Il a montré dans l’analyse du mal une habileté consommée, malheureusement il n’a pas indiqué avec autant de précision le remède qui doit le guérir. […] S’il appartient à la vie moderne par la mélancolie que l’antiquité n’a pas connue, qui n’a commencé à se développer qu’après le triomphe de la religion chrétienne, il appartient aux âges primitifs par son aversion pour toute espèce d’analyse, si ce n’est l’analyse de l’âme elle-même. […] Parfois même, soumises à l’épreuve de l’analyse, elles ne présentent pas de sens déterminé, ou n’offrent qu’un sens désavoué par la raison. […] Arrivé au terme de cette longue analyse, je sens le besoin de résumer ma pensée. […] Ainsi ce troisième acte, le meilleur de la pièce, ne résiste pas à l’analyse.
Il s’agit bien d’action ou d’analyse ! […] Les genres qui sont renouvelés ou créés, la Fable, les Maximes, les Caractères, le sont par ou pour l’analyse psychologique. […] Il ne comprend une passion, un caractère que par l’analyse, qui étale tout le dedans de l’âme. […] Par une conséquence naturelle, en resserrant son sujet, il étend son analyse. […] Il a lu avec courage, il analyse minutieusement le répertoire comique du siècle.
Je ne me suis pas dérobé à l’obligation de la soumettre à l’analyse critique. […] Produit de l’analyse, elle pousse les artistes dans la voie de l’analyse. […] Nous-même, nous nous apercevons que notre esprit est moins homogène que celui de nos pères et qu’il est en proie à l’esprit d’analyse. […] C’est pourquoi, à mesure que l’analyse descendra dans l’infiniment petit, l’intérêt du spectateur décroîtra dans la même proportion. […] Mais ici, je ne critique pas, j’analyse et j’expose les théories d’une école, en cherchant au contraire à les montrer dans leur jour le plus favorable.
Sommes-nous arrivés au terme de notre analyse ? […] Nous avons donc ici un signe qui nous permet d’isoler par analyse dans une œuvre littéraire l’élément purement poétique. […] Mais cette analyse me semble très défectueuse. […] Dans des analyses d’une étonnante pénétration, H. […] Voir par exemple l’analyse que donne E.
L’éditeur s’est donné pour unique tâche de choisir les morceaux qu’il est bon de mettre en lumière, de relier ces morceaux par des analyses qui tiennent lieu des parties supprimées, de donner sur les sujets traités, sur les événements, sur les personnages, les explications indispensables. […] 11, et, depuis plus longtemps encore, cette synthèse sur Pascal, dont l’heure ou la « minute », encore éloignée, aura été le terme et l’aboutissement, comme aurait dit un grand historien, de plus de « dix ans d’analyse ». […] Nul n’a mieux vu, n’a mieux fait voir ce qu’a donné de résultats, dans les Essais, l’application de l’analyse psychologique à la critique littéraire. […] Comme plus d’un jeune homme de sa génération, il avait fait sa rhétorique d’homme de lettres dans Flaubert, son éducation de logicien et de penseur dans Taine et dans Renan ; il avait savouré les romans d’analyse de Paul Bourget, les contes, pénétrés de réflexion et d’ironie, d’Anatole France. […] C’est avec une finesse d’analyse exquise, mais implacablement ironique et railleuse, que le critique nous expose, à l’aide des lettres de Chateaubriand, cette cruelle trahison, accomplie non sans allégresse.
Il est vrai que nous pourrions tenir ce naturel pour négligeable, dans notre analyse de l’obligation, s’il était écrasé par les habitudes acquises qui se sont accumulées sur lui pendant des siècles de civilisation. […] Mais une philosophie morale qui ne met pas l’accent sur cette distinction est à côté de la vérité ; ses analyses en seront nécessairement faussées. […] Vu du dehors, le travail de la vie se prête, dans chacune de ses oeuvres, à une analyse qui se poursuivrait sans fin ; jamais on n’aura achevé de décrire la structure d’un oeil tel que le nôtre. […] Laissons de côté l’analyse du respect, où nous trouverions surtout un besoin de s’effacer, l’attitude de l’apprenti devant le maître ou plutôt, pour parler le langage aristotélicien, de l’accident devant l’essence. […] C’est sur le plan de l’intelligence, et sur celui-là seulement, que la discussion est possible, et il n’y a pas de moralité complète sans réflexion, analyse, discussion avec les autres comme avec soi-même.
