Il est capable d’embrasser une cause, et d’y rester attaché, quoi qu’il arrive, malgré tout, jusqu’au bout. […] Les glorieux chefs de la foi puritaine étaient condamnés, exécutés, détachés vivants de la potence, éventrés parmi les insultes ; d’autres que la mort avait sauvés du bourreau étaient déterrés et exposés au gibet ; d’autres, réfugiés à l’étranger, vivaient sous la menace et les attentats des épées royalistes ; d’autres enfin, plus malheureux que le reste, avaient vendu leur cause pour de l’argent et des titres, et siégeaient parmi les exécuteurs de leurs anciens amis. […] Notre esprit fléchit aujourd’hui sous l’idée de cette grandeur et de cette barbarie ; mais nous découvrons que la barbarie fut alors la cause de la grandeur. […] On commence par poser sa thèse, et Milton écrit en grosses lettres, en tête de son Traité du Divorce, la proposition qu’il va démontrer : « Qu’une mauvaise disposition, incapacité ou contrariété d’esprit, provenant d’une cause non variable en nature, empêchant et devant probablement empêcher toujours les bienfaits principaux de la société conjugale, lesquels sont la consolation et la paix, est une plus grande raison de divorce que la frigidité naturelle, spécialement s’il n’y a point d’enfants et s’il y a consentement mutuel. » Là-dessus arrive, légion par légion, l’armée disciplinée des arguments. […] Of Reformation in England and the Causes that hitherto have hindered it.
À cause, je le présume et je m’y tiens, de l’indulgence que j’ai, dans le cas qui m’occupait, professée envers une mémoire légère et gracieuse, quoi qu’en aient dit ces incompétents censeurs, et, l’indulgence, ces messieurs n’en veulent plus, étant, eux, tout d’une pièce, parfaits et ne souffrant que des gens parfaits… Il est vrai que si on les scrutait, eux, enfin ! […] De plus, elles abondent tellement dans votre sens que je vous les envoie, puisque vous voulez bien avoir besoin de mon avis, en forme d’absolue adhésion à votre vaillant entêtement dans une cause si bonne, aussi ! […] Barbey d’Aurevilly n’a pas signalé, et pour cause. […] Enfin il protestait contre les tendances à l’impassibilité de la nouvelle école, — sans que ce nom ridicule, école, fût prononcé, — y trouvant une cause de froideur et, pour ainsi dire, de stérilité qui allait de soi. […] Il est, me semble-t-il, très facile de conclure de tout ce qui précède que le républicanisme de Victor Hugo, tout extérieur, venu sur le tard et pour des causes relativement accessoires et contingentes, non par l’évolution lente et normale d’un esprit bien équilibré, en ce sens devait influer sur sa littérature, postérieure aux évènements tant matériels que mentaux, déterminatifs de sa seconde manière.
Demandez à César la vérité sur les massacres qui suivirent la bataille de Munda, demandez à Alexandre les causes du meurtre de Parménion, demandez à Napoléon le secret de l’empoisonnement des pestiférés de Jaffa, de l’intrigue de Bayonne et des guerres d’Espagne ; ils ne vous répondront pas: les voyageurs sont des témoins, les héros sont complices. […] Ils haïssent le travail, et c’est une des causes les plus ordinaires de leur pauvreté. […] La cause de sa disgrâce était qu’il ne voulait point boire de vin, s’en excusant toujours sur sa vieillesse, sur la dignité de premier ministre, sur le nom de Cheik qu’il porte, lequel revient à celui de Kéat, et marque un homme consacré à une étroite observance de la religion, et enfin sur le pèlerinage qu’il avait fait à la Mecque, qui l’engageait à vivre plus purement. […] Le nom de sorbet et celui de sirop viennent de ce terme de cherab, que les mahométans religieux ont en telle horreur, à cause que le vin enivre, qu’il est impoli de le proférer seulement en leur présence. […] Il répondit ensuite sur le principal que pour ce qui regardait la douane de Bander-Abassi, les choses étaient fort changées depuis la prise d’Ormus, et que si les Persans faisaient des infractions au traité, c’était sur le modèle de la Compagnie anglaise ; que cela paraissait, en ce que ce même traité portait qu’ils entretiendraient une escadre de navires dans le golfe de Perse, pour tenir la mer nette, et pour assurer le commerce, et que cependant il y avait plusieurs années qu’on n’y avait vu un seul vaisseau anglais pour ce dessein, que cela était cause que les Portugais, et les Arabes l’infestaient étrangement au dommage de la Perse, ceux-là entraînant les vaisseaux par force à d’autres ports que Bander-Abassi et leur faisant mille avanies.
