Entreprendre la guérison des plaies sociales, amender les codes, dénoncer la loi au droit, prononcer ces hideux mots, bagne, argousin, galérien, fille publique, contrôler les registres d’inscription de la police, rétrécir les dispensaires, sonder le salaire et le chômage, goûter le pain noir du pauvre, chercher du travail à l’ouvrière, confronter aux oisifs du lorgnon les paresseux du haillon, jeter bas la cloison de l’ignorance, faire ouvrir des écoles, montrer à lire aux petits enfants, attaquer la honte, l’infamie, la faute, le vice, le crime, l’inconscience, prêcher la multiplication des abécédaires, proclamer l’égalité du soleil, améliorer la nutrition des intelligences et des cœurs, donner à boire et à manger, réclamer des solutions pour les problèmes et des souliers pour les pieds nus, ce n’est pas l’affaire de l’azur. […] Cette mâchoire qui s’écarte pour laisser tomber l’enfant dans les bras de la mère, retire-t-elle à cette crinière sa majesté ? […] Allons, enfants de la patrie. […] Entrer en passion pour le bon, pour le vrai, pour le juste ; souffrir dans les souffrants ; tous les coups frappés par tous les bourreaux sur la chair humaine, les sentir sur son âme ; être flagellé dans le Christ et fustigé dans le nègre ; s’affermir et se lamenter ; escalader, titan, cette cime farouche où Pierre et César font fraterniser leurs glaives, gladium gladio copulemus ; entasser dans cette escalade l’Ossa de l’idéal sur le Pélion du réel ; faire une vaste répartition d’espérance ; profiter de l’ubiquité du livre pour être partout à la fois avec une pensée de consolation ; pousser pêle-mêle hommes, femmes, enfants, blancs, noirs, peuples, bourreaux, tyrans, victimes, imposteurs, ignorants, prolétaires, serfs, esclaves, maîtres, vers l’avenir, précipice aux uns, délivrance aux autres ; aller, éveiller, hâter, marcher, courir, penser, vouloir, à la bonne heure, voilà qui est bien.
Il ne peut saisir pour quelle raison l’Européen, qui affiche souvent l’incrédulité, peut s’intéresser à des récits de vieillards ou d’enfants. […] L’enfant de Salatouk. […] Le lionceau et l’enfant. […] Voir à ce sujet les contes de Fadôro — de La femme enceinte — du Cheval noir — du Lionceau et l’enfant.
Je suis reconnaissant aux chefs qui m’acceptent pour leur subordonné, aux hommes que je suis fier de commander, eux, les enfants d’un peuple vraiment élu. […] Je considère cette guerre comme une occasion bien venue de « régulariser la situation » pour nous et pour nos enfants. […] Ces lettres, le courageux enfant les écrit à ses parents. […] Certes, il est heureux qu’à côté de lui il y ait eu Péguy, Psichari, Marcel Drouet, et les jeunes Léo Latil, Jean Rival Cazalis, enfants tout lumineux.
Et c’est ce catéchisme géographique que l’on enseigne aux enfants. […] Les faits contredisent ces préjugés traditionnels, qu’on inculque sagement aux enfants et qui servent de sujet à leurs dissertations françaises. […] On les considère comme des petits enfants qu’il faut surveiller constamment de très près. […] Il est curieux de remarquer à cet égard que les enfants n’ont joui d’abord (à partir de 1793) que pendant dix ans des droits d’auteur de leurs parents. […] Les revenus qu’elle rapportait pendant cinquante ans aux enfants, ce sont les éditeurs qui vont les toucher.
Il est évident que, lorsque l’adjudant met sa montre sous le nez de Fortunato, l’enfant ne peut pas résister à la tentation. […] Il était fier, ambitieux ; il tenait à l’opinion comme y tiennent les enfants.
