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653. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

 » — Dans toute la première moitié du dix-huitième siècle, je ne vois dans le Tiers-état que ce seul foyer d’opposition, le Parlement et, autour de lui, pour attiser le feu, le vieil esprit gallican ou janséniste. « La bonne ville de Paris, écrit Barbier en 1733, est janséniste de la tête aux pieds », non seulement les magistrats, les avocats, les professeurs, toute l’élite de la bourgeoisie, « mais encore tout le gros de Paris, hommes, femmes, petits enfants, qui tiennent pour cette doctrine, sans savoir la matière, sans rien entendre aux distinctions et interprétations, par haine contre Rome et les jésuites. […] Dans les collèges de l’Université, on n’enseigne point l’histoire604. « Le nom de Henri IV, dit Lavalette, ne nous avait pas été prononcé une seule fois pendant mes huit années d’études, et, à dix-sept ans, j’ignorais encore à quelle époque et comment la maison de Bourbon s’est établie sur le trône. » Pour tout bagage, ils emportent, comme Camille Desmoulins, des bribes de latin, et ils entrent dans le monde, la tête farcie « de maximes républicaines », échauffés par les souvenirs de Rome et de Sparte, « pénétrés d’un profond mépris pour les gouvernements monarchiques ».

654. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

V Il resta quelque temps le coryphée du parti légitimiste et ultra-religieux ; puis, après la révolution de 1830, il alla à Rome avec M. de Montalembert et quelques autres jeunes gens de ce parti, offrir au souverain pontife on ne sait quelle alliance équivoque. […] L’abbé de Lamennais espérait, dit-on, rapporter de Rome la dignité de cardinal ; il n’en rapporta que le mécontentement du peu de considération qu’on lui avait montré.

655. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Et ceux qui pardonnent, qui préconisent cette licence comme un trait de génie, reprochent à l’auteur de Charles IX de faire bénir les poignards de la Saint-Barthélemy par le cardinal de Lorraine qui, alors, ne les aiguisait et ne les dirigeait que de Rome ! […] Plaute a bien fait parler un Carthaginois en langue punique devant des spectateurs de Rome.

656. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Il écrivait Britannicus, le plus saisissant tableau qu’on ait tracé de Rome impériale : il l’écrivait en pur artiste, sans idée ni intention de politique, attaché seulement à bien rendre la sombre couleur de Tacite. Là, comme dans Mithridate, il en use librement avec ses auteurs, pour le détail des faits et pour la composition psychologique des caractères individuels : mais Plutarque et Tacite ont très fortement enfoncé dans son âme la vision d’une Asie barbare ou d’une Rome corrompue, qui se déploie par-dessus le mécanisme abstrait des forces morales.

657. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Jean Du Bellay, évêque de Paris, envoyé en ambassade à Rome par François Ier, voulut avoir auprès de lui un savant si joyeux et un bouffon d’un esprit si solide. Il emmena Rabelais à Rome en qualité de secrétaire.

658. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

Il n'en a pas lui-même dix qui se soient soutenues ; & pour Alzire, Mérope, Zaïre & Mahomet [qui ne seront jamais comparables à Cinna, aux Horaces, à Polyeucte & à Rodogune], peut-on oublier qu'il est l'Auteur de Zulime, de Mariamne, d'Artémire, d'Eriphile, du Duc de Foix, de Rome sauvée, du Triumvirat, d'Adélaïde, des Scythes, des Guèbres, des Pélopides, &c. qui sont bien loin d'offrir des plans & des scènes de génie, comme Othon, Surena, Sertorius, Attila, &c. ? […] Oreste, Rome sauvée, les Pélopides, avoient été produits sur la Scene par Crébillon, dans Electre, Catilina, & Atrée.

659. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Il fut envoyé à Rome, je ne sais en quelle qualité, et il voyagea durant trois années à cheval par toute l’Italie : ce furent là ses véritables études, et auxquelles il dut les couleurs si vraies et si senties avec lesquelles il a su peindre depuis, en toute occasion, ces belles contrées. […] Lorsque Ganganelli vient d’être élu pape, et que Carlin est allé à Rome, c’est un sentiment délicat que celui qui empêche le comédien d’oser se présenter familièrement à son ancien ami, malgré l’instance qui lui en est faite ; car ce comédien est Italien, il est catholique et dévot ; il révère, il adore presque dans cet ami, qu’il tutoyait la veille, le vicaire de Jésus-Christ sur la terre.

660. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

* * * — C’est curieux le mépris de la vieille Grèce pour la Rome du temps d’Auguste, pour la Rome polie, considérée par elle comme barbare, et dont ni Lucien, ni Denys d’Halicarnasse qui parla si bien des choses romaines, n’osent mentionner les poètes et les artistes : mépris d’une douce civilisation pour un peuple de soldats, et dont nous avons la délicate traduction dans ce refus d’une courtisane de coucher avec un fanfaron guerrier, se figurant coucher avec le bourreau.

661. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Vous voyez bien cet histrion qui joue la femme, il copie à ravir les passions impudiques, et ce mensonge aussitôt devient un feu terrible dans l’âme de l’auditoire. » Ainsi parlait un païen converti, un avocat de Rome devenu chrétien, Minutius Félix ! […] À l’aspect de ce bel instrument au repos, ne vous êtes-vous pas pris de tristesse en songeant à toutes les misères musicales que contenait cette âme en peine : les sonates de la petite demoiselle au retour de sa pension, les romances du faiseur de romances, les opéras-comiques des grands prix de Rome, les roulades des chanteurs et des chanteuses, tout ce menu fretin des mélodies de pensionnat et de salon ?

662. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Mais il se garde bien de dire pourquoi cette négociation, confiée aux soins du cardinal de Bernis, ne réussit point à Rome, parce que, s’il l’avait dit, il n’eût pu s’empêcher de voir la différence fondamentale de situation devant laquelle il ferme obstinément les yeux. […] Rome s’abstint.

663. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

On ne voit pas toutefois que les Grecs & les Romains du beau siecle de Rome & de la Grece aient connu ce genre ; au moins il n’en existe aucune preuve. […] On traduisit à Rome les fables milésiennes presque en même temps qu’on les traduisoit dans la Grece.

664. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Mémoires du comte d’Alton-Shée »

A Rome, où les jeunes Français qui s’y trouvaient alors se réunissaient quelquefois, il rencontra un jeune homme qui a depuis marqué dans la politique, M. 

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