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979. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

Ce qu’on peut demander alors, c’est que celui qui fait des mots nouveaux les fasse par bon jugement. […] Il demande « une naïve et naturelle poésie ». […] C’est ce qu’il nous faut maintenant demander aux œuvres de la Pléiade.

980. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Burattino demanda à Pantaleone se, Gratiano havendo usato con sua moglie (Pasqualina), egli puo esser chiamato becco. […] Bernagasso demande la charité à coups de bâton ; quand on lui donne un quart d’écu, il répond qu’un quart d’écu est capable de le faire tomber dans le désordre, et qu’il n’a besoin que d’un sou. […] Cette demande singulière étonna le duc, qui voulut en savoir la raison.

981. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Il finit, ce semble, par y prendre plaisir, car il faisait de la meilleure grâce les miracles qu’on lui demandait en l’interpellant ainsi 679. […] Il est tenté ; il ignore bien des choses ; il se corrige 723 ; il est abattu, découragé, il demande à son Père de lui épargner des épreuves ; il est soumis à Dieu, comme un fils 724. […] Il ne faut demander ici ni logique, ni conséquence.

982. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

 » Ces paroles signifient : « Il y a trois ans, quand madame de Montespan vivait bien avec son mari, j’aurais consenti volontiers à élever ses enfants : ainsi qu’on ne croie pas que c’est l’orgueil ou l’ambition qui me font demander un ordre du roi ; qu’on croie encore moins que c’est le désir d’attirer sur moi les regards du prince. » Ici la précaution me semble d’autant plus marquée, que madame Scarron pouvait à bon droit trouver au-dessous d’elle l’éducation des enfants légitimes du marquis de Montespan, bien qu’ils fussent au-dessus des bâtards de la marquise. […] Et ce n’est pas tout : comme la condition absolument imposée par madame Scarron aurait été désagréable à madame de Montespan, si elle-même n’avait eu intérêt à ce que le roi préludât, par l’ordre demandé, à la reconnaissance de ses enfants, il est présumable qu’elle avait autorisé, peut-être même excité madame Scarron à l’exiger. […] Le roi la reçut pour la seconde fois en particulier, lui demanda ses soirs pour ses enfants, et elle devint leur gouvernante.

983. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

« La poësie, dit-il, demande un génie particulier, qui ne s’accommode pas trop avec le bon-sens. […] Ce prince, remarquant des caractères tracés au-dessus de la principale porte de son palais à Berlin, demande à ses courtisans ce que c’est. […] Le roi lui demanda, pour le mortifier, s’il sçavoit le droit public.

984. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Belle demande ! […] Quand on considère certaines figures, certains caractères de tête de Raphael, des Carraches et d’autres, on se demande où ils les ont pris. […] Je me suis quelquefois demandé pourquoi les temples ouverts et isolés des Anciens sont si beaux et font un si grand effet.

985. (1761) Apologie de l’étude

Mais demandons à la plupart d’entre eux quel fruit ils ont tiré de leurs veilles ? […] Ne peut-on pas même espérer que leurs ouvrages, dispersés dans la foule des autres livres, obtiendront grâce pour le reste, comme autrefois un patriarche demandait grâce pour une ville coupable en faveur de quelques justes ? […] Après trente ans d’étude, vous me demanderiez en vain pourquoi une pierre tombe, pourquoi je remue la main, pourquoi j’ai la faculté de penser et de sentir.

986. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Bastian demande des experts ; qu’on lui en donne. […] On peut le demander à Lamarck lui-même. […] Demander à quelqu’un ce qu’il a vu, c’est le mettre à la torture. […] Le jeune homme demande tout ; c’est pourquoi il n’obtient presque rien. […] se demande M. 

987. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Or, quel est cet élément qui ne se trouve pas dans les mathématiques et qu’il faut demander à l’expérience ? […] Nous nous demandons maintenant en quel sens les fois mécaniques peuvent être considérées comme réalisées dans la nature. […] A ceux qui demandent : Qui a fait les choses ? […] Mais cette remarque demande explication, car, depuis l’antiquité, le mot de science a changé de sens. […] On peut aller plus loin, et se demander s’il existe vraiment des lois historiques.

988. (1923) Paul Valéry

André Gide demandait à Emmanuel Signoret pourquoi il ne produisait pas davantage. […] Valéry se demande, dans la Soirée avec M.  […] Ce que Mallarmé demandait à la musique, ce que Valéry, s’il persévérait dans cette direction, demanderait à l’architecture, c’est de conduire la pensée plus près de ces racines, vers des Mères. […] Henry Prunières lui a demandé, pour un numéro spécial de la Revue Musicale, un dialogue auquel il ne songeait nullement, M.  […] Ils sont venus demander à être, et ils ont été refusés.

989. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Mais auparavant je demanderai à jeter quelques idées qui me sont venues sur ces amitiés passionnées, ou mieux sur ces amitiés dévouées et tendres qu’excitent aisément chez les femmes, depuis deux siècles environ, la plupart des auteurs célèbres, grands poètes ou éloquents philosophes. […] Alexandre de Humboldt, dans ses dernières années, et quand on sut que l’âge commençait à peser enfin à cette organisation si longtemps verte et vigoureuse, recevait de tous côtés des offres de dévouement, de service ; on lui demandait par grâce de le venir soigner, entourer d’attentions, d’être sa lectrice, sa garde-malade. […] Je lui demandai s’il souffrait : il me dit que non, en levant le siège. […] Non ; il me demandait si je croyais ; je répondis : « Je prie Dieu chaque jour que ma foi augmente, mais je ne suis pas assez téméraire pour faire des raisonnements. » Il me dit : « Vous avez raison, soumettez-vous, mais examinez bien la morale, écoutez votre conscience, et Dieu vous aidera. » — Il y a plus d’un vicaire savoyard. […] Aussi lorsque le marquis de Verdelin demanda au comte d’Ars, son cousin, la main de Mlle d’Ars, alors âgée de vingt-deux ans, fut-il agréé malgré la grande disproportion d’âge.

990. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

VII Dépouillez-vous un moment de tout préjugé de patrie, de lieu, de race et de temps, et demandez-vous dans le silence de votre âme : 1º Quel est le plus instinctif et le plus naturel des gouvernements à la naissance des sociétés ? […] Je pourrais poursuivre indéfiniment cette définition par demande et par réponse de la nature du meilleur gouvernement ; je vous interrogerais pendant un siècle que vous me répondriez toujours comme j’ai répondu ici pour vous, parce que ces réponses sont de bonne foi, de bon sens et de conscience. […] Le père de sa mère avait trois filles ; un vieillard, gouverneur de sa province, lui en demanda une pour épouse. « Le père, dit l’historien chinois, rassembla ses filles et leur dit : “Le gouverneur de Tseou veut me faire l’honneur de s’allier à moi, et demande l’une de vous en mariage. […] On s’anéantit devant cette révélation, cette expérience et cette éloquence énonçant il y a vingt siècles, au fond d’une Asie inconnue, des principes sociaux et politiques qui semblent exhumés du sépulcre d’une humanité aussi savante et aussi expérimentée que la nôtre ; on se demande comment les bienheureux rêveurs d’un progrès récent, continu et indéfini peuvent concilier leur théorie avec tant de sagesse au commencement et tant de décadence de doctrines à la fin ?

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