De la manière dont ce sujet est composé, il ne peut guère y avoir que le mérite du technique ; la figure principale tourne le dos, et un dos n’a pas beaucoup d’expression ; voyez pourtant ce dos, car il en vaut la peine, et la manière dont cette figure est assise sur son coussin, la vérité des chairs et du coussin. […] Son expression est bien d’une femme enthousiaste ou ivre, mais souffrante, non comme une pythie qui se tourmente et qui cherche à exhaler le dieu qui l’agite, mais souffrante de douleur.
Section 50, de la sculpture, du talent qu’elle demande, et de l’art des bas-reliefs Tout ce que nous avons dit touchant l’ordonnance et l’expression des tableaux, peut aussi s’appliquer à la sculpture. […] En effet, la poësie et les expressions en sont aussi touchantes que celle du tableau où Raphaël a traité le même sujet, et l’execution du sculpteur, qui semble avoir trouvé le clair-obscur avec son cizeau, me paroît d’un plus grand mérite que celle du peintre.
Veuillez agréer, monsieur et cher confrère, l’expression de mes sentiments les plus distingués. […] Il y a deux modes d’expression dans ce qu’on est convenu d’appeler la littérature et qui est la divinisation de l’Homme par le Verbe. […] Veuillez agréer, monsieur et cher confrère, l’expression de mes meilleurs sentiments. […] Le vers étant le moyen d’expression propre à l’individu-poète, celui-ci devra s’efforcer de le créer aussi personnel que possible. […] Ce qui manquait, voyez-vous, c’est la prose en musique, qui est, à mon sens, la véritable expression du drame lyrique.
On ne peut trop le répéter, l’expression est la loi suprême de l’art. […] La vraie composition n’est autre chose que le moyen le plus puissant d’expression. […] Cette mesure n’est autre que l’expression. […] On ne désire guère une couleur plus vive, et l’expression est divine. […] Toutes les parties de l’art y sont au service de l’expression.
Draghicesco l’expression mentale des quatre principales formes d’association : la famille, l’école, l’usine et la caserne ! […] Expression directe d’une physiologie individuelle, marquée d’un sceau authentique d’unicité et de véracité, l’intuition heurte de front les notions communes et en dévoile à nos yeux la vanité. […] Mais quand elle essaie de formuler des conclusions générales d’ordre éthique, quand elle essaie d’établir une échelle des valeurs individuelles et des valeurs sociales, la sociologie scientifique se transforme en métaphysique sociale ; elle tend, comme vers sa limite, à ce monisme sociologique dont nous avons trouvé l’expression chez M. […] Admettre avec Nietzsche que les principes les plus généraux de la pensée sont l’expression d’une utilité spécifique et héréditaire ; avec M. […] Ces idées ne sont, dans le meilleur cas, que l’expression de ce qu’il a voulu un moment.
La manière d’agir sur l’esprit du lecteur ne tient pas, chez Edgar Poe, à la partie extérieure des choses, à la mise en scène de son drame ou à la poignante expression qui double la force de la pensée. […] On ne reconnaît plus en lui que le Yankee, l’enfant perdu de cette race puritaine qui a mis sa main musclée sur le Nouveau Monde, — qui la mettra partout où il y a de la matière à asservir, — et dont la plus haute expression littéraire fait pâlir tout ce qu’elle rappelle : ce Robinson Crusoé qui est sorti d’une plume anglaise, mais qui n’en est pas moins le génie américain deviné ! […] Heureusement pour Poe que de toutes les inventions la meilleure est l’expression, — cette petite chose immortelle, — et qu’il se sauve du fond des choses, comme les poètes, par quelques détails. […] … Aux beautés d’expression qu’on rencontre dans ce premier volume, à certains portraits, à certaines descriptions qui ont la vie, il est hors de doute qu’au fond d’Edgar Poe il y a un poète, et que, comme tous les poètes, qui sont spiritualistes, fût-ce malgré eux, il était un spiritualiste de nature, organisé pour les grandes croyances, et qui, n’en ayant pas, est tombé dans les grandes crédulités ! […] Littérairement, je suis vraiment contristé de cette traduction, qui n’est peut-être pas une trahison dans le sens de l’expression italienne, mais qui n’en est pas moins une trahison, — la trahison d’une admiration indiscrète qui n’a pas ici le droit d’exister.
Il y a dans l’expression de ces sentiments une délicatesse, une simplicité pleines de charme ; chaque parole ressemble à une caresse. […] Bulwer a trouvé, pour l’analyse et l’expression de ces deux sentiments, une simplicité à laquelle ses précédents ouvrages ne nous avaient pas habitué. […] L’auteur, au lieu de choisir pour sa pensée une expression déterminée, à l’exclusion des synonymes qui peuvent se présenter ou des comparaisons voisines qui s’offrent à la mémoire, ébauche plusieurs expressions et donne à choisir au lecteur sans se soucier d’accepter la responsabilité d’une préférence irrévocable. […] Dans le vers blanc, le choix des moindres expressions est d’une haute importance. […] Il se passe, en effet, dans l’expression de la pensée, quelque chose d’analogue au phénomène observé dans la composition des corps.
