oui, je le dirai hardiment : là où le cœur est bon, la douleur est saine. » Un jour, s’il vient à parler trop gravement à Mme Pierson de son expérience prématurée, elle l’interrompt, et, comme ils étaient au sommet d’une petite colline qui descend dans la vallée, cette femme aimable l’entraîne ; ils se mettent à courir jusqu’au bas de la pente, sans se quitter le bras : « Voyez, dit-elle alors, j’étais fatiguée tout à l’heure, maintenant je ne le suis plus.
Voici la dernière lettre qu’Henriette lui écrivit : « C’est moi, mon unique ami, qui ai dû t’abandonner ; mais n’augmente pas la douleur en pensant à la mienne.
La beauté noble et simple de certaines expressions en impose même à celui qui les prononce, et parmi les douleurs attachées à l’avilissement de soi-même, il faudrait compter aussi la perte de ce langage, qui cause à l’homme digne de s’en servir l’exaltation la plus pure et la plus douce émotion.
Lorsque, après la révolution de 1830, que j’avais vue avec douleur, je voulus entrer dans les assemblées publiques pour y défendre à la tribune, selon mes forces, non cette révolution, mais la liberté, un poète fameux alors, tombé depuis, relevé aujourd’hui par sa noble résipiscence, écrivit contre moi une satire sous le titre de Némésis.
Paradol donna en 1868 un livre de la France nouvelle qui lit grand bruit : il y disait, avec une précision poignante de clairvoyance, la désorganisation et la faiblesse militaire de la France impériale, le conflit prochain et redoutable de la France et de l’Allemagne ; mais il voyait aussi, avec une douleur non moins profonde842, le mouvement démocratique qui emportait les masses, les aspirations égalitaires qui ne représentaient pour lui qu’une terrifiante anarchie.
Je ne saurais mieux faire ici, Messieurs, que de vous lire la belle page par laquelle un maître admirable de libre pensée et d’action libre, que l’Université de Paris a eu la douleur de perdre l’an passé, Frédéric Rauh, commençait ses originales études sur la Méthode dans la psychologie des sentiments.
Certes, le poète n’échappait point à la loi commune, et chacune de ces œuvres qu’il avait libérées du temps par sa volonté créatrice fut, à sa manière, une œuvre de circonstance, enfantée dans la douleur.
Celui-ci, dans l’excès de la douleur, s’accroche à la barbe de l’opérateur ; cette barbe est postiche et lui reste dans les mains.
Ainsi, dans les Cœurs nouveaux, où un critique subjectif aurait le choix entre des thèmes si divers, un esprit susceptible de s’impersonnaliser, ou plutôt de se personnaliser en autrui, discernerait avec netteté : 1º Une peinture réaliste de famille aisée et moderne, avec château et mail-coach, peinture en mouvement juste et de ton nouveau ; 2º Une fiction idéaliste traduisant la position d’un esprit indépendant et d’un cœur de bonne volonté parmi la chose sociale en douleur.
Les deux faits fondamentaux sont le plaisir et la douleur.
Ils dirent encore : « Celui-ci chantera son rêve, et celui-là sa vie ; celui-ci sa chimère, celui-là sa simple douleur ; cet autre la nature, et cet autre les hommes.
Après le sentiment de la douleur physique, vient celui de l’injustice qui lui fait subir un pareil traitement ; et puis l’indignation contre l’ingratitude ; enfin l’amour-propre a son tour.