait le Forgeron, la faim lui dicte son inimitié ; mais vous qui pretendez à la gloire, imiterez-vous l’homme venal dont l’ame répond à la bassesse de son état ? […] L’estime publique est inépuisable, & la gloire tient des couronnes toutes prêtes pour chaque espece de mérite.