C’est un mérite d’être court, & quand cet Auteur n’auroit que celui-là, on devroit lui en savoir gré. […] Il en a donné, quelque temps avant sa mort, une nouvelle édition, augmentée de près des trois quarts, & intitulée, on ne sait trop pourquoi, l’Homme du Monde & l’Homme de Lettres. […] Cette maniere d’écrire par phrases, en prétendant donner une pensée, ne plaît qu’autant que ceux qui l’adoptent savent fixer quelque temps l’attention du Lecteur sur un même objet, c’est-à-dire, qu’il faut que, de pensée en pensée, ils développent un sujet, afin que les traits de lumiere suppléent au défaut de liaison dans le style.
Pour m’enseigner quelques bribes de grammaire, Dieu sait si M. […] Hermant, Rameau, Couperin, qui sais-je encore ? […] Je ne sais s’il y réussira aussi bien. […] Cela doit se savoir en province car Maurice Brillant a souvent les yeux tristes et fatigués. […] Le tout est de savoir si l’esprit ne serait pas menacé par la liberté même qu’on lui accorderait.
Savez-vous comment le général l’a reçu : « Monsieur, je n’aime pas le zèle intempestif ! […] Je ne sais, pour moi, je suis reconnaissant à toute cette foule qui se presse là. […] L’on veut voir, l’on veut savoir, et l’on ne sait pas, et les bruits les plus contradictoires circulent et se répandent, à chaque minute. […] — Vous savez, un œuf frais : ça coûte vingt-cinq sous ! […] Je ne sais pourquoi et comment, nous étions en visite chez Janin.
Il faut savoir mourir à propos. […] Ils ne savent pas que cette hospitalité même dont ils me font un crime est un impôt personnel et inévitable sur la célébrité bien ou mal acquise. […] Sachez Confucius, vous savez la Chine. […] Voilà ce que personne ne pouvait savoir, parce que c’est pour la première fois que j’en parle et que je le publie. […] Le génie est plus jeune chez nous, la sagesse est plus vieille chez eux : sachons nous connaître.
qui sait ? […] Mais sait-on le pourquoi de ce qu’on écrit ! […] — « Qui sait ! […] … Est-ce que vous savez pourquoi ? […] Et savez-vous la seule querelle qu’il y eut entre la grosse femme et mon frère.
Il faut changer et se renouveler ; or, les génies sont rares, et l’on doit savoir attendre avant de déclarer l’heure de la décadence irrémédiablement venue. […] Les époques de décadence savent plus et peuvent moins. Mais peuvent-elles moins parce qu’elles savent plus ? […] Qui sait le nombre de crimes dont les romans d’assassinat ont été et sont encore les instigateurs ? Qui sait le nombre de débauches réelles que la peinture de la débauche a entraînées ?
Grâce aux grandes périodes qu’il a su embrasser, les personnages croissent, s’épandent et se dépouillent comme des arbres, apparaissent, brillent, vacillent et s’éteignent. […] De même Karataïef, ce soldat cénobitique et affable, qui personnifie l’esprit de bonté du peuple russe, est un homme très nettement différencié, d’un visage distinct, d’un grand sens et dont les actes ne sauraient être prévus sur l’énoncé d’une formule. […] Les vieux aspects des cieux et des horizons, les grandes et antiques scènes des champs, de la route, de la guerre, de la ville, toutes les mille cérémonies de la vie sociale dont il s’est détourné avec indifférence, lui apparaissent à nouveau définis et retracés avec la vision obstinément exacte et clignante d’un prestigieux dessinateur, dont les claires pupilles savent prendre aux choses les vrais reflets. […] Enfin Tolstoï sait rendre avec un puissant réalisme le patriotisme instinctif des masses et des chefs. […] Pour ceux qui connaissent la bienfaisance de l’art, son efficacité à rehausser la vie d’émotions intenses et nobles dont est retirée la souillure de la douleur et de l’égoïsme, c’est par ses œuvres mêmes que Tolstoï paraîtra avoir accompli, sans le savoir, la mission qu’il s’est assignée sur le tard.
Le royalisme de Hugo n’était que de la piété filiale et l’on sait que personne, mieux que lui, ne mérita l’épitaphe de bon fils, bon mari, bon père. […] L’administration ferait alors compter à ces enfants à titre de dot, savoir aux hommes 600 francs, et aux femmes 500 francs ». […] Comment la bourgeoisie bourgeoisante ne s’extasierait-elle pas devant cet homme, qui avait su rendre l’exil si doux et si profitable ? […] On ne saurait trop en recommander la lecture aux Hugolâtres qui désirent connaître intimement leur héros. […] Il faut avouer qu’il était plus intelligent que les hommes de génie, qui ne savent jamais se retourner et ne laissent jamais de fortune.
La louve le fait reculer on ne sait où (allusion à son exil provoqué par le pape). […] Ton maître, qui est là avec toi, le sait, lui ! […] Ainsi rêvant et regardant, le sommeil me prit, le sommeil qui souvent, avant que les choses soient, sait les choses qui vont être ! […] Ne savais-tu point qu’ici l’homme est heureux ? […] « Amour qui gouvernes le ciel, tu le sais, toi qui me soulevas par ta lumière !
Ne savons-nous pas le mépris que l’Histoire inflige aux sociétés qui ne savent pas se défendre ? […] Qui sait ? […] Il se remue dans je ne sais quel amnios dont il n’est sorti que plus tard. […] Homme du monde par les extériorités de sa vie, Audin semble être resté prêtre par le centre, par l’esprit et par le savoir. […] L’Henri VIII d’Audin, écrit pour tout ce qui sait lire, l’a surtout été pour l’Angleterre.
