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631. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Mézeray, par sa brusquerie, contrastait également avec Conrart, ce devancier si poli et si prudent. […] [NdA] Ce curieux projet de privilège se trouve également aux Manuscrits de la Bibliothèque impériale dans les papiers de Mézeray, au milieu du volume intitulé Dictionnaire historique, géographique, étymologique, particulièrement pour l’histoire de France et pour la langue française ; c’est le même ouvrage que Camusat a publié sous le titre de Mémoires historiques et critiques, etc., par Mézeray.

632. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Dans son premier écrit (l’Essai sur l’étude de la littérature), et quinze ans avant de publier sa grande composition historique, il décelait déjà sa préférence pour ce grand tout continu et pacifique de l’Empire romain ; il le place presque au niveau de ce que l’Europe est devenue depuis ; il fait remarquer de plus, à l’avantage de cet ancien état du monde, que des pays, aujourd’hui barbares, étaient éclairés alors et jouissaient des bienfaits de la civilisation : Du temps des Pline, des Ptolémée et des Galien, dit-il, l’Europe, à présent le siège des sciences, l’était également ; mais la Grèce, l’Asie, la Syrie, l’Égypte, l’Afrique, pays féconds en miracles, étaient remplis d’yeux dignes de les voir. […] Ce qui perce surtout dans cet Essai, et ce qui sera l’esprit même de la méthode de Gibbon, c’est de ne jamais sacrifier un ordre de faits à un autre, de ne pas accorder plus d’autorité qu’il ne faut à un accident saillant, de se tenir également éloigné de la compilation qui coud des textes à la suite, et du système absolu qui y tranche à son gré

633. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Qu’il s’agît du maréchal de Luxembourg mourant qui le réclamât, ou d’un pauvre homme, il était prêt également. […] [NdA] Voici ce passage où je conjecturais qu’il pouvait bien être fait allusion aux Contes de La Fontaine : « Paraît-il un livre diabolique qui révèle ces mystères d’iniquité, c’est celui que l’on recherche. » Mais, en y réfléchissant, il me paraît bien plus probable qu’il s’agissait de quelque autre ouvrage plus raffiné, peut-être de l’Aloisia, dont la publication coïncide assez bien avec la date probable de ce sermon, et que semblait également avoir en vue le chanoine Maucroix, l’ami de La Fontaine, quand il écrivait en février 1682 à un autre chanoine de Reims : « Oh !

634. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

Quant aux contes orientaux (également de Saint-Lambert), ce sont des épigrammes en brodequins, de petites moralités écrasées sous des turbans gigantesques. […] [NdA] J’emprunte pour ce morceau la traduction fidèle et sentie d’un jeune écrivain qui possède également bien les deux langues, M. 

635. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Presque tous les bons ouvriers vivent longtemps : c’est qu’ils accomplissent une loi de la Providence. » Ne soyez pas de cette religion-là, je le conçois ; trouvez que c’est trop ou trop peu, je le comprends également ; mais ne dites pas, en lisant de telles-pages, que ce n’est ni sincère ni senti et que vous n’y voyez que patelinage. […] Écrivez, écrivez… » C’est, sous une autre forme, le conseil que se donnait également Nicole, et la recette qu’il avait trouvée pour se délivrer l’esprit quand il était obsédé de pensées qui lui ôtaient le sommeil : il se hâtait de les jeter sur le papier ; — et Gœthe, le grand poëte, disait aussi, dans une bien vivante image ; « Mettez au monde cet enfant qui vous tourmente, et il ne vous fera plus mal aux entrailles. » Un autre jour, lisant avec admiration les trois volumes de Philosophie de Lamennais, et l’en louant à son tour et même à outrance, Béranger fait cependant une réserve sur un point bien important ; c’est à propos de l’espèce d’analyse que le philosophe a essayé de donner de l’idée de Dieu : « Je me suis toujours élevé vers Dieu, lui dit Béranger, autant que mes ailes fangeuses me l’ont permis, mais toujours les yeux fermés, me contentant de dire : “Oh !

636. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Nous avons tous un faible ou un travers ; et ce travers originel, très-sensible dans notre personne, se reproduit dans nos écrits, mais n’y est pas également visible pour tous. […] Le principe et le mérite du romantisme, selon sa définition familière et entre amis, est « d’administrer à un public la drogue juste qui lui fera plaisir dans un lieu et à un moment donnés » ; ce qui ne veut pas dire du tout que la drogue qui a réussi en un cas et dans un pays réussira également ailleurs.

637. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Il faut mettre à côté un portrait, également équestre, de Charles X, qui est presque aussi beau. […] Il était le premier, en d’autres moments, à en convenir : « On me loue de ma facilité, disait-il, mais on ne sait pas que j’ai été douze et quinze nuits sans dormir et en ne pensant à autre chose qu’à ce que je vais faire ; quand je me mets en face de ma toile blanche, mon tableau est achevé ; je le vois. » Et Charlet disait également d’Horace, avec ce tour narquois qui était le sien : « On se figure qu’il est toujours à faire de l’escrime d’une main, de la peinture de l’autre ; on donne du cor par ici, on joue de la savate par là.

638. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Louvois, mieux avisé, en présence de ce naturel fermé de si bonne heure et de cette précoce dissimulation du jeune duc, et quand on lui parlait des variations de physionomie et de sentiments qu’il laissait apercevoir pour ce mariage de Portugal, écrivait à son agent : « Je crains également le chagrin et la gaieté de M. le duc de Savoie. » Le jeune prince, une fois majeur, n’eut plus qu’une pensée : prendre le pouvoir, mais aussi cacher ses desseins. […] Il regagna Pignerol, démantelé, il est vrai : Casai, en revanche, fut également démoli.

639. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Elle est de face, elle montre d’une main la couronne posée sur un coussin, elle semble dire : « Après tout, je suis reine. » Elle a également le manteau royal, une robe à grands ramages, étoffe de Lyon, soie et or. […] Mais vous concevez également le plaisir qu’eurent le duc de Bouillon et le duc de Richelieu à parler au roi de celui qu’on lui préparait dans l’intérieur du palais de la reine.

640. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Mais il faut plus que jamais penser que toutes les classes d’hommes, quand ils sont honnêtes, sont nos sujets également, et savoir distinguer ceux qui le sont, partout et dans tous les états. […] est-ce que toutes les lettres du premier de ces recueils ne sont pas également authentiques et au même titre ?

641. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

Un autre crayonneur de qualité infiniment moindre et qui n’est parfois qu’un barbouilleur des plus rudes, le marquis d’Argenson, a également décrit le même maréchal de Noailles et l’a le plus souvent maltraité. […] Lemontey, au chapitre II de son Histoire de la Régence, a dit : « Le duc de Noailles, en dirigeant les finances, était de fait un premier ministre, et l’on pouvait également tout craindre ou tout espérer de ce choix hasardeux.

642. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Venise également, la Venise de la fin plus que tout, celle des Tiepolo et des Longhi ; les attire et les fascine ; l’une de leurs compositions les plus originales, dans le présent volume, est cet enterrement fantastique de Watteau imaginé par eux et placé en plein carnaval de Venise : c’est le triomphe de tous leurs goûts et de tous leurs caprices qu’ils ont mené avec une pompe folâtre dans cette suite de pages qu’il appartient au seul Théophile Gautier de bien analyser116, et qui à nous, simples littérateurs, nous donnent un peu le vertige. […] La page de MM. de Goncourt vient précisément de me faire relire le tableau de Lucrèce, nous montrant la génisse à qui l’on a enlevé son jeune veau pour l’immoler aux autels : elle cherche partout et regarde également le ciel, l’horizon, l’immensité, d’un œil vague, mais dans un sentiment désolé indéfinissable, Omnia convisens oculis loca… Oh !

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