Le lendemain un autre avait reçu sa foi. […] Mais où la retrouver, quand elle s’est perdue, Cette humble foi du cœur, qu’un Ange a suspendue En palme à nos berceaux ; Qu’une mère a nourrie en nous d’un zèle immense ; Dont chaque jour un prêtre arrosait la semence Au bord des saints ruisseaux ? […] Au milieu de cette cour un peu surannée, vous aviez le beau rôle, fidélité désintéressée au passé, affection compatissante au présent, foi muette dans un mystérieux inconnu qui s’approchait sans dire son nom. […] Si je vous pardonne ce lambeau de culte jeté sur votre foi de déiste, c’est qu’il me semble que c’est à quelque beauté, tendrement superstitieuse, que vous l’avez emprunté par condescendance amoureuse. […] Il faudra bien vous laisser dire que l’on ne voit pas assez clairement le point où vous arrivez dans la foi, ni celui où vous tendez ; que le désespoir, avec tous ses scandales, fait plus pour le succès et pour une certaine originalité qu’un premier retour à des pensées religieuses ; que vous paraissez menacé du mysticisme dévot, et qu’en attendant, le mysticisme d’une rêverie toute subjective ne laisse pas assez arriver dans ce sanctuaire toujours tendu de deuil l’air du dehors, le soleil, la vie du monde.
Pour en arriver là, les personnes pieuses trouvent une aide merveilleuse dans leur foi. […] Non, c’est que Catherine, un peu auparavant, a engagé sa foi à un brave garçon, Georges Mantel, qui l’aime depuis longtemps, pour qui elle a de l’estime et de l’amitié, et dont les six mille francs d’appointements sauveraient la famille Vallon. […] » et s’abat, en une demi-syncope, sur le gilet de son respectable ami… Et quand elle est calmée, Müller s’esquive en murmurant : « Ma foi, je reviendrai un autre jour. » Le lendemain, le voisin Dursay donne une garden party, où sont tous les Pétermann et quelques autres invités. […] Et elle s’excite, raille le monde où elle a été élevée, ne cache pas au militaire que ce qu’elle apprécie en lui, c’est qu’il n’a pas de « vie intérieure » et qu’il doit être « loyalement païen » ; traite de mensonge et d’hypocrisie une discipline morale qu’elle a acceptée jusque-là avec foi et avec respect ; prononce enfin, ne s’appartenant plus, des mots qu’elle réprouvera demain : et c’est la revanche momentanée de la nature contre la grâce. […] Je les ai entrevus, et cela m’a peu réussi… Et mon seul vœu, c’est, après quelques années d’exil nécessaire, de reprendre ici cette vie pâle et douce, où j’avais la lâcheté de me croire malheureuse. » Bref, elle s’est ressaisie ; la foi, le courage et la paix lui sont revenus ; et elle a définitivement compris que ce fameux « droit au bonheur », dont de bouillants Norvégiens lui ont peut-être parlé, est un mot dépourvu de sens pour une chrétienne.
La proposition fut agréée Ainsi cet auteur que l’on accuse de vénalité engageait son avenir, auquel il avait foi, pour dix longues années, et sacrifiait la propriété d’œuvres dont le rapport pouvait être considérable, dans le seul but de pouvoir travailler librement ! […] Il avait à dépeindre un fanatique religieux ; avant tout, il devait connaître le langage de l’inspiration religieuse, de la foi, de l’exaltation. […] Une nouvelle génuflexion le plia ; il se signa à voix haute, joignit les mains devant la poitrine, commença le grand drame divin, d’une face toute pâle de foi et d’amour…. […] Zola d’être un spéculateur sans vergogne, un écrivain sans foi Cela montre sur quelle base s’appuient la plupart du temps ses détracteurs. […] c’est l’œuvre d’un écrivain sans foi !
Il ne s’agit pas seulement ici de tiédeur religieuse, mais de cette espèce d’anémie morale qui fait qu’on n’a plus foi à rien. […] Octobre les rapprocha, et ils se remirent à essayer de croire, à s’efforcer d’avoir foi l’un dans l’autre et dans la vertu purifiante de l’amour. […] Il faut pourtant la lui rendre, sur la foi d’un témoignage qui est pour moi irrécusable. […] Il n’est pas mal tourné, ma foi, avec ses cheveux sur l’oreille et son petit air innocent… Et il fait la cour aux grisettes, ce monsieur-là avec ses yeux bleus ? […] Ses lettres en font foi.
Il n’avait rien de ce que ce titre fait d’abord supposer, rien surtout de dogmatique ; et c’est en moraliste principalement, c’est par les voies pratiques du cœur qu’il avait approfondi la foi.
Paul Léautaud À écouter les poèmes contenus dans le volume : De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir, poèmes dont la sincérité parfois touche à la naïveté et d’une notation directe souvent jusqu’au mot choquant, on respire un sentiment d’immense humilité devant la nature et de foi ingénue en Dieu.
Un fait ne sçauroit nous paroître vraisemblable quand nous sommes informez du contraire par des témoins dignes de foi : c’est ce que nous exposerons plus au long quand nous ferons voir que toute sorte de fiction n’est pas permise en poësie, non plus qu’en peinture.
Faguet, se remettre à chicaner, philosopher, appeler à son aide science et philosophie pour aboutir à cette explication : Taine a changé de manière parce qu’il avait en lui la vocation de ce changement. « Il possédait en germe (certains passages de ses œuvres antérieures en font foi) un cerveau visuel et sensoriel, et ce mécanisme n’a fonctionné que lorsque l’objectif s’est trouvé braqué sur un milieu inhabituel, … les Pyrénées. » Ce qui veut dire que, si Taine s’est créé un style plastique, c’est qu’il avait des dispositions au style plastique.
La chose était des plus simple : un clan de poètes très divers de talent et d’inspiration, sans théorie ni foi commune si ce n’est qu’ils aspiraient tous à une rénovation de la forme poétique, se trouvaient groupés par les hasards de la publicité dans les colonnes d’un même journal hospitalier et dans la devanture d’un même éditeur.
Très gentil et sérieux ; lié amitié avec lui, me sens moins isolé. » (A la Caserne et sur le Front, librairie de Foi et Vie.)
Toutes se réunissent dans la contemplation de la Providence divine ; cette Providence qui conduit la marche de l’humanité, voulut qu’elle partît de la théologie poétique qui réglait les actions des hommes d’après certains signes sensibles, pris pour des avertissements du ciel ; et que la théologie naturelle, qui démontre la Providence par des raisons d’une nature immuable et au-dessus des sens, préparât les hommes à recevoir la théologie révélée, par l’effet d’une foi surnaturelle et supérieure aux sens et à tous les raisonnements.
1815, en justifiant une partie de ses prédictions, exalta sa foi et réalisa son influence politique. […] Qui n’a pas pensé, en voyant Alexandre sous ces grands étendards, à toutes les victoires de la foi, à toutes les leçons de la charité ? […] Après tout, sous une forme particulière, dans son langage biblique vague, mais avec un sentiment vivant et nouveau, Mme de Krüdner n’a fait autre chose qu’entrevoir à sa manière et proclamer de bonne heure, du sein de l’orage politique, cette plaie du néant de la foi, de l’indifférence et de la misère moderne, qu’avec plus ou moins d’autorité, de génie, d’illusion et de hasard, ont sondée, adoucie, aigrie, déplorée et tourmentée tour à tour ceux qui, en des sens divers, tendent au même but de la grande régénération du monde, Saint-Martin, de Maistre, Saint-Simon, Ballanche, Fourier et La Mennais.