Il auroit été à souhaiter que l’auteur qui a fourni des sujets à tant de petits drames, eût mieux observé le costume, en représentant les mœurs antiques ou étrangeres.
Les crimes que la folie du Christ a commis et fait commettre, sont autant de grands drames, et bien d’une autre difficulté que la descente d’Orphée aux enfers, les charmes de l’Élysée, les supplices du Ténare ou les délices de Paphos.
* * * Je suivais dernièrement le convoi d’un compositeur sexagénaire, mort en alignant des caractères d’imprimerie, sur le dernier feuilleton des Drames de Paris.
Un de mes amis, fort occupé lui-même de philosophie, me fit parvenir, dans le temps, des objections qui s’adressaient bien directement à la théorie que j’avais conçue, et non à celle de je ne sais quel drame où Dieu interviendrait pour faire épeler l’homme.
Les personnages de son drame de cœur, comme dans la plupart des romans écrits par des femmes, n’ont ni physionomies, ni visages.
On savait que de forts cerveaux se mettaient à deux ou à trois, selon le tirage, pour la confection en commun d’un livre, soit roman, soit drame, — mais vingt-deux personnes à la file, toute une multitude, toute une tribu, cela ne s’était pas encore vu dans ce temps d’association facile, et on ignorait cette littérature à l’Adam Smith, où chacun faisait son vingt-deuxième de traduction.
Il vaut bien, pour le moins, Octave Feuillet ; mais il ne coule pas l’esprit qu’il a dans le moule banal du roman et du drame.
Tout le drame d’un cœur vierge qu’il nous retrace a pour théâtre l’étroit espace que nous avons mesuré tous, entre notre berceau, couronné des visages aimés qui s’y penchèrent, et la disparition de ces chers visages, les astres et les étoiles de notre vie, descendus derrière l’horizon quand il nous faut achever si longtemps de vivre sans les avoir là pour nous orienter !
Avant d’être un homme d’esprit, avant d’être un conteur intéressant, mouvementé, joyeux ou pathétique, avant d’être un auteur de comédie ou de drame, et même avant d’être Alfieri, avant d’être un Dandy en vers, qui met son gant comme lord Byron ou Moore, il était poète sincèrement, primesautièrement poète, en dehors de toute fausse étude et de toute École corruptrice !
Il n’y a guère, en somme, que Merlin l’Enchanteur, la fée Viviane, le serviteur Jacques Bonhomme et le Diable, père de Merlin, entre qui se concentre le drame.
Dumas fils pour le drame, avec M.
» Et le drame se métamorphosait en un dessin.