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699. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

On ne cesse de répéter qu’Octave fut heureux : disons plutôt qu’il fut habile, et voyons dans son bonheur la suite naturelle de sa conduite. […] Pendant près d’un demi-siècle, Voltaire et ses sectateurs n’ont cessé de conspirer contre la gloire de Corneille. […] Il parle sans cesse d’amour, et il en parle mal. […] Voltaire n’est occupé, dans son Commentaire de Corneille, qu’à relever des fautes grammaticales, de vieilles façons de parler ; il ne cesse de nous avertir que ce sont les défauts du temps , et il ne cesse de les reprocher à Corneille comme des défauts de son art et de son goût ; il ne cesse de se moquer du père de notre théâtre, parce qu’il est né cent cinquante ans trop tôt. […] Voltaire ne cesse de répéter que la politique est froide et ennuyeuse au théâtre.

700. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brizeux, Auguste (1803-1858) »

Brizeux et les poètes qu’il relisait sans cesse.

701. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

Ce derniers mots, sans cesser, il répete, Tantôt assis sur le bord d’un ruisseau, Tantôt couché dessus la tendre herbette, Tantôt le dos appuyé d’un ormeau, Onc ne mena, Berger, si triste vie : Du doux sommeil il ne fait plus de cas !

702. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VI. Des Esprits de ténèbres. »

Il nous a révélé des esprits de ténèbres, machinant sans cesse la perte du genre humain, et des esprits de lumière, uniquement occupés des moyens de le sauver.

703. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Sur les exercices, des. Cadets russes. » pp. 549-546

Sans cesse mêlés, conduits, éduqués par des instituteurs de différentes nations, ils apprendront, sans s’en apercevoir, à distinguer les hommes, non par leur croyance, mais par leurs vertus ; et comme dans les courtes instructions que le pope grec et le pasteur luthérien leur donnent, il n’est question ni de diable ni d’enfer, vos enfants n’auront pas le torticolis des nôtres. » FIN DU TOME TROISIÈME.

704. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Préface »

., la syllabe ance produisant l’illusion sonore des dernières vibrations d’une corde harmonique au moment où elle va cesser de bruire.

705. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

— Il y a des jours aussi où Mme de La Fayette va encore faire une petite visite à la cour, et le roi la place dans sa calèche avec les dames et lui montre les beautés de Versailles comme ferait un simple particulier ; et un tel voyage, un tel succès, si sage qu’on soit, fournit matière, au retour, à des conversations fort longues, et même à des lettres moins courtes qu’à l’ordinaire de la part de Mme de La Fayette qui aime peu à écrire ; et Mme de Grignan de loin est un peu jalouse ; elle l’est encore à propos de quelque écritoire de bois de Sainte-Lucie dont Mme de Montespan fait présent à Mme de La Fayette108 ; mais Mme de Sévigné raccommode tout cela par les compliments et les douceurs qu’elle arrange et quelle échange sans cesse entre sa fille et sa meilleure amie. […] Enfin toute amitié cessa entre elles ; Mme de Maintenon le déclare : « Je n’ai pu conserver l’amitié de Mme de La Fayette, elle en mettoit la continuation à trop haut prix. […] Voici quelques-unes des paroles sévères qu’adressait ce prêtre selon l’esprit, à la pénitente qui les lui avait demandées : « J’ai cru, madame, que vous deviez employer utilement les premiers moments de la journée, où vous ne cessez de dormir que pour commencer à rêver. […] On sent qu’on a vécu jusque-là dans l’illusion et le mensonge ; qu’on s’est nourri de viandes en peinture ; qu’on n’a pris de la vertu que l’ajustement et la parure, et qu’on en a négligé le fond, parce que ce fond est de rapporter tout à Dieu et au salut, et de se mépriser soi-même en tout sens, non par une vanité plus sage et par un orgueil plus éclairé et de meilleur goût, mais par le sentiment de son injustice et de sa misère. » Le reste de la lettre est également admirable, et de ce ton approprié et pressant. — Ainsi, vous qui avez rêvé, cessez vos rêves ! […] Un critique que nous aimons à citer a dit : « Il est très-remarquable de voir combien, sous Louis XIV, la langue française dans toute sa pureté, et telle que l’écrivaient Mmes de La Fayette, de Sévigné, M. de La Rochefoucauld, se composait d’un petit nombre de mots qui revenaient sans cesse avec une sorte de charme dans le discours ; et quelle était la généralité des expressions qu’en employait… On peut dire particulièrement du style de Mme de La Fayette qu’il est la pureté et la transparence même ; c’est le liquida vox d’Horace. » 119.

706. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Simple artisan, ou plutôt artiste, mais artiste d’un talent bien inférieur aux grands statuaires de son temps à Athènes, il sculptait dans son atelier à peine autant qu’il était nécessaire pour nourrir sa femme et ses enfants ; sans cesse distrait du ciseau par la pensée, ouvrant sa porte à tout le monde, interrompant son travail pour répondre aux questions qu’on lui adressait sur toutes choses, courant ensuite de porte en porte et accostant lui-même les passants pour leur parler des choses divines, consumé du zèle de la vérité, missionnaire des foules, semant le bon grain à tout vent de la rue ou de la place publique : homme qu’on aurait considéré comme un fou, s’il n’avait pas été un modèle de toute vertu et un oracle de toute sagesse. […] Parmi ses défauts, je noterai d’abord leur forme même, qui embarrasse, distrait, interrompt, ralentit sans cesse l’argumentation. […] « Voilà le seul mal que je redoute et que je veux éviter ; tellement que, si vous me disiez en ce moment : — Socrate, nous rejetons l’accusation d’Anytus et nous te renvoyons absous, mais c’est à la condition que tu cesseras de philosopher, et, si l’on découvre que tu retombes dans tes habitudes de discuter sur les choses divines, tu mourras ! […] « Ce n’est pas autre chose, lui répond Criton, sinon que celui qui est chargé de te donner le poison ne cesse de me répéter depuis longtemps que tu dois parler le moins possible, car il assure que ceux qui parlent trop, avant de boire, s’échauffent et contrarient ainsi l’effet du poison, et qu’alors on est quelquefois contraint de le donner trois ou quatre fois à ceux qui ralentissent ainsi leur mort par trop de conversation. […] « Voilà, mes amis, ce que j’avais à vous dire pour me justifier auprès de vous de ce que je ne m’afflige pas de vous quitter, vous et les modèles de ce monde, dans la confiance que je vais trouver d’autres amis et d’autres modèles dans l’autre monde, et c’est là ce que le vulgaire ne peut concevoir ; mais j’espère avoir mieux réussi auprès de vous qu’auprès de mes juges d’Athènes. » XX Cébès alors lui confie ses doutes sur l’immortalité de l’âme : « Il me semble, dit-il, qu’en quittant le corps elle cesse d’exister ; elle se dissipe comme une vapeur ou comme une fumée ; elle s’évanouit sans laisser d’apparence.

707. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Mon intimité commençait à se former avec cette nature que j’ai tant aimée, et qui m’a payé mon culte par tant de vives jouissances : intimité qui ne s’est jamais interrompue ni affaiblie, et qui ne cessera que dans mon tombeau. […] « Je grandis, et ce besoin de converser pour ainsi dire avec la nature physique ne cessa pas de se développer en moi. […] J’entreprenais seul de longs et périlleux voyages ; je battais les bois, je m’égarais dans les solitudes séculaires ; les rives de nos lacs immenses, nos vastes prairies et les plages de l’Atlantique me voyaient sans cesse errant dans leurs plus secrets asiles. […] Puis tout à coup, je ne sais pourquoi, sans aucune cause apparente, ils cessaient de mordre, et il n’y avait ni précaution ni appât qui pût les engager, non plus qu’aucun autre du même trou, à reprendre à l’hameçon. […] Pour moi, je ne cessais de le regarder avec ravissement, et je me demandais comment la Nature avait pu le douer d’un sens aussi réfléchi et d’une telle puissance.

708. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

Elle établit un pont entre les moi par la communauté de la notion transmissible ; elle fait cesser l’isolement du moi en nous faisant concevoir l’impersonnel. […] Il s’oppose de toutes ses forces à l’individualisme intellectuel ; il veut faire cesser l’anarchie des pensées et des croyances. […] Ces divergences, sans cesse renaissantes et souvent passionnées, sont connues de tous. […] La part de l’imitation, de l’éducation, de la méthode apprise augmente sans cesse au détriment de l’initiative cérébrale. […] Quand même la terre devrait être bientôt bouleversée par un choc céleste, vivre pour autrui, subordonner la personnalité à la sociabilité, ne cesserait pas de constituer jusqu’au bout le bien et le devoir suprême. » (Discours sur l’esprit positif, 2e partie).

709. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

Il a sans cesse à, la bouche et devant les yeux les héros de Plutarque. […] Ce retard, qu’on peut évaluer à un espace de quinze à vingt ans, n’a depuis lors jamais cessé d’exister et il durera autant que ce sénat littéraire ; il est dû en effet aux conditions de son existence ; il tient à la constitution de l’Académie elle-même ; il en explique les caractères essentiels. […] Mais, d’autre part, elle subit la pression perpétuelle de la vie ambiante, et elle y cède bon gré mal gré ; puis, il faut bien qu’elle puise dans le milieu qui l’enveloppe pour combler les vides que la mort crée dans ses rangs ; aussi, à mesure que les nouveautés triomphent et cessent d’être nouvelles, s’ouvre-t-elle aux hommes qu’elle a repoussés, admet-elle un, à un les vocables qui l’ont choquée ; elle enregistre ainsi les réputations consacrées et les faits acquis ; elle se rallie sur le tard aux révolutions qui ont réussi. […] Elle n’a plus la même raison d’être qu’autrefois dans une époque où le bon usage a cessé d’être « le bel usage », où le dédain du populaire est un sentiment suranné, où la liberté en tout domaine a été revendiquée avec passion. […] La nécessité d’émousser les pointes de son esprit ne cesse pas d’ailleurs, le jour où l’on a conquis le droit de s’asseoir sous la fameuse coupole.

710. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

La pensée cesse, pour ainsi dire, d’être pensée, c’est-à-dire immatérielle, en montant sur le théâtre ; elle est obligée de prendre un corps réel et de s’adresser aux sens autant qu’à l’âme. […] Revenant sans cesse à Port-Royal pendant les vacances du collège d’Harcourt comme dans un foyer paternel, il s’y livrait avec une ardeur fiévreuse aux trois goûts que la nature et l’éducation avaient développés comme des instincts en lui : le goût de l’histoire qu’il satisfaisait dans Plutarque, le goût de la poésie qu’il nourrissait d’Homère et de Virgile, et enfin le goût de la tragédie, cette histoire poétique en drame dont il puisait les exemples dans les deux tragiques Sophocle et Euripide. […] Le poète cesse d’être tragique à force d’efféminer l’amour et le langage d’un héros. […] Cependant je ne cesserai point de prier Dieu qu’il vous fasse miséricorde, et à moi en vous la faisant, puisque votre salut m’est si cher. » Racine, pour toute réponse à ses torts de piété et de tendresse envers ses anciens maîtres, leur adressa deux lettres imprimées où la réfutation très aigre de leur doctrine était assaisonnée par les plus odieuses incriminations contre leur prétendue vanité de corps. […] Mardochée paraît à leur voix, les chants cessent.

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