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526. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

J’ai cherché les raisons de cette vogue : elles sont peu flatteuses. […] Demain j’y retournerai. » La phrase a trop servi, et maintenant la jeune femme répond à son seigneur inquiet de ses yeux fatigués : « Je n’ai pas cessé de courir de Faguet à la Sorbonne, à du Bled chez la duchesse, et à Vanor chez Bodinier, sans trouver la nuance d’âme que je cherchais ; je recommencerai demain. » Je remercie les auditrices, loyales celles-là ou momentanément inoccupées, qui aujourd’hui sont venues en personne entendre moquer leur prétendu passe-temps favori. […] Ce n’est pas ce que nous concevons le mieux qui nous doit intéresser davantage, il ne faut pas chercher à nous reconnaître dans ces drames ; nous risquerions d’y reconnaître du même coup, en leur influence, le fils de Dumas père, quand ce ne serait pas le père de Dumas fils.

527. (1890) L’avenir de la science « VI »

À Dieu ne plaise que nous cherchions à rabaisser ces nobles et utiles fonctions qui préparent des esprits sérieux à toutes les carrières ; mais il convient, ce semble, de distinguer profondément la science de l’instruction et de donner à la première, en dehors de la seconde, un but religieux et philosophique. […] Il faut s’accoutumer à chercher le prix du savoir en lui-même, et non dans l’usage qu’on en peut faire pour l’instruction de l’enfance ou de la jeunesse. […] Il est même à remarquer que les noms les plus illustres de la science moderne sont tous ceux de professeurs ; on chercherait en vain parmi les libres amateurs des Heyne, des Bopp, des Sacy, des Burnouf.

528. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

Sans ce besoin, plein de coquetterie, de se recommander au seigneur public et de se concilier ses chères bonnes grâces, Weill n’eût peut-être pas collé au front de son livre cette locution usuelle, vulgaire, qui semble chercher des échos dans l’esprit de tous ceux qui la débitent, et qui doit plaire par sa simplicité familière aux amateurs du simple et du familier (et on sait s’ils sont nombreux, ces braves gens-là !) […] Pour mon compte, à moi, je m’attendais à mieux… J’y ai cherché, tout le long de ce livre, qui n’est long que par la sensation, ce danger qu’il cause auquel il devait exposer les sots, et ce bienheureux danger, auquel je m’attendais, je le cherche encore.

529. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

J’ai cherché en vain l’épithète, l’épithète révélatrice des grands, poètes et qui rapproche d’eux les grands prosateurs, je ne l’ai pas trouvée dans ce style grave qui ne nous entraîne que par sa pression d’ensemble, véritablement formidable. […] Elles n’ajouteront rien à l’opinion du monde, et il n’y aura que des curieux, des lettrés et des exceptionnels, qui chercheront le journaliste, cette aiguille dans une botte… de gloire, et qui se préoccuperont de le trouver dans l’homme qui fit déroger sa poésie à n’être, un instant, que cela ! […] Il n’est pas allé la chercher si loin.

530. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Et cependant, si j’avais, moi, à faire un pamphlet contre ce pays, c’est dans son livre que j’irais le chercher et que je le trouverais ! […] … Mais qu’on réponde comme on voudra, il n’en restera pas moins vrai et acquis à l’Histoire, que ce fut de la basse aristocratie de quelques vanités petites et jalouses que sortit cette sublime démocratie américaine avec l’exemple de laquelle, depuis qu’elle a été fondée, on cherche à faire propagande de république contre les monarchies, dans tout l’univers ! […] L’historien que voilà, placé entre Tocqueville et Guizot, nous l’a racontée dans un pathos constitutionnel dont les échos lassés ne voudraient plus, s’ils s’entendaient, et un embarras qui l’honore, mais qu’il cherche à perdre dans un attendrissement excessivement travaillé.

531. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

de ne rien comprendre aux philosophies contemporaines, il est descendu en lui-même pour y chercher l’affirmation qui ne s’y trouve pas, mais là précisément a été le mal : il est descendu en lui-même, comme les philosophies contemporaines. […] On est impatient de sortir de la science telle qu’il nous la montre dans ce profil perdu, mais qui fait trembler, et de rentrer dans la famille, dans l’ordre, dans l’histoire, toutes choses ignorées du bourgeois célibataire, jongleur et parisien, lequel cherche à chercher un objet de recherche d’un goût recherché, car voilà toute la philosophie de M. 

532. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

encore une fois, on cherche l’obscurité du commencement inhérente à toute destinée, dans ces premières années de la vie de Bossuet, — racontées par son nouveau biographe avec le détail le plus circonstancié, et, j’ose dire, le plus épuisé maintenant, — on ne la trouve pas ! Il y a des différences dans la gloire de Bossuet, comme il y a des places plus rayonnantes, plus condensées, plus blanches dans la lumière, mais de l’absence de lumière, mais de l’ombre positive à un seul endroit de cette vie étonnante, on la cherche en vain… Seulement, cette lumière qui partout l’inonde, et dont l’écrivain qui la retrace finirait par être ébloui, passant à travers les mœurs simples et fortes de cet homme trop grand pour n’être pas un bon homme, donne à cette vie, aveuglante d’éclat, des tons doux, charmants, attendris, qui nous reposent et qui nous touchent, et qui ont influé, sans qu’on s’en soit rendu bien compte jusqu’ici, sur ce qu’il y avait de plus beau et de plus profond dans sa pensée. Car Bossuet, le Bossuet de la critique, qu’il faut aller chercher sous le Bossuet de l’histoire et je dirais presque de la légende, est victime de sa propre renommée.

533. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

Les Sévillannes avaient dès lors le renom de préférer aux galants qui allaient chercher fortune aux Indes ceux qui eu revenaient avec les galions. […] Elles ne cherchaient plus qu’à mesurer l’amour avec l’aune de l’intérêt. […] Quand, parmi les touches vivantes et palpitantes de son style, une réflexion ou une ironie lui échappe, comme, par exemple, « ces couteaux qui cherchent des gaines neuves », ou encore « ce viatique du blasphème et ces saintes huiles d’un sang frais », ce sont bien là des ironies ou des manières de dire de ces gens du peuple de 1514 en Espagne.

534. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Seulement, pourquoi, dans ces premiers volumes dont je dirai tout à l’heure les mérites, cherche-t-on vainement la notice biographique et critique annoncée sur la couverture, et qui, naturellement, devrait se trouver à la tête du premier volume ? […] Vous chercheriez vainement dans tout le monde latin deux figures comme celles de Louis XI, par exemple, — qui eut aussi du terrible quelquefois, — le gaulois et bonhomme Louis XI, et comme celle de Henri IV, ce gaulois mâtiné de gascon. […] Et enfin, puisqu’il est descriptif, La Fontaine, l’originalité du paysagiste, quand, en France, de son temps, il n’y en avait pas encore un seul dans la littérature, et que Fénelon nous donnait (dans son Télémaque) une nature souvenue et tirée des Anciens… Eh bien, disons-le, à travers toutes ces originalités différentes, qu’on retrouve quand on les y cherche dans le génie décomposé de La Fontaine, la meilleure à mes yeux et la plus étonnante, celle qui le fait le mieux ce phénix de La Fontaine, celle qui complète le mieux toutes ses puissances par un charme vainqueur de tout, c’est la bonhomie, c’est cet accent de bonhomie qui se mêle à tous les détails de son œuvre, — et je n’entends pas ici que les Fables, mais les Contes !

535. (1891) Esquisses contemporaines

Mais là où l’auteur dit tout, il n’y a plus rien à chercher et l’esprit se lasse de l’inactivité même qu’on lui impose. […] Amiel, nous venons de le voir, cherche le salut ailleurs que Goethe. […] On cherche au loin, on va d’un objet à un autre parce qu’on n’a pas la force de conclure. […] C’est là, sans doute, qu’il convient de chercher, avec leur signification dernière, leur plus sérieux attrait. […] Biographe et psychologue, l’auteur se borne à suivre un mouvement d’idées dont il cherche les causes et montre les conséquences.

536. (1887) George Sand

Mme Dupin promit de venir la chercher « la semaine prochaine ». […] Jacques, trahi, va chercher une mort inconnue dans les glaciers. […] Il essayait de tout ; il cherchait et tâtonnait pour son propre compte. […] Tout s’y ramène ; elle presse sans cesse ses amis de venir la chercher là où sont ses racines. […] Il faut avoir vécu et cherché.

537. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur : Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome III. »

Il cherche à plaire avant tout, et fait servir ensuite sa faveur personnelle aux intérêts de sa mission. […] On trouvera aussi une galerie variée de portraits originaux que nous ne pouvons qu’indiquer ici ; l’Espagnol Miranda, aventurier remuant, qui intriguait alors à Saint-Pétersbourg comme il intrigua plus tard en France, et qui fut en Amérique le précurseur de Bolivar ; l’Écossais Paul Jones, que l’animosité anglaise poursuivait d’infâmes calomnies jusqu’au milieu de ses triomphes sur la mer Noire ; le prince de Nassau, qui cherchait par toute l’Europe des périls à courir, des lances à briser, et qui semblait le dernier de ces paladins fabuleux rajeunis par Tressan.

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