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1627. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 368-371

Tout y respire la saine critique, la fine plaisanterie ; on y admire sur-tout la justesse & la vérité des tableaux.

1628. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 451-455

Ses Couplets joignent au mérite de l’agrément, celui d’une critique de nos mœurs, aussi juste qu’ingénieuse.

1629. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Au mauvais, il faut imputer la légèreté et la déclamation, l’ardeur indiscrète de toutes les réformes, sauf la réforme individuelle ; le préjugé qui charge les gouvernements de tous les devoirs et leur impose toutes les vertus dont l’individu s’exempte lui-même ; l’esprit de critique et l’esprit de chimère, les ruines et les rêves ; enfin, avec l’excuse des bonnes intentions chez beaucoup de coupables, les crimes de la fin du siècle, et le discrédit peut-être irréparable que ses erreurs meurtrières ont jeté sur ses immortelles conquêtes. […] Rapports de la population avec les gouvernements, les lois et la religion ; constitution économique du commerce ; proportion des peines aux délits ; réduction de toutes les lois françaises en un code unique ; la liberté, pour attirer les étrangers par l’opulence qui la suit toujours ; l’égalité, pour porter l’abondance et la vie dans tout le corps politique ; la tolérance religieuse, pour assurer l’autorité du prince et la stabilité de l’Etat : voilà quelques-unes des nouveautés que Montesquieu proclame avec l’air de n’y penser que par plaisir, répandant à la fois les doutes, les vœux de réforme, les critiques déguisées du temps présent, tout, excepté des craintes sur le prix dont la France devait payer un jour ces conquêtes. […] Il s’est trouvé pourtant en Espagne et, chose moins explicable, en France, des critiques pour restituer l’invention de Gil Blas au chanoine Vincent Espinel, auteur des Aventures de l’écuyer don Marcos de Obregon. […] On lui fit même le reproche de trop étendre le cercle des études, d’y réclamer une place pour l’histoire, d’y faire plus grande celle du grec, d’y introduire l’enseignement critique des lettres françaises. […] Tous n’y arrivent pourtant pas, et le doux maître sait bien quels défauts y font obstacle ; mais, au lieu d’en tracer des peintures satiriques, plus propres à y opiniâtrer les gens qu’à les en corriger, c’est par d’aimables descriptions des qualités qu’il critique les défauts, et par la beauté des devoirs qu’il fait honte à ceux qui les négligent.

1630. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Devenu plus juste avec plus de talent, Regnard se rapprocha de celui de tous les critiques qui a eu le plus de souci de la gloire des écrivains. […] Mais les critiques de Destouches, ou, comme il les appelle, ses envieux, n’avaient pas si tort de regretter la gaieté de Regnard, la bonhomie de Dancourt, ou même les saillies de Dufresny. […] Vainement la critique, à certaines époques, a voulu voir en eux, au lieu de types vrais, d’ingénieuses machines de destruction dans les mains d’un ennemi de toutes les choses établies. […] Je suis surpris que la Harpe n’ait guère trouvé qu’à louer dans ses vers, et que, pour faire acte de critique, il se soit attaqué à quelques lignes de prose oubliées, où le bon Collin est assez osé pour risquer le mot singer. […] La langue de Diderot vaut ici sa critique.

1631. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Pour apprécier notre littérature, il faut être lettré, critique, bel esprit. […] On doit toujours essayer de mener l’humanité par les voies pacifiques et de faire glisser les révolutions sur les pentes douces du temps ; mais, si l’on est tant soit peu critique, on est obligé de se dire en même temps que cela est impossible, que la chose ne se fera pas ainsi. […] Je le dis avec timidité et avec la certitude que ceux qui liront ces pages ne me prendront pas pour un séditieux, je le dis comme critique pur, en me posant devant les révolutions du présent comme nous sommes devant les révolutions de Rome, par exemple, comme on sera dans cinq cents ans vis-à-vis des nôtres : l’insurrection triomphante est parfois un meilleur critérium du parti qui a raison que la majorité numérique. […] La liberté de tout dire suppose que ceux à qui l’on s’adresse ont l’intelligence et le discernement nécessaires pour faire la critique de ce qu’on leur dit, l’accepter s’il est bon, le rejeter s’il est mauvais. […] Car l’enfant, acceptant ce qu’on lui dit sans pouvoir en faire la critique, prenant son maître non comme un homme qui dit son avis à ses semblables, afin que ceux-ci l’examinent, mais comme une autorité, il est évident qu’une surveillance doit être exercée sur ce qu’on lui enseigne et qu’une autre liberté doit être substituée à la sienne pour opérer le discernement.

