Au reste, cette critique n’est que secondaire et ne tombe pas précisément sur le fond des choses, car M. de Tocqueville ne méconnaît et n’ignore aucune des différences qui distinguent l’Europe de l’Amérique, et il est toujours possible, quoique avec un peu d’effort, de faire, en le lisant, le partage qu’il n’a pas fait ; mais voici une observation d’un ordre bien plus important.
Cependant, malgré la bienveillance de son langage et l’indulgence de ses éloges, le spirituel critique est loin de partager notre avis sur le fond même de la question.
En réalité, la pensée de Boileau ne s’éloigne pas tant de la vérité psychologique, et les pages qui vont suivre en seront un commentaire au moins autant qu’une critique.
Et combien aussi les faits viennent justifier les critiques que les anciens de l’Internationale formulaient contre le Socialisme allemand !
Montesquieu, qui, dans ses saillies de critique et de goût, mêlées aux libres peintures des Lettres persanes, traitait assez légèrement la poésie lyrique et la nommait une harmonieuse extravagance, emprunte cependant à Pindare une définition de la loi, qu’il place dans le début de son grand ouvrage.
Il peut s’exercer indifféremment à l’œuvre d’art et à la critique, prenant dans l’une la forme à la mode, dans l’autre la dissertation sentencieuse. […] — Qu’on juge de l’effet. — Le sentiment avait noyé le sophisme ; il n’y a pas de critique devant une larme.
Puis tout à coup il a changé de plume, comme on change d’outil sur l’établi du lapidaire, selon qu’on veut graver sur l’onyx en lettres illisibles ou en lettres majuscules, et il a écrit alors dans un style simple, clair, solide, tantôt en creux, tantôt en relief, sur la vie et les œuvres des hommes et des femmes de lettres, des Études qui élèvent la critique littéraire presque à la hauteur de l’histoire. […] Là s’asseyaient Hugo ; Alexandre Dumas, égal à tout ce qu’il tente ; Balzac, trop peu apprécié pendant qu’il vivait, et qui cachait, comme le premier Brutus, son génie à peine soupçonné sous un gros rire d’enfant ; Eugène Sue ; Jules Janin, après Diderot le seul critique lyrique, mais mille fois plus sensé, plus poète et plus improvisateur que Diderot ; Ponsard, qui retrouvait le neuf dans l’antique ; Théophile Gautier, Cabarrus, Morpurgo, le charmant d’Orsay, dont les grâces d’esprit surpassaient celles de la figure, et qui employait toute une vie à demander grâce pour un jour de jeunesse ; moi-même, enfin, silencieux au bruit de ces esprits entrechoqués dans de doux entretiens.
Les chansons de table ou de jeunesse dont ce premier volume est enrichi suivant les uns, maculé selon nous, ne sont pas de la compétence de la critique ; elles sont de la compétence de la morale. […] D’ailleurs la critique est à jeun et le poète est ivre ; il n’y a pas de parité entre eux, ils ne pourraient s’entendre : l’un raisonne et l’autre délire.
On les a compris d’autant plus volontiers dans ce volume, auquel ils revenaient de droit par leur objet et par leur origine, qu’ils complètent indirectement la critique du scepticisme de Bayle qui les précède immédiatement. […] C’est une époque critique, c’est le commencement d’une ère nouvelle ; il appartient sous plusieurs rapports au moyen âge, et cependant il forme le portique de l’âge moderne. […] De siècle en siècle l’histoire a vu se renouveler les tentatives de reconstruction, et çà et là, un bûcher, un échafaud ont signalé les heures critiques de cette conjuration latente et perpétuelle.
Il le soutenait contre les critiques, contre les rivalités auxquelles Talma était on ne saurait plus sensible : « Soyez donc bien tranquille, mon cher Farhan ; travaillez et soyez vous.
vous me l’avez promis. » M. de Latour était pour Mme Valmore tout autre chose encore qu’un conseiller critique : c’était par sa position et son caractère un intercesseur et un canal des grâces ; homme affectueux et sensible qui pratiquait la poésie à la cour, traducteur de Silvio Pellico, qui s’était accoutumé à penser et à sentir comme Pellico.
Sayous donc furète avec beaucoup de loyauté et beaucoup de bonheur ces découvertes dans tous ces recoins du monde français, et nous fait des portraits fins, vrais, originaux, critiques de toutes ces figures d’hommes et de femmes qui gravitaient en ce temps-là dans la sphère de l’esprit français, de la langue française et de la philosophie française.