Elle a je ne sais quoi d’original qui séduit les enfants, qui frappe la multitude, et qui corrompt quelquefois toute une nation ; mais elle est plus insupportable à l’homme de goût que la laideur ; car la laideur est naturelle, et n’annonce par elle-même aucune prétention, aucun ridicule, aucun travers d’esprit. […] L’enfant est une masse de chair non développée ; le vieillard est décharné, sec et voûté.
En général, lorsqu’on peut étudier les proches parents d’un grand personnage ou d’un homme distingué, soit ses père et mère et aïeux, soit ses frères et sœurs, soit ses enfants, on est plus à même de le bien connaître, car on connaît la souche et la race ; on peut mieux juger de ce qu’il a dû au fonds commun, à la trame commune, et de ce qu’il y a ajouté ou de ce qu’il en a développé. […] Mme de Sévigné elle-même ne semble-t-elle pas se dédoubler dans ses enfants, donnant sa ferme raison à l’une, à Mme de Grignan, sa grâce d’imagination et toute la folle du logis à l’autre, à l’étourdi chevalier ? […] Ces enfants de ses sœurs montrent bien de quelle race fortement constituée et prédestinée à l’action il était issu ; la plupart des nièces nous représentent bien cette race en tout ce qu'elle avait de non altéré et de genuine, comme disent les Anglais, la force sacrée du sang, comme diraient les Grecs, la noblesse naturelle avec de terribles instincts d’aventures. […] Leur roi (Louis XV) est la taciturnité même, Mirepoix est une momie ambulante, Nivernais a autant de vie à peu près qu’un enfant gâté malade… Si j’ai la goutte l’année prochaine, et qu’elle me mette tout à fait à bas encore une fois, j’irai à Paris pour être à leur niveau ; quant à présent, je suis trop fou pour leur tenir compagnie. » Prenez ces paroles pour ce qu'elles sont, pour une boutade, mais retenons-en quelque chose. […] une réponse à Mme de Mirepoix qui lui envoyait de ses cheveux blancs ; des vers à Mlle de Sivry, un enfant prodige qui étonnait les salons par sa facilité à rimer (La Harpe, dans un excès de franchise, trouve ces vers les meilleurs sans comparaison, et même les seuls bons, qu’ait faits le duc de Nivernais) ; des fables qu’il lisait dans les séances publiques de l’Académie : « il avait la complaisance de les lire, dit encore La Harpe, et la discrétion de ne les point imprimer ».
Rousseau, et qui lui firent jeter quatre de ses enfants à l’hospice des enfants abandonnés sans marque de reconnaissance, de peur que ses fils, sollicités au parricide par ses ennemis, ne devinssent un jour les assassins de leur père ? […] Comme tous les malheureux et comme tous les malades, il espérait changer de fortune et de santé en changeant de lieux ; il ne pouvait croire qu’il ne retrouverait pas le bonheur de ses premières années et le repos de cœur et d’esprit dans le site où il les avait laissés en quittant Sorrente ; il y revoyait son père, sa mère, sa sœur ; il savait que ce père, exilé par ses ennemis, reposait, dans une tombe d’emprunt, sur la rive fangeuse du Pô ; il savait que Porcia, sa mère, ensevelie dans ses larmes, dormait sous les froides dalles du couvent de San-Sisto ; mais il lui restait une sœur chérie, mariée à un pauvre gentilhomme de Sorrente, et qui habitait avec ses enfants la maison et le jardin où il avait lui-même reçu le jour. […] Elle espérait que ce frère, si chéri d’elle dans son enfance, protégerait un jour de sa fortune et de son crédit ses petits enfants. […] « Lorsque la tendre Cornélia fut instruite et tranquillisée, et qu’elle eut pleinement entendu de la bouche de son frère les causes de sa fuite et de son déguisement, elle résolut de le retenir secrètement dans sa maison, sans révéler le mystère qu’à ses deux enfants et à ses plus discrets familiers. […] Le jeune fils du duc de Mantoue le combla d’enthousiasme et de déférence ; mais ce prince, encore enfant, ne pouvait puiser dans le trésor de son père.
