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2705. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

» LI « Mais, à peine le crime était-il accompli, que Néron en comprit la grandeur.

2706. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

Je touche à peine à ma pleine maturité ; j’ai vu de mes yeux d’enfant la première république sans la comprendre et sans me souvenir d’autre chose que des sanglots qu’elle faisait retentir dans les familles décimées par les prisons ou les échafauds ; j’ai vu l’empire sans entendre autre chose que les pas des armées allant se faire mitrailler sur tous les champs de bataille de l’Europe, et les chants de victoire mêlés au deuil de toutes ces familles du peuple qui payaient ces victoires du sang prodigué de leurs enfants ; j’ai vu l’Europe armée venir deux fois, sur les traces de nos armées envahissantes, envahir à son tour notre capitale ; j’ai vu les Bourbons rentrer avec la paix humiliante mais nécessaire à Paris et y retrouver la guerre des partis contre eux au lieu de la guerre étrangère éteinte sous leurs pas ; j’ai vu Louis XVIII tenter la réconciliation générale, dans le contrat de sa charte entre la monarchie et la liberté ; je l’ai vu manœuvrer avec longanimité et sagesse au milieu de ces tempêtes de parlement et d’élection qui ne lui pardonnaient qu’à la condition de mourir ; j’ai vu Charles X, pourchassé par la meute des partis parlementaires, ne trouver de refuge que dans un coup d’État désespéré qui fut à la fois sa faute et sa punition.

2707. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Nous ne les comprenons pas, nous autres vulgaire, mais nous ne pouvons pas les nier.

2708. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

Il se consacra non à sa propre sanctification, mais à bien comprendre et à bien faire les affaires du Pape et de son gouvernement.

2709. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

C’est qu’on ne comprend pas qu’une nation ait pu tomber assez bas pour supporter un tel misérable, ni comment des gens comme Tacite ont pu vivre sous ses pareils.

2710. (1904) En méthode à l’œuvre

Et mon dire autant que compris, doit être senti… Donc, les Mots d’expression idéographique d’idées dépendantes d’une des séries idéogéniques que nous avons généralement déterminées, devront en même temps être en valeurs de timbres-vocaux de la série phonétique correspondante, — ainsi que suit :   les diverses voix instrumentales assourdies par m, n, gn (e) l’Orgue nuits mouvantes et pleines des sensations, sentiments et idées   oû, ou, oui (ll), iou, oui ô, o, io, oi a, a, ai (ll), ai eû, en, ien eui (ll), eui Bruns, noirs à roux Rouges Vermillons Orangés à ors, verts F, L, M, S P, R, S H, R, S, V L, N, R, S, Z les Flûtes longues, primitives la série grave des Sax les séries hautes des Sax les Cors, Bassons et Hautbois Monotonie, doute, simplesse.

2711. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

Mais quand Dutillard sortait par hasard avant cette heure et que le gamin avait à dresser le plan d’un quatrième étage, le gamin ouvrait un compas et le faisait tourner, se promettant, si la pointe allait du côté du boulevard, qu’il se donnerait campo, — et recommençait, vous le comprenez bien, jusqu’à ce que la pointe allât du côté désiré.

2712. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

Ils ne comprennent pas que pour un curieux de ma sorte, un enthousiaste, un fanatique de style qui se trouve content et satisfait, si par hasard il rencontre en quelque tarte narbonnaise, un mot vrai, un mot trouvé, le commun des lecteurs, le commun des martyrs, rassasié de ces folies du style en délire, aussitôt les rejette et n’en veut plus entendre parler, une fois qu’il a porté à ses lèvres ce breuvage frelaté où se mêlent sans se confondre les plus extrêmes saveurs.

2713. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

J’ai souffert toutes les peines et toutes les incommodités du veuvage, lesquelles, certes, ne peuvent être comprises par les personnes qui ne le sont point éprouvées.

