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1584. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

., offre le même fond d’idées que Fénélon développa depuis dans le Télémaque : ce sont les principes dont il fit la base de l’éducation du duc de Bourgogne. […] De ce fond défectueux, il ne peut naître que des détails non moins ridicules : tel est celui-ci, V. 21.

1585. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Aura-t-il, du fond de sa retraite, su connaître et apprécier la pensée intime qui travaille les hommes dans ce moment ? […] N’en doutons point : il faut remonter plus haut pour trouver les titres primitifs des chefs de races royales ; et la légitimité repose au fond d’un sanctuaire où il est difficile de pénétrer.

1586. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Au fond, et c’est à cela que je veux en venir, ces deux hommes appartiennent à des conceptions diamétralement opposées. […] Elle sort du fond même de l’humanité, sans qu’il ait été besoin d’aucune révélation divine pour l’imposer.

1587. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Toi, moi et un autre nous ne faisons qu’un… N’auras-tu pas peur si je t’entraîne jusqu’au fond de ce gouffre étoilé : l’abstraction ? […] Les gourmands trouvent du fiel au fond de leur auge. […] Splendide, le soleil étale une vague d’or vivant jusqu’au fond de la chambre. […] Mais le fruit s’attache à sa main, fond et pétille en jetant des étincelles. […] Il déploie ses ailes, s’élance dans le ciel et se fond, peu à peu, parmi les rayons du soleil levant.

1588. (1864) Études sur Shakespeare

Les sentiments universels, les idées naturelles, les relations simples, qui sont le fond de l’humanité et de la vie, s’énervent et s’altèrent dans une condition sociale toute d’exception et de privilège. […] À la vérité, au fond des masses populaires, la réforme, flattée mais non satisfaite, grondait sourdement ; on l’entendait même élever par degrés cette voix qui devait bientôt ébranler toute l’Angleterre. […] L’originalité, la naïveté, la gaieté, la grâce sont-elles donc si communes que nous les traitions si sévèrement parce qu’elles se sont prodiguées sur un fond léger et de peu de valeur ? […] Dans la vraie tragédie, tout prend une autre disposition, un autre aspect ; aucun incident n’est isolé ni étranger au fond même du drame ; aucun lien n’est léger ou fortuit. […] En 1707, un poëte nommé Tate donna comme son ouvrage un Roi Lear, dont il a, dit-il, tiré le fond d’une pièce de même nom, qu’un de ses amis l’a engagé à lire comme intéressante.

1589. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Devant cette pâle et ardente jeune fille, je songeais à quelque extraordinaire fleur de serre, belle et parfumée jusqu’au prodige, et, tout au fond de moi, une voix secrète murmurait : « C’est trop !  […] Au commencement j’ai cru qu’elle était émue, effrayée, et lorsqu’elle entama l’air du roi de Thulé, j’ai tremblé pour elle et je suis devenue honteuse, si épouvantée que je me suis cachée au fond de la loge comme si c’était moi la chanteuse. […] Vous méritez d’être auprès de Lucifer lui-même, au fond. […] Ne croyez pas que je pense du mal d’elle, c’est simplement l’amour de l’analyse qui me fait regarder au fond de la nature des gens plus qu’il ne faudrait peut-être le faire. […] C’est tout à fait impossible, bien que vous fassiez semblant de penser du mal de moi pour me taquiner, vous savez bien au fond, que je suis l’être le plus pur, le plus admirable, le plus juste, le plus grand et le plus loyal du monde.

1590. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — Notice sur M. G. Duplessis. » pp. 516-517

Amateur des livres dans le vrai sens du mot, il les connaissait à la fois par le fond et par les particularités qui les distinguent.

1591. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLVIII » pp. 188-192

Il faut bien savoir que le fond de toutes ces discussions, qui passionnent si fort et si soudainement une Chambre et un monde qui la veille paraissaient indifférents, n’est en rien ce dont on se soucie ; la question est tout entière une question de ministère.

1592. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXI » pp. 281-285

De loin, à nous humbles esprits, il nous semble que, malgré tout, la partie n’est point perdue pour la cause des Lettres honnêtes et sévères, et que ce drapeau si bruyamment déployé par des spéculateurs intrépides peut au contraire servir de signal à tous les esprits modérés et sains, à tous les talents restés sérieux et dignes, pour s’unir, se serrer en groupe, et pour résister à un coup de main qui tend à changer ainsi de fond en comble le régime et les conditions vraies de la littérature.

1593. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXI » pp. 323-327

Ces opinions sévères étaient au fond celles des quelques hommes sensés et modérés de ce parti ; mais ils se contentaient de les dire à l’oreille ; c’est pour la première fois qu’elles se produisent aussi nettement.

1594. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Note »

Il m’est arrivé d’exprimer d’un mot cette situation en disant : « M. de La Mennais est, à lui seul, toute une révolution dont je suis resté le girondin. » Après tout, et le premier enthousiasme exhalé, les concessions ensuite et même les complaisances épuisées à leur tour, je redevenais ce que je suis au fond, un critique.

1595. (1874) Premiers lundis. Tome I « Le vicomte d’Arlincourt : L’étrangère »

C’est qu’en effet ce qui est faux n’est jamais utile, et qu’au fond il y a quelque chose d’immoral et de pervers dans cette falsification de l’histoire qui ment sans pudeur à la vérité des traditions, et dans cette falsification bien autrement coupable de la nature humaine, qui la représente dégradée par d’indéfinissables passions, poussée au crime par je ne sais quel vertige sans objet, qui la calomnie en lui prêtant des désordres qui ne sont pas les siens, et qui n’est qu’une insulte, un attentat perpétuel aux lois éternelles et sacrées de la raison.

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