Ainsi qu’Émile Deschamps semblait le pacificateur des classiques et des romantiques, Henri de Bornier me semble un intermédiaire original entre l’École de 1840 et les nouveaux venus de la fin du second Empire, un médiateur entre les derniers romantiques et les Parnassiens. — Saluons encore ses chants patriotiques : Paris et la guerre.
Il se souhaiterait meunier, pour remplir la huche du pain de l’aumône ; il se rêve roi, pour distribuer des largesses à tous les gueux de son empire : C’est le rêve qu’il a rêvé.
Dans le Chapitre de la seconde Guerre Punique, après avoir parlé de la défaite des Romains à Cannes par Annibal, & des raisons que ce Capitaine opposa à Maherbal, pour ne pas poursuivre sa conquête, Saint-Evremont ajoute cette réflexion, touchant la destinée des Empires.
La scène annoncée par l’apparition d’Hector, c’est-à-dire la nuit fatale d’un grand peuple et la fondation de l’Empire romain, serait plus magnifique que la chute d’une seule reine, si Joas, en rallumant le flambeau de David, ne nous montrait dans le lointain le Messie et la révolution de toute la terre.
Il a, sous l’Empire, rendu un bel hommage à la monarchie de Juillet. Plus tard il a failli être sénateur de l’Empire. […] La troisième République remplace le second Empire. […] Aussi se sont-ils gardés de laisser la femme prendre aucun empire sur eux. […] Combattre les écrivains de l’Empire, c’était encore combattre l’Empire.
L’invasion de 1814 et de 1815, la chute du grand Empire, l’abaissement des braves et le triomphe insolent des incapables, les Myrmidons se pavanant sur le char d’Achille, ce furent là pour lui des sources de douleur, d’indignation et de risée, des motifs de représailles vengeresses.
Ainsi rien de plus étranger en apparence sous le rapport historique que l’homme de l’empire et les Hellènes ; et si le côté moral ou poétique semble plus fécond, il faut convenir que, sans l’appui de quelques faits, des pensées brillantes, mais nécessairement un peu vagues, ne suffiraient pas à un livre.
De Salvandy Lemercier soutint sans plainte et sans faste l’inimitié du chef de l’Empire.
Doué certes de facilité, il méprisa la littérature facile du second empire, son époque.
Des sylvains et des naïades peuvent frapper agréablement l’imagination, pourvu qu’ils ne soient pas sans cesse reproduits ; nous ne voulons point …… Chasser les Tritons de l’empire des eaux, Ôter à Pan sa flûte, aux Parques leurs ciseaux… Mais, enfin, qu’est-ce que tout cela laisse au fond de l’âme ?
Il est vrai que toutes les nations de l’Europe lisent encore l’éneïde de Virgile avec un plaisir infini, quoique les objets que ce poëme décrit ne soïent plus sous leurs yeux, et quoiqu’elles ne prennent pas le même interêt à la fondation de l’empire romain que les contemporains de Virgile, dont les plus considerables se disoient encore descendus des heros qu’il chante.
C’est de l’Histoire faite en artiste, un grand et rapide récit qui va de Byzas, le fondateur de Byzance, jusqu’à Mahmoud, le réformateur de l’Empire turc, enfin une espèce de biographie de Stamboul, majestueusement et colossalement individualisée sous le regard de l’historien, immense statue faite de pierres et d’hommes, comme les statues de Phidias étaient faites d’or et d’ivoire, qui a pour turban ses coupoles, et aux bras victorieux ou blessés de laquelle l’historien append, durant tout le cours de son histoire, les médaillons sanglants de ses maîtres et de ses vainqueurs !