Il mêla les chœurs, les nourrices, les messagers du théâtre antique, avec les Pantalons italiens et les Matamores espagnols ; et comme on n’imite que les défauts, il n’eut que les défauts de tous les théâtres auxquels il fit des emprunts. […] Aucun écrivain ne s’est examiné avec plus de désir véritable de connaître ses défauts, et d’en faire tourner la critique à la gloire de l’art. […] Enfin, dans le reste, à peine y a-t-il à recueillir, parmi les mille défauts d’une conception vicieuse, quelques beautés de bonne fortune. […] Corneille tombait dans ce double défaut, bien plus par l’effet de cette vue fausse sur le théâtre, que pressé par la pauvreté dont il n’est que trop vrai qu’il sentit les atteintes. […] Il n’est guère de défauts dans Corneille qui ne lui soient venus de ses contemporains.
Dans les comédies de Calderon, de Lopès de Vega, à travers des défauts sans nombre, on trouve toujours de l’élévation dans les sentiments. […] Si vous ôtiez l’affectation de certains ouvrages, il n’y resterait rien ; tandis qu’en corrigeant les défauts du genre espagnol, l’on arriverait à la perfection de la dignité courageuse et de la sensibilité profonde. […] Toutes les poésies de l’école de Pétrarque, et il faut mettre de ce nombre l’Aminta du Tasse et le Pastor fîdo de Guarini, ont puisé leurs défauts dans la subtilité des Grecs du moyen âge. […] Les beautés qui immortalisent les poètes italiens appartiennent à la langue, au climat, à l’imagination, à des circonstances de tout genre qui ne peuvent se transporter ailleurs, tandis que leurs défauts sont très contagieux. […] Je crois, au contraire, que cette extrême facilité de la langue est un de ses défauts, et l’un des obstacles qu’elle offre aux bons poètes pour élever très haut la perfection de leur style.
Qu’avait-elle donc au fond de sa boîte, cette fée absente qui, seule, a fait défaut à M. de Lamartine ? […] Nous voici revenus à cette fée absente, la seule, disions-nous, qui ait fait défaut au berceau du poète. […] On aurait tort de croire qu’à travers ces défauts qui blessent, il n’y ait pas, malgré tout, de charmants détails, mille retours heureux où le poète se joue et retrouve sa touche légère. […] La seule conséquence que je veuille tirer de cette date récente, est toute littéraire ; elle porte sur un défaut qui affecte désormais la manière de M. de Lamartine, même à ses meilleurs moments. Je voudrais essayer ici de faire sentir ce défaut, de le faire toucher du doigt.
Des maîtres les dressoient pour le théâtre, & tâchoient de réparer le défaut d’éducation. […] Ce dernier défaut blessoit surtout le Grand. […] Les écrivains ne sont pas d’accord sur la déclamation qui convient le mieux à l’orateur sacré, & sur les défauts qui choquent le plus en lui. […] Cependant, continue-t-il, on ne doit pas regarder comme un défaut général celui de quelques particuliers. […] Les ouvriers ne peuvent point passer maîtres, s’ils ne présentent un chef d’œuvre qui fasse connoître qu’ils méritent ce titre ; & un jeune orateur aura l’impudence de déclamer en public, sans avoir auparavant exercé ses talens en particulier, ou corrigé ses défauts en secret. » Il est étonné qu’il n’y ait pas une chaire publique pour apprendre à déclamer.
Reprenons-la, elle a assez de défauts et de beautés pour mériter un examen détaillé et sévère. […] On aurait évité ce défaut ou par les avis d’un bon architecte, ou par une composition mieux digérée, plus ensemble, plus une. […] Si l’on sent ce défaut et qu’on remplisse le vuide ou trou d’un accessoire inutile, on remédiera à un défaut par un autre. […] Il faut être bien malheureux pour avoir ces deux défauts à la fois. […] Autre défaut, c’est que la fabrique est d’architecture grecque ou romaine, et que l’action se passe sous le règne de l’architecture gothique, licence inutile.
Nous ne lui refuserons cependant pas, comme tant d’autres, de l’esprit, des connoissances, & même un certain talent ; mais nous remarquerons que, par une triste fatalité, ces trois qualités littéraires ne s’annoncent dans lui, qu’avec un défaut de consistance & de maintien, si l’on peut se servir de ce terme, qui leur ôte tout le prix. […] De ce four, pour nous servir de ce terme assez plaisant, sont sortis différens Ouvrages, tous marqués au même défaut de coction & de maturité : des Héroïdes, qui, avec de l’aisance & de la douceur, manquoient absolument de cette énergie, de cette chaleur, de cette variété, de ces mouvemens qui font vivre le style & annoncent le Poëte vivant : des Poëmes, des Odes, des Epîtres, sans verve, sans goût, & dont l’unique effet a été de faire partager la honte de leur médiocrité aux Académiciens qui ont couronné plusieurs de ces Pieces : des Tragédies, qui, à l’exception de Warwick, ne s’élevent pas au dessus des Productions scholastiques ; & encore sur ce Warwick, M. de la Harpe peut-il dire, mille bruits en courent à ma honte. […] Pour Mélanie, le Rédacteur du Mercure, malgré les défauts du plan, le peu d’énergie des caracteres, la langueur de l’action, le peu de vraisemblance des incidens, a eu beau s’armer de courage pour la comparer aux bonnes Pieces * de Racine, chacun s’est écrié : Fi de l’impertinent Journaliste ! […] C’est sur-tout à ce défaut de modestie & de bienséance, dans la maniere de présenter ses idées, que M. de la Harpe doit attribuer le peu de succès de ses Ouvrages, & le peu d’estime dont il jouit parmi les Littérateurs, parmi les Gens du monde, & même parmi les Philosophes, ses Protecteurs. […] La correction du style peut-elle racheter les défauts de l’intrigue & des caracteres ?
