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2330. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Ce sont en effet les seuls qui ne doivent point leur vertu à une éducation forcée : elle naît en quelque sorte avec eux ; ils la tiennent des Dieux en présent ; elle est franche et n’a rien de fardée… » Mais quand il ne parle ni des Athéniens légendaires ni des Athéniens d’exception, dès qu’il en arrive aux Athéniens, même les plus illustres, de son temps ou de l’époque précédente, il est extrêmement dur et il n’est point de raillerie qu’il épargne aux Thémistocle et aux Périclès, ces gens qui, avec tout leur talent, ignoraient profondément l’art de rendre meilleurs leurs compatriotes, leurs contemporains et leurs fils. […] « On le voit bien, comme dit très justement ce même auteur, par le procès des Hermocopides [destructeurs ou mutilateurs des statues d’Hermès], on s’en rend compte également par tous les discours des orateurs, chez qui c’était un lieu commun, même à l’époque de Démosthène et d’Eschine, de montrer dans leurs adversaires des ennemis des Dieux. […] On peut se le figurer à cette époque, soit méditant au Cap Sunium, soit contemplant du haut de l’Acropole cette ville qu’il aimait et qu’il détestait tout à la fois, raisonnant à peu près de la manière suivante : Ce peuple fut très grand et est encore digne d’intérêt. […] Si quelque chose donne du prix à cette vie c’est la contemplation de la beauté absolue… » Cette théorie de Platon sur l’amour, je parle de cette dernière, de celle qui considère l’amour comme une initiation au culte du beau en général et enfin du beau en soi, a infiniment séduit les poètes et elle a comme rempli de ses échos, on le sait, des époques littéraires tout entières.

2331. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Mais si l’on prend la peine — que l’on a rarement prise — de distinguer les époques de son talent, on ne tarde pas à s’apercevoir qu’il fallut bien qu’il cédât aussi lui. […] N’a-t-on pas retrouvé, dans un sermon de cette époque — Sur la bonté et la rigueur de Dieu, — le dessin un peu grêle, mais aisément reconnaissable de la deuxième partie du Discours sur l’histoire universelle ? […] Parcourez maintenant les sermons de sa grande époque. […] Mais tandis qu’elles se rapportent toutes à la seconde partie, il ne s’en est point trouvé pour les Époques, ni pour les Empires, ou de tellement insignifiantes qu’il est inutile d’en parler. […] Les « époques », ici, n’importent guère, ni la longueur de temps, mais la seule succession des faits ; — et la succession des faits est certaine.

2332. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Bourget a été l’historien merveilleusement clairvoyant d’une époque lamentable. […] C’est en eux qu’une époque puise son idéal de morale et de beauté. » Or, voici quels sont, selon lui, les principaux caractères de la littérature actuelle. […] S’il faut entendre par naturalisme non pas un système vide et sonore dont on se sert comme d’une grosse caisse sur laquelle on tape pour attirer les passants, mais une disposition d’esprit, une habitude intellectuelle, créée, même chez ceux qui ne sont pas des savants, par les résultats généraux des sciences positives, propagée par la vulgarisation démocratique des découvertes et des méthodes, aggravée par la tristesse des événements politiques (banqueroute des rêves idéalistes en 1848, naufrage de la liberté sous le second empire, humiliations de 1870), Guy de Maupassant restera, par son mépris des hommes, par sa gaieté sensuelle, où il y a presque toujours un arrière-goût d’amertume, par son enthousiaste amour de la nature éternelle et consolatrice, le plus illustre représentant, ou, si l’on veut, la plus glorieuse victime d’une époque où tous, grands et petits, souffrent d’un mal infiniment plus redoutable que les mélancolies d’Obermane et de René. […] Pourquoi, dans notre Université si allègre au labeur, si pleine de sève et de force, et un peu trop absorbée par la contemplation du théâtre français, pourquoi ne se trouve-t-il pas un jeune maître assez audacieux pour consacrer une partie de sa vie, toute sa vie s’il le faut, à dix ou douze volumes sur une époque dont la connaissance nous donnera la clef de tant de problèmes ?

2333. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

À cette époque, il est vrai, le sentiment religieux était peu développé ; le scepticisme, qui avait envahi la société française, ne permettait guère à la passion de s’élever jusqu’à l’extase. […] Si l’on veut bien oublier les premières années de sa carrière, et certes à cette époque il n’était pas encore digne de soulever une discussion sérieuse, on sera forcé de reconnaître que depuis dix ans, c’est-à-dire depuis qu’il a trouvé pour sa pensée un docile interprète, M.  […] Sandeau a composés depuis l’époque de ses débuts.

2334. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Réguis, curé dans le diocèse d’Auxerre et ensuite dans celui de Gap, à une époque peu éloignée de la révolution française.

2335. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

L’incurie politique, l’impiété religieuse, l’amour léger, la plaisanterie badine, la licence, la grâce, la poésie, la table, étaient les délices et les célébrités des deux époques ; il y avait plus de talent dans cette société du Temple de Rome, plus de débauche dans celle de Paris ; Horace et Virgile naissaient dans la première, Voltaire dans la seconde ; d’Horace à La Fare, de Virgile à Voltaire, on peut mesurer la distance, mais dans les mœurs et dans les plaisirs parfaite analogie.

2336. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

VII Mais voyons par quel procédé de morale très peu sociale le digne galérien était arrivé à cet otium cum dignitate de maire de sa commune et de Petit Manteau bleu de M… sur M… C’est ici que la société est vertement semoncée par cet audacieux bandit avant qu’il ait concouru pour le prix Montyon de son époque, avant qu’il ait acquis cette vertu déshonorée qui n’a de prix que parce qu’elle se cache, et qui n’a de couronne que parce qu’elle se montre : Et fugit ad salices et se cupit ante videri !

2337. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

« À cette époque, de certaines maisons riveraines, rue Madame et rue d’Enfer, avaient une clef du Luxembourg dont jouissaient les locataires quand les grilles étaient fermées, tolérance supprimée depuis.

2338. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

C’était l’homme qu’il fallait pour comprendre et pour analyser cette charmante nature du poëte cultivé sous un grand roi biblique, devant un grand peuple poli comme son époque de génie renaissant et d’imitation classique ; leur mérite est divers, mais leur entreprise est également recommandable.

2339. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

. — À consulter : Brunelière, Époques du th. fr., 2e conf.

2340. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Avouons que le poète a merveilleusement saisi le sens profond de l’époque et supérieurement concentré ses vues.

2341. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

“C’est en cela que l’illustre Secrétaire de l’Académie des Sciences M. de Fontenelle, a sur-tout excellé ; c’est par-là qu’il fera principalement époque dans l’histoire de la Philosophie ; c’est par-là enfin qu’il a rendu si dangereuse à occuper aujourd’hui la place qu’il avoit remplie avec tant de succès.

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