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1877. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Mais, appelle-moi quand tu voudras : je viendrai ; je t’appartiens, je suis ta chose. […] Il a dit le rôle de Ruy Blas comme un qui, avant d’être laquais chez don Salluste, aurait longtemps déchargé, sur le port de Barcelone, les galions revenant de la Nouvelle-Espagne… (J’éprouve ici le besoin de rappeler que le physique des comédiens nous appartient absolument. […] Il commence par nous dire que « nos grands poètes ont rarement tenté de rendre intellectuellement la vie au passé » et que, par exemple, le Moïse d’Alfred de Vigny « n’est qu’une étude d’âme dans une situation donnée et n’appartient à aucune époque nettement définie ». […] Et, de fait, Caran d’Ache nous découpe en quelques traits des corps sans yeux, sans bouche, mais qui vivent tout entiers et qui, par l’allongement des jambes fendues en compas, par l’empanachement et l’emphase des coiffures, par la fougue et tout l’« en avant » des attitudes, ne peuvent appartenir qu’à des héros de la grande armée.

1878. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Ce n’est point que le discours tragique ou comique ne puisse être une poésie en effet, mais ce doit être une poésie particulière, et qui, autant que ses sœurs lyrique, épique, capable de beauté, use, pour atteindre à l’idéal commun, de moyens qui ne sont pas les leurs et qui lui appartiennent en propre. […] Mais si, comme il est de justice, on ne veut tenir compte que d’œuvres où se révèle déjà, incontestablement, quelque part de nouveau, c’est à Lamartine, je pense, que la primauté appartiendra. […] Il eut, plus qu’aucun autre, bien plus même que Celui à qui appartenaient tous les enseignements, puisqu’il donnait tous les beaux exemples, la puissance, involontaire sans doute, dissimulée d’ailleurs sous tant d’indulgence, d’obliger les jeunes esprits à l’idéal qu’il avait conçu. […] Misérable confusion entre les choses du cœur, qui appartiennent à tous, et la rare faculté de les exprimer idéalisées par l’imagination !

1879. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

La gloire que je veux, que j’espère, c’est celle… Qui m’appartient… d’avoir, étant déjà vieillard, Élargi jusque vers les pauvres mon regard… Je l’ai fait… Ah ! […] Il a le goût sûr, l’esprit philosophique, l’entente des causes, des effets et des rapports probables ; il expose bien, il raisonne bien, quoique peut-être il raisonne trop ; il a cette faculté, très rare, quand il parle d’un auteur, de bien garder sous son regard l’ensemble et les grandes lignes de toute la littérature du pays auquel cet auteur appartient ; il a le sens du théâtre ; il sait, quand il lit une pièce, la voir sur la scène, don très particulier, que certains auteurs, même très célèbres, de cours de littérature dramatique n’ont possédé à aucun degré. […] J’indique seulement que cette théorie de « l’art » non « pour l’art », mais de « l’art pour le bien », théorie qu’on trouve dans l’antiquité, il faut le reconnaître, à commencer par Platon, dans les temps modernes appartient en propre au dix-huitième siècle. […] Son père, ancien commerçant ruiné par la Révolution, appartenait à l’armée, dans les bas grades ; il était fort pauvre. […] Il appartenait au dix-huitième siècle de toutes façons.

1880. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Fils d’un médecin « qui appartenait », a-t-il raconté lui-même, « à la grande école chirurgicale sortie du tablier de Bichat », autant dire matérialiste à la façon des gens du dix-huitième siècle, Flaubert s’était trouvé, aussitôt, baigné, comme Renan et Taine à la même date, dans une atmosphère plus destructrice encore, celle du Scientisme. […] II La Colline inspirée appartient au genre du roman historique. […] Je m’interroge sur mon enseignement, sur mon histoire… » Écoutez le vieux Biot disant au jeune Pasteur, avant une expérience sur les cristaux de paratartrate : — « Mon cher enfant, j’ai tant aimé la Science dans ma vie que l’idée de ce qui va se passer là, me fait battre le cœur. » Dupré appartenait à cette race des fervents passionnés de la pensée. […] C’est le « menu peuple », dont il est le chef, parce qu’il appartient à cette classe des autorités sociales dont le grand Le Play a dit les charges, mais c’est le « menu peuple de Notre-Seigneur ».

1881. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Cette pauvre conception est d’autant plus pauvre chez Pope qu’elle ne lui appartient pas ; car il n’est philosophe que par rencontre et pour trouver des matières de poëme.

1882. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

De tous les contes dont ce grand philosophe a été le sujet, il reste démontré qu’il fut le premier à soupçonner que le monde était soumis à des lois immuables dont il appartenait aux géomètres de trouver la formule.

1883. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Il m’appartenait, vous le savez très-bien.

1884. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

S’il fut de l’Académie, elles revendiquent le droit de lui choisir seules son successeur, car son fauteuil leur appartient.

1885. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Aujourd’hui l’honnête homme doit mépriser un art, lorsqu’il aime l’autre, condamner absolument les œuvres d’une école, lorsqu’il appartient à une autre.

1886. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

L’avenir lui appartient, après tout.

1887. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

La portée objective du jugement, sur laquelle sensualistes et idéalistes ont tant disserté, s’explique en grande partie par l’action appétitive et motrice qui appartient à toute représentation, et qui se dépense en mouvements plus ou moins étendus dans une sphère plus ou moins large.

1888. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

En admettant même que le temps soit une condition sine qua non de notre conscience, comment peut-il en conclure que le temps « n’appartient pas aussi aux choses à titre de condition ou de propriété » ?

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