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1645. (1927) Approximations. Deuxième série

Julien atteignit un tel degré de perfection dans ce genre d’éloquence, qui a remplacé la rapidité d’action de l’Empire, qu’il finit par s’ennuyer lui-même par le son de ses paroles3. […] Combien il est caractéristique que Stendhal en ait rompu l’harmonie au sens conventionnel du mot pour introduire ce membre de phrase : qui a remplacé la rapidité d’action de l’Empire. […] Pas un terme technique, mais une netteté d’expression que plus d’un écrivain pourrait envier ; — voici maintenant l’autre aspect : Cette époque qui commence au siège de Paris, pour se terminer à l’exposition de 1889, prend maintenant du recul, et rejoint dans l’histoire ses aînées, le Second Empire de Constantin Guys, et le Louis-Philippe balzacien… Dans des intérieurs encombrés de japonaiseries, des messieurs aux cols évasés et aux cravates étroites causent du dernier succès de Meilhac ou de Dumas fils avec de belles dames aux robes à tournure dont le ventre bombe presque autant que la gorge.

1646. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

Même elle a été si bien conduite, et en certains cas, comme celui du pendule de Borda, elle se trouve si concluante, que, selon plusieurs auteurs, l’induction est la seule preuve valable de l’axiome ; ils considèrent les principes de la mécanique comme des propositions analogues au principe de l’attraction, établies comme lui par l’induction pure, limitées comme lui au petit cercle et à la petite durée du monde que notre observation peut atteindre, incapables comme lui d’être appliquées au-delà, sinon par conjecture, et tout à fait douteuses comme lui, quand notre témérité veut étendre leur empire à toutes les portions de l’espace ou à tous les moments du temps.

1647. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Il a songé « qu’il était dans un désert,  — il ne put jamais savoir en quel endroit,  — et comme il regardait en l’air,  — du côté du soleil,  — il vit une tour sur une hauteur,  — royalement bâtie,  — une profonde vallée au-dessous,  — et là-dedans un donjon,  — avec de profonds fossés noirs,  — et terribles à voir. » Puis, entre les deux, une grande plaine remplie de monde, « d’hommes de toutes sortes,  — pauvres et riches,  — travaillant et s’agitent,  — comme le veut le monde ; — quelques-uns à la charrue — labouraient avec un grand effort,  — pour ensemencer et planter,  — et peinaient durement,  — gagnant ce que des prodigues venaient détruire et engloutir164. » Lugubre peinture du monde, pareille aux rêves formidables qui reviennent si souvent chez Albert Durer et chez Luther ; les premiers réformateurs sont persuadés que la terre est livrée au mal, que le diable y a son empire et ses officiers, que l’Antechrist, assis sur le trône de Rome, étale les pompes ecclésiastiques pour séduire les âmes et les précipiter dans le feu de l’enfer.

1648. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Celui de ses ouvrages publiés jusqu’ici où éclatent le plus ses qualités et ses défaillances, a paru tout récemment, sous le titre d’une Nichée de gentilshommes ; c’est évidemment une peinture des mœurs de la classe élégante supérieure à la bourgeoisie et au commun dans l’empire.

1649. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Petit salon Empire, d’un goût charmant et suranné.

1650. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

C’est la Grèce accommodée au goût du premier empire. […] Le divin vieillard de Téos, si vous le transportez à Paris, sous le premier empire ou sous la Restauration, ce n’est pas même Béranger, c’est M.  […] La Phèdre qu’elle nous a montrée n’était ni de Crète, ni d’Athènes, mais trop visiblement d’une des communes suburbaines annexées à Paris par le second empire.

1651. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Tandis que le petit page Dragonet poursuit les libellules, le troubadour Aufan de Sisteron vante à la reine Jeanne la beauté de la Provence : « Reine, un chemin d’azur, uni comme cristal, vous mènera de Naples, vite, vite, quand vous voudrez, à Marseille : la mer est à vous, le soleil et la mer sont les appartenances de l’empire provençal… La Provence, Madame, cette perle royale, est l’abrégé, la montre et le miroir du monde. […] Pour rapprocher de nous ces figures de la comédie balzacienne, nous avons besoin de faire attention que, si leur aspect extérieur les recule incroyablement dans le passé, leurs passions dominantes et la complexion de leurs âmes les remettent à leur date, et que leur conception de la vie, leur façon d’aimer, leur méthode pour parvenir, la forme de leurs ambitions et de leurs convoitises, leur âpreté à l’action, leur énergie militante, leur emphase, leur naïveté, leurs illusions, leurs qualités et leurs vices appartiennent bien en propre à la génération directement issue de la Révolution et du premier Empire, et s’expliquent rigoureusement par les conditions historiques que rencontra cette génération dans son âge adulte. […] C’est bien, malgré tout, dans ce sentiment que je la considère, en dépit de quelques « mots » trop fringants peut-être de Lebonnard ou de Cygneroi… Au surplus, ce qui, dans le tour du dialogue, nous avertit que la pièce est presque du « second Empire », signifiera seulement, dans trois cents ans, qu’elle est « ancienne », si toutefois notre civilisation a encore trois cents ans devant elle.

1652. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Cette chanson, écrite dans les dernières années de l’empire, est une des satires les plus ingénieuses que le pouvoir absolu de Napoléon ait inspirées. […] M. de Lamartine, nourri de bonne heure de la lecture de la Bible, ne pouvait guère échapper à l’empire de ses souvenirs. […] Entre le point de départ et le point où nous sommes parvenus, il y a un tel espace, que nous avons presque oublié les destinées de la foi chrétienne pour ne songer qu’à la splendeur éphémère des empires, aux erreurs baptisées du nom de vérité qui se détrônent tour à tour avant de s’abîmer dans le néant.

1653. (1903) La pensée et le mouvant

De même une affirmation, pour être vraie, doit accroître notre empire sur les choses. […] À plusieurs reprises, il publia des travaux importants sur le service dont il était chargé — en 1841, un Rapport sur les bibliothèques des départements de l’Ouest ; en 1846, un Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de Laon ; en 1862, un Rapport sur les archives de l’Empire et sur l’organisation de la Bibliothèque impériale.

1654. (1925) Dissociations

Paris serait-il embelli s’il prenait tout d’un coup l’aspect d’une ville figée à la norme du second Empire ?

1655. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

Dans cet art comme dans tous les autres, dit très bien Fréret (Histoire de l’Académie des Belles-Lettres, tome XVIII, page 461), il faut distinguer les beautés réelles, de celles qui étant abstraites, dépendent des mœurs, des coutumes et du gouvernement d’une nation, quelquefois même du caprice de la mode, dont l’empire s’étend à tout, et a toujours été respecté jusqu’à un certain point.

1656. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

les choses les plus nobles peuvent devenir des moyens de caricature, et les paroles politiques d’un chef d’empire des pétards de rapin).

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