Je ne sais où je suis, que je fais ni où je vais. […] La duchesse d’Aiguillon, nièce de Richelieu, le sut et le fit exiler. […] Tristan a su éviter bien des écueils. […] Racine, comme Euripide, a su donner au sien la tendresse des sentiments. […] Pendant un siècle, il sut soutenir sa réputation.
Daudet parle des premières années de son mariage, me dit que sa femme ne savait pas qu’il existât un Mont-de-Piété, et lorsqu’elle l’a su, par une certaine pudeur de la chose, ne le nommait jamais, lui jetant : Vous avez été là ? […] Il peint les choses lui tombant sous la vue, des hommes, des femmes, des paysages, des étoffes, que sais-je, mais, il va très peu chercher les motifs de sa palette dans les bouquins. […] si je pouvais savoir le cochon ! […] si je pouvais savoir le cochon ! […] Dîner après lequel, je ne sais comment, on s’est mis à parler des pourquoi de la vie.
Les ministres écrivent aux intendants pour savoir si les gentilshommes de leur province « aiment à rester chez eux » et s’ils « refusent de venir rendre leurs devoirs au roi ». […] La cause de cette inertie est manifeste ; interrogés sur leur opinion, tous répondent : « Nous sommes de la province, il nous faut attendre pour savoir ce que l’on fait à Paris ». N’ayant jamais agi, ils ne savent pas agir ; mais, grâce à leur inertie, ils se laisseront pousser. […] D’ailleurs, savent-ils ce que c’est que la faim ? […] On sait les dettes du cardinal de Rohan, du comte d’Artois ; leurs millions de revenu se perdaient en vain dans ce gouffre.
Et rue Condorcet, je me consulte, un moment, pour savoir si je ne laisserais ma carte cornée au concierge. […] Le banquier qui était le dépositaire des fonds a pris la fuite, et Rodin ne sait pas s’il pourra être payé, et cependant l’ouvrage est si avancé qu’il faut l’achever, et pour le finir, ça va lui coûter 4 500 francs de modèles, d’atelier. […] si je l’avais su, car j’étais décidé à faire des folies à son égard, lorsque j’ai cru qu’elle serait mise en vente. […] » Mardi 16 novembre Savoir marcher, savoir respirer au théâtre : ce sont des acquisitions qu’il faut des années entières pour posséder. […] Tendres et affectueuses congratulations entre moi et Porel, auquel je suis tout heureux d’apporter un succès, et qui me dit gentiment : « Vous savez, vous êtes maintenant chez vous à l’Odéon !
De même, quand Luther eut détruit l’influence de Rome dans une grande partie de l’Allemagne, les esprits une fois sortis de la vieille autorité, n’en surent plus reconnaître aucune ; le luthéranisme eut aussi ses schismes, le calvinisme ses bûchers, et ce qui restait de foi ne sut plus à quelle forme se prendre et s’arrêter. […] La nature de l’esprit humain ne variant pas, ses lois ne sauraient varier. Il y obéit donc toujours et partout ; elles sont pour lui un fondement inébranlable de certitude ; l’erreur ne saurait venir de là, il faut qu’elle vienne d’ailleurs. […] Vous savez que sept et cinq forment une somme ; mais quelle est cette somme ? […] Hume est celui de tous les philosophes qui a osé aborder cette question avec le plus de fermeté, mais sous une seule de ses faces, dans le célèbre principe de causalité, et on sait comment il l’a résolue.
Je sais bien que George Sand exprime déjà cette opinion dans ses Impressions d’Italie, mais, pour si respectable que m’apparaisse en d’autres matières littéraires le jugement de George Sand, je ne saurais me ranger à cet avis. […] Mon cher Lafargue, vous ne savez pas combien votre petit livre nous a émus. Oui, votre vers est net, harmonieux, sonore, flexible ; oui, vous savez en guirlandes parfaites entrelacer les mots, et cela, je l’admire, puisque vous n’avez pas vingt ans, mais avant tout j’aime votre âme si tendre, si délicate, pareille à Une maison blanche où sèche du tilleul.
Le président Jeannin, amateur de la paix et sachant qu’au fond c’était aussi la politique de Henri IV, sut dissimuler dans l’origine et ne pas donner son dernier mot : Il était, a dit Grotius, si puissant en paroles et tellement maître des mouvements de son visage, que, quand il cachait le plus ses sentiments, il semblait toujours qu’il parlât à cœur ouvert (Vultus autem sermonisque adeo potens, ut cum maxime abderet sensus apertissimus videretur). […] Barneveld disait de lui, au sortir d’une conférence : « Je m’en vais toujours meilleur de quelque chose quand je parle à cet ambassadeur, et je ne sais ce que nous ferions sans lui. » — Et pour une marque certaine de l’estime auquel il était, nous dit Saumaise, témoin oculaire, c’est qu’il n’y a point de familles honnêtes ni de bonnes maisons en toutes ces provinces, où son portrait en leurs plus belles chambres ne servît d’ornement ; et, pour dire la vérité, cette figure est agréable à voir, car ce front élevé et cette grosse tête a je ne sais quoi de romain qui respire la liberté. […] C’était, en effet, le dédale, en apparence inextricable, d’où le président avait su tirer un résultat politique et juste39. La bourgeoisie de Paris ne fut pas insensible à son retour, et L’Estoile, qui en est l’écho dans son Journal, ne tarit pas en éloges du président : Nul, dit Salluste, ne saurait jamais se faire grand, et, mortel, atteindre aux choses immortelles, s’il ne méprise les richesses et les plaisirs du corps. […] Au reste, pour apprécier l’ensemble de la conduite et du caractère du président Jeannin en ces années, on n’a rien de mieux à faire que de s’en rapporter au témoignage décisif du cardinal de Richelieu, un moment son adversaire, qui le vit de près à l’œuvre, qui lisait et relisait ses Négociations manuscrites durant son exil d’Avignon, et à qui il échappe à son sujet des paroles d’une admiration généreuse : On ne saurait assez dire de ses louanges, écrit-il à l’occasion de sa mort ; mais il faut faire comme les cosmographes qui dépeignent dans leurs cartes les régions tout entières par un seul trait de plume.