2714. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

« Ils étaient royalistes, mais ils étaient législateurs, et, n’appartenant à la monarchie par aucune idolâtrie d’individus, par aucune de ces habitudes qui gouvernent le vulgaire, mais par le seul regard de l’ordre et de la félicité publique, ils considéraient avant tout les besoins actuels du peuple, et, remarquant que le repos, après tant d’agitations, en était le plus pressant, … ils se seraient gardés de troubler ce calme heureux… « Ils étaient royalistes, mais ils étaient citoyens ; ils savaient qu’ils n’avaient que leurs voix dans ce vaste empire ; ils tenaient leurs systèmes les plus chers subordonnés à la volonté nationale… « Ils étaient royalistes enfin, mais, j’ose le dire, les plus prudents et les plus éclairés des royalistes ; ils avaient bien compris que, si la monarchie pouvait se rétablir jamais, ce ne serait que par le développement libre et légal de cette imposante volonté publique ; que toute secousse violente, toute tentative contraire aux lois, loin de l’accélérer, en retarderait l’inévitable cours ; et ainsi pensaient-ils que conspirer pour la royauté, c’était en effet travailler contre la royauté. […] J’espère l’obtenir. — Je ne vous dirai pas ce que je souffre ; vous le comprendrez ; mais, excepté le moment où un homme tel que vous m’a fait douter de son estime, Dieu m’a fait la grâce de penser que je donnais un noble exemple à mon siècle.

2715. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Et cette autre plainte qui me rappelle, je ne sais pas pourquoi, les loyales et courtoises chansons du Châtelain de Couci : Tant que mes yeux pourront larmes espandre, À l’heur passé avec toy regretter ; Et qu’aus sanglots et soupirs résister Pourra ma voix, et un peu faire entendre ; Tant que ma main pourra les cordes tendre Du mignart Lut, pour tes grâces chanter ; Tant que l’esprit se voudra contenter De ne vouloir rien fors que toy comprendre : Je ne souhaite encore point mourir. […] Le gentil maître Clément a été plus heureux dans l’Épitaphe de Ma Dame Laure qui est de son cru : En petit lieu comprins vous povez veoir Ce qui comprend beaucoup par renommée ; Plume, labeur, la langue, le devoir Furent vaincus de l’amant par l’aymée. […] On comprend l’éblouissement de la jeunesse romantique devant de pareils vers : elle y trouvait un modèle de débraillé et de truculent cher à ses propres aspirations. […] Son bagage tragique comprend : Agamemnon, ouvrage où il donna, fort jeune, sa vraie mesure, puis Baudoin, Caïn, Camille ou le Capitole sauvé, Charlemagne, Christophe Colomb, Clovis, la Démence de Charles VI, Ismaël au désert, Ursule et Orovèse, Louis IX, les Martyrs de Souli, Méléagre, les Serfs Polonais, enfin Frédégonde et Brunehaut qui réussit pleinement sur la scène.

2716. (1802) Études sur Molière pp. -355

C’est un trait de caractère si précieux, que je ne comprends pas comment Molière ne l’a pas saisi ; cet excès de prudence, ménagé avec art, eût plaisamment mis fin aux étourderies de Lélie. […] Mégadore, oncle de Lyconide, ne sachant rien de l’aventure arrivée à Phédrie, la demande en mariage ; l’Avare a de la peine à comprendre qu’un homme riche puisse rechercher une fille sans fortune, et se persuade qu’on en veut à son trésor ; aussi proteste-t-il, à plusieurs reprises, qu’il est fort pauvre, et ne consent à promettre Phédrie, qu’en exigeant qu’on la prendra sans dot. […] Je ne puis comprendre pourquoi Molière a dédaigné un personnage intéressant, et lié à l’action depuis le commencement jusqu’à la fin, pour un autre tout à fait inutile et inconnu jusqu’à l’avant-dernière scène. Je comprends encore moins pourquoi Molière, en ourdissant son canevas, a tendu deux fils qui ne devaient servir à rien.

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