A-t-il réussi à vous les faire connaître comme il les connaît lui-même ? […] Est-il intéressant à connaître ? et le connaissiez-vous ? […] Connaître son métier, certes, ce n’est pas tout ! […] Nous les connaissons !
Clémenceau n’a jamais connu son père. […] Il veut connaître. […] Ils ont soif d’aimer et de connaître. […] Le public ne les connut pas. […] Bardoux les connaît et les comprend !
Qu’on lise les auteurs d’une époque, si on veut connaître les mœurs de cette époque. […] … Tout est relatif, c’est bien connu. […] Nous la connaissons, puisque nous y sommes, disent les uns, nous n’avons pas besoin qu’on nous en parle ; il n’y a que ce que nous ne connaissons pas qui nous intéresse. […] On ne connaît pas son père ni son voisin qu’on voit agir, parce qu’ils renferment en eux leurs secrets moraux ; mais on connaît son arrière-grand-père par les lettres qu’il laisse. […] D’écrivains plus dissolvants je n’en connais aucun, mais c’est par sincérité de nature et sans y penser.
Cette attitude consiste à ne vouloir se connaître, si j’ose dire, que par les signes. […] D’autre part je sais que Proust ne connaissait de Freud que le nom, et peut-être le sens général de sa doctrine. […] Et c’est ce fait — voici mon second reproche — que Proust ne me semble avoir ni connu, ni analysé suffisamment. […] Dire que Don Juan n’a pas connu l’amour serait vraiment un peu paradoxal. […] Car il n’avait plus comme autrefois l’impression qu’Odette et lui n’étaient pas connus de la petite phrase.
Parmi les inepties que nous pourrions faire connoître, je ne choisirai que quelques morceaux de Raulin, Prédicateur du XVme. siécle. […] La réunion de ces différens caractères se fait connoître dans le P. de la Colombiere, suivant M. […] Dans cette vue, il le présente par tous les côtés qui peuvent le faire connoître, & le faire aimer. […] Mais il est principalement connu par le Dictionnaire moral, ou la Science universelle de la Chaire, en six vol. […] Il vaut mieux passer à des ouvrages plus connus, aux différens éloges historiques qu’on publie dans la Capitale.
Mme de Maintenon, grâce à une exacte et fidèle reproduction de ses paroles et de ses écrits, va être de plus en plus connue, appréciée de tous et, nous n’hésitons pas à le dire avec le nouvel éditeur, estimée et admirée. […] Quand il s’agit de transférer l’établissement de Rueil à Noisy, elle ne veut pas qu’on se jette dans les superfluités ni qu’on renouvelle toutes choses : Conservez bien tout ce que vous avez pour l’autel, car j’ai dit que nous ne voulions point qu’on en fît, et que nous arrangerions les dedans à notre fantaisie ; je connais MM. les architectes du roi, ils nous accommoderaient de la façon du monde la plus régulière pour la symétrie et la plus incommode ; ne perdons pas le moindre banc et la plus petite chaise de paille ; tout nous servira, et nous en demanderons moins, qui est pour moi le souverain bonheur. […] Mme de Maintenon, qui a passé par toutes les conditions et par toutes les épreuves, qui a vu se former et s’évanouir autour d’elle tant d’égarements et de chimères, s’est confirmée de plus en plus dans l’idée qu’il n’y a encore rien de tel que le bon sens dans la vie, mais un bon sens qui ne s’enivre point de lui-même, qui obéit aux lois tracées, et qui connaît ses propres limites. […] Nos filles ont été trop considérées, trop caressées, trop ménagées : il faut les oublier dans leurs classes, leur faire garder le règlement de la journée… Il faut encore défaire nos filles de ce tour d’esprit railleur que je leur ai donné, et que je connais présentement très opposé à la simplicité ; c’est un raffinement de l’orgueil qui dit par ce tour de raillerie ce qu’il n’oserait dire sérieusement… Et elle ajoute par un aveu vrai et qui n’a rien d’une fausse humilité : « Que vos filles ne se croient pas mal avec moi, cela ne ferait que les affliger et les décourager ; en vérité, ce n’est point elles qui ont tort. » À partir de ce moment, on entre dans un second effort plus obscur, moins attrayant, et qui même, dans le détail un peu abstrait où nous le voyons de loin, peut sembler décidément austère ; mais Mme de Maintenon, à la bien juger, y paraît de plus en plus méritante et digne de respect et d’estime. […] Je rame, en vérité, pour amuser Mme la duchesse de Bourgogne… Comme on sent partout dans Mme de Maintenon à Saint-Cyr une âme qui en a assez du monde, qui dit aux jeunes âmes riantes : « Si vous connaissiez le monde, vous le haïriez » ; qui a connu la pauvreté et le manquement de tout, qui a été obligée de faire bonne mine et de sourire contre son cœur, d’amuser les autres, puissants et grands, et qui, sensée, délicate, raisonnable, est à bout de toute cette longue et amère comédie, — ne désirant plus, le masque tombé, que le repos, la réalité, la vérité, et une tranquilité égale et fructueuse dans l’ordre de Dieu !