Il y a sur Bossuet un travail à faire encore, et qui épuisera ce qu’on peut savoir sur lui de positif et de précis. […] C’est Fénelon (et non Bossuet) qui lisait et goûtait entre tous Horace, qui le savait par cœur, qui le citait sans cesse, qui, dans sa correspondance des dernières années avec M. […] On sait que, prôné à l’hôtel de Rambouillet par le marquis de Feuquières, qui avait connu son père à Metz et qui étendait sa bienveillance sur le fils, le jeune Bossuet y fut conduit un soir pour y prêcher un sermon improvisé. […] Je sais qu’on doit être fort circonspect quand on signale les hardiesses de jeunesse dans le style de Bossuet, car il est de ceux qui ont été hardis longtemps et toujours ; je ne crois pourtant pas me tromper en surprenant la surabondance de l’âge en certains endroits. […] Un orateur, je le sais, n’est pas une vierge ; la première condition de l’orateur, même sacré, est d’oser et d’avoir du front : mais quel front que celui de Bossuet !
Pour tranquilliser donc, ceux des lecteurs qui aiment, à savoir d’avance de qui on leur parle, je dirai que M. […] Cependant il y aura, en littérature, une chose bien essentielle, qu’on, ne lui aura pas apprise et qu’il ne saura jamais : c’est l’art d’écrire. […] Je ne sais si quelques autres écrivains distingués, bien que très inférieurs aux précédents, n’ajoutèrent pas aussi leurs observations timides […] Je ne sais, mais cela parut excessif et ne mit nullement en goût. […] Lacretelle l’académicien entrant à l’improviste à ce moment de la lecture ; il venait en visite et n’était pas des invités ; j’ai, encore présent à l’esprit son visage étonné, car il ne savait absolument de quoi il s’agissait, et il avait peine évidemment à concevoir ce que faisait tout ce beau monde attentif à écouter une description si peu engageante.
La forme philosophique et raisonneuse est aussi l’une des siennes, et je ne saurais la proscrire. […] Un peu plus tard, quand elle sait parler, elle entre en colère contre sa gouvernante qui, au bord d’un étang, prétend l’empêcher de monter sur un cygne ; car Sibylle voulait absolument chevaucher l’un des cygnes qui voguaient sur la pièce d’eau, et faire ainsi le tour de l’étang. […] Sibylle, je l’admets, est une imagination poétique, un génie naturel comme il s’en rencontre, hardi, élevé, plein d’essor : quand le curé veut lui apprendre son catéchisme, elle raisonne, elle veut savoir le pourquoi des choses ; elle force le bonhomme à se remettre à ses auteurs et à étudier. […] J’en sais déjà assez, et quand je me demande ce qu’a voulu l’auteur, je trouve bien de l’indécision dans son idée. […] L’innocence a de ces droitures lumineuses que toute l’expérience du monde n’atteint pas ou du moins ne saurait dépasser.
Je ne saurais me flatter de le suivre partout, de l’étudier avec méthode et de l’embrasser, comme on dit, tout entier. […] est-ce parce qu’il leur a dit : Ce que vous faites sans le savoir, c’est du Delille flamboyant. […] La postérité n’a que faire de le venger ; en vérité, il n’y a pas de quoi, et quelques pages sensément médiocres ne sauraient justifier l’appel ni faire casser l’arrêt. […] On ne le saurait pas d’ailleurs, on devinerait vite, à la manière dont M. […] On voudrait repêcher et rassembler toutes ces perles jetées au courant de chaque jour et qui vont je ne sais où.
On sait que « le total des voyages de M. de Gisors coûta à M. de Belle-Isle entre 90 et 100,000 francs ». […] La considération dont jouissait son père lui ouvrait tous les accès : il sut bientôt se faire compter par son propre mérite. […] Il sut répondre à propos, avec vérité, et sans sacrifier les absents. […] On ne saurait assez insister sur ce néant du comte de Clermont et sur ce sans-gêne plus que philosophique qu’il apportait dans de si graves conjonctures. […] Rousset, je ne crois pas que la poésie soit de trop pour ajouter à l’idée de son héros parfait une dernière auréole et pour projeter sur cette intéressante figure je ne sais quel reflet d’une imagination attendrie.
Diana Vernon à cheval, franchissant les barrières et se perdant dans le taillis ; Juliette au balcon tendant les bras à Roméo ; l’ingénue Agnès à son balcon aussi, et rendant à son amant salut pour salut du matin au soir ; la moqueuse Suzanne et la belle comtesse habillant le page ; que sais-je ? […] Tout ce qu’on en voyoit au dehors inspiroit de la piété ; on admiroit la manière grave et touchante dont les louanges de Dieu y étoient chantées, la simplicité et en même temps la propreté de leur église, la modestie des domestiques, la solitude des parloirs, le peu d’empressement des religieuses à y soutenir la conversation, leur peu de curiosité pour savoir les choses du monde et même les affaires de leurs proches ; en un mot, une entière indifférence pour tout ce qui ne regardoit point Dieu. […] Desdemona, émue du vague pressentiment de sa fin, revient toujours, sans savoir pourquoi, à une chanson de Saule que lui chantait dans son enfance une vieille esclave qu’avait sa mère. […] Au reste, Racine a tellement pris garde à ce genre de reproche, qu’au risque de violer les convenances dramatiques, il a su prêter des paroles pompeuses ou fleuries à ses personnages les plus subalternes comme à ses héros les plus achevés. […] Nul n’a su mieux que lui la valeur des mots, le pouvoir de leur position et de leurs alliances, l’art des transitions, ce chef-d’œuvre le plus difficile de la poésie, comme lui disait Boileau ; on peut voir là-dessus leur correspondance.
