/ 2219
790. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Et d’ailleurs, l’idée générale en est fausse. […] Biré à l’un des préjugés les plus répandus, je le sais, mais aussi l’un des plus vulgaires et des plus faux qu’il y ait au monde. […] Le bon critique ne met point le public dans la confidence de ses goûts ; et, dans un genre faux, bâtard ou douteux, il n’est écrivain qui ne perde la moitié de son talent. […] Renan, est établi pour l’éternité… Le progrès de la raison n’a été funeste qu’aux faux dieux… C’est la conviction que mon livre sera utile au progrès religieux qui me l’a fait aimer. » Et je voudrais le croire, ou même je le crois, puisque M.  […] Cette fausse impartialité, ce désintéressement théorique dont on voudrait faire la vertu maîtresse de l’historien, n’ont de lieu, pour parler le langage de M. 

791. (1887) Essais sur l’école romantique

Victor Hugo cette profession de foi, dont je prends acte : En littérature, il n’y a que le bon et le mauvais, le beau et le difforme, le vrai et le faux. […] Je réponds, comme ferait M. de la Palisse : le bon, c’est ce qui n’est pas mauvais ; le beau, ce qui est le contraire du laid ; le vrai, ce qui n’est pas faux. […] Pourquoi, par exemple, tout ce travail d’équivalents pour donner un faux air de jeunesse et de nouveauté aux vieilles choses qu’on va lire ? […] Mais, si cet affaiblissement est définitif, la critique étant faite moins pour redresser les hommes éminents qui en sont le sujet, que pour prévenir et corriger les faux jugements de la foule sur leur compte, notre travail sur M.  […] Mais, vues de trop près, dans le livre même, elles choquent le lecteur délicat par cette gourme de détails faux, exagérés, ridicules, où sont noyés les traits naturels.

792. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Il fourmille de platitudes, d’images fausses ou incohérentes, d’impropriétés, et de solécismes. […] L’historien romancier chez lui est faux et assez froid, malgré des descriptions brillantes et de beaux portraits (Cinq-Mars). […] Dolorida est parfaitement banale dans le goût faux de 1820, et le Bal parfaitement commun dans le goût faux de 1780. […] Voulez-vous du faux goût classique, du style de collège, des vers à la Delille ? […] Grincement d’une faux qui coupe le gazon.

793. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Les fausses idées sur le rapport des phénomènes naissent de l’observation défectueuse de ceux-ci et sont rectifiées par une observation plus exacte. […] Et plus encore que l’erreur de leur philosophie, fut néfaste la fausse psychologie des encyclopédistes. […] Une poésie qui représentait l’homme d’après les vues de cette psychologie insuffisante, devait être fausse jusqu’au ridicule. […] Ruskin est un des esprits les plus troubles et les plus faux et un des plus puissants stylistes de ce siècle. […] Ses idées sont fausses et fréquemment délirantes, mais il a pourtant des idées, et elles sont claires et cohérentes.

794. (1902) Propos littéraires. Première série

Elle est fausse, tout simplement, et elle compromet l’Individualisme à mesure qu’elle apparaît de plus en plus comme fausse. […] L’art qui crée de la beauté est un art faux. L’art qui s’adresse à nos facultés esthétiques est un art faux. […] Si l’art qui exprime le beau est un art faux, l’art qui exprimera des sentiments condamnables, qui les exprimera sous prétexte qu’ils sont beaux, sera faux tout autant, et un peu plus. […] Tolstoï pour connaître un vrai ouvrage d’art d’un faux ouvrage d’art.

795. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Ce n’est pas la fausse piété et l’attention à s’attirer les regards publics dans la pratique des œuvres saintes qui me paraît l’écueil le plus à craindre pour le commun des fidèles. […] comme nous écouterions un dialogue de la Surprise de l’amour ou des Fausses Confidences, avec une attention curieuse de savoir jusqu’à quel point de division et de ténuité psychologique il poussera la finesse. […] Et le roman de cette riante, espiègle et charmante Silvia du Jeu de l’amour et du hasard, ce serait l’histoire de la tout indulgente, tout humaine et un peu nonchalante Araminte des Fausses Confidences ? […] Si nous n’avions ni le Legs, ni le Jeu de l’amour et du hasard, ni les Fausses Confidences, ni l’Épreuve, je ne suis pas bien sûr qu’il ne manquât pas quelque chose à l’esprit français. […] Nous les aurions présentés sous un jour bien faux si vous pouviez un instant le croire.

796. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre X. De la simplicité du style »

Cette indifférence a été favorisée par le progrès de l’analyse et de la critique, qui ont montré l’erreur au sein de toute vérité, la vérité mêlée encore à toute erreur : si rien n’est absolument, éternellement vrai ou faux, bon ou mauvais, si rien de ce que nous voyons n’est tel que nous le voyons, si même rien peut-être n’est, à quoi bon se peiner pour chercher le vrai, pour l’exprimer ?

797. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemercier, Népomucène Louis (1771-1840) »

. — Le Faux Bonhomme (1817). — Mérovéide, poème en quatorze chants (1818). — Saint-Louis, tragédie (1818)

798. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Signoret, Emmanuel (1872-1900) »

Emmanuel Signoret est riche d’expression et, si l’on sait lui pardonner un déplorable abus de fausse joaillerie, de sonorités assourdissantes, d’images futiles et désordonnées, ses poèmes peuvent offrir de remarquables dons d’évocation.

799. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface et note de « Notre-Dame de Paris » (1831-1832) — Note ajoutée à l’édition définitive (1832) »

Tout le mal que le faux goût peut faire au vrai goût, ils le font.

800. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 8, des instrumens à vent et à corde dont on se servoit dans les accompagnemens » pp. 127-135

Il est établi qu’on ne dise d’un acteur qu’il chante, que lorsqu’il chante mal à propos, lorsqu’il se jette sans discernement dans des exclamations peu convenables à ce qu’il dit, et lorsque par des tons empoulez et remplis d’une emphase que le sens des vers désavouë, il met hors de propos dans sa déclamation un patetique toujours ridicule, dès qu’il est faux.

801. (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16

Un mot d’explication J’avais espéré, après la ridicule campagne de presse que subirent — et dont profitèrent, peut-être — mes amis intellectuels les jeunes écrivains, j’avais espéré, dis-je, que de nouvelles « actualités » détourneraient la veine des chroniqueurs et laisseraient aux Laborieux un peu de silence et d’ombre pour parfaire de nouveaux et plus définitifs ouvrages ; J’avais compté sans l’éhontée soif de réclame qui pousse les stériles et les impuissants : Déjà le Traité du Verbe — pétard qui fit trop long feu — avait émotionné le public en 86 ; la fin de 87 voit éclore une brochure d’adéquate valeur, L’École décadente, mais aux visées documentaires les plus dangereusement fausses et qui ont surpris la bonne foi de beaucoup.

/ 2219