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488. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Des canards sauvages s’élevaient par couples, et l’œil suivait avec surprise leur vol inusité à travers les troncs des grands sapins. […] Le soleil ne pouvait pénétrer à travers l’entrelacement des branches ; et pourtant il ne faisait pas sombre dans la forêt. […] Le sol était couvert de mousse et de cendre, à travers lesquelles croissaient une multitude d’arbustes à fruits sauvages, fraises, framboises, airelles et canneberges, dont les coqs de bruyère sont très friands. […] Mais vous n’arriverez pas jusque-là ; il y a vingt verstes à vol d’oiseau à travers le bois. […] Ce n’était ni difficile ni dangereux ; le feu courait à travers un bois de pins, peu serré et contre le vent.

489. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Sous cette double armure, l’homme peut avancer d’un pas ferme à travers la vie. […] Cette seule pensée me conduirait à travers la vaine mascarade du monde, content quoique aveugle, quand je n’aurais pas de meilleur guide452. » Elle le conduisit en effet ; « il s’armait de lui-même », et « la cuirasse de diamant453» qui avait protégé l’homme fait contre des blessures de la bataille, protégeait le vieillard contre les tentations et les doutes de la défaite et de l’adversité. […] Il écrivait, non par impulsion, et sous le seul contact des choses, mais en lettré, en humaniste, savamment, avec l’aide des livres, apercevant les objets autant à travers les écrits précédents qu’en eux-mêmes, ajoutant à ses images les images des autres, reprenant et refondant leurs inventions, comme un artiste qui resserre et multiplie les bosselures et les orfévreries entrelacées déjà sur un diadème par la main de vingt ciseleurs. […] —  Sûrement quelque chose de divin habite dans cette poitrine. —  Comme ils flottaient doucement sur les ailes — du silence, à travers la voûte vide de la nuit ! […] » dit Dieu, et soudain la lumière — éthérée, première des choses, quintessence pure, —  s’élança de l’abime, et de son orient natal — commença à voyager à travers l’obscurité aérienne, —  enfermée dans un nuage rayonnant.

490. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

On dit aussi que Cypris, la déesse, a puisé des vagues dans l’Ilissus aux belles ondes et qu’elle les a répandues dans le pays sous forme de zéphyrs doux et frais, et que toujours la séduisante déesse, se couronnant de roses parfumées, envoie les Amours pour se joindre à la Sagesse vénérable et pour soutenir les ouvrages de toute vertu6. » Ce sont là de beaux mots de poëte, mais à travers l’ode on aperçoit la vérité. […] On n’a qu’à lire le Théagès et le Protagoras de Platon pour voir l’enthousiasme soutenu avec lequel les plus jeunes gens, à travers les ronces et les épines de la dialectique, couraient aux idées. […] Voilà le trait délié dans lequel il enserre les contours des choses ; voilà la dextérité, la précision, l’agilité natives avec lesquelles il circule à travers les idées pour les distinguer et les relier. […] De Thalès à Proclus, leur philosophie s’est déroulée comme leur tragédie, autour de trente ou quarante thèmes principaux, à travers une infinité de variations, d’amplifications et de mélanges. […] Pour avoir le sentiment du divin, il faut être capable de démêler, à travers la forme précise du dieu légendaire, les grandes forces permanentes et générales dont il est issu.

491. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cros, Charles (1842-1888) »

C’est l’œuvre d’un patient ciseleur de rimes, amoureux des mots scintillants, qui, avec un grand fond de tendresse, souvent se plaît à voir la nature et l’âme comme à travers un prisme, qui cherche à saisir le caprice de la couleur et du reflet.

492. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soulary, Joséphin (1815-1891) »

Soulary, Joséphin (1815-1891) [Bibliographie] À travers champs, les Cinq Cordes du luth (1838). — Les Éphémères (1re série, 1846). — Les Éphémères (2e série, 1857). — Sonnets humoristiques (1858). — Les Figulines (1862). — Les Diables bleus (1870). — Pendant l’Invasion (1870). — La Chasse aux mouches d’or (1876). — Les Rimes ironiques (1877). — Un grand homme qui attend, comédie en 2 actes et en vers (1879). — La Lune rousse, comédie en 2 actes, en prose (1879). — Œuvres poétiques (1872-1883). — Promenades autour d’un tiroir (1886).

493. (1888) La critique scientifique « Avant-propos »

Ogden Nicholas Rood (1831-1902) : ce physicien américain, héritier de Helmholtz, a proposé en 1879 une « théorie scientifique des couleurs », appuyée sur leur mise en ordre à travers une « roue chromatique ».

494. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre X. Machines poétiques. — Vénus dans les bois de Carthage, Raphaël au berceau d’Éden. »

« À travers la forêt, sa mère, suivant le même sentier, s’avance au-devant de lui.

495. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Chassé de son pauvre logement, il vagabonde à travers les rues de Christiania ; sans autre domicile que les fourrés des bois d’alentours, sans autre lit que les bancs des jardins. […] René Ghil, poète biométrique et sully-prudhommesque, lance à travers l’Europe pensante et le Nouveau-Monde artiste, la circulaire que voici. […] Hamon a pu hausser cette tentative dont la portée sociale est incalculable, et la trajectoire, à travers la bi-mentalité universelle, reste malheureusement inobservable encore, comme tant de choses. […] … Alors, après avoir esquissé à travers l’espace primordial un geste qui semble dire : « Ma foi, tant pis !  […] Yves Guyot, il n’y croit pas… Après un crime il est obligé de quitter le pays et, pendant vingt-cinq ans, misérable, révolté, forcené, il promène sa douloureuse carcasse à travers le monde.

496. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Nous marchions à travers champs ; le soir tombait et vesper brillait déjà. […] À travers la neige amoncelée, une diligence me conduisit à l’unique hôtel du village, qui se trouve assez éloigné de la gare du chemin de fer. […] Un long sentier à travers champs, qui, à la fin se fourre dans un taillis. […] Je voyageais à travers le Rouergue et le Quercy avec l’ami qui est la moitié de mon âme. […]   Je revenais d’un voyage à travers la province française.

497. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Trop de conséquences sont issues de cet acte : il nous est devenu presque impossible de ne pas l’apercevoir à travers elles. […] Il projette à travers le temps son imagination. […] Mais c’est de Comte qu’il procède à travers eux. […] Longtemps, en effet, enfermé dans son immense labeur, Taine n’a guère vécu que dans le domaine de l’abstrait : il n’a aperçu la réalité qu’à travers ses livres, l’humanité qu’à travers ses formules. […] La civilisation les développe à travers le monde et l’éducation les développe chez l’individu.

498. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Il faut seulement les reconnaître à travers les formes variables. […] La vraie description et l’unité d’imitation descriptive à travers les auteurs. […] L’unité d’imitation de ce procédé à travers les auteurs classiques ; Enfin le style sans rhétorique. […] Détruire et produire, mort et génération, on ne démêlait que cela à travers l’argot sauvage dont les oreilles étaient assourdies. […] Ses antithèses roulent comme des diamants à travers les flots toujours débordés de sa majestueuse éloquence.

499. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Correction pour cause de répétition ; dans son texte il avait douces trois lignes plus bas : « … Et à travers leurs manières douces ». […] Ce fut, à travers les métamorphoses et les attitudes changeantes du plus souple esprit qui fut jamais depuis Platon, une manière de positiviste chrétien. […] C’était ce qu’avaient vu MM. de Goncourt en se promenant à travers la vie, arrangé plus ou moins en forme de récit fictif. […] On peut citer encore le départ de Clotilde, et Pascal suivant des yeux à travers la plaine le train qui remporte, et sa vie avec elle. […] Il s’est déformé à travers le cerveau de Zola comme à travers celui d’un lecteur vulgaire, illettré et barbare, des romantiques en 1840.

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