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683. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Nous avons senti, pensé et surtout écrit de bonne heure. […] Il mettait trois mois à l’écrire. […] La faute en est à ceux qui n’écrivent plus, à ceux qui n’écrivent pas encore. […] comme l’écrivait M.  […] Sa lettre écrite, M. 

684. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — I »

Elles jettent un grand jour sur les événements, et fixent l’opinion sur les deux femmes célèbres qui s’écrivent. […] « La reine, écrivit ce jour-là madame des Ursins, a fort goûté toutes les règles de Saint-Cyr ; nos dames veulent les avoir, et je les fais traduire en espagnol pour leur donner cette satisfaction. […] Cependant des boutades de franchise échappent parfois qui purent bien scandaliser ; on écrivit un jour ces téméraires paroles : « De quoi se mêlent ceux qu’on appelle jansénistes et le parti contraire, d’empêcher qu’on envoie à Rome des personnes qui soient ou ne soient pas dans leurs opinions ? […] « Sa Majesté, lui écrit-elle, aussi modeste que vos jeunes demoiselles de Saint-Cyr, voudrait passionnément cacher à tout le monde ce que sa seule conscience l’oblige à faire. » L’abbé Albéroni fut seul chargé de tout conclure ; on connaît assez l’issue. […] Philippe lui écrivit une lettre de simple civilité ; madame de Maintenon la plaignit et lui prêcha la résignation : « Il faut se taire, madame, quand nos malheurs nous viennent de ceux que Dieu a faits nos maîtres. » Louis XIV la reçut avec décence, et lui fît conseiller d’aller jouir à Rome de la considération qu’on ne pouvait lui refuser.

685. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

Griffin n’aurait écrit que des songeries sans forme, M. de Régnier n’aurait aligné que de froides statures sans âme. […] Non seulement on est loin de la verve naturelle du peuple, dans la Poésie lyrique, mais on n’écrit pas même d’après les traditions héroïques de la race. […] En France on n’écrit pas selon les croyances et les légendes françaises ; la Tradition Française est d’écrire selon les traditions des autres. […] Après quoi Thibaut vécut paisible à Moha, puis abandonna la comtesse pour écrire ailleurs quelque tenson allègre. […] Je n’en dirai rien ici, pour ne point répéter ce que j’ai déjà écrit au sujet de l’Harmonie ; comme elle il est stable et comme elle définitif.

686. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « André Chénier, homme politique. » pp. 144-169

Ses mâles pensées elles-mêmes se tournaient volontiers en considérations solitaires, et s’enfermaient, pour mûrir, en de lents écrits. […] Je me borne à indiquer cette polémique d’André Chénier contre les Jacobins, d’où résulta une discussion publique et par écrit avec son frère Marie-Joseph, membre et alors défenseur de cette dangereuse Société. […] Lorsque après le 10 août, André Chénier, souffrant et retiré de la polémique, voulut aller à Versailles pour s’y reposer et y refaire sa santé, ce fut Marie-Joseph même qui lui loua cette petite maison où il a écrit ses dernières odes si élevées et si touchantes8. […] Dans un écrit daté de 91 et intitulé Réflexions sur l’esprit de parti, il se montre injuste et vraiment injurieux pour Burke, et le désir de venger son frère de ce que Burke avait dit sur la tragédie de Charles IX dans son fameux pamphlet, y entre pour quelque chose. […] Ils n’ont pas même su écrire grossièrement et noter les sons tels quels, et mettre : qu’il ne vit que de ce que lui fait son père.

687. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

. — Tous les gens de mer disaient Naviguer ; toute la Cour disait Naviger, et, tous les bons auteurs l’écrivaient ainsi. […] Des deux parts on a raison jusqu’à un certain point, et l’on a tort ; on est entre deux écueils : — l’inquiétude, la démangeaison perpétuelle du bien parler, ou la ressource et la théorie du mal écrire. […] C’est bien écrit est le premier éloge que donne une jeune fille du peuple qui a lu et qui se pique d’avoir bien lu. […] Poitevin me fait l’honneur de m’attribuer cette phrase, sans doute pour l’avoir vue citée dans quelqu’un de mes écrits, et il la signe tout uniment de mon nom. […] Depuis que ceci est écrit, j’ai eu l’honneur et la douceur de reprendre mon assiduité aux séances de la docte Compagnie.

688. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

La pensée du difficile, du mûr et du parfait l’occupe visiblement, et atteste avec gravité, dans chacune de ses paroles, l’heure solennelle du siècle où il écrit. […] Les deux autres morceaux essentiels à lire sur La Bruyère sont une Notice exquise de Suard, écrite en 1782, et un Éloge approfondi par Victorin Fabre (1810). […] Il y a nombre de pensées droites, justes, proverbiales, mais trop aisément communes, dans Boileau, que La Bruyère n’écrirait jamais et n’admettrait pas dans son élite. […] Il a joui d’un grand bonheur et a fait preuve d’une grande sagesse : avec un talent immense, il n’a écrit que pour dire ce qu’il pensait ; le mieux dans le moins, c’est sa devise. […] Ceux qui s’attachent à ce genre d’écrire devroient être persuadés que la satyre fait souffrir la piété du Roi, et faire réflexion que l’on n’a jamais ouï ce Monarque rien dire de désobligeant à personne.

689. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Wagner, par contre, parle volontiers à tout propos ce langage ; on le retrouvera même dans ses écrits politiques (par exemple, VIII, 32). […] Presque tout l’opéra est écrit en vers carrés et majestueux, comme ceux des anciennes épopées. […] Chrétien de Troyes écrivit Isalt la blonde, d’autres Isolt, Isout ; Sir Thomas d’Erceldoune, Ysonde. […] Pétrarque écrit Isotta. […] En effet, Nerval ne serait arrivé que le 31 Août à Weimar et aurait été aidé par Liszt et la princesse Sayn-Wittgenstein pour écrire les comptes rendus.

690. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jammes, Francis (1868-1938) »

Et les quelques mots écrits à la main sur l’exemplaire que j’ai sous les yeux sont d’une graphologie de petite écolière maladroite. […] Il n’écrit ni vers sonores ou martelés, ni strophes à combinaisons savantes ; il n’est ni naturiste ni symboliste ; son style est un mélange de précision et de gaucherie, l’une naturelle, l’autre voulue. […] On ne sait pourquoi tout d’abord, on ne sait pourquoi ensuite, mais il reste de tout ce qu’il écrit une impression profonde et qu’on n’oublie plus. […] C’est lui qui a écrit les véritables « intimités ». […] De tels vers semblent bien avoir été écrits, comme nous le confie çà et là, au cours du livre, M. 

691. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre ii »

Ecoutez ce cri d’un jeune protestant, le sous-lieutenant André Cornet-Auquier, qui écrit à sa famille : « Cette nuit, je suis de service dans mes tranchées. […] )‌ Le jeune Gustave Escande, protestant, écrit dans son journal : « Hier, j’ai découvert un protestant dans l’autre équipe de ma section. […] Un instituteur, adjudant, écrit des bords de la Marne : « J’ai trouvé avec grand plaisir quelques collègues de Seine-et-Oise, dont un sergent, dans la section que je commande. […] De l’Argonne, Roger Cahen, jeune israélite, libre penseur, écrit : « Le manque de sommeil auquel je suis dès à présent habitué, la mauvaise nourriture qui gâte mon estomac dont j’étais si fier, tout cela n’a rien de dur en comparaison du manque de conversation. […] Mais ces morts ne seront pas stériles. » Un de ces combattants écrit : « Nous devons conclure des immenses pertes que fait notre association, non à une désorganisation, mais à un avenir plus beau que son passé ; il rapportera beaucoup de fruits, le grain sélectionné qui est confié en telle abondance à la terre bénie de France. »

692. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

C’est, nous dit-il, d’après l’étymologie grecque, un auteur qui écrit sur les proverbes. […] N’étaient-ce pas des esprits comme eux qui les avaient faits, dans un temps où l’imprimerie ne sauvait pas le nom de ceux qui pensaient, en écrivant ou sans écrire ? […] Il ne met point en suspicion cette soi-disant sagesse, spontanée ou réfléchie, des peuples, sous la dictée de qui auraient écrit, humbles secrétaires, des inspirés comme Salomon ou des philosophes comme Pythagore. […] Balzac dit quelque part — et je le croirais — que rêver un livre projeté est bien plus agréable que de l’écrire, et il ajoute que c’est là « fumer une cigarette enchantée ». […] Or, c’est une Histoire des proverbes et des locutions proverbiales, et une histoire écrite avec méthode, qu’il avait rêvée ; c’est cette longue cigarette, plus longue que la pipe de tous les Turcs, qu’il a fumée pendant vingt ans.

693. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »

Un jour, le vieux Sully, qui avait un orgueil assez hugotin, quoiqu’il eût plus de bon sens que Hugo, inventa, non pas d’écrire ses Mémoires, — c’était inventé avant Sully — mais de se faire raconter ses Mémoires par ses quatre secrétaires parlant à sa personne : « Vous avez fait cela, Monseigneur ! […] ce n’est pas Vacquerie, que tout le monde connaît pour l’imitateur, le plus pieux imitateur de Victor Hugo, qui voudrait cracher comme Hugo, qui se mouche comme Hugo, qui voudrait faire… tout ce qui est humainement possible comme Hugo ; ce n’est pas Vacquerie qui aurait pu jamais écrire qu’on n’imitait Hugo qu’en ne l’imitant pas ! […] Lui seul, lui seul, Hugo, a pu écrire cela ! […] … Croyez-vous toujours que ce soit un homme qui ne soit pas Hugo qui ait pu écrire de ces choses de génie-Hugo ?… Pour moi, je n’ai jamais douté ; mais jusque-là j’aurais douté que je serais convaincu maintenant que c’est Hugo qui a pensé, écrit, rimé, enjambé ce livre des Premières années à Paris, publié sous le nom de Vacquerie.

694. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Guizot écrivit une colonne officieuse sur un tableau de M.  […] M. de Barante n’a fait qu’un seul article ; M. de Broglie n’y a jamais écrit. […] Magnin, et celui qui écrit ces lignes, penchaient plus ou moins du côté novateur en poésie ; MM.  […] Outre les travaux et écrits ultérieurs qu’on a droit d’espérer de M.  […] L’article, écrit en 1823, n’a été publié qu’en 1825, dans le Globe.

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