Entre les parents de mon père, bourgeois sévères et conservateurs, et la famille de ma mère, composée surtout d’artistes dramatiques, à la gloire tapageuse, il ne pouvait guère exister de sympathie ; il régnait même, il faut l’avouer, parmi les femmes, une franche aversion, qui ne s’est d’ailleurs jamais démentie. […] Le lendemain toutes ces splendeurs avaient disparu, Catherine avait pris le deuil ; le ruban de laine verte de la division remplaçait les palmettes d’or et les gazes lamées ; mais elles existaient toujours pour moi, je savais tout cela enfermé dans un coffre et la jeune Valaque restait à mes yeux une personne mystérieuse et attrayante. […] Mais pour cela, fallait-il encore qu’ils ne fussent pas trop petits, et, je crois qu’il n’a commencé à s’intéresser vraiment à nous, que quand nous existions déjà un peu par le cerveau.
Il est étonnant que nous existions. Il est même étonnant que quelque chose existe. […] Quant au commandant, s’il n’existe pas, c’est tant pis ; et peut-être bien qu’il existe après tout. […] Et quant au commandant de Montaiglin, ce n’était certes pas l’accabler que de dire, comme on l’a fait autrefois, qu’il est « exceptionnel », car l’exception existe.
Or la conformité n’existe plus pour nous avec la tragédie déclamée. […] L’objet de la guerre de Troie n’est donc pas une aventure galante et romanesque, mais un fait historique important à une nation qui ne s’est affermie et qui n’a peut-être existé que parce qu’elle a fait respecter ses villes et ses foyers par le châtiment exemplaire du coupable fils de Priam. […] Les scholiastes, les littérateurs, les traducteurs, tous ceux qui l’ont commentée, n’ont pu terminer les contradictions sur cet objet : leurs arguments les plus subtils, leurs louanges les plus spécieuses, n’ont pu fixer l’incertitude : or, puisque le temps n’en a pas triomphé, et qu’elle n’existe pas à l’égard des six premiers livres, elle devient un jugement en défaveur des six autres qui, tout beaux qu’ils soient en détail, n’intéressent pas autant, parce qu’ils rompent l’unité de l’ensemble.
Elles existent vraiment. […] Il se peut que l’auteur du Cid n’eût pas existé sans Tristan l’Hermite, Jean de Schelandrei et Alexandre Hardy. Mais ça m’est égal du moment qu’il existe. […] Et ce brave Mélas, natif de Chios, dont on ne sait pas au juste s’il fut sculpteur ni même s’il exista, ne leur semble pas à dédaigner.
hélas, puisque les chambres d’Olympe sont vides et que l’aveugle tonnerre, en errant aux flancs des noires nuées et des montagnes, lance à la fois l’épouvante au sein de l’innocent et du coupable ; puisque le sol natal, devenu étranger à sa race, ne nourrit que des âmes contristées, c’est à toi d’accueillir les plaintes amères et les indignes destinées des mortels, ô belle nature ; à toi de rendre à mon esprit l’antique étincelle, si toutefois tu vis, et s’il existe telle chose dans le ciel, si telle chose sur la terre féconde ou au sein des mers, qui soit, oh !
Pendant cet interrègne de la violence et de la conquête, le droit se tait, la fortune seule juge, le monde légal cesse d’exister pendant une période d’attentats heureux ou malheureux ; puis les armes tombent, par lassitude, des mains de l’Europe.
Les premiers chants seuls existent ; le charme musical des stances rimées y manque, et la sévérité métaphysique du sujet y contraste péniblement avec l’amoureuse imagination du poète.
La fausse modestie n’existait pas.
Volkêr s’assit sur une pierre sous la porte du palais ; jamais il n’exista un plus généreux joueur de viole ; il tira des cordes de son instrument des sons si doux, que les fiers étrangers remercièrent Volkêr !
Les dieux existants naissent de ceux qui n’existent plus, et qu’a vus l’âge précédent. » — Ailleurs, un prêtre versant le Soma sur l’autel d’Agni, confond dans un même hommage les dieux passés, présents et futurs, les aïeux et les enfants de l’Ether, ceux qu’abolit déjà la caducité, et ceux qui naissent à la vie céleste. — « Adoration aux grands dieux !
Grâce à Dieu, grâce au soleil fécondant de 4789, et grâce à la Liberté, l’auguste déesse, cet animal n’existe plus sur le sol de la France, il est devenu tout à fait un homme, et sa voix compte, et sa voix donne l’empire !
Prêter la vie aux êtres inanimés, prêter un corps aux choses immatérielles, composer des êtres qui n’existent complètement dans aucune réalité, voilà la triple création du monde fantastique de l’idolâtrie.