Il a l’avantage de l’enthousiasme religieux ; mêlant sa foi dans tous les actes de sa pensée, il prend un sujet biblique, au lieu de je ne sais quelle indifférente histoire naturelle. […] Cependant les mêmes orateurs nous donnent la preuve que, hormis les discours d’apparat, ils savaient se décharger du fardeau de leur érudition. Il suffit qu’ils soient aux prises avec de rudes réalités, secoués de vraie passion, et dès lors ils ne s’amusent plus à faire montre de leur savoir d’humanistes. […] Mais Bodin a su faire autre chose qu’un pamphlet. […] On sait comment la Ménippée fut composée, après l’avortement des États de la Ligue, par quelques bourgeois, laïcs ou clercs, catholiques de naissance ou protestants convertis, braves gens, sans fanatisme et sans fanfaronnade, qui aimaient la France, le roi et leurs aises228.
Elle a l’air de se moquer de d’Erfeuil, dans Corinne : mais il y a beaucoup d’elle encore dans ce Français qui ne saurait se passer de la société, et pour qui causer, c’est vivre. […] Avant elle on n’a guère su chez nous que dessiner des caricatures. […] Mais je ne sais ce qui a offusqué son clair esprit, retenu son âme affectueuse : elle qui savait, dans la Russie de 1812, deviner, aimer le moujik, elle n’a regardé, compté en France que les classes supérieures. […] Je ne sais si ce n’est pas un mauvais tour que lui a joué son trop sociable esprit : elle n’admet à partager les bénéfices de la Révolution que les gens bien élevés, les « messieurs » qu’on peut recevoir dans un salon. […] Le rêve de Mme de Staël, c’est une littérature européenne, un concert où chaque nation apporterait sa note originale, un commerce aussi où chaque nation s’enrichirait de ce qu’elle ne saurait produire.
La science n’a pas tenu toutes ses promesses, sauf aux savants : je veux dire qu’elle n’a pas réalisé les illusions téméraires du vulgaire, qui n’en savait pas exactement la puissance. […] Je sais que M. […] Il a su, comme Renan, retenir la grâce et la force de deux cultures opposées ; et son charme complexe vient de là. […] Comme on sait, le théâtre est son champ de bataille. […] Sarcey connaît comme personne cette technique du théâtre, et je crois qu’à peu près tout ce que savent là-dessus les hommes de ma génération, ils le lui doivent.
Pendant le bal même, le maréchal s’approcha du prince de Metternich qui s’y trouvait, et voulut savoir, avant de s’engager davantage, si l’on ne voyait aucun inconvénient à une semblable instruction, à cette espèce de cours régulier qui lui était demandé. […] Tu sais combien mon âme attentive à ta voix S’échauffait au récit de ses nobles exploits… Le premier vers avait été un peu changé et, selon moi, gâté par le prince : il avait substitué le mot arrivé au lieu d’attaché. […] Le Hollandais, devant le puissant océan, son éternel ennemi, sait qu’il ne peut lutter avec avantage contre lui que par la patience ; qu’un travail momentané est insuffisant pour donner un résultat favorable, tandis qu’un combat de tous les moments finira par le faire triompher, et il souscrit à cette obligation sans en discuter les inconvénients. […] Rarement l’approche de la mort cause de l’irritation : nous savons qu’elle a été la condition de notre existence, et l’on envisage l’éternité du même œil que l’Arabe voit l’entrée du désert dont il ignore la limite. […] Non, la France ne saurait renier celui qui justifia si bien les grandeurs déjà commencées de l’histoire, et qui montra de sa présence et de sa personne, dans ces diverses contrées du monde où il parut, que la renommée lointaine ne mentait pas.
On ne saurait s’étonner qu’il ait mis trente ans de sa vie à ce travail curieux et d’un détail infini, à cette fabrique industrieuse, où la verve ne le soutenait pas. Ayant fait choix de son jeune Scythe voyageur pour le faire parler et juger de la Grèce vers le temps d’Épaminondas et de Philippe, il s’est donné beaucoup de peine pour introduire l’examen de certaines questions que la vue de la Grèce, à cette date, ne soulevait pas, pour en éluder et en écarter adroitement certaines autres, et pour atteindre à une sorte de vraisemblance froide dont on ne lui sait aujourd’hui aucun gré. […] Un Niebuhr, un Otfried Müller savent tirer des textes et des monuments ce qu’un autre moins hardi et moins pénétrant n’y aurait pas vu. […] Chacun sait qu’il a célébré M. et Mme de Choiseul dans son ouvrage, sous les noms d’Arsame et de Phédime ; mais on n’a pas remarqué qu’il les loue en trois passages différents, au premier chapitre, à l’avant-dernier, et de plus au milieu et au cœur de l’ouvrage (chap. […] Ceux qui l’ont connu ne savent lequel admirer le plus, ou son immortel Anacharsis, ou l’ensemble de sa vie.