Le plaisir sensible que nous font des beautez renaissantes à chaque periode, nous empêche d’appercevoir une partie des défauts réels de la piece, et il nous fait excuser l’autre. C’est ainsi qu’un homme aimable en présence fait oublier ses défauts et quelquefois ses vices durant les momens où l’on est seduit par les charmes de sa conversation. […] Chacun sçait le succès de ces poëmes épiques, qu’on ne sçauroit imputer qu’au défaut de la poësie du stile. […] Ce défaut leur est commun. […] De là vient le seul défaut de la pucelle, mais dont il faut, suivant M.
Après avoir parcouru les principales beautés de la littérature des Allemands, je dois arrêter l’attention sur les défauts de leurs écrivains, et sur les conséquences que ces défauts pourraient avoir, si l’on ne parvenait pas à les corriger. […] Parmi leurs écrivains, ceux qui ne possèdent pas un génie tout à fait original, empruntent, les uns les défauts de la littérature anglaise, et les autres ceux de la littérature française. J’ai déjà tâché de faire sentir, en analysant Shakespeare, que ses beautés ne pouvaient être égalées que par un génie semblable au sien, et que ses défauts devaient être soigneusement évités. […] À ce défaut, qui leur est commun avec les Anglais, ils joignent un certain goût pour la métaphysique des sentiments, qui refroidit souvent les situations les plus touchantes. […] C’est un défaut réel dont les écrivains doivent se préserver.
Mais comme les plus heureuses qualités ont des excès toujours voisins des défauts, s’ils ne sont pas eux-mêmes des défauts, & qu’il est facile aux grands talens de se corriger, nous userons des droits de la franchise que nous nous sommes imposée. […] Il est aisé de sentir que ces oublis momentanés ne sauroient être le partage de la médiocrité ; mais les défauts sont d’autant plus sensibles, que les beautés qui les avoisinent sont plus frappantes. […] Linguet, nous dirons que cet Ecrivain, à qui l’on ne peut contester, malgré ses défauts, les qualités qui caractérisent le génie, auroit dû s’attendre, à cause de ces qualités mêmes, à plus d’égards de la part de quelques Gens de Lettres, qui n’ont pas senti combien il en méritoit.
Quand nous disons pleines de philosophie, nous ne prétendons pas parler de cette philosophie bizarre, qui eût peut-être accrédité cet Ouvrage chez les esprits frivoles, & en eût fait pardonner les défauts en faveur de la hardiesse des sentimens & de l’enflure du style ; nous parlons de cette philosophie qui tend à éclairer les hommes, & à les garantir de l’illusion. Malgré le défaut de précision dans les matieres, on peut conseiller la lecture de ce Livre à ceux qui veulent avoir une idée nette des vices, des défauts, des vertus qui sont le partage de l’humanité.
Clément a peut-être excédé les bornes de la critique, non pas en s’écartant, comme on a voulu le faire croire, de la modération & de l’honnêteté, mais en mettant trop de sévérité dans ses décisions, en s’attachant à des détails quelquefois minutieux, & sur-tout en négligeant d’analyser les beautés, après avoir discuté les défauts. […] Ces défauts doivent-ils empêcher de rendre justice aux vraies beautés qui y brillent souvent, & auxquelles le Critique semble n’avoir pas assez fait d’attention ? […] Ne sera-t-il donc pas permis de dire que des vers, prétendus philosophiques, sont froids & rampans ; de relever des défauts de poésie, de versification, de style & de goût ; de se plaindre d’une langueur & d’une monotonie assommantes dans un Ouvrage (le Poëme des Saisons) dont l’agrément, la chaleur & la variété devoient faire tout le prix, sans avoir à craindre une détention ignominieuse, quand on n’offense, ni la Religion, ni le Gouvernement, ni les mœurs ? […] Au mérite de bien analyser un Ouvrage, d’en faire connoître les défauts, de donner d’excellens préceptes de goût, tous fondés sur la nature & la raison, M.
La fourmi n’est pas prêteuse ; C’est là son moindre défaut. […] La Fontaine veut dire que d’être prêteuse est son moindre défaut, pour faire entendre qu’elle ne l’est pas ; et on peut croire qu’il dit que de n’être pas prêteuse est son moindre défaut, c’est-à-dire qu’elle a de bien plus grands défauts que de ne pas prêter. […] C’est donc la faute à Jupiter si nous ne nous apercevons pas de nos propres défauts.