Quelques-uns, quoique absurdement en dehors du possible, vous arrêtent comme des portraits. […] A son aspect, la raillerie s’arrêtait sur les lèvres du gamin, et l’homme sérieux n’achevait pas le sourire ébauché L’on devinait un des rois de la pensée. […] Pour lui, la vie semblait devoir s’arrêter à la vingtième année. […] Les Champs-Élysées, dès que la nuit tombait, devenaient aussi dangereux que la plaine de Marathon ; les plus aventureux s’arrêtaient à la place de la Concorde. […] vous allez entrer insoucieux dans un lieu plein de joie, de lumière et de bruit, un doigt glacé vous arrête, un petit souffle vous chuchote à l’oreille : « Ton ami est mort !
» — « Sa vie se fond à force de penser297. » Épuisé par l’extase, il s’arrête. […] Il s’arrête, après avoir raconté un beau trait de chasteté, pour conseiller aux dames d’être pudiques. […] Le défilé des magnificences et des paysages ne s’arrête pas. […] La conjecture faite, il sait qu’elle n’est qu’une conjecture, il s’arrête, finit sur un peut-être, conseille de vérifier. […] En vain ils tournent alentour, essayant de soulever le poids qui les arrête ; quelque chose de plus fort qu’eux énerve leurs mains et frustre leurs tentatives.
Chaque jour, je me sens arrêté, faute de pouvoir procéder aux études nécessaires. […] Je m’arrête. […] Est-ce qu’on arrête l’humanité, est-ce qu’on fixe jamais sa marche en avant ? […] Je ne saurais m’arrêter à cette idée que M. […] Je ne puis m’arrêter à toutes les sottises qu’on écrit.
Chaque idée a, en lui, son développement nécessaire et modestement arrêté à sa limite rationnelle. […] Je demandai au caporal de m’arrêter un instant, il me l’accorda. […] arrêtez !… arrêtez ! […] Konrad s’arrête un instant, chancelle et tombe.
Je m’arrête. […] Il ne s’y arrête pas, toutefois, autant qu’elle le mérite. […] Elle est fausse en un point capital, pour ne point nous arrêter à d’autres. […] Mais il nous faut faire ce que l’auteur n’a point fait : nous arrêter à temps. […] Il couronne un système arrêté, dont le matérialisme est la base.
Les absurdes théories qui ont pris pour base l’imitation de la nature, même en indiquant pour but l’aspect du beau, ne méritent pas qu’on s’y arrête. […] On l’a déjà dit avant nous, il y a bien plus de calme religieux, de croyance arrêtée dans les odes de la première jeunesse de Victor Hugo, que dans ces Feuilles d’automne, où sa rêverie, si puissante et si triste, creuse si profondément. […] Toujours abîmé dans la contemplation de la force divine, les êtres finis ne lui apparaissent que sous des traits peu arrêtés, comme des ondulations de la Vie générale. […] Il en peindra hardiment toutes les misères, et les couleurs ne lui paraîtront jamais trop fortes, les lignes trop arrêtées.
Je l’arrêterais vers l’an 100, au moment où les derniers amis de Jésus sont morts, et où tous les livres du Nouveau Testament sont à peu près fixés dans la forme où nous les lisons. […] Les Védas, les anciennes poésies arabes, ont été conservés de mémoire pendant des siècles, et pourtant ces compositions présentent une forme très arrêtée, très délicate. […] Ce n’étaient pas là des textes arrêtés et fixés dogmatiquement. […] Toute personne qui se mettra à écrire la vie de Jésus sans théorie arrêtée sur la valeur relative des évangiles, se laissant uniquement guider par le sentiment du sujet, sera ramenée dans une foule de cas à préférer la narration de Jean à celle des synoptiques.