Chez La Fontaine la fable du renard et du corbeau est aussi courte que possible et réduite à sa plus simple expression. […] Le fromage vient de tomber devant celui qui le convoite, mais qui va rester immobile : « Le friand lascif frémit et brûle, et frissonne tout entier de convoitise (ces deux vers dans le texte sont pleins d’expression) ; mais il n’en touche une seule miette, car encore, s’il peut en venir à bout, voudrait-il bien tenir Tiècelin. » Tout son art alors est d’attirer le Corbeau lui-même et de lui persuader de descendre. […] Certes elle était malade, en effet, et en danger de se dissoudre, cette société finissante du Moyen Âge, qui engendrait ce dernier Roman de Renart comme peinture et expression d’elle-même : pourtant elle avait des ressources encore, de la force héroïque et des exemples à opposer tout à côté à cette corruption des subtils et des lâches. […] Expression d’un héroïsme sublime et naturel !
Il vit surtout, dans l’étude qu’il en faisait, un thème d’innovation et d’audace pour sa propre manière de dire et pour l’expression française qu’il s’efforçait d’aiguiser et de renouveler. […] Il lui faisait d’ailleurs la grâce d’y reconnaître, sans doute sur parole, « une foule de beautés de style et d’expressions qui devaient être vivement senties par les compatriotes du poète, et même quelques morceaux assez généralement beaux pour être admirés par toutes les nations. » On en était là au commencement de ce siècle. […] Le poème de Dante, c’est l’expression de l’histoire de son temps prise au sens le plus étendu, l’expression non seulement des passions, des haines politiques, des luttes, mais encore de la science, des croyances et des imaginations d’alors.
Cette pièce est d’un sentiment très vrai ; il n’y a pas trop de charge, contre l’ordinaire de Saint-Amant ; il n’y manque qu’un certain vernis, un certain éclat et un tissu plus serré d’expression, pour l’élever à fart et en faire un petit chef-d’œuvre. […] Et sans être un Poussin en gravité, Saint-Évremond, cet esprit délicat, n’a-t-il pas dit dans un écrit sur la vraie et la fausse beauté des ouvrages d’esprit, et en traitant de l’honnêteté des expressions : Je m’avise peut-être trop tard de faire ces réflexions ; mais c’est ordinairement lorsque l’on est arrivé où l’on voulait aller, et que l’on parle du chemin que l’on a fait et de la route que l’on a tenue, que l’on s’aperçoit de ses égarements. […] Saint-Amant est poète : il a du relief et de l’expression, il abonde en images. […] Il obtint de sa libéralité titre de gentilhomme et pension (pension d’ailleurs assez inexactement payée), il l’alla visiter en Pologne, en un mot il s’était donné à elle, selon l’expression d’alors, et autant que le lui permettaient les autres prodigalités qu’il faisait de sa personne.
Nulle part cet atticisme (ne vous en en étonnez pas) ne s’offre dans de meilleures conditions, avec ses qualités propres et sincères, que chez les vieilles femmes qui ont du bon sens et du monde, et qui ont eu le temps de se débarrasser des faux goûts et des fausses expressions que la mode avait mis en circulation dans leur jeunesse. […] Ces grands talents, en apparaissant, renouvellent les courants de l’intelligence et de la curiosité publique, mais dérangent et troublent l’atticisme là où il existe encore : on les applaudit, on s’exalte, on les veut imiter, et on les imite même quand on ne le veut pas ; ils s’interposent pour longtemps, avec leur manière de dire, entre la pensée et l’expression de chacun de leurs admirateurs. […] Quoi qu’il en soit, vieille, il ne lui en restait rien, que peut-être une certaine trempe et vigueur habituelle d’expression quand elle raisonnait. […] On lit le journal, le regard tombe sur un discours (du temps qu’il y avait des discours) ou sur un rapport concernant les chemins de fer ou tout autre matière d’intérêt public ; on en connaît l’auteur, on essaie de le lire, et il en reste quelque expression de style administratif et positif, qui ensuite se glisse par mégarde sous la plume aux endroits les plus gracieux.
Je fais une remarque : sa critique principale, qui porte sur le système des causes finales de Bernardin de Saint-Pierre, très-nette, très-franche et sans réserve dans son expression première, est corrigée et atténuée par une note ajoutée depuis, où l’on trouverait, en y regardant bien, l’indice d’une certaine timidité de pensée qu’il avait acquise en vieillissant. […] Littérateur correct et instruit, il établit dans cet article un principe qu’il pousse un peu loin, et sur lequel il ne varia jamais : c’est que les grands écrivains et les grands poètes du passé, Homère tout le premier et ensuite Virgile, lequel, dit-il, « avait plus de goût encore qu’Homère, » n’ont jamais rien dit, n’ont jamais employé pour peindre les choses un seul mot qui ne fût pris dans la nature : « On ne rencontre pas dans les Géorgiques une seule expression impropre, une seule épithète oiseuse ou inexacte. […] Quelque jugement qu’on porte de l’ensemble du tableau, l’expression particulière que M. […] ce savant éclairé, de plus de sagesse et d’étendue que de vigueur, manque aussi d’invention dans le style et de nouveauté dans le discours ; là non plus il n’est pas créateur ; il n’a pas le génie ni même le talent de l’expression ; il n’en a que la clarté, la netteté et l’élégance connue et prévue.