Il est évident que, non seulement il n’a jamais su un mot d’histoire, mais qu’il n’a jamais ouvert un historien, ni un auteur de mémoires. […] Personne, du reste, ne fit la moindre attention à cet arbre généalogique et on lut les diverses histoires des Rougon et des Macquart sans se préoccuper un seul instant de savoir à quel degré tel Macquart était parent de tel Rougon et comment tel Rougon était allié à tel Macquart. […] Il s’est déformé de telle sorte que Zola sera un document d’histoire littéraire très intéressant pour qui se demandera vers quoi le romantisme tendait sans le savoir, à travers ses essors, ses envolées et ses splendeurs. […] Et il faut bien savoir dire que Zola dut son succès à un petit nombre de qualités très réelles. […] Mais il savait composer et il savait peindre certaines choses.
Une telle transposition a pour effet, on le sait, de modifier quelque peu le sens que comporte le mot dans l’œuvre de Flaubert. […] Il suffit surtout de considérer que sans l’existence de ce pouvoir, les découvertes individuelles ne se seraient pas transmises en sorte que le savoir humain serait demeuré à l’état embryonnaire, qu’il n’aurait point formé une somme, qu’il n’y aurait pas à vrai dire de savoir humain. […] La mieux appropriée tient dans cet impératif : « Sois en harmonie avec toi-même. » Flaubert, qui se crut peut-être attiré vers l’action et qui se confina dans l’idée, sut conclure vers sa vingtième année à ce précepte dont il livre le talisman dans une lettre à son ami Le Poittevin : « Sibi constat », tel est, dit-il, citant Horace, l’état du sage. C’est de cet état de fait qu’il déduit le conseil qu’il se donne à lui-même : « Sois en harmonie avec toi-même. » Cette maxime en effet, si on ne. la prend pas comme un frein trop fort de nature à paralyser le mouvement nécessaire à la vie, peut être utile à distinguer la limite où le Bovarysme cesse d’être l’expression d’un progrès normal pour dévier vers la pathologie : « Sois en harmonie avec toi-même », cela signifie avec plus de détail : Sache parmi le grand nombre de notions qui sont proposées à l’admiration de ton esprit, sache distinguer celles qui doivent demeurer pour toi de simples objets de connaissance, de celles qui peuvent être des buts pour ton activité. […] À l’appui de cette excellence on ne saurait invoquer d’exemple plus décisif que celui de la Renaissance.
Il ne sait point les antécédents de ses créatures, et sans cesse il en entre d’inconnus et de soudains. Sauf pour certains malades dont l’âme lui est ouverte comme la sienne propre, il ne sait ni ne dit les mobiles de ses personnages, et leurs actes ne sont pas moins bizarres que les flux d’émotions qui sourdent tout à coup dans leurs cerveaux. […] Il en sait l’aspect coutumier autour des bouges et dans les ruelles, les victimes que ce flot charrie et les raffinements dont elle s’orne pour les riches dans les maisons basses où l’on entend des cris d’enfant. […] Sous la chamarrure des uniformes, en le déguenillement des souque-nilles, à travers le poli ou le débraillé des manières, ou des paroles choisies ou éructées, il sait discerner le fond même, boueux ou délicat, de l’homme, la simple créature matérielle, souffrante, transgressante, endolorie, irascible, périssable et vive. […] Et de même que ces êtres ne témoignent cependant d’aucune honte sociale et ne souffrent de leur déchéance que parce qu’ils sont inhumains et indignes de pitié, les canailles de Dostoïewski aussi découvrent parfois naïvement et sans trop se savoir odieux, leur perversité, avec un doux cynisme.
Il eût fallu l’attendre : Qui fait plus qu’il ne doit, ne sait point me servir. J’obéis à mon dieu, vous, sachez m’obéir. […] Sais-tu ce que j’ose tenter ? Dans ces funestes lieux, sais-tu ce qui m’amène ? […] On ne sait plus si l’on doit s’affliger ou se réjouir, ni ce qu’on doit craindre ou espérer.
Sus au romantisme ! […] Et, s’il a un ruban rouge à sa boutonnière, je ne sache pas qu’on l’ait poursuivi pour port illicite de décoration. […] Je sais encore qu’il n’est pas donné à tout le monde d’avoir des convictions ; mais du moins peut-on exiger un peu de tenue. […] « Récitez une tragédie, si vous en savez une. […] Ils sont tout effarouchés, les pauvrets, ils ne savent plus où se cacher.
Toute la question est de savoir si Mme Sand nous l’a donné. […] Elle écrit, elle ne sait pourquoi, sans rime ni raison, comme elle dit : Le Secrétaire Intime. […] En âme et en génie, je ne sais pas si elle se croit, mais je sais bien qu’elle veut qu’on la croie naïve comme de l’eau ! […] Elle tourna la tête à tout le monde, cette femme, qui entrait dans la littérature, Dieu sait par quelle brèche. […] « L’insulte à la rectitude de la vie ne saurait aller plus loin, dit-il, mais Mme Sand fait tomber son talent dans l’abîme, comme j’ai vu (il avait toujours tout vu !)
Un tel fouillis, dans lequel la nature humaine disparaît sous l’artifice et les chinoiseries et les dépravations d’une civilisation dégoûtée, qui ne sait que faire pour se ragoûter, est un défaut qui peut devenir grave, même dans un écrivain léger. […] Qui ne savait, en effet, comment l’auteur de Monsieur, Madame et Bébé, s’était révélé dans la littérature contemporaine ? […] Mais Gustave Droz devenu observateur sait faire maintenant, quand il le faut, crier son coloris. […] Quelle poignante réalité, sous cette main potelée qui sait l’étreindre ! […] Je n’en sais rien, mais ce que je sais, c’est qu’il saurait en faire.
