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552. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Sainte-Hélène, par M. Thiers »

Royer-Collard lui montra un volume de l’Histoire du Consulat et de l’Empire sur sa table, à côté d’un volume de Platon et de Tacite, en lui disant : « Vous voyez que vous n’êtes pas en mauvaise compagnie. » Sur quoi M.  […] je me la pose pourtant : Que penserait Napoléon lui-même, s’il avait assez vécu pour lire, pour se faire lire une telle histoire du Consulat et de l’Empire, que celle de M. 

553. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

Il semble que l’éloquence de la chaire aurait dû exister en Italie plus qu’ailleurs, puisque c’est le pays le plus livré à l’empire d’une religion positive. […] Depuis que ce pays a perdu l’empire du monde, on dirait que son peuple dédaigne toute existence politique, et que, suivant l’esprit de la maxime de César, il aspire au premier rang dans les plaisirs, plutôt qu’à de secondes places dans la gloire.

554. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

L’empire est à la force dans l’humanité comme dans la nature. […] Qui, quelque jour peut-être, eût sauvé votre empire.

555. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Francis Vielé-Griffin Une institution littéraire française qui, sous prétexte qu’il patoisait, n’a pas su accueillir Mistral, qui ne saurait réclamer Verhaeren, parce qu’il est né à Anvers (ancienne préfecture de l’empire français) me semble bien entravé dans l’accomplissement de devoirs qui pourraient être utilement élargis. Telle quelle, l’Académie ne peut ambitionner que d’offrir, au mieux, une figuration partielle de l’activité littéraire française ; elle qui, en réclamant ce qui appartient à la France, pourrait affirmer l’existence d’un empire intellectuel français plus vaste que celui de Napoléon.

556. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

Selon l’auteur de ce livre extraordinaire, aux quatre empires profanes, destinés à crouler, succédera un cinquième empire, qui sera celui des Saints et qui durera éternellement 220.

557. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Mais au commencement de ce siècle-ci et sous l’Empire, en présence des premiers essais d’une littérature décidément nouvelle et quoique peu aventureuse, l’idée de classique, chez quelques esprits résistants et encore plus chagrins que sévères, se resserra et se rétrécit étrangement. […] Si l’école de Pope avait conservé, comme Byron le désirait, la suprématie et une sorte d’empire honoraire dans le passé, Byron aurait été l’unique et le premier de son genre ; l’élévation de la muraille de Pope masquait aux yeux la grande figure de Shakespeare, tandis que, Shakespeare régnant et dominant de toute sa hauteur, Byron n’est que le second.

558. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

L’Empire tombe en 1814 et en 1815 ; les serviteurs de l’Empire, à peu d’exceptions près, sont jetés de côté à l’instant, et la face de la France gouvernante est renouvelée.

559. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

Nous trouvons un instant où la puissance guerrière et la puissance commerçante se sont disputé l’empire du monde. […] Seulement il est certain, dès à présent, que si nous ne sommes plus sous la tutelle immédiate des traditions, nous sommes encore sous l’empire et l’influence de ce qui a été primitivement fondé par elles, tant est grande l’énergie de cette volonté toute-puissante qui n’a eu besoin que de s’exercer une fois pour que les choses existassent toujours.

560. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Cousin sont nées en Ecosse, en Allemagne, au dix-septième siècle ; mais il a su les expliquer, les embellir, les propager, et, en leur acquérant l’empire, il a fait son office d’orateur. […] Voici une page écrite sans légèreté et sans emphase, noble ; mesurée, et pourtant pressante, d’un style ample et grave, sans rien de monotone ou d’académique, qui semble du dix-septième siècle et qui n’est point une copie, qu’on peut relire dix fois, et qu’on trouvera toujours plus belle, et qui, certainement, donne une idée de la perfection : Depuis les premiers jours des sociétés humaines jusqu’à la venue de Jésus-Christ, tandis que dans un coin du monde une race privilégiée gardait le dépôt de la doctrine révélée, qui, je vous prie, a enseigné aux hommes, sous l’empire de religions extravagantes et de cultes souvent monstrueux, qui leur a enseigné qu’ils possèdent une âme, et une âme libre, capable de faire le mal, mais capable aussi de faire le bien ?

561. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur. Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome II. »

En laissant Berlin, M. de Ségur traversa la Pologne, qui du moins alors, toute démembrée qu’elle était, avait encore un roi de sa nation sinon de son choix, roi gracieux mais faible, tel qu’est d’ordinaire le dernier roi d’un empire.

562. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur : Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome III. »

Celui de tous qui semble lui avoir laissé de plus chers souvenirs est le célèbre prince de Ligne, si étonnant par ses saillies, ses impromptus, et les grâces intarissables de ses lettres et de sa conversation, L’on devine et l’on sent presque revivre sous la plume de M. de Ségur l’attrait de ces causeries brillantes et superficielles dont le seul but était de plaire, où l’on parlait de tout sans prétendre rien prouver, où l’on posait tour à tour, avec une érudition finement moqueuse ou adulatrice, de la France à l’Attique, de l’Angle ferre à Carthage, de l’empire de Cyrus à celui de Catherine.

563. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre premier. Idée générale de la seconde Partie » pp. 406-413

peut-être l’empire d’anciennes habitudes ne permet-il pas que cet événement puisse amener de long temps ni une institution féconde, ni un résultat philosophique.

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