On se rappelle qu’il n’y a pas encore bien longtemps, l’Allemagne s’éprit de l’Inde avec cette candeur de passion, cette facilité d’abusement, cette bonne volonté d’être trompée qui distingue aussi bien ses critiques et ses savants que l’âme charmante prêtée si généreusement à ses jeunes filles. […] Arriver au point juste en toutes choses, diminuer l’hyperbole, diminuer le quelque chose d’énorme que Diderot nous donnait pour la définition de la poésie, et qui n’est la poésie que pour des enfants ou pour Diderot tombé en enfance sous la pression de son matérialisme grossier ; voir clair, — expression charmante pour dire la seule chose utile et digne de l’esprit humain, tout cela n’est, certes !
Cette vieille époque affaiblie, qui n’a plus d’intense que ses sentiments de vanité et d’envie, et qui, comme Tarquin, sans être Tarquin, voudrait couper tout à hauteur de pavot sous sa baguette égalitaire, a fait de Dieu un homme, et même un charmant homme pour les petites femmes, sous la plume de Renan ; — des grands hommes les produits d’un milieu, sous la plume de Taine ; — et sous celle de beaucoup d’autres, et même de Gérard du Boulan, des types du génie des symboles, pour que partout, dans toutes les sphères, la supériorité divine ne soit plus ! […] C’est un misanthrope, dont on oppose l’humeur brusque au ton d’une société polie et charmante, et à qui on fait aimer ce qu’il devrait haïr le plus : une coquette.
Charmante coutume, que pour le catholicisme je regrette… Eh bien, nous qui aimons la poésie, c’est ce que nous avons pu nous dire avec la même joie, en nous embrassant, du grand poète que je n’hésite pas à nommer littérairement notre Seigneur à tous, — le Seigneur de la poésie du xixe siècle ! […] L’incroyable magie de Ronsard est précisément que sa poésie est d’autant plus charmante et quelquefois plus belle que sa langue n’est pas encore une langue venue, à contours pleins, arrêtés et purs.
Dans le clown étonnant et charmant — mélancoliquement charmant — que je vous conseille d’aller voir au café des Ambassadeurs, c’est l’héroïsme dans l’acrobatisme.
une fois la plume dans l’écritoire, le tempérament, les habitudes, l’amour du pittoresque sentimental ou plastique, la rage de montrer de l’esprit, — de celui qu’on a et… aussi de l’autre, — les éblouissements de la paillette, l’idolâtrie des pétards et des feux d’artifice, les admirations et les souvenirs, ces tyrans charmants de leur pensée, Chamfort, Rivarol, Marivaux, Diderot et même M. […] Qu’ils se rappellent les vers charmants de comique… et prudents du Maître exquis de l’Expression, qui ne fatigua jamais la sienne, et qu’ils se les appliquent, en les méditant : Eh quoi !
Une édition correcte n’en était pas moins un dernier hommage que méritait et qu’attendait encore cette mémoire charmante, si peu en peine de la postérité, et n’aspirant qu’à un petit nombre de cœurs. […] Mademoiselle Aïssé était si charmante, que toute métamorphose lui sera désavantageuse. […] Cette dame aimable et spirituelle avait épousé en premières noces le marquis de Villette, proche parent de Mme de Maintenon76, veuf et père déjà de plusieurs enfants, du nombre desquels était cette charmante madame de Caylus. […] Elle contait à ravir, et sa conversation était si attrayante, son esprit si charmant, que je quittais tous les jeux de mon âge pour l’aller entendre quand elle venait chez ma mère. […] Dans toute autre famille elle eût passé pour fort jolie, et je l’ai vue encore charmante.
Je ne puis m’arrêter devant la Tête de jeune homme, par Raphaël, sans m’attendrir pour ce charmant adolescent, qui rêve à l’entrée de la vie, dont il ignore encore les biens et les maux, et qui semble se recueillir avant l’action. […] Andromaque, sublime, sans être au-dessus de l’humain, héroïne sans cesser d’être femme, était la véritable nouveauté de cette tragédie ; type charmant, sorti du cœur le plus tendre et de l’esprit le plus délicat de son temps. […] On l’a appelé le peintre des femmes ; ce n’est pas une petite gloire que les femmes n’y aient pas contredit, et qu’elles aiment mieux se reconnaître aux faiblesses charmantes qu’il leur donne, qu’à l’héroïsme dont les a douées Corneille. […] Il l’a personnifié dans les plus charmantes créations de notre théâtre tragique, Iphigénie, Junie, Bérénice, Monime. […] S’il y a des portraits authentiques de la fille d’Agamemnon, de la Bérénice de l’histoire33 ; de Junie, « la plus agréable de toutes les jeunes filles », au dire de Sénèque34, de la Monime de Plutarque, je doute que ces portraits fussent plus aimables que ces charmantes filles, belles comme les originaux qui les ont inspirées, mais plus ingénieuses, et sachant mieux lire dans un cœur plus profond.
Auguste Desplaces L’auteur de la Cape et l’Épée est un de ces charmants esprits qui ont pour lyre une mandoline et dont la voix n’a jamais plus de fraîcheur que les soirs de printemps, sous les balcons, lorsque des yeux très éveillés luisent à travers la persienne.
Ce n’est ni l’imagerie charmante de Max Elskamp, ni la gravité triste de Verlaine.
. — Émotion vague et continue, pensée volontairement et simplement supérieure, amplification spontanée, enlacement charmant des images, généralisations aisées, manière naturelle de montrer, plutôt que les choses, l’ombre abstraite des choses agrandies — il a beaucoup d’un grand poète.
Édouard Fournier Le marquis de Belloy a fait une comédie charmante : Pythias et Damon ; or, le comte Ferdinand de Gramont et lui furent deux amis comme l’étaient les héros de la pièce.
Il y a quelque part une Fée aux Miettes, une fille folle et charmante de la sagesse de Nodier… Grille n’est pas une bien grande fée des siennes, et cependant on les lit avec plaisir, et les rats de bibliothèque, les savants, les curieux les grignoteront peut-être en 2050 comme des friandises historiques, tombées de la table du xixe siècle.