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1868. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Ils connaissent bien les hommes, car ils les voient justement dans les circonstances où les hommes se montrent le mieux tels qu’ils sont. […] Et chacun aurait, bien entendu, le droit d’employer l’une ou l’autre, selon son goût ou ses prétentions, ou même selon les circonstances.

1869. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Ceux-ci, cependant, avaient, pour appeler l’étranger à leur aide, les circonstances atténuantes de la confiscation de leurs propriétés, et du cou coupé de leurs femmes, de leurs sœurs, de leurs filles. […] Je ne sais pourquoi et par quelle circonstance, nous nous trouvons chez Nadar, et comment il y a chez Nadar, une ancienne édition de la Comédie du Dante, une édition merveilleuse.

1870. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Delphine, qui paraît en 1802, appartient à la longue suite des grands romans par lettres, dérivés de Clarisse Harlowe, avec cette circonstance atténuante qu’elle est le dernier. […] Il y a aussi des beautés relatives qui n’en sont pas moins réelles pour être appropriées à certaines circonstances locales, pour être dans un rapport particulier avec les mœurs, les institutions, les penchants et les émotions habituelles d’un peuple. […] L’Esquisse des progrès de l’esprit humain qu’il écrivit pendant la proscription des Girondins, dans une cachette, avant de se tuer, tire de cette circonstance un prestige sublime, et Auguste Comte, qui appelle Condorcet son père spirituel, a placé ce livre au principe du positivisme et de l’ère positive. […] Les circonstances de la vie et le goût du silence firent le reste. […] Ce n’est pas seulement, ce n’est pas surtout parce qu’il n’a pas très bien réussi comme auteur dramatique : les vers d’Hernani et des Burgraves lui valent assez de circonstances atténuantes pour que nous n’insistions pas.

1871. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

On ne peut refuser à cet habile homme le sens de l’à-propos et l’art de se plier aux circonstances. […] Maurice Bouchor de trois nuits à une seule, en considération de l’art du théâtre qui veut que les circonstances soient resserrées dans un petit espace de temps. […] Une seule circonstance est tirée, comme on verra, d’une autre source.

1872. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

L’oubli complet de quelque langue étrangère est un des effets les plus ordinaires de la commotion… Les malades ne se souviennent jamais de la manière dont leur accident leur est survenu ; s’ils sont tombés de cheval, ils se souviennent bien qu’ils sont montés et descendus, mais ils ne se rappellent pas les circonstances de leur chute.

1873. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

D’autres vocations sont déterminées par le hasard des circonstances, par les conditions de la vie de famille, par une lecture, par quelque influence extérieure. […] C’est qu’il serait bien difficile de reconstituer de propos délibéré, par une pure opération intellectuelle, le jeu de physionomie correspondant à un sentiment donné, ou même de dire quels sentiments doit éprouver un personnage dans une circonstance donnée ; on n’obtiendrait ainsi que de très grossières approximations de la réalité, des jeux de physionomie sans justesse, sans délicatesse, sans imprévu. Mais si nous nous mettons en imagination à la place de ce personnage, la nature même éveillera en nous les sentiments qu’on doit éprouver en pareille circonstance ; et ces sentiments, réellement éprouvés, nous suggéreront bien mieux l’image du jeu de physionomie correspondant que ne le ferait une simple idée.

1874. (1910) Rousseau contre Molière

Et il taquine Alceste presque durement, du même coup, en louant Oronte, alors qu’Alceste vient de tâcher de faire honte à Philinte de son manque de franchise, et en forçant ainsi Alceste à pousser la franchise plus loin peut-être que, sans ce concours de circonstances, il ne l’aurait poussée. […] Ajoutez les circonstances. […] Brunetière (ici) a bien raison, qui fait remarquer à quel point Cléante est étranger à la pièce, si bien qu’elle resterait tout entière, si le rôle de Cléante en était retranché, comme si Molière avait voulu indiquer lui-même que ce rôle n’était qu’une pièce rapportée pour les besoins des circonstances.

1875. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Aucun de nous ici n’a l’idée de les contester ; donc je vous parlerai surtout du côté de son âme qu’elle montrait le moins, et que de funestes circonstances, à moi personnelles, m’avaient mis à même d’apprécier. […] L’embaumement est accompagné de circonstances dégoûtantes ; et l’autopsie, qui n’est pas nécessaire à la science ou à la légalité, devrait être considérée comme une profanation. […] C’est dans ces circonstances que, songeant à employer mes journées et à tirer parti de ma bonne volonté pour un travail quelconque, flottant entre les peintres de fleurs sur éventails et tabatières, les portraits à quinze francs et la littérature, je fis, entre tous ces essais, un roman fort mauvais qui n’a jamais paru.

1876. (1927) André Gide pp. 8-126

Massis cite cette phrase, mais pourquoi supprime-t-il ce qui suit, et qui en éclaire le sens : « … tandis que, grâce aux circonstances étranges qui l’acculent, c’est, lui, vous le savez, sur qui se concentre l’intérêt dramatique du livre. » Intérêt dramatique, monsieur Massis !

1877. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Il voulait qu’il le jouât en soutane, et Got précisément, à cause des circonstances, ne voulait le jouer qu’en lévite.

1878. (1884) La légende du Parnasse contemporain

À cause de certaines circonstances, j’ai aidé, voilà tout, à l’éclosion d’un talent qui n’eût pas manqué d’éclore tout seul, et je veux rétablir la vérité sur ce point. […] Telles furent les circonstances grâce auxquelles le poète latent dans l’auteur des Fleurs mortelles devint presque tout à coup le parfait altiste que nous admirons tous.

1879. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Juan Valera a voulu montrer comment la foi du moine et le scepticisme du philosophe peuvent s’accorder en ces délicates circonstances, s’unir dans un commun jugement et dans un commun plan de conduite.

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