L’Allemagne, avec son génie, si pliant, si large, si prompt aux métamorphoses, si propre à reproduire les plus lointains et les plus bizarres états de la pensée humaine ; l’Angleterre avec son esprit si exact, si propre à serrer de près les questions morales, à les préciser par les chiffres, les poids, les mesures, la géographie, la statistique, à force de textes et de bon sens ; la France enfin avec sa culture parisienne, avec ses habitudes de salon, avec son analyse incessante des caractères et des œuvres, avec son ironie si prompte à marquer les faiblesses, avec sa finesse si exercée à démêler les nuances ; tous ont labouré le même domaine, et l’on commence à comprendre qu’il n’y a pas de région de l’histoire où il ne faille cultiver cette couche profonde, si l’on veut voir des récoltes utiles se lever entre les sillons. […] Il y eut une de ces concordances lorsque, au dix-septième siècle, le caractère sociable et l’esprit de conversation innés en France rencontrèrent les habitudes de salon et le moment de l’analyse oratoire, lorsqu’au dix-neuvième siècle, le flexible et profond génie d’Allemagne rencontra l’âge des synthèses philosophiques et de la critique cosmopolite. […] Pour expliquer chacun d’eux, il faudrait écrire un chapitre d’analyse intime, et c’est à peine si aujourd’hui ce travail est ébauché.
Ils savent surtout que la grande crise politique et morale des sociétés actuelles tient, en dernière analyse, à l’anarchie intellectuelle. […] En me rattachant à la loi fondamentale énoncée au commencement de ce discours, je crois pouvoir résumer exactement toutes les observations relatives à la situation actuelle de la société en disant simplement que le désordre actuel des intelligences tient, en dernière analyse, à l’emploi simultané des trois philosophies radicalement incompatibles : la philosophie théologique, la philosophie métaphysique et la philosophie positive. […] Or, si cette manière de voir est exacte, il ne s’agit plus que de savoir laquelle des trois philosophies peut et doit prévaloir par la nature des choses ; tout homme sensé devra ensuite, quelles qu’aient pu être, avant l’analyse de la question, ses opinions particulières, s’efforcer de concourir à son triomphe.
L’analyse donne tous les éléments de la vie, mais ne donne pas la vie. […] Il y a en histoire des causes premières mystérieuses, impénétrables à l’analyse, tenant à la nature de l’homme et à sa destinée, et devant lesquelles l’historien de vocation est quelque chose de plus qu’un observateur ! […] Une si formidable analyse semble promettre une synthèse plus formidable encore… Mais ici, il n’a pensé qu’à jeter le fondement de toute histoire future.
… Je me demandais ce qu’un livre intitulé, sournoisement ou hardiment, La Tentation de saint Antoine, par Gustave Flaubert, pourrait bien être, et je me disais qu’avec la volonté acharnée de l’homme qui y travaillait, depuis si longtemps il serait au moins quelque chose, quoi que ce fût : histoire ou invention, poème ou roman, étude d’analyse ou de synthèse. […] D’un autre côté, l’impitoyable froideur d’analyse, et les prétentions à l’érudition, de Flaubert m’inclinaient à penser qu’après tout il pourrait bien sortir des plis de l’auteur de Madame Bovary un Renan de second degré et de seconde portée, mais qui, hardi et précis d’expression autant que l’autre est lâche et vague, ne craindrait pas de nous donner, dans un livre d’impartialité moins chattemite, quelque explication avilissante de la vie du plus grand des Solitaires chrétiens… Je ne m’imaginais, certes ! […] — ni analyse sévère.
Le reste n’est que l’ouvrage d’un homme d’esprit qui se fatigue à combiner et à lier des paradoxes d’analyse piquants et imprévus, auxquels il donne des noms d’hommes ; mais les personnages n’ont point pris véritablement naissance dans son imagination ou dans son cœur, et ils ne vivent pas. […] Charles Monselet, ont parlé de lui tour à tour ; il y a à s’instruire sur son compte à leurs discussions et à leurs spirituelles analyses ; mais s’ils me permettent de le dire, pour juger au net de cet esprit assez compliqué et ne se rien exagérer dans aucun sens, j’en reviendrai toujours de préférence, indépendamment de mes propres impressions et souvenirs, à ce que m’en diront ceux qui l’ont connu en ses bonnes années et à ses origines, à ce qu’en dira M.
Daru, j’ai cherché à me bien rendre compte et de la nature et du détail même de certaines de ses fonctions, soit dans leur partie obéissante et passive, de pure exactitude, soit dans leur portion mobile et indéterminée où l’exécution même demandait un degré d’initiative et des combinaisons qui se renouvelaient sans cesse : je voulais ensuite rendre à mes lecteurs, dans une page générale et pourtant précise, l’impression que j’aurais reçue de cette analyse première. […] Daru comme une critique hostile à l’œuvre et au talent de M. de Chateaubriand, mais il faut y voir plutôt une pièce d’analyse exacte, de modération et d’impartialité, un compromis judicieux destiné à ménager l’entrée de l’auteur au sein même de l’Institut.