Boileau, qui pour siffler Chapelain et Cotin ne prend conseil que de lui-même, invoque et traduit sans cesse Aristote et Horace quand il compose son Art poétique. […] La Fontaine, avec sa grâce nonchalante, sa naïveté malicieuse, son talent de composer de vivants tableaux, a besoin que Molière se porte garant de son mérite.
Son tempérament poétique se compose d’une propension saillante à la gaillardise, et une foule de petites velléités romanesques et lyriques, aussi embarrassées de croître et d’aboutir sur ce fonds gaulois que le seraient des fleurs bleues semées sur un jambon. […] Cependant, on nous assure que Frantz Wagner est un musicien de génie ; il a composé, entre autres merveilles, une symphonie digne de Beethoven.
Elle n’avait pas été élevée à Saint-Cyr, elle était venue trop tôt pour cela ; mais elle en vit les commencements ; et, un jour que Racine récitait à Mme de Maintenondes scènes d’Esther qu’il était en train de composer pour cette maison, Mme de Caylus se mit à les déclamer si bien et d’une voix si touchante, que Racine supplia Mme de Maintenonde demander à sa nièce d’y jouer. Ce fut même pour elle qu’il composa le prologue de la Piété, par où elle débuta ; mais Mme de Caylus, une fois engagée, ne s’en tint pas à ce prologue, et elle joua successivement tous les personnages, surtout celui d’Esther.
Mais la fin de l’Épître est surtout heureuse ; le jeune compositeur s’y montre dévoré souvent du désir d’écrire, de composer pour son propre compte, tandis qu’il est obligé d’imprimer les autres : Hélas ! […] Il avait faim, et il composait à travers cela des chants qui se ressentaient de ce cri intérieur, par leur âpreté et leur amertume.
Son premier livre des Mémoires est pourtant très bien composé. […] Lorsqu’en germinal an V (avril 1797) Marmontel, retiré à son hameau d’Abloville, fut nommé membre du Conseil des Anciens par le département de l’Eure, il fut expressément chargé par ses commettants de défendre dans l’Assemblée nationale la cause de la religion catholique, alors proscrite et persécutée, et il composa à cet effet un discours qu’on peut lire, sur le libre exercice des cultes.
Ce charmant Barbier était composé et annoncé depuis longtemps. […] L’œuvre dramatique de Beaumarchais se compose uniquement de deux pièces, Le Barbier et Le Mariage de Figaro ; le reste est si fort au-dessous de lui qu’il n’en faudrait même point parler pour son honneur.
Si mon petit doigt s’abaisse sur la détente de mon fusil, ce léger mouvement est le terme de la totalité des mouvements de réaction qui, composés et fondus ensemble, aboutissent, selon la loi du parallélogramme des forces, aux muscles de mon doigt. […] Tantôt le mouvement se répandra surtout dans le cerveau, d’un centre à l’autre, de manière à réveiller des souvenirs de sensations, des idées composées de ces souvenirs, etc.
Dans les scènes les plus effrayantes, si les spectateurs sont des personnages vénérables ; si je vois sur leurs fronts ridés et sur leurs têtes chauves, l’annonce de l’âge et de l’expérience ; si les femmes sont composées, grandes de forme, et de caractère de visage ; si ce sont des natures patagonnes, je serois fort étonné d’y voir beaucoup de mouvement. […] Cependant il n’est personne qui sur leur caractère tranquille, ferme, immobile, grave, froid et composé, ne les imagine beaucoup plus grands.
Morceau très-agréable, s’il y avait plus d’effet, car il est bien composé, et le faire en est meilleur qu’aux autres. […] Il n’y a point de tableau de grand maître qu’on ne dégradât en habillant les personnages, en les coëffant à la française, quelque bien peint, quelque bien composé qu’il fût d’ailleurs.
Partout où cette musique se fait entendre, elle est d’un charme si puissant qu’elle entraîne et le musicien qui compose, au sacrifice du terme propre, et l’homme sensible qui écoute, à l’oubli de ce sacrifice. […] En Italie plusieurs musiciens composent sur les mêmes paroles ; en Grèce plusieurs poëtes dramatiques traitaient le même sujet.
« Thackeray non plus ne compose pas », me disait-on récemment. […] Flaubert aurait pu composer ce personnage ? […] sait-il composer, enfin ? […] Lorsque tant d’autres se hâtent vers les éditeurs, il a mis, lui, six ans à composer Salammbô. […] on rêve, on pense, on combine, on compose en commun !
C’est à cette époque que de Vigny composa son Cinq-Mars.