La reine, le voyant revenu au sérail avec cette consternation sur le visage, appréhenda que le vizir n’en fût en partie cause, et, en approchant tendrement de sa personne, elle lui dit: « Mon cher prince, pourquoi êtes-vous troublé comme je vous vois ? […] Janikan, ébloui de sa fortune et emporté de la haine qu’il avait pour la reine mère, à cause du défunt, répondit fièrement à l’eunuque: « Saroutaki était un chien et un voleur qu’il y a longtemps qu’on devait faire mourir. […] Abas II avait défendu toutes ces boutiques quatre ans avant sa mort, sur ce que l’envie lui ayant pris un jour de passer au travers de la place, sans en avoir averti la veille, il y trouva une telle foule et un tel embarras, causé par tout cet étalage, que ses gardes et son train ne lui pouvaient faire faire place ; mais, étant parti peu après pour l’Hyrcanie, il donna permission d’en faire un marché comme auparavant, à cause du profit qu’on en tire: car cette place rend par jour environ cent francs, qu’on lève sur tous ceux qui y étalent, quoiqu’il y ait des boutiques qui ne donnent qu’un sou par jour. […] On les a relégués dans un faubourg au-delà de la rivière, à cause du continuel désordre que causait leur mélange avec les mahométans. […] J’avais logé deux fois chez les Capucins, et deux fois chez les Carmes ; mais, comme j’avais peur de les incommoder, à cause que je voyais trop de monde, je fus contraint de prendre une maison.
L’illusion dont nous venons d’expliquer le mécanisme a pour cause première l’emploi d’une méthode d’observation dont les défauts ont été depuis longtemps signalés : l’observation du présent est toujours une expérimentation, c’est-à-dire une observation volontaire ; or il est difficile que le pouvoir personnel, une fois suscité, n’ait pas d’autres effets que ceux qu’on lui demande ; la volonté est une force dont l’action ne saurait être exactement limitée à l’avance ; je veux observer, et j’observe ; mais, en même temps, j’invente, je crée dans une certaine mesure l’objet de mon observation ; à vrai dire, j’éprouve mes forces, alors que je voulais seulement constater ma nature, et je prends pour mon état normal et constant les effets d’une excitation passagère. […] La croyance à l’inspiration n’a pas d’autre cause. […] Quant au second jugement, il est peu à peu infirmé par les observations suivantes : petites émotions sans réaction sur les mouvements du cœur ; alliance intime de tout sentiment avec la pensée de ses causes, de son but, de sa nature ; en définitive, on localise le sentiment dans la tête avec la pensée. […] On remarquera que, dans tout le cours de cette étude, nous employons le mot extériorité et les mots de la même famille, comme externer, etc., pour désigner une tout autre idée que celle de l’étendue : externer = aliéner, déclarer non-moi ; extérieur = aliéné par le moi, étranger au moi, ou cru tel ; extériorité remplace les barbarismes non-moi-ité, atién-ité, étranger-ité ; on voit que la langue française ne nous fournissait aucune famille de mots préférable, pour énoncer cet ordre d’idées, à celle que nous avons adoptée en désespoir de cause ; les termes aliéner et étranger sont excellents, mais isolés dans la langue, et ne suffiraient pas à un exposé doctrinal suivi. — L’inconvénient des mots externer, etc., vient de leur origine ; ils ont reçu leur sens actuel de l’association même que nous essayons de dissoudre, et, bien que la philosophie les emploie surtout (dans les locutions comme perception externe) pour désigner la non-moi-ité, ils gardent encore, même chez les philosophes, quelque chose de leur sens primitif ; ce sont des métaphores, des mots à sens mixte, et, par suite, équivoques ; ils signifient, dans leur acception usuelle, le non-moi spatial, et non pas le non-moi, abstraction faite de la spatialité. […] A nos yeux, l’existence de la parole intérieure n’est qu’une explication partielle de ces locutions ; nous avons négligé les exemples où l’autre cause paraît la principale.
Dès lors il vous semble que vous n’avez qu’à dire vos perceptions pour traduire du même coup vos sentiments, que vous n’avez plus besoin de préciser le rapport entre la cause et l’effet, entre le signe et la chose signifiée, puisque les deux se confondent pour vous… Encore une fois, comprenez-vous ? […] Ce sera comme quand on ignore des causes : Un lent réveil après bien des métempsycoses Les choses seront plus les mêmes qu’autrefois Dans cette rue, au cœur de la ville magique Où des orgues moudront des gigues dans les soirs, Où des cafés auront des chats sur les dressoirs, Et que traverseront des bandes de musique. […] A certains moments, sous un choc extérieur, ces impressions ignorées de nous se réveillent à demi : nous en prenons subitement conscience, avec plus ou moins de netteté, mais toujours sans être informés d’où elles nous sont venues, sans pouvoir les éclaircir ni les ramener à leur cause.