Murray vint à Lochleven conférer avec sa sœur captive sur le sort du royaume et de Jacques, l’héritier enfant du trône. […] XXIX Murray, tuteur de l’enfant roi Jacques et dictateur du royaume, gouvernait avec adresse et vigueur ce malheureux pays. Un noble proscrit de la famille des Hamilton, nommé Bothwell-Haugh, dont Murray avait laissé la femme expirer de misère au seuil de sa propre demeure donnée par le dictateur à un de ses partisans, jura de venger sa femme et sa patrie du même coup ; il ramassa une poignée de terre qui recouvrait le cercueil de sa femme, la porta sur lui dans sa ceinture comme une éternelle incitation à sa vengeance, se rendit déguisé dans une petite ville que Murray devait traverser en revenant à Édimbourg ; il y tua Murray d’un coup de feu tiré d’un balcon, et, remontant sur un cheval qui l’attendait sur les derrières de la maison, il échappa, par la rapidité de sa course, aux gardes du dictateur. « Moi seul, s’écria Murray en expirant, je pouvais sauver l’Église, le royaume et l’enfant ; l’anarchie va tout dévorer ! […] Elle écrivit à tous ses parents et à tous ses amis de France et d’Écosse. — « Mon bon cousin, disait-elle au duc de Guise, celuy que j’ay le plus cher au monde, je vous dis adieu, estant preste par injuste jugement d’estre mise à mort, telle que personne de nostre race, grasces à Dieu, n’a jamays receue, et moins une de ma qualité ; mais mon bon cousin, louez-en Dieu, car j’estois inutile au monde en la cause de Dieu et de son Église, estant en l’estat où j’estois ; et j’espère que ma mort tesmoignera ma constance en la foy, et promptitude de mourir pour le maintien et restauration de l’Église catholique en ceste infortunée isle ; et, bien que jamais bourreau n’ait mis la main en nostre sang, n’en ayez honte, mon amy, car le jugement des hérétiques et ennemys de l’Église, et qui n’ont nulle jurisdiction sur moy, royne libre, est profitable devant Dieu aux enfants de son Église ; si je leur adhérois, je n’aurois ce coup. […] « Dieu vous veuille prospérer, vostre femme, enfants et frères, et cousins, et surtout nostre chef, mon bon frère et cousin, et tous les siens ; la bénédiction de Dieu et celle que je donnerois à mes enfants puisse estre sur les vostres, que je ne recommande moins à Dieu que le mien, mal fortuné et abusé.
Ce sont les maîtres de la scène ; il ne s’agit pas de leur donner le ton simple et bon enfant de coquins ordinaires. […] Et cependant il a envie d’avoir un intérieur, un ménage, des enfants. […] Il voit grandir et se développer au cœur de l’enfant cette passion dont les suites l’inquiètent. […] Aussi, Molière l’a-t-il mariée, jeune encore, à un veuf déjà père de deux grands enfants. […] Et elle leur dit cela de la meilleure foi du monde, en riant presque ; c’est une enfant véritable et une bonne enfant.
Les prières de ses enfants n’ébranlent pas sa résolution ; mais son obstination n’a rien qui offense les plus doux sentiments de la nature, car la vie de ses enfants n’est pas en péril. […] Toussaint aime-t-il ses enfants ? […] Il faut aller à l’Opéra-Comique pour trouver des enfants si oublieux. […] Il sortirait du théâtre plus ignorant qu’un enfant de douze ans. […] Et cependant il se laisse débaptiser, travestir comme un enfant.
Donc si je commets un acte de pitié, je fais mille mécontents et un ingrat ; le peuple, comme l’enfant, ne comprenant que la justice absolue. […] Ce que nos enfants feront apprendre aux leurs, je crois bien que ce sera la première Légende et Pauca meæ. […] Mes enfants, About vient de me parler de la ligne du journal ! […] Son « journal » d’enfant de quinze ans est extraordinaire. […] Elle est la même chez l’enfant qui ne parle pas encore que chez l’animal.