Claude Bernard veuille effacer les différences radicales qui les séparent les uns des autres : c’est la méthode qui est identique, ce ne sont pas les phénomènes. […] J’admets, en effet, que les manifestations vitales ne sauraient être expliquées par les seuls phénomènes physico-chimiques de la matière brute… Mais, si les phénomènes vitaux ont une complexité et une apparence différentes de ceux des corps bruts, ils n’offrent cette différence qu’en vertu de conditions déterminées ou déterminables qui leur sont propres.
Ils ont tous deux connu la nature, avec cette différence que le premier d’un style plein et uniforme, montre tout à la fois ce qu’elle a de plus beau et de plus noble, de plus naïf et de plus simple ; il en fait la peinture ou l’histoire. […] Marot, par son tour et par son style, semble avoir écrit depuis Ronsard : il n’y a guère, entre ce premier et nous, que la différence de quelques mots.
On y voit les raisons de ce qui est commun à toutes les langues ; on y fait sentir les principales différences qui s’y rencontrent. […] Il auroit dû aussi moins insister sur la différence du langage poétique, d’avec celui de la prose, qui me paroît un peu chimérique, pour ce qui concerne les regles de la Grammaire, que les poëtes, comme les auteurs qui écrivent en prose, doivent également suivre avec exactitude.
Monsieur La Grenée, venez, regardez les draperies de Doyen, de Vien et de Le Prince, et vous concevrez la différence d’une belle étoffe et d’une étoffe neuve : l’une récrée la vue ; l’éclat dur et cru de l’autre la fatigue. […] Quelle différence de ce bonnet triangulaire noir, dont nous sommes affublées, au turban des turcs, au bonnet des chinois !
Par là s’explique toute la différence des deux histoires.
Ces conditions remplies par le traducteur, on a droit de proclamer son œuvre excellente, non pas qu’elle exprime jamais l’original, si l’original est d’un grand maître, non pas même qu’elle en approche de fort près, mais parce qu’elle en approche d’aussi près, parce qu’elle l’exprime aussi bien que le comportent la différence des procédés et celle des idiomes.
Les religions et les lois décident presque entièrement de la ressemblance ou de la différence de l’esprit des nations.
Que l’on vous demande si vous aimez de même façon votre mère, votre chien, votre bel habit, et votre poète favori, vous direz non sans doute : mais quant à dire la différence de ces affections et de ces goûts, quant à en distinguer la nuance et la portée, vous en seriez bien empêché, n’est-il pas vrai ?
Tant par le détail que par la couleur générale de sa traduction, il modernise le monde gréco-romain, et par ce travestissement involontaire il tend à prévenir l’éveil du sens des différences, c’est-à-dire du sens historique.
La différence est immense, sans contredit, entre les deux morceaux ; l’un est aussi embryonnaire que l’autre est admirablement développé ; mais la formule est la même.
Elle les imprimera, et nous les lirons, ce qui fera une différence pour elle, et, pour nous, une diabolique perspective.
Rappelez-vous donc le Bourbonnais dans le Voyage sentimental, et le peuplier au pied duquel est assise Marie la Folle, cette sœur de lait d’Ophélia, et vous saurez la différence d’un talent qui n’a qu’une face à un génie qui en a deux, et pourquoi les Zig-Zags fatiguent, à la fin, comme un voyage, tandis que le Sentimental Journey intéresse comme un séjour !