/ 3799
2106. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Enfin, je me relève avec rien de cassé, de luxé, et je crois, diable m’emporte, guéri d’un commencement de lumbago. […] Il m’a trouvé le foie à peu près à l’état normal, et semble croire, comme Potain, que c’est un rhumatisme qui se promène sur l’estomac et sur le foie. […] Il croit son cœur en mauvais état, et va consulter un médecin, son livre fini. […] Je n’aurais pas cru Ary Scheffer, un portraitiste de cette science. […] Quand il s’en va, je lui dis, en lui donnant la main : « Loti, ne croyez pas à ce qu’on vous a dit de moi.

2107. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Ne croyez pas tant à l’immortalité de ce chiffon empreint de noir qu’on appelle du papyrus ou du papier. […] Nous croyions qu’il allait nous dire enfin le mot de Dieu retenu sur ses lèvres. […] On croyait converser avec un ancêtre. […] Je crois vous comprendre. […] On me croit immoral et machiavélique, je ne suis qu’impassible et dédaigneux.

2108. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXII » pp. 328-331

et croit-on que Virgile et Homère parlassent en vers la même langue que le commun peuple de Rome ? On pourrait, je crois, en dire presque autant de la belle langue attique chez les Grecs, laquelle était certainement quelque chose d’un peu artificiel, bien que se rapportant de préférence au ton et au goût du peuple d’Athènes, tout comme en Italie la belle langue aime à se réclamer du peuple de Florence.

2109. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Autran, Joseph (1813-1877) »

Je ne croyais pas à celle réaction néo-classique, qui ne répondait à aucun instinct, à aucun besoin de notre siècle, et qui me paraissait tout simplement un caprice de lettrés. […] Il a écrit la Fille d’Eschyle, étude antique qui a été couronnée par l’Académie française, et les Poèmes de la mer, dans lesquels il a cru un peu trop l’avoir inventée.

2110. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bourget, Paul (1852-1935) »

Bourget doit à ses préoccupations psychologiques de rares qualités de pénétration et d’analyse, sensibles jusqu’en ces poèmes d’une langue à ce point discrète et musicale, qu’on croit entendre le dialogue aérien de Miranda et d’Ariel. […] Paul Bourget, — que Théophile Gautier aurait cru rabaisser en le traitant d’éloquent et de passionné ; car il avait, Gautier, sur les éloquents et les passionnés, l’opinion que les citrouilles gelées pourraient avoir sur les boulets rouges et la poudre à canon, — M. 

2111. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre III. Des Ruines en général. — Qu’il y en a de deux espèces. »

Nous ne saurions peindre l’émotion que nous causèrent ces chants religieux ; nous crûmes ouïr une voix du ciel qui disait : « Chrétien sans foi, pourquoi perds-tu l’espérance ? Crois-tu donc que je change mes desseins comme les hommes ; que j’abandonne, parce que je punis ?

2112. (1912) L’art de lire « Avant-propos »

De même un épigrammatiste inconnu, du moins de moi, disait, au commencement, je crois, du XIX « siècle : Le sort des hommes est ceci : Beaucoup d’appelés, peu d’élus ; Le sort des livres, le voici : Beaucoup d’épelés, peu de lus. […] Je crois que nous voilà tous embarrassés.

2113. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

Ne croiroit-on pas qu’ils lisent déja leurs noms, à la place de ceux des mauvais Auteurs qui figurent si bien dans ses Satires ? […] Serions-nous assez ingrats pour méconnoître ce que nous lui devons, & pour croire que les prétendues richesses de l’esprit ne s’épuisent jamais ? […] Le croira-t-on ? […] C’est bien pis, quand, par indulgence & pour l’encourager, on a cru devoir l’applaudir. […] A les voir néanmoins s’élancer dans l’Arène, ne croiroit-on pas leur victoire assurée.

2114. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

B. de Fouquières nous apprend dans un sujet sur lequel on croyait tout savoir ! […] Il n’est pas à croire qu’il ait visité Londres en 1782 ; on était alors en guerre avec l’Angleterre. […] B. de Fouquières, sa préoccupation constante est donc contrairement à ce qu’on a pu croire dans le principe, de se dégager des Anciens, à mesure que, dans les luttes qu’il leur livre, il sent ses reins s’assouplir et ses forces s’accroître.

2115. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Et vous, confrère et médecin, qui trouvez d’ailleurs, dites-vous, mes éloges du docteur Paulin justes et mérités, vous venez, après neuf ans, relever, par une diatribe bruyante, qui vise au grotesque et qui prend en s’affichant des airs de mascarade, quelques négligences et des rapidités inévitables de diction : vous venez en faire une sorte d’éclat et comme de découverte dans un journal quotidien, de telle sorte qu’il ne tenait qu’aux lecteurs de l’Événement, ce jour-là, de croire que je m’étais rendu coupable d’un méfait littéraire assez récent, d’une harangue tout à fait ridicule. […] Est-ce qu’il croit, par exemple, que je ne sens pas comme lui, bien que je me la définisse moins strictement que lui, la nuance qu’il y a entre se souvenir et se ressouvenir ? […] Pour moi, ce qui me frappe surtout dans l’attaque, c’est le ton grossier de la plaisanterie, l’air d’insulte et de triomphe pour si peu, le gros rire d’un demi-savant qui se croit sûr de son fait.

2116. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »

Certainement l’homme criminel croit toujours, d’une manière générale, marcher vers un objet quelconque, mais il y a un tel égarement dans son âme, qu’il est impossible d’expliquer toutes ses actions par l’intérêt du but qu’il veut atteindre : le crime appelle le crime ; le crime ne voit de salut que dans de nouveaux crimes ; il fait éprouver une rage intérieure qui force à agir sans autre motif que le besoin d’action. […] Cet acte irréparable, cet acte qui seul donne à l’homme un pouvoir sur l’éternité, et lui fait exercer une faculté qui n’est sans bornes que dans l’empire du malheur ; cet acte, quand on a pu, dans la réflexion, le concevoir et l’ordonner, jette l’homme dans un monde nouveau, le sang est traversé ; de ce jour, il sent que le repentir est impossible, comme le mal est ineffaçable ; il ne se croit plus de la même espèce que tout ce qui traite du passé avec l’avenir. […] il serait si difficile de ne pas s’intéresser à l’homme plus grand que la nature, alors qu’il rejette ce qu’il tient d’elle, alors qu’il se sert de la vie pour détruire la vie, alors qu’il sait dompter par la puissance de l’âme le plus fort mouvement de l’homme, l’instinct de sa conservation : il serait si difficile de ne pas croire à quelques mouvements de générosité dans l’homme qui, par repentir, se donnerait la mort ; qu’il est bon que les véritables scélérats soient incapables d’une telle action ; ce serait une souffrance pour une âme honnête, que de ne pas pouvoir mépriser complètement l’être qui lui inspire de l’horreur.

2117. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Samuel Bailey »

Ne le croyez pas. […] Croire (juger). […] Croirait-on qu’il lui reproche d’avoir regardé la perception comme un acte analysable, au lieu d’y voir un fait de conscience indécomposable ?

/ 3799