On n’ose plus être naturaliste ; on se défend de l’avoir été ; les plus ignorés eux-mêmes de ses disciples, les imitateurs qu’il ne se savait point, ont déjà commencé de trahir « le Maître. » Déjà, l’auteur de Charlot s’amuse et celui du Bilatéral, déjà MM. […] Au moyen des journaux, des faits divers et des comptes rendus de cours d’assises, au moyen des commentaires dont le « chroniqueur judiciaire » ne manque jamais à les faire suivre, — pour opposer, comme l’on sait, la dépravation cynique des campagnes à l’honnête, l’élégante et l’inoffensive corruption du boulevard, — M. […] On ne saurait trop le redire : c’est ici ce que n’ont pas compris nos modernes naturalistes, Flaubert en tête, M. […] Mais puisqu’il sait compter, je voudrais qu’il fit une observation : c’est que ses romans se vendent d’autant mieux qu’ils sont plus obscènes ou qu’ils sont plus grossiers. […] S’il écrivait pour les paysans ou pour les ouvriers, on le lui passerait encore ; mais il écrit pour les bourgeois ; et s’il croit qu’un ignoble blasphème ou une sale injure aient la même signification pour le bourgeois, qui les fit imprimés dans un livre, que pour le paysan ou l’ouvrier qui les profère, je l’assure qu’un « écrivain » et un « naturaliste » ne sauraient se tromper davantage.
Deplace prêtait souvent sa plume aux idées et aux ouvrages de ses amis ; pour lui, il ne chercha jamais les succès d’amour-propre, et je ne saurais mieux le comparer qu’à ces militaires dévoués qui aiment à vieillir dans les honneurs obscurs de quelque légion : c’est le major ou le lieutenant-colonel d’autrefois, cheville ouvrière du corps, et qui ne donnait pas son nom au régiment. […] Enfin, monsieur, voyez si cette idée vous plaît : je n’y tiens qu’autant qu’elle vous agréera pleinement. » Et dans cette même lettre datée de Turin, 19 décembre 1819, on lit : « On ne saurait rien ajouter, monsieur, à la sagesse de toutes les observations que vous m’avez adressées, et j’y ai fait droit d’une manière qui a dû vous satisfaire, car toutes ont obtenu des efforts qui ont produit des améliorations sensibles sur chaque point. […] Deplace avait un sens droit, une instruction ecclésiastique et théologique fort étendue ; il savait avec précision l’état des esprits et des opinions en France sur ces matières ardentes ; il pouvait donner de bons renseignements à l’éloquent étranger, et tempérer sa fougue là où elle aurait trop choqué, même les amis : motos componere fluctus. Quant à écrire de pareille encre et à colorer avec l’imagination, il ne l’aurait pas su ; mais il y a deux rôles : on a trop supprimé, dans ces derniers temps, le second. […] Collombet ; ces deux somptueux volumes in-8°, de polémique et de discussion polie, ont pour objet de faire contre-partie et contre-poids aux Soirées de Saint-Pétersbourg, à ce beau livre de philosophie élevée et variée duquel l’auteur écrivait : « Les Soirées sont mon ouvrage chéri ; j’y ai versé ma tête : ainsi, monsieur, vous y verrez peu de chose peut-être, mais au moins tout ce que je sais. » — Rothaval est un petit hameau dans le département du Rhône, probablement le séjour de l’auteur en été.
Il y avait, qui ne le sait ? […] Il était, au contraire, une sublimité de faiblesse, un phénomène — et un phénomène prodigieux — de pusillanimité morale et de défaillance, on ne sait quelle chimérique merlette de blason, sans bec ni sans ongles, et comme il était cela et n’était que cela, tout fut dit : le monde, dont il était l’ironique clef de voûte, s’affaissa. […] Lui qui pense, comme les hommes vraiment politiques, que Louis XVI fut moins malheureux que coupable, contrairement à l’opinion commune qui le fait moins coupable que malheureux, lui qui pourrait, comme Vaublanc, resté immuablement royaliste, et Mirabeau, qui le redevint, avoir de ces traits perçants et terribles qui sont moins les vengeances que les justices de l’histoire, sait noblement s’en abstenir. […] Il a été le peintre à fond de ce triste roi ; mais en le peignant ressemblant, non plus à faire peur, mais à faire pitié, il a agi comme les grands peintres qui, à force d’art, savent idéaliser les réalités les plus basses, et ici ce n’est plus magnanimité d’historien, c’est de l’art, l’art de l’homme qui sait écrire. […] Pauvre roi, qui mettait son énergie dans ses mains à l’heure où la puissance appartenait aux idées, et qui savait si mal le prix du temps qu’il dérobait à sa fonction !
Alors on comprend la tristesse, encore plus comique que le respect, de l’historien quand il s’aperçoit qu’il ne sait pas plus exactement le moment où commencèrent que celui où se terminèrent de si belles choses. […] Ainsi Cotin, l’abbé Cotin, le faiseur de charades, ce sphinx poétique qui ne dévora jamais personne, et dont Boileau fit l’épluchette que vous savez. […] J’oserai dire, fait-il, j’oserai dire que Conrart savait le latin ! […] Ce sont deux femmes qui ne furent pas précieuses et qui sont là on ne sait pas pourquoi… peut-être parce qu’elles devraient n’y être pas. […] Ces sirènes corruptrices mirent des concetti dans le vieux Corneille, et, dans cet invulnérable de goût et de génie qu’on appelle Racine, surent trouver le tendon d’Achille, qu’elles ne coupèrent pas, mais qu’elles énervèrent.
