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1329. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Au moment où on l’emportait du pavillon, on voit entrer le comte de Warwick et messire Regnault de Cobehen, qui viennent faire présent au prince de Galles du roi de France, lequel présent fut bien reçu comme l’on peut croire. […] Si je tenais à être tant soit peu complet, j’aurais encore beaucoup à dire sur Froissart, même au seul point de vue littéraire et sans entrer dans la discussion du fond.

1330. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Il fallait bien qu’il eût dans son amour-propre, et dans la manière dont il le portait, quelque chose qui choquait et offensait l’amour-propre des autres, pour qu’il ait excité, aux heures de ses succès militaires et de ses plus grands services, un déchaînement d’envie et une irritation telle qu’on en connaît peu d’exemples. « Mon fils, lui avait dit sa spirituelle mère quand il entra dans le monde, parlez toujours de vous au roi, et jamais aux autres. » Villars, a-t-on remarqué, ne suivit que la première moitié du conseil : il parlait constamment de lui devant tous et se citait en exemple dans les grandes comme dans les petites choses. — Après la paix de Riswick, le roi jugea à propos de l’envoyer à Vienne comme ambassadeur (1699-1701) ; le poste était important à cause de la question pendante de la succession d’Espagne, qui pouvait à tout moment s’ouvrir ; il s’agissait de négocier par précaution un traité de partage avec l’empereur, ce traité dût-il ne pas s’exécuter ensuite. […] Il hésitait à entrer dans les montagnes Noires, de peur d’y être coupé, sans pouvoir joindre un allié qui tendait si peu la main.

1331. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

Il vit les spirituels Français qui voyageaient alors en Angleterre et acheva de former le chevalier de Grammont ; du moins il essayait, par ses leçons et ses conseils, de faire entrer un grain de raison dans cette étourderie séduisante. […] Ses Réflexions sur les divers génies du peuple Romain dans les différents temps de la République sont d’un esprit éclairé, sensé, philosophique et pratique à la fois, qui s’explique assez bien ce qui a dû se passer dans les âges anciens par ce qu’il a vu et observé de son temps, et par la connaissance de la nature humaine : partout où il faudrait entrer dans les différences radicales et constitutives des anciennes cités et sociétés, il est insuffisant et glisse.

1332. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

On ne les devine point, ils parleront des choses dont on parlait quand ils sont entrés. […] Le docte Huet (1630-1721), qui en était resté au goût du seizième siècle, décrit ce changement très bien et à son point de vue. « Quand je suis entré dans le monde des lettres, elles étaient encore florissantes ; de grands personnages en soutenaient la gloire.

1333. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Si l’aiguille marque l’heure à peu près juste, c’est par l’effet d’une rencontre qui est une merveille, pour ne pas dire un miracle, et l’hallucination, le délire, la monomanie, qui habitent à notre porte, sont toujours sur le point d’entrer en nous. […] Accoutumé au grand air et à l’exercice des membres, s’il reste immobile, au bout d’un quart d’heure son attention défaille ; les phrases générales n’entrent plus en lui que comme un bruit ; les combinaisons mentales qu’elles devraient provoquer ne peuvent se faire.

1334. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

. — Entrons tout de suite dans les exemples ; on comprendra mieux le sens des mots, en voyant d’abord le détail des faits. […] Mais, pour tous les sons ordinaires, elle semblait parfaitement insensible… et, si l’interlocuteur lui adressait des questions ou observations qui n’entraient pas dans le cours de ses idées, elles ne faisaient aucune impression… Le cas bien connu de l’officier dont parle le docteur James Gregory appartient à cette classe intermédiaire, plus voisine, croyons-nous, du somnambulisme que du rêve ordinaire.

1335. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Ne lui demandez pas ce que c’est que ces pays d’où l’on ne revient pas, ces ponts tranchants comme l’épée, ces chevaliers qui emmènent les femmes ou les filles, et retiennent tous ceux qui entrent en leurs châteaux, cette loi de ces étranges lieux, que si l’un une fois en sort, tout le monde en sort ; ce sont terres féodales et coutumes singulières ; s’il ne croit pas à leur réalité — comme il se peut faire. — ce sont fictions pures, dont il s’amuse et nous veut amuser. […] La femme, idole de la chevalerie mondaine, la femme qui donne et reçoit l’amour, est maudite et redoutée comme le moyen par où le péché est entré dans le monde : il ne lui sera pardonné qu’en faveur de la Vierge, mère de Dieu, si elle se garde pure comme elle.

1336. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Dans un certain château du nord de l’Angleterre, les hôtes qui vont gagner leurs chambres après minuit n’entrent pas plutôt dans un certain corridor, qu’ils entendent les pas de quelqu’un qui les suit, marchant avec des mules. […] L’imposteur entra dans le couvent de Troïtsa, vit Marfa, et demeura une demi-heure seul avec elle.

1337. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

L’homme qui a dit de lui : Tous les goûts à la fois sont entrés dans mon âme, devait être l’historien d’une époque où tous les goûts de l’esprit ont eu leur idéal. […] Il y a des prescriptions, des conseils, car il faut bien que le temple du goût ait une enceinte sacrée ; mais quiconque sait n’être pas ennuyeux a le droit d’y entrer, fût-ce par la brèche.

1338. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

Peut-être mes ennemis ne seroient pas fâchés de me voir entrer en lice avec eux ; mais, pour cela, il me faudroit relire leurs Brochures ; & si j’ai un reproche à me faire, c’est de les avoir lues une premiere fois. […] Enfin, mon Ouvrage est, comme le vaisseau des Argonautes, construit par différentes mains, ou comme le cheval de Troie ; on veut y faire entrer les Soldats & tous les Héros de la Grece.

1339. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Stagyre était entré dans un cloître pour calmer son âme, mais il n’y trouva point la paix qu’il cherchait. […] Diane Il n’est pas de poète qui soit entré au théâtre par une plus large porte de bienvenue et de faveur que M. 

1340. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

La tradition de la famille est que chaque enfant passe sous le drapeau ; l’uniforme est la robe virile qu’il revêt avant d’entrer dans la vie. […] La maison paternelle n’était pour lui jusqu’à présent, qu’une auberge ; il n’y entrait guère qu’aux heures des repas.

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