1632. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Quelques critiques allemands cherchent aujourd’hui par toutes espèces de subtilités à prouver qu’il en est autrement, mais la chose est indiscutable. […] En ouvrant la partition, nous trouvons à la première page un mot qui a rendu plus d’un critique perplexe : « Action en trois actes. » Des admirateurs y ont vu une intention profonde, des adversaires une impertinence, Il n’y a ni l’une ni l’autre. […] Serait-ce le moment de réfuter cette armée de savants, d’esthéticiens, de critiques qui nous prouvent que la suprême qualité de Tristan est son grand défaut ? […] La science et la philosophie critique, en voulant conquérir le monde, sont arrivées surtout à préciser les proches limites qui leur sont infranchissables. […] Documents de critique expérimentale : Parsifal (Fin) II : Verstand Das schnellste Thier, das euch tragt zur Volkommenheit, das ist Leiden.

1633. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

On nous dit et on nous écrit tous les jours : « Comment entreprenez-vous une œuvre de haute critique littéraire dans un siècle et dans un pays qui n’ont plus de littérature ; dans une nation qui s’est épuisée de grands esprits pendant deux grands siècles, le dix-septième et le dix-huitième, siècle français par excellence ? […] — Encore une digression, encore une personnalité, me diront quelques critiques sévères. […] — Je jure en toute conscience, à ces critiques, qu’il n’y a pas l’ombre de vanité ni de ridicule complaisance pour moi-même dans ce procédé de mon esprit, qui se met quelquefois ici en scène, cœur et âme, pour faire comprendre et sentir aux autres ce que j’ai senti et compris moi-même en traversant la vie, les hommes et les livres. […] Ce n’est donc pas, quoi que mes critiques en pensent, par vanité que je me mets et que je me mettrai souvent en scène dans ces entretiens : c’est par connaissance de la nature humaine. […] si vous me connaissiez mieux, dirai-je à ces critiques, combien vous seriez loin de m’accuser de cette puérile vanité, morte en moi depuis bien des années !

1634. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Mais le Génie, l’exceptionnel Génie qui, créé pour le vrai, se joue puissamment dans le faux, parce que, s’il est grand, il est plus fort que ses atmosphères, n’aurait pas arrêté un critique en possession de sa pleine vigueur. […] Audin en a haché les tronçons, et si menu, sous sa critique aiguisée, sous cet infatigable canif qui trouve encore de la besogne à faire là où le glaive fulminant de l’Apôtre a passé, qu’on peut assurer qu’ils ne se rejoindront plus. […] Bausset, dans ses Vies de Bossuet et de Fénelon, est agréable de diction, mais ses doctrines sont loin d’être pures ; et quant aux Vies de La Fontaine et de madame de Sévigné, par Walckenaër, elles sont plutôt de la critique ingénieuse et patiente qu’autre chose. […] Un jour, les critiques distraits sortiront de leur distraction, et, clignant comme le dieu Siva ces yeux de lynx qui dorment du sommeil des marmottes, finiront par découvrir le monument de science et d’art qui s’était élevé pendant dix ans sans qu’ils l’eussent vu. […] Beuchot, et biographe comme Boswell, — un Boswell à distance de trois siècles, — curieux comme Plutarque et Suétone, — plus spirituel et plus artiste que Moore, — plus animé et plus vivant que Walckenaër, — aussi courageux que qui que ce soit, quand l’imagination ne l’entraîne pas vers ces choses de l’art et de la littérature qui furent toujours les Sirènes de sa pensée, — critique d’influences aussi ingénieux que M. 

1635. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Là, il nous montre les dons des artistes à sa critique, — pauvres dons qui attestent toute l’avarice et la lésinerie de ce monde de l’art envers un homme qui, pour un si grand nombre, a bâti des piédestaux en feuilletons, et a mis de la gloire autour de leurs noms inconnus avec le patronage de ses belles phrases et de ses descriptions si colorées. […] * * * — Le plus fin critique du xviiie  siècle est peut-être Trublet, oui cet abbé ridicule, qui a trouvé cette définition du génie de Voltaire : « la perfection de la médiocrité », et qui a eu l’audace de mettre La Bruyère au-dessus de Molière. […] Vous êtes chez un critique en mansarde, un homme d’un grand talent. […] Là-dedans un petit homme très maigre, aux cheveux rares et longs, au teint de papier mâché, aux yeux fureteurs : c’est Édouard Fournier, l’érudit critique de La Patrie. […] » Pendant près d’une heure, quoi que nous disions en faveur du livre (il faut défendre les camarades contre les critiques), il crache, il vomit sa lecture, en proie à une colère enfantine, presque comique.

1636. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Glatigny, Albert (1839-1873) »

Théophile Gautier Les Vignes folles et les Flèches d’or, de Glatigny, dont plus d’une, comme le dit un illustre critique, porte haut et loin.

1637. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé au nom de l’Académie des inscriptions et belles-lettres aux funérailles de M. .Villemain »

Rien n’était en dehors de sa large et intelligente critique : il était aussi maître de son sujet quand il retraçait l’histoire de la poésie lyrique des Grecs que quand il expliquait Dante et la poésie du moyen âge.

1638. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 234-238

Bayle, [Pierre] Professeur de Philosophie à Sédan, puis à Rotterdam, né au Carlat, petite ville du Comté de Foix, en 1647, mort à Rotterdam en 1706 ; un des plus célebres Critiques du siecle dernier, & le plus subtil Dialecticien que nous connoissions.

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