Là, il s’arrête réfléchissant, et ayant mis dans l’intonation de ses dernières paroles, comme une appréhension voilée de l’avenir, comme un doute sur la fondation définitive de la République. […] Il parle des ennuis, que lui a donnés la publicité du Gaulois, d’un complot de l’Académie, qui avait obtenu de Jules Simon l’engagement de faire arrêter, du jour au lendemain, la publication de Pot-Bouille, dans le journal. […] Mme Daudet me lit ce récit, ou plutôt elle le commence, puis s’arrête et ne veut plus lire. […] Je rêvais, que venant de je ne sais où, et me rendant à Paris, je m’arrêtais à Nancy, pour voir la plaque, récemment mise dans la maison, où je suis né.
Il est évident qu’il y a ici un faux respect humain qui tient en échec et qui arrête l’instinct naturel de Vicq d’Azyr. […] Depuis ce moment, point de repos, point de sommeil ; il croyait toujours voir un glaive arrêté sur sa tête.
Dans un moment où le soupçon régnait et où la discorde était près d’éclater parmi eux, il s’adressa à la dévotion italienne et fit diversion aux querelles moyennant des processions publiques et des prières : « Car de jeûnes, dit-il gaiement, nous en faisions assez. » Ces jeûnes étaient poussés aux dernières limites du possible : « Ni la ville ni nous ne mangeâmes jamais, depuis la fin de février jusques au vingt-deuxième d’avril, qu’une fois le jour : je ne trouvai jamais soldat qui en fît plainte. » Lui-même et les autres chefs ne mangeaient plus, depuis la fin de mars, qu’un petit pain, un peu de pois avec du lard et des mauves bouillies, et une fois le jour seulement : Le désir que j’avais d’acquérir de l’honneur, dit-il, et de faire souffrir cette honte à l’empereur (Charles Quint) d’avoir arrêté si longuement son armée, me faisait trouver cela si doux qu’il ne m’était nulle peine de jeûner. […] Il a là-dessus des principes qu’on doit trouver admirables et qui s’appliquent bien à tout ordre de travaux et de services où l’honneur est le prix : c’est de ne jamais se reposer sur ce qu’on a fait, de ne pas se contenter, sous prétexte qu’on a sa réputation établie, et que, quoi qu’on fasse désormais ou qu’on ne fasse pas, on sera toujours estimé vaillant : N’en croyez rien, s’écrie-t-il, car d’heure à autre les gens jeunes deviennent grands, et ont le feu à la tête, et combattent comme enragés ; et comme ils verront que vous ne faites rien qui vaille, ils diront que l’on vous a donné ce titre de vaillant injustement… Si vous désirez monter au bout de l’échelle d’honneur, ne vous arrêtez pas au milieu, ains, degré par degré, tâchez à gagner le bout, sans penser que votre renom durera tel que vous l’avez acquis : vous vous trompez, quelque nouveau venu le vous emportera, si vous ne le gardez bien et ne tâchez à faire de mieux en mieux.
Et le poète, prenant la parole, décrit avec feu, avec rapidité, les différentes manières de le chercher ; mais, trop jeune sans doute et trop pur pour être censeur impitoyable, il s’arrête, il considère le bien à côté du mal, tant de charité, de dévouement, de patriotisme, de vertus militaires et de sacrifices, de poésie encore, tout ce trésor moral subsistant dans de belles âmes. […] Il faut s’arrêter et passer à la dernière branche du concours, à celle qui confine au roman.
Pour nous, si nous nous risquons à en parler, c’est que nous ne nous guérirons jamais de cette vieille habitude d’aller à ce qui est vivant, de nous arrêter à chaque vaillant début d’un talent neuf et vigoureux, et de lui payer publiquement ce premier et bien légitime hommage, — l’attention, — dussions-nous mêler aux éloges quelques remarques critiques et quelques observations morales. […] Lorsqu’elle me vit, ses paroles s’arrêtèrent sur ses lèvres : elle demeura tout interdite : je l’étais beaucoup moi-même.