Il n’y a qu’un mouvement, disions-nous, qui soit perçu du dedans, et dont nous sachions qu’il constitue par lui-même un événement : c’est le mouvement qui traduit à nos yeux notre effort. […] Sans doute une multitude de déplacements et de changements se montrent à sa surface et se cachent à l’intérieur d’elle ; mais ces mouvements tiennent dans un cadre fixe : je veux dire qu’on peut trouver sur la Terre autant de points fixes qu’on voudra les uns par rapport aux autres et ne s’attacher qu’à eux, les événements qui se déroulent dans les intervalles passant alors à l’état de simples représentations : ce ne seraient plus que des images se peignant successivement dans la conscience d’observateurs immobiles en ces points fixes.
Émile Blémont est un poète qui ne chante qu’à ses heures, quand l’inspiration le lui commande, suivant la saison, le jour, l’événement ; de là le charme varié du livre de poésies : La Belle Aventure.
[L’Événement (30 juin 1900).]
Roumanille obtint ce succès du premier coup ; et comme, en toute occasion, il continua de chanter, ici un conte joyeux, là une élégie, comme il joignait d’ailleurs à cette œuvre de rénovation poétique un apostolat social et défendait les vieilles mœurs au milieu des fièvres de 1848, il devint bientôt le chef d’un travail d’esprit qui fut un véritable événement, pour la Provence, durant plusieurs années.
» La Bruyère dit encore : « Il n’y a pour l’homme que trois événements : naître, vivre et mourir ; il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre. » Pascal fait mieux sentir notre néant : « Le dernier acte est toujours sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste.
Les causes des événements qu’Hérodote avait cherchées chez les Dieux, Thucydide, dans les constitutions politiques, Xénophon, dans la morale, Tite-Live, dans ces diverses causes réunies, Tacite les vit dans la méchanceté du cœur humain.
En même temps, survenait en Angleterre un événement littéraire d’une haute importance. […] A la suite d’événements qu’il est inutile de rapporter, une jeune fille du monde a résolu de vivre dans une solitude complète. […] Cet événement m’avait rempli d’un sentiment d’incertitude sur la destinée et d’une rêverie vague qui ne m’abandonnaient pas. […] Ce n’est pas sans raison que je parle de cet événement littéraire. […] A l’anniversaire de cet événement tragique, M.
La simple table des matières de ses articles à cette époque prouve que son esprit se reportait sans cesse aux événements et aux hommes de 89. […] Sans doute il y fallait une disposition innée, mais que les leçons des événements contribuèrent singulièrement à développer. […] Elle se raccorde à une vaste série d’événements connus dont elle devient le résumé et comme le signe. […] Que l’auteur les remplisse ces deux durées, d’événements historiques, ces événements ne seront pas sur le même plan que les événements imaginaires qu’il raconte. […] Etalé, comme il est, sur une période plus étendue, il doit nécessairement, s’il touche à l’histoire, mélanger les épisodes vrais à ses propres épisodes, c’est-à-dire mettre sur le même plan des événements réels et des événements imaginaires.
Il ne découpe qu’un événement dans le vaste tissu des choses et supprime ainsi les attaches et les prolongements par lesquels cet événement se continue dans ses voisins ; parce qu’il choisit, il mutile, et il altère son modèle en le réduisant. […] Elles se multiplièrent ; il finit, si on l’en croit, par en avoir presque tous les jours et sur tous les événements graves. […] C’est un seul animal dont les événements sont les fonctions et dont les êtres sont les membres. […] Un dernier événement, en les rendant sacrées, les rendit éternelles. […] Il n’y a point de lois naturelles qui enchaînent les événements ; les événements ne sont enchaînés que par la loi morale.
On regarde à la table des volumes qui doivent être les plus clairs, l’Histoire de la Révolution française, par exemple, et l’on y lit ces titres de chapitres : « Idéaux réalisés — Viatique — Astræa redux — Pétitions en hiéroglyphes — Outres — Mercure de Brézé — Broglie le dieu de la guerre. » On se demande quelles liaisons il peut y avoir entre ces charades et les événements si nets que nous connaissons tous. […] Un chaos mouvant de visions splendides, de perspectives infinies s’émeut et bouillonne en lui au moindre événement qu’il touche ; les idées affluent, violentes, entrechoquées, précipitées de tous les coins de l’horizon parmi les ténèbres et les éclairs ; sa pensée est une tempête : et ce sont les magnificences, les obscurités et les terreurs d’une tempête qu’il attribue à l’univers. […] Quel que soit l’objet, arbre, animal, sentiment, événement, il en est toujours de même ; il a toujours des parties, et ces parties forment toujours un tout : ce groupe plus ou moins vaste en comprend d’autres et se trouve compris en d’autres, en sorte que la plus petite portion de l’univers, comme l’univers entier, est un groupe. […] Nous arrivons par là à fixer avec quelque précision notre place dans le fleuve infini des événements et des choses. […] Il a dérivé d’un sentiment commun les événements que les Allemands déduisaient d’une définition commune.
un bien petit monde, bien peu d’événements, bien peu de personnages. […] Par un procédé de classification des dates et des événements […] Cela donne du recul aux événements et les enveloppe d’un reflet plus chaud. […] Des événements analogues produisent toujours des effets analogues. […] Les uns empruntent leur intérêt aux événements que l’auteur raconte.
Voilà comment deux pièces estimables, dont l’une (Lucrèce) est très-supérieure à l’autre, mais dont aucune ne réalise le moins du monde l’idéal moderne qu’on avait, à un moment, entrevu, voilà comment ces deux pièces qui ne sont que de très-nobles essais de poëtes qui sembleraient à peine encore émancipés de la plus excellente des rhétoriques, ont été presque un événement : il y a vingt-cinq ans, à une époque qui comptait parmi les juges de la tentative dramatique, non-seulement les jeunes esprits sérieux de la France, mais des témoins attentifs et des juges européens, tels que Goethe, Walter Scott et Manzoni, en eût-il été de la sorte ?