Qui n’a pas vu cette taille mince, élevée, restée jeune, ce port ferme et résolu, cette démarche allègre, ce front haut légèrement dépouillé, aux cheveux clairsemés grisonnant à peine, cet œil surtout encadré d’un sourcil noir ardent, cette prunelle élargie et comme avide d’absorber le monde entier dans son orbite, ce regard qui vous perce et qui plonge en vous, ne connaît point l’homme. […] Duveyrier, qui est un auteur dramatique des plus distingués, qui connaît la mise en scène et l’art du dialogue, qui a excellé à faire parler des personnages naïfs et originaux, ait su donnera ce qu’il lisait l’accent, le ton, la physionomie, et que dans un seul monologue il ait diversifié les rôles. […] Jullien, celui qu’on appelait Jullien de Paris, qui, jeune, s’était fait tristement connaître par son fanatisme révolutionnaire, et qui, vieux, tâchait de faire oublier ses anciens excès par son zèle honorable de fondateur de la Revue encyclopédique, avait à la bouche, à chaque phrase, le mot de civilisation : c’était devenu un tic chez ce petit vieillard si actif et toujours courant. — Le mot est naturel et habituel dans l’ordre d’idées et dans la langue de Condorcet, de Volney ; il revient nécessairement sous leur plume, comme le mot de Dieu sous celle des dévots, et il tend à le remplacer : il marque leur religion aussi. […] Ceux qui n’ont pas connu Condorcet, qui ne l’ont étudié qu’en gros et qui ne le jugent que par son dernier livre et par sa mort, croient qu’il avait en lui cet esprit du sacrifice moderne, ce feu sacré qui se passait d’autel. […] Si Lanjuinais n’avait pas exigé le titre, ses gens auraient mis leur vanité à le lui donner. — Lemercier (Népomucène) passe pour un grand caractère, à trempe républicaine ou du moins d’une teinte des plus libérales : sa femme, Édon de son nom, était fille ou nièce du restaurateur bien connu dans la rue de l’Ancienne-Comédie.
Au nombre des textes nouveaux et des témoignages peu connus que produit M. […] Le Roi, abbé de Haute-Fontaine, personnage estimable, généreux de nature et d’humeur libérale, de plus d’ambition peut-être que de talent, d’un mérite réel toutefois, et qui est fort connu dans l’histoire ecclésiastique du XVe siècle. […] Que Racine fût courtisan, qu’il le fût dans les moindres choses, je ne prétends pas le nier ; je ne vise en tout ceci qu’à le faire de mieux en mieux connaître. […] En l’écoutant, le maréchal de La Feuillade, qui connaissait déjà la pièce, demanda raison à Dangeau de son omission, et Dangeau répondit que c’était par le conseil de Racine qu’il avait supprimé ces louanges de M. de Louvois. […] Vous jugez aisément à quel point M. de Cavoye en est touché, car vous connaissez mieux qu’un autre son cœur pour ses amis.
Je ne puis dire combien j’ai peu de souci de connaître la date exacte de chacune des comédies de Plaute. […] Mille petits pots, en terre rouge ou brune, ne seront que des petits pots, quelques-uns avec des bonshommes dessus : le mille et unième sera précieux pour l’histoire de l’art ou des religions, complétera pour nous le sens d’un mythe, nous fera mieux connaître l’âme des anciens hommes. […] L’univers n’a peut-être aucun but ; mais, s’il en a un, on peut croire que c’est d’être connu de l’homme, de se réfléchir enfin entièrement et exactement dans l’homme. […] Il n’a guère connu la beauté plastique. […] Nous connaissons plus de choses que les hommes des trois derniers siècles ; nous savons mieux qu’eux nous représenter des états d’esprit et de conscience différents du nôtre ; l’étude de l’histoire, la multiplicité des expériences faites avant nous, le cours du temps, même la vieillesse de la race, un certain affaiblissement des caractères et de la faculté de croire et d’agir, tout cela a développé chez nous la curiosité et l’imagination sympathique.
Quand il connut son art, il ne demeura point, il partit. […] Du mystère et de l’attente au seuil de cette œuvre difficile à connaître même matériellement, bibliotechniquement. On connaîtra le Florilège, et le public à qui Mallarmé fut un nom jeté il y a quelques années en risée viendra, avec sérieux, lire ces Morceaux choisis, comme il a fait ceux de Verlaine, l’an d’avant. […] Le schème est connu : on frappe sa renommée par un coup d’excentricité, et, l’attention acquise, des platitudes la gardent. […] Il y a au contraire des chances pour qu’un ouvrage connu, au grand jour, ne modifie point un état d’âme courant, à cause des interprétations diverses et contradictoires qu’elle produit.
Voulez-vous connaître le menu d’un gala du temps de saint Louis ? […] si nous n’en connaissons pas le vrai point de départ, c’est exactement comme si nous n’en connaissions rien. […] S’ils connaissent admirablement leur thème, il leur est trop ordinaire de ne connaître que leur thème. […] Qui ne connaît ces lignes si célèbres ? […] Elle vaut la peine d’être connue.
— Je connaissais quelques-uns de vos vers pour les avoir lus dans divers recueils ; réunis, ils font un tout autre effet. […] Cette tristesse particulière qui ressort de vos pages et où je reconnais le dernier symptôme d’une génération malade, dont les aînés nous sont très connus, est aussi ce qui vous sera compté. […] Laissez-moi vous donner un conseil qui surprendrait ceux qui ne vous connaissent pas : vous vous défiez trop de la passion ; c’est chez vous une théorie.