Sieyès, cet ennemi de tout privilège et de toute aristocratie, n’avait pas moins d’éloignement pour la démocratie pure, et il croyait que l’art consistait précisément à rendre la force populaire raisonnablement applicable aux nations modernes, moyennant un système de représentation qu’il combine avec une ingéniosité infinie. […] La Religion fut donc la première ennemie de l’homme. » — J’ai marqué ailleurs l’abîme qui séparait Sieyès de Chateaubriand qu’il appelait tout net un charlatan.
Il a tort et grand tort de nommer en toutes lettres son ennemi Boursault, comme il aura tort, plus tard, de mettre l’abbé Cottin tout vif dans Les Femmes savantes ; il ne faut pas tuer les gens à coups de massue, un petit coup d’épingle, à la bonne heure ; et puis si vous tuez votre homme aujourd’hui que vous restera-t-il le lendemain ? […] Il abandonne à ses ennemis ses ouvrages, sa figure, ses gestes, sa parole son ton de voix, sa façon de réciter, mais il demande en grâce qu’on lui laisse le reste !
Tous ses ennemis sont des Molinistes outrés, des disciples de Pélage, ou des demi-Pélagiens. […] CEtte partie de l’Histoire Ecclésiastique intéresse un si grand nombre de lecteurs par les combats que les Saints ont eu à soutenir contre leurs propres passions ou contre celles des ennemis du nom Chrétien, que plusieurs savans y ont consacré leurs veilles.
Il négociait comme un potentat, du sein de son camp, avec les monarques ennemis de l’empereur. […] Le paysan suisse attend son ennemi, tenant en main l’arc et les flèches qui, après avoir servi l’amour paternel, doivent maintenant servir la vengeance.
Il aimait les lettres, même dans ses ennemis ; parce qu’il était avant tout un voluptueux de lettres ; mais, comme tous les voluptueux, écorchés par le pli de la rose du sybarite, il était cruel ; et au meilleur endroit, c’est-à-dire à celui qu’il présumait le plus sensible, il donnait son coup de dent de rat, et il attendait trente ans, s’il le fallait, pour mieux l’enfoncer. […] Voilà ce que j’avais à dire sur ces fameuses lettres dans lesquelles on croyait trouver presque du scandale, et où l’on ne trouve que quelques petites malices qui ne sont pas bien méchantes, et cette déclaration naïve, dans laquelle le finaud d’habitude a oublié pour une fois la couarde hypocrisie de son esprit et qui le peint d’un trait : « Je me suis fait plus d’ennemis avec mes éloges qu’avec mes critiques. » Tout Sainte-Beuve est là, en effet.
: « Je me donnerais à un soldat aux gardes pour me venger de mes ennemis ! […] Les grandes choses de l’histoire ne sont pas engagées là-dedans, comme dans la question où, à propos de la reine Anne et de sa camériste, une préférence est exprimée entre Richelieu et ses ennemis, entre Mazarin et la Fronde, entre la politique et l’intrigue.
En vain les ennemis du Puséysme appuyèrent-ils les amis du professeur suspendu ; en vain l’agitation prit-elle des proportions formidables ; les Puséystes, qui se sentaient vigoureux de leur union comme de leurs principes, en appelèrent à l’Université. […] — pourrait bien se montrer encore une fois dans la Grande-Bretagne… Que l’église réformée ou protestante tomberait alors, sinon par la forme, au moins par l’identité de la doctrine, dans l’apostasie romaine, et, certainement, si les personnes qui soutiennent les idées du Tract’s Magazine continuaient de les répandre, une telle éventualité ne serait pas seulement possible, mais probable… » Comme on peut en juger, l’aveu est formel, et il est d’un ennemi.
La formule du drame romantique est aujourd’hui presque aussi vieille que sa grande ennemie la formule de la tragédie classique. […] Le naturalisme a un ennemi plus redoutable que ses adversaires, à savoir lui-même.
Là, en effet, on trouve, non plus ce contraste facile que peuvent offrir deux mondes différents, deux cultes ennemis ; mais, sur le même sol, dans le même sanctuaire, pour ainsi dire, la dernière profanation de ce qui avait été le plus saint, le dernier opprobre de ce qui avait été le plus pur ; au lieu de la louange des Athéniens libérateurs, le culte servile d’un despote étranger, et, sur l’autel de la chaste Minerve, une courtisane amenée par Démétrius142. […] Nul ennemi, descendant sur les bords du Nil IC peuplé de crocodiles, n’a soulevé dans ces villages qui lui sont inconnus un cri de guerre et d’effroi.
Ils ne sont pas moins ennemis de l’indépendance individuelle que l’État lui-même.
Quand ses ennemis lui demandent un miracle, surtout un miracle céleste, un météore, il refuse obstinément 760.
« Elle ne vivait point comme le reste des mortels ; elle ne s’abaissait point à se régler sur les horloges… Elle était ennemie du soleil… Elle ne sortait jamais en plein midi ; elle ne se levait qu’au coucher du soleil, elle ne se couchait qu’à son lever.