Et à juste titre il s’est peu servi de la rime, qui depuis les excès des Parnassiens, est devenue à nos oreilles tellement insupportable, qu’une rime riche maintenant nous paraît plutôt une faute de goût et un manque de beauté qu’une preuve d’art ou de sentiment. » Son âme, qui s’apparente parfois à celle des poétesses ultra-romantiques, se complaît dans des décors de nature idéalisée suivant le cœur de Mme de Staël. […] Il reprend par sa belle vie le sens de la tradition ; il s’éprend naturellement de Racine et de Chénier ; il écrit d’admirables églogues d’une pureté classique ; il devient enfin, tous les jours, plus vigoureusement organisé. » L’heure de volupté s’écoule, insaisissable, Comme l’eau qu’illumine un long rayon du soir, Et mon âme, sachant que tout est périssable, Comprend la vanité même du désespoir… Le chant du rossignol module sa tristesse Et lui donne l’extase ardente du sanglot ; Car tous les bruits du soir ont accru son ivresse : Chants, feuillages froissés, vent sonore sur l’eau. […] Fernand Hauser (La Maison des Souvenirs, Le Château des Rêves) fut un poète délicat et quelque peu précieux, avant de devenir l’infatigable journaliste que l’on connaît. […] qu’il se résume en des parfums, sur des blessures a une imagination curieuse, tourmentée, voluptueuse et précise : certains de ses poèmes : La Courtisane, Merodac le Fou, la Lapidation méritent de devenir classiques. […] Pour l’homme châtié Te voiles-tu de foudre et son cœur devient sombre ; Tes fils sans ton appui sculptent en vain dans l’ombre Pandore qui fléchit au poids de la pitié !
Bon nombre enfin de ces articles, qui étaient contemporains du modèle au moment où je les écrivais, sont devenus posthumes à l’heure où je les réimprime et où il m’est donné, une dernière fois, de les relire.
La plaisanterie devient un crime, quand elle attaque les mœurs jusqu’à ce point.
Mais si le style de M. l’Abbé Auger n’est pas aussi rapide, aussi animé, aussi mâle que celui de Démosthene, aussi élégant, aussi fleuri que celui d’Eschine, il a du moins de la correction & de la netteté, qualités qui deviennent tous les jours plus rares parmi nos Ecrivains.
A force de savoir, il embrouilla tout, & la grande connoissance de l’antiquité devint pour lui le principe des doutes les plus bizarres.
Ces disputes sur le stile peuvent, à force d’objections faites avec jugement de part & d’autre, devenir aussi lumineuses qu’utiles, & mettre sur la voie pour s’en former un.
J’ai sous les yeux un seul de ces premiers écrits volants, devenus bien rares et presque introuvables, qu’il lançait sous divers noms. […] Le nom de Camille Jordan y était devenu l’enseigne d’un parti et le point de mire des risées ou des haines. […] Si (ce qui est douteux) quelques relations déjà avaient pu être nouées avant le 18 fructidor, elles ne devinrent intimes et tendres que depuis ces années du retour. […] Pour m’achever, ma fille a repris un rhume coqueluche, et je ne sais absolument que devenir. […] Celle qui devint Mme de Gravillon.
Les dernières objections du protestantisme, devenues des rapsodias, Diderot les répète sans rien y ajouter. […] La tragédie bourgeoise de Diderot, qui est devenue le drame moderne, n’était rien de plus que du la Chaussée, et les contemporains eux-mêmes de Diderot ne furent pas les dupes des airs superbes de sa théorie. […] car on y mettait aussi les idiots… Tel il était devenu, ce fanatisé de théâtre. […] Ce sont des lettres sur les choses de la vie, du sentiment, de la société, qui sont l’ordinaire sujet des lettres de tous ceux qui nous en ont donné de charmantes, — et même d’immortellement charmantes ; et nous allons voir ce que ces choses deviennent sous cette plume de Diderot, qui, si elle n’est pas une plume de paon lui passant, quand il écrit, par-dessus la tête, n’est plus qu’un tronçon dans sa main. […] Il l’avait connue à quarante-cinq ans, et elle était devenue son amie, — comme ils disaient au xviiie siècle, avec une pudeur sentimentale des plus comiques dans la bouche de ces impudiques, qui concubinaient tous régulièrement sur toute la ligne comme on n’avait peut-être jamais concubiné.
Il est devenu lettré, instituteur, professeur, écrivain et poète ; il ne lui est rien resté du paysan, si ce n’est l’amour de la terre natale et le goût de la vie simple : Je reste vigneron et paysan dans l’âme, écrit-il encore plus tard.
Je n’ai pas cru devoir les effacer toutes ; il résume en effet, et je ne crains pas qu’on le sache, de nombreuses années d’enseignement où j’ai toujours été soutenu dans mon labeur par de jeunes et chaudes sympathies qui sont devenues souvent de fidèles amitiés.
Avant-propos Par Henri Bergson (1919) Depuis longtemps nos amis voulaient bien nous engager à réunir en volume des études parues dans divers recueils et dont la plupart étaient devenus introuvables.
Or un tel mot de vous, lorsqu’il est imprimé, devient presque une flétrissure. […] Il a visiblement songé à imiter Byron, il lui a pris de son ton, de son air et de l’allure de ses stances ; il s’est souvenu tantôt d’Ossian, tantôt de Léopardi et de bien d’autres ; mais certainement aussi il s’en est encore plus inspiré que souvenu ; l’écho d’une pensée étrangère, en traversant cette âme et cet esprit de poëte si français, si parisien, devenait à l’instant une voix de plus, une voix toute différente, ayant son timbre à soi et son accent. […] Être sous-chef et avoir la chance de devenir chef de bureau un jour, eût semblé à cet homme scrupuleux, délicat et timide, une usurpation plus grande et plus terrible que celle qui a fait passer à des héros le Rubicon. […] Il y a gagné, sans cesser d’être le poète distingué et élevé que l’on connaît, de devenir un littérateur proprement dit, un critique expert en bien des matières, et non confiné à celles de poésie.