Incorrect, il est mieux ainsi le peintre de cette aristocratie dédaigneuse des lettres, et dont on disait qu’elle savait tout sans avoir jamais rien appris ! […] Aussi, quand nous, venus longtemps après tous les effacements de la révolution française, nous ne lisons le duc de Luynes, qui n’était pas un écrivain, qu’à cause de son nom qui dit le rang qu’il tint et celui de son petit-fils, qui autorise la publication de ses mémoires, et quand nous ne trouvons à la place des choses qu’il pouvait savoir en raison même de son rang, que les vieilles inanités déjà connues, certes, nous avons le droit de dire que nous sommes, qu’on me passe le mot : attrapés ! […] Il sait faire une phrase, si toutefois on ne la lui a pas refaite ! […] M. le Prince ayant su qu’il était le plus ancien, lui dit : “Monsieur, je vous ferais tort si je ne vous laissais pas le commandement de la troupe, et je me retire.” […] Les Mémoires du duc de Luynes, qui n’a jamais su observer et qui n’est qu’une espèce de perroquet héraldique, ne sont guère bons qu’à mettre au cabinet du Misanthrope ; stériles paperasses !
On sait ce que fut l’histoire de France, de 1830 à 1833. […] Révolté de position sociale, révolté déjà à l’École où l’on savait le mieux obéir, révolté militaire plus tard, enfin révolté politique, il fut un révolté toujours. […] « Si vous n’êtes pas contents, vous savez ? […] Il cachait ainsi une ambition verte, comme l’a si bien dit un écrivain de son temps, qui savait peindre ce qu’il voyait. […] Elle aurait su son nom.
L’éditeur, c’est naturellement Madame Lenormant, l’auteur des Mémoires de Madame Récamier, qui n’a jamais eu de Mémoires, mais une nièce qui tira parti de ses petits papiers de famille et qui veut qu’on sache, la bonne nièce ! […] Il y a un mot, très peu allemand, du reste, de Jean-Paul, que Benjamin Constant, qui savait l’allemand, aurait dû se rappeler et que voici dans sa magnifique brutalité : « Il faut se mettre à genoux devant les femmes, mais comme l’infanterie devant la cavalerie, — pour se relever et pour donner la mort ! […] Dieu ne l’avait pas prise avarement pour lui et mise sous ce voile qui semble transparent et qui a l’épaisseur d’un bouclier… C’était simplement une mondaine, et les vertus, on le sait, des mondaines, ont la fragilité de leurs faibles cœurs. […] … Ne savez-vous pas vous-même — mettez la main sur votre conscience et répondez-vous ! […] Mais, dans l’amoureux qui sait parler l’amour, il y a de plus le penseur qui sait analyser le sien.
être pesant, sans se compromettre, tant il savait de choses ! […] Savez-vous comment il procède ? […] Flourens, devait traiter dans un de ses ouvrages, car vous savez si M. […] L’Alcibiade de la physiologie se devait de couper la queue de son chien, et il l’a coupée en homme qui sait se servir du scalpel et de l’esprit français. […] Flourens, qui ferait la classe avec beaucoup d’imposance à des hommes comme lui, la ferait tout aussi bien aux jeunes filles des Oiseaux ou de l’Abbaye-aux-Bois, comme Bossuet faisait le catéchisme aux petites bonnes gens de la ville de Meaux, et, comme on le sait, Bossuet n’en était pas plus petit.
Je savais qu’il écrivait à la Revue des Deux Mondes, ce qui n’est un honneur pour personne, et qu’il feuilletonisait à la République française. […] Seulement, nous ne sommes plus au temps Où le bonus, bona, bonum, des Sganarelle, dit aux Géronte, qui ne savaient pas le latin, suffisait. […] Savez-vous pourquoi ? […] Soury avait vécu à cette époque, qui sait ? […] Soury pouvait, à la vérité, faire avec autant de raison de Jésus un assassin et un adultère… Mais l’idée fixe du médecin aliéniste, affolé lui-même de la folie qu’il traite et qui est contagieuse, l’a emporté… Je ne sais pas si M.
Et qui sait ? […] C’est là, en effet, qu’elle se tient pour ceux qui ne savent pas fièrement l’attendre dans la contemplation des choses divines et la conscience d’un talent qui devrait faire leur sécurité ! […] … Je ne le sais plus. Je ne veux plus même le savoir… Ils se sont fondus aux rayons de ces trois soleils. […] Mais rien donc ne saurait apprendre à ce Voyant quand il s’agit de Dieu, et à ce Visionnaire quand il s’agit des hommes, que quand on est un catholique, on ne doit compter que sur Dieu seul.
Il y a évidemment, au fond des incroyables rodomontades, affectées ou vraies, qui commencent son livre ou le parti pris d’un jeune homme peut-être modeste, qui sait ? […] Je sais trop de quoi il est fait pour annoncer qu’il vient de naître un homme de génie de plus à la littérature française, et pourtant il est vrai de dire que le Poème humain de Gustave Rousselot, malgré les énormes défauts que j’y signalerai tout à l’heure, a plusieurs des qualités fortes qui constituent le génie poétique, et je suis d’autant moins suspect lorsque j’affirme qu’il les a, que le poème en question, avec son titre que je n’aime pas, est écrit tout entier dans une inspiration que je déteste. […] Il l’a dit lui-même, dans un vers splendide comme il en sait faire : Le battement du cœur frappe aux portes du ciel ! […] Ils prétendaient qu’il fallait affranchir aussi l’orthographe, et que les cuisinières qui ne la savaient pas étaient celles-là qui la savaient le mieux… Que sont devenus ces farceurs ? […] Il l’abaisse jusqu’à n’être plus qu’un art facile, à la portée des plus vils rimailleurs, et l’outrage à l’art des vers est ici d’autant plus grand que Gustave Rousselot sait les frapper… autrement qu’en les déshonorant.
