Le roman trop descriptif, attaché au menu détail de la vie, brouille les deux représentations différentes du monde : celle que s’en fait l’observateur curieux regardant toutes choses d’un œil égal, et celle que s’en fait l’acteur ému d’un drame, qui voit seulement dans le monde le petit nombre de choses se rapportant à son émotion, ne remarque rien du reste et l’oublie.
La raison qu’il en donne est curieuse.
Il est bien vrai que les deux interlocuteurs rattachent le nouveau sujet de conversation à l’ancien ; ils indiqueront même les idées intermédiaires ; mais, chose curieuse, ce n’est pas toujours au même point de la conversation antérieure qu’ils rattacheront la nouvelle idée commune, et les deux séries d’associations intermédiaires pourront différer radicalement.
Cette hypothèse, à laquelle nous ferons d’ailleurs une place, ne nous paraît pas rendre compte des phénomènes si curieux d’écholalie signalés depuis longtemps par Romberg 47, par Voisin 48, par Winslow 49, et que Kussmaul a qualifiés, avec quelque exagération sans doute, de réflexes acoustiques 50. lei le sujet répète machinalement, et peut-être inconsciemment, les paroles entendues, comme si les sensations auditives se convertissaient d’elles-mêmes en mouvements articulatoires.
L’examen de la poésie anglaise et de la poésie allemande, imitée de la première, fournirait un article assez curieux. […] Plusieurs morceaux de la Pétréide fourniraient encore plus d’une observation curieuse, si on les comparait à cette Henriade, dont il est si commun d’abaisser le mérite, et si difficile d’égaler les beautés.
Rien n’est plus curieux, dans ce sens, que de voir Lamartine aux prises avec Byron. […] Leibniz, le fondateur de l’optimisme, aussi grand poète que profond philosophe, raconte quelque part qu’il y avait dans un temple de Memphis une haute pyramide de globes placés les uns sur les autres ; qu’un prêtre, interrogé par un voyageur sur cette pyramide et ces globes, répondit que c’étaient tous les mondes possibles, et que le plus parfait était au sommet ; que le voyageur, curieux de voir le plus parfait des mondes, monta au haut de la pyramide, et que la première chose qui frappa ses yeux attaches sur le globe du sommet, ce fut Tarquin qui violait Lucrèce… »— Pensées sur l’interprétation de la nature, Œuvres, II, 85 ; à propos de Pope : « J’ai vu de savants systèmes, j’ai vu de gros livres écrits sur l’origine du mal ; et je n’ai vu que des rêveries.
Il y a de très belles et très curieuses choses dans ce palais, il y en a pour des millions. […] Il y a aussi une curieuse collection de miniatures.
La définition d’un mot, l’explication d’une étymologie, sont des choses trop curieuses et trop arbitraires pour qu’on puisse les avancer au soutien d’un principe important. […] Est-ce pour des curieux qui se contentent de les admirer sans remonter jusqu’à vous ?
Dans la capitale du monde, chez le peuple le plus ami des arts, un étranger, naguère, courait le risque d’errer des années entières autour du berceau de Pocquelin, sans éprouver la moindre émotion ; rien n’y frappait l’œil du curieux, rien n’y parlait à l’aine ; mais aujourd’hui, grâce au conservateur2 du Musée français, la maison où naquit Molière3 est distinguée des masures qui l’entourent, par un marbre blanc sur lequel on lit, Jean-Baptiste Pocquelin de Molière est né dans cette maison en 1620 : et cette inscription, toute simple qu’elle est, n’en dit pas moins au passant : qui que tu sois, arrête ; ici vit le jour un homme de bien, un philosophe, un poète chéri de Thalie, le premier qui ait formé des comédiens et des spectateurs dignes d’elle, le plus grand comique enfin de tous les âges et de toutes les nations, Molière. […] Chapelle même, auquel il s’était attaché dès l’instant qu’il l’avait connu au collège, Chapelle, toujours entraîné par le tourbillon du monde et l’attrait du moment, venait bien voir de temps en temps notre philosophe à Auteuil, mais moins pour y goûter avec lui les charmes d’une amitié réciproque et les douceurs de la solitude, que pour s’y livrer au plaisir de la table, avec des personnes curieuses de voir Molière de près, et qu’il amenait sans façon de Paris.
. — Effet curieux observé dans Quatre-vingt-treize. […] On se sert souvent, dans ce cas, du mot assez curieux de conversation criminelle, euphémisme qui n’est en somme qu’une idée générale, très suffisante dans l’espèce, et qui répond par conséquent à l’image générale, la seule dont le théâtre nous doive la représentation. […] Une autre pièce des mêmes auteurs, les Rantzau, présente un curieux exemple de la musique employée comme ressort dramatique ; mais cette fois l’exemple est bizarre, plus peut-être qu’il n’est heureux.
Les simples curieux ou peu soucieux presque nuls, hors les sots qui avaient en partage le caquet, les questions, le redoublement du désespoir, ou l’importunité pour les autres. » Un point manque dans Saint-Simon, l’éloge funèbre ; un grand personnage, une reine ne peut pas s’en passer, descendre dans la terre comme une simple mortelle ; le cercueil lui serait une roture.
Aujourd’hui il étudie la machine compliquée du cœur, découvre les suites de l’éducation primitive ou de l’habitude dominante, et trouve la comédie de mœurs ; demain il ne prendra plaisir qu’aux événements curieux, aux gentilles allégories, aux dissertations amoureuses imitées des Français, aux doctes moralités tirées des anciens.