S’il l’est parfois, c’est à cause du concours obligatoire des masses. […] Et d’ailleurs, en admettant les conditions les plus favorables au progrès de l’art du théâtre, la lecture offrirait toujours un aliment incomparablement plus riche à cause de sa variété infinie, à cause des profondeurs qui ne lui sont jamais interdites et à cause de cette délectation incomparable qu’est le style d’un récit. […] La civilisation tient heureusement à d’autres causes.
Il entendit aussi la voix de ceux qui, par des preuves indubitables, avaient acquis la connaissance de l’être suprême, de ceux qui possédaient la grammaire, la poésie et la logique, et étaient versés dans la chronologie ; qui avaient pénétré l’essence de la matière, du mouvement et de la qualité ; qui connaissaient les causes et les effets ; qui avaient étudié le langage des oiseaux et celui des abeilles (les bons et les mauvais présages) ; qui faisaient reposer leur croyance sur les ouvrages de Vyasa, qui offraient des modèles de l’étude des livres d’origine sacrée et des principaux personnages qui recherchent les peines et les troubles du monde 204 ». » L’Inde me représente, du reste, la forme la plus vraie et la plus objective de la vie humaine, celle ou l’homme, épris de la beauté des choses, les poursuit sans retour personnel, et par la seule fascination qu’elles exercent sur sa nature. […] Les mots de corps et d’âme restent parfaitement distincts, en tant que représentant des ordres de phénomènes irréductibles ; mais faire cette diversité toute phénoménale synonyme d’une distinction ontologique, c’est tomber dans un pesant réalisme et imiter les anciennes hypothèses des sciences physiques, qui supposaient autant de causes que de faits divers et expliquaient par des fluides réels et substantiels les faits où une science plus avancée n’a vu que des ordres divers de phénomènes. […] La présence et le rôle essentiel de la femme dans nos sociétés modernes en est sans doute la cause.
Il n’est pas facile aux morts de revenir à la lumière, pour bien des causes, et surtout parce que les dieux d’en bas sont plus prompts à prendre qu’à rendre. […] J’ai dit. » Alors le Spectre interroge, comme au retour d’un long voyage, un roi rentrant dans son royaume en détresse, et s’enquérant des causes du bouleversement. — « Est-ce la peste ou la guerre civile qui s’est abattue sur l’empire ? […] Dans la guerre même, les stratèges, rencontrant un fleuve, s’efforçaient de le gagner à leur cause par des sacrifices.
(2) Sans nous arrêter davantage sur un fait si bien constaté, il est plus essentiel d’en rechercher la cause. […] Toutes les fois que nous parvenons à exercer une grande action, c’est seulement parce que la connaissance des lois naturelles nous permet d’introduire, parmi les circonstances déterminées sous l’influence desquelles s’accomplissent les divers phénomènes, quelques éléments modificateurs, qui, quelque faibles qu’ils soient en eux-mêmes, suffisent, dans certains cas, pour faire tourner à notre satisfaction les résultats définitifs de l’ensemble des causes extérieures. […] C’est donc la science mathématique qui doit constituer le véritable point de départ de toute éducation scientifique rationnelle, soit générale, soit spéciale ce qui explique l’usage universel qui s’est établi depuis longtemps à ce sujet, d’une manière empirique, quoiqu’il n’ait eu primitivement d’autre cause que la plus grande ancienneté relative de la science mathématique.
Il y a plus : sans les exprimer, nulle plume tenue par une main anglaise ne les a fait pressentir, et la cause de cela n’est dans le génie individuel de personne. […] Or, les Contes drolatiques sont nets de ces deux causes de perturbation profonde. […] Elle les a quelquefois notées, en passant, comme deux causes de jouissance pour l’esprit, deux dons heureux, mais elle n’a pas assez rendu compte de tout ce qu’elles donnent de supériorité à l’intelligence et à ses œuvres.
Des femmes, des princesses considérables par leur crédit, leur esprit ou leur vertu, Mme de Longueville, la princesse de Conti, avaient pris hautement en main la cause des opposants et des vaincus, qui semblaient moins rentrés en grâce que réintégrés dans leurs droits. […] Il y avait, parmi les partisans et les amis de la cause dite janséniste et au nombre de ses patrons les plus déclarés, plus d’un prélat et d’un abbé qui savaient très bien concilier un reste de facilité et de relâchement dans la discipline (un cumul de bénéfices, par exemple), avec le zèle pour le parti ostensiblement austère qu’ils épousaient.