Nous ne saurons rien, il est vrai, de ce qui plaît à la curiosité, cette faculté puérile qui veut tout savoir, sous prétexte que rien n’est insignifiant dans la vie ! […] On saura qu’elle était une Corinne vraie dont les vers peuvent être faibles parfois, mais ne déclamèrent jamais ; une Corinne simplifiée, purifiée, attendrie, mais amincie jusqu’à ne plus être, de tant de puissante haleine, que le souffle malade de l’amour et une pensée délirante, de tant de pensées ! […] Sans son suicide et sans ses vices, Sapho ne serait qu’un exemple de prosodie, à l’usage de ceux qui, comme Trissotin, ne se sentent pas d’aise de savoir le grec. « Je ne sais pas ce qui manque aux femmes, — disait le vieux Corneille, dont la bonhomie sublime fut parfois gauloisement railleuse ; — mais pour faire des vers, il leur manque quelque chose… » et rien de plus vrai ! […] Dieu tient dans sa main les clefs qu’on croit perdues De tous les secrètes lui seul sait la valeur.
Forcément, il faut qu’elle en parle, sinon par respect de leur génie, à ces quatre grands poètes acclamés autrefois, au moins par respect pour l’opinion qui les a acceptés et dont elle est, comme l’on sait, la très humble et très obéissante servante. […] Mais quand le génie, cette intensité immortelle, se joint à la passion du moment, cette chose périssable mais qui est aussi une intensité, de cette rencontre, comme de deux nuages électriques, il jaillit tout à coup des tonnerres, et on sait si l’auteur des Iambes fit le sien ! […] De son côté, Victor Hugo, qui avait été appelé l’Enfant du génie, on sait par quel parrain et par quelle marraine, avait donc été un enfant… Mais Auguste Barbier n’avait, lui, de perceptible en ses vers, ni balbutie, ni enfance. […] Cette espèce de phénomène très rare, j’ai tardé, pour ma part, à le signaler, tant je le croyais impossible, tant je croyais à un engourdissement momentané de facultés en cette puissante nature qui m’avait donné de si mâles plaisirs, et tant je répugnais à montrer, dans ce Samson tondu par je ne sais quelle main invisible, non pas une faiblesse relative après une force absolue, mais une faiblesse absolue arrivant à l’anéantissement de toute faculté. […] Eh bien, Auguste Barbier est un grand artiste d’élan qui ne sait pas son métier, et qui ne le sait pas à une époque où le métier est devenu plus obligatoire que jamais pour l’artiste, puisqu’il est la seule chose dans l’artiste que le temps puisse perfectionner !
Qui sait ? […] C’est le sublime de l’ennuyeuse platitude et dans des proportions tellement énormes et tellement continues, qu’on ne sait vraiment plus, au bout de quelque temps de lecture, lequel est le plus insupportable de la Russie ainsi peinte, ou du genre de talent de celui qui l’a peinte ainsi. […] Certes, on peut concevoir que, dans un but de moralité supérieure, un génie misanthropique ou indigné prenne un coquin pour héros de son livre et en dévoile l’idéal affreux, comme Vautrin, ou la réalité immensément comique, comme Panurge, mais pour cela il faut savoir individualiser. […] Le talent de Nicolas Gogol, on ne saurait le nier, mais la critique est une mesure, et elle n’a fait que la moitié de sa tâche quand elle s’est contentée de dire : « Cet homme a du talent, ou il n’en a pas. » Assurément, l’auteur des Ames mortes est un talent à sa manière, mais c’est un talent russe, et peut-être le plus russe de tous les talents de son pays. […] Ce penseur à moitié de pensée et à deux réminiscences sait bien ce qui manque à la Russie : il sait aussi ce qui lui manque à lui !
Mais combien ces interférences nuisent à l’exacte vision des rapports de fait, on le sait de reste. […] — Savoir avec précision, d’une part quelle sorte d’égalité nous voulons réaliser, et d’autre part quels effets produit tel ou tel type d’institutions. […] Mais, une fois la fin posée, reste à savoir quels moyens sont propres à la réaliser. […] Que le moment de ces synthèses grandioses ne soit pas encore venu, on le sait d’ailleurs. On sait aussi que, pour en hâter la venue, il faut, suivant le précepte cartésien, diviser les difficultés, c’est-à-dire procéder par analyse.
. — Vous savez ce que j’entends par santé. — Et, voyez ! […] je ne l’ai jamais su moi-même ! […] De ce dernier site, il sait prendre les aspects vrais pour l’artiste et le poète. […] Je ne sache quelqu’un de quelque marque qui n’ait ainsi son auréole… à l’envers. […] On ne saurait être et avoir été.
Vraiment, on se souciait peu de savoir s’il avait dit vrai. […] Mais la société tient à ce que nous sachions obéir, et elle agit en conséquence. […] Je n’en sais rien, et d’ailleurs ce n’est pas le cas. […] Il ne saurait nous contraindre à rien si nous ne le souhaitons pas. […] On ne saurait accomplir un devoir qu’en en violant quelques autres.
Je ne sais si j’aurai assez de vie et de force pour remplir un plan aussi vaste. […] Je sais que pour les personnes peu initiées à ces sortes d’études, bien d’autres développements eussent été nécessaires. […] Mais ce procédé, dont il ne faut pas nier l’importance, ne saurait tout expliquer. […] Jésus ne saurait donc appartenir uniquement à ceux qui se disent ses disciples. […] On ne saurait élever un doute quelconque sur l’authenticité de ce passage.
On sait que les Epicuriens et les Stoïciens, deux écoles de décadence pourtant, avaient beaucoup écrit sur ce sujet. […] A rigoureusement parler, elles n’ont point de commencement, elles débutent au hasard, comme elles peuvent ; on ne sait ni d’où elles viennent