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540. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Plusieurs questions intéressantes et sur le goût et sur la morale sociale se rattachent, d’ailleurs, de très-près aux variations de sa renommée, et peuvent relever, agrandir même un sujet qui semblerait périlleux par trop de grâce. […] On chercherait d’ailleurs vainement dans l’élégie de Parny quelque rapport avec ce que le genre est devenu ensuite chez Lamartine, quelques vers peut-être çà et là, des traces de loin en loin qui rappellent les mêmes sentiers où ils ont passé : Fuyons ces tristes lieux, ô maîtresse adorée, Nous perdons en espoir la moitié de nos jours ! […] Je ne crois faire, dans tout ceci, aucun puritanisme exagéré, aucune concession à des doctrines et à des croyances qu’il n’est pas nécessaire d’ailleurs de partager soi-même pour avoir l’obligation de les respecter dans la conscience de ses semblables, et surtout pour devoir ne pas les y aller blesser mortellement, lascivement et par tous les moyens empoisonnés. […] C’est assez dire d’ailleurs combien il n’eût rien entendu, selon toute probabilité, aux mérites sérieux, aux qualités d’élévation et de haute harmonie qui sont l’honneur de cette lyre moderne. […] Ce voyage, dont je ne vois d’ailleurs aucune trace, concilierait tout.

541. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Ces objections, qui d’ailleurs ne touchent pas le fond de la méthode, font dire à Descartes « qu’il se réjouit de ce qu’il n’y a point plus de choses en son écrit auxquelles M.  […] L’esprit chrétien habitait d’ailleurs dans sa famille, et l’esprit chrétien, c’est le plus pénétrant et le plus profond des moralistes. […] Et d’ailleurs, que m’apprend cette philosophie sur ma fin ? […] Aucun de ces grands hommes ne fit d’ailleurs son unique affaire d’établir sa foi ; aucun n’eut à choisir entre ne pas croire et croire, entre le néant et la vie. […] Cette grande éloquence n’a d’ailleurs rien de disproportionné, ni avec son objet, ni avec les dispositions du lecteur ; ce n’est jamais témérairement que ces lettres s’élèvent au ton des antiques harangues.

542. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Nous allons voir plus loin d’ailleurs M.  […] D’ailleurs, vous ne seriez pas l’un sans l’autre. […] Cela passe peut-être un peu la mesure, je ne traiterai pas la question de principe, n’ayant d’ailleurs pas qualité pour parler au nom de mes confrères. […] La police avait d’ailleurs expulsé les siffleurs. […] D’ailleurs, je suis assez artiste pour n’être l’ennemi d’aucune œuvre d’art.

543. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

Nous ne considérerons d’ailleurs le sujet qu’au point de vue psychologique. […] D’ailleurs, la distinction est artificielle. […] Il faut d’ailleurs remarquer que, dans le cas qui nous occupe, le mode de l’action contraignante exercée par la douleur échappe à la conscience. […] L’indépendance, second élément de la liberté, est désirable pour les mêmes raisons et est d’ailleurs inséparable de la puissance. […] Ce sont d’abord les idées relatives à quelque sensation ou sentiment, surtout agréable, puis les idées relatives à notre puissance personnelle, laquelle nous cause d’ailleurs un sentiment de plaisir et de satisfaction intime.

544. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Je les honore d’ailleurs et suis prêt à les chanter. […] Je vous préviens, d’ailleurs, qu’il est médiocre. […] C’est un jeune débauché qui fait mille horreurs, d’ailleurs bon catholique et qui ne voudrait pas mourir sans s’être confessé. […] Et, d’ailleurs, que nous importe ? […] Je crois bien, d’ailleurs, que nul ne souffre plus qu’elle : elle a constamment le cœur dans un étau.

545. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Son fils, le duc de Chevreuse, l’élève de Lancelot et l’ami de Fénelon, est une autre espèce de curieux, toujours dans les projets, dans les mémoires, dans le travail du cabinet, dans les entreprises nouvelles, dont il s’engoue, qu’il étudie à fond, mais qu’il ne mène pas toujours pour cela à bonne fin : on peut voir, sur son compte, ce que Saint-Simon et Fénelon, tous deux d’ailleurs pleins de respect pour lui, s’accordent à dire. […] Son Éminence a besoin de repos ; elle a l’estomac dérangé : M. de Luynes sait dans la dernière exactitude tous les détails de santé qui font rire quand Molière nous les étale, mais qu’on n’écrit plus ; il les note ; on a le compte, le chiffre exact des coliques du cardinal dans les vingt-quatre heures ; et « d’ailleurs, les différentes situations de la santé de M. le cardinal se remarquent aisément, se reflètent — sur le visage du roi. » Quant au cardinal, il continue de s’occuper d’affaires dans ses intervalles de répit ; il reçoit le viatique, mais il ne songe pas à lâcher le ministère ; il n’a pas l’idée qu’il puisse s’en aller déjà, et il le dit même assez agréablement à l’adresse de ceux qui attendent. […] C’est affaire à MM. de Goncourt, qui sont si bien informés d’ailleurs et si friands de toutes ces choses du xviiie  siècle.

546. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Tout n’est pas du même ton d’ailleurs, et on distinguerait, jusque dans la manière de dire, la trace des époques différentes. […] Je voudrais, selon mon habitude, donner quelque idée, par une citation, du genre d’esprit et de finesse de cet excellent conteur, qui était d’ailleurs de l’étoffe dont on fait les bons ministres. […] Il semble d’ailleurs qu’avoir de l’esprit quand on est déjà si grand de taille, ce soit usurper.

547. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Envisagé à ce point de vue, l’Essai de sir Henry Bulwer, sans être complet, est tout à fait digne de l’homme d’État distingué qui l’a écrit, et il est piquant, pour nous Français, autant qu’instructif de voir des événements et des hommes avec lesquels nous sommes familiers, jugés dans un esprit élevé et indépendant par un étranger, qui d’ailleurs connaît si bien la France et qui, de tout temps, en a beaucoup aimé le séjour et la société, sinon les gouvernements et la politique. […] Sir Henry Bulwer estime que ce programme, datant de l’aurore de 89, et qui n’était d’ailleurs nullement particulier à M. de Talleyrand, s’il était complètement réalisé, serait encore aujourd’hui pour la France le plus raisonnable et le plus sûr des régimes. […] Sa motion d’ailleurs, dans son principe, était accompagnée de certaines conditions atténuantes et de dédommagements pour les individus.

548. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

Dès l’enfance, d’ailleurs, j’étais inaccessible à cet enchantement qui déguise la valeur des choses, et très-sensible, mais non passionné. […] (J’ai vu depuis Marseille, mais en vain ; et d’ailleurs, qu’est-ce que Marseille ?) […] D’ailleurs le malheur devrait à la longue influer bien plus sur mon humeur que sur mes opinions : or, j’aime extrêmement la gaieté de l’intimité, et je rirais comme un autre, quoique je sente le poids de cette main de fer qui reste appuyée sur moi : mais je pense que c’est dans ce qu’on appelle (bien ou mal) mélancolie que nous trouverons les lumières désormais utiles. 

549. (1890) L’avenir de la science « XII »

Il importe, d’ailleurs, de considérer que les résultats qui paraissent à tel moment les plus insignifiants peuvent devenir les plus importants, par suite de découvertes nouvelles et de rapprochements nouveaux. […] Que de travaux d’ailleurs qui, bien que n’ayant aucune valeur absolue, ont eu, de leur temps, et par suite des préjugés établis, une sérieuse importance ! […] L’humanité n’eût point été complète sans la vie monastique ; la vie monastique ne pouvait d’ailleurs être représentée que par un groupe innombrable : donc tous ceux qui sont entrés dans ce groupe, quelque oubliés qu’ils soient, ont eu leur part à la représentation de l’une des formes les plus essentielles de l’humanité.

550. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Il demeura au Bec trente-trois ans, y étant devenu prieur trois ans après son entrée, puis abbé durant quinze années encore (1078-1093) ; ce fut le temps le plus heureux, le plus égal et le plus regretté de sa vie, d’ailleurs si remplie. […] Sa parole, remarquable dans le latin du temps, d’ailleurs toute nourrie et imitée de saint Augustin, au milieu des oppositions de mots et de sons qu’elle affecte, a une sorte de douce magnificence. […] Ce rôle, en effet, fut important ; dans les conflits qu’il soutint contre Guillaume le Roux et même contre son habile successeur Henri Ier, Anselme, fidèle à ce qu’il considère comme ses engagements et ses devoirs envers la cour de Rome, vérifie point par point ce portrait : on le voit l’homme des embarras, des difficultés et des scrupules ; il les engendre en lui, et, quand ils sont une fois soulevés, il attend la solution d’ailleurs, il ne la trouve jamais de lui-même.

551. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre troisième. L’appétition »

 » On a fait à cette théorie, d’ailleurs incomplète, des objections qui ne nous semblent pas porter sur le point décisif. — Ou bien, a-t-on dit, dans la reproduction imparfaite de la première expérience par la mémoire de ranimai, il n’y a rien de plus que dans la première ; en ce cas la tendance, qui n’existe pas dans la première expérience, n’existe pas non plus dans la copie affaiblie, mais exacte, de cette première expérience ; ou bien, au contraire, vous admettez dans la remémoration une tendance à achever l’acte commencé, et alors cette tendance est un élément nouveau que vous avez introduit subrepticement et non déduit. — Voici ce qu’on peut répondre. […] Dès que la douleur revient, ce mouvement se produit et, cette fois, pour l’écarter ; au mouvement spontané succède ainsi le mouvement volontaire, sans qu’il y ait d’ailleurs un déterminisme moindre dans un cas que dans l’autre. […] On en peut dire tout autant de l’être, de la vie, de la conscience, avec lesquels d’ailleurs l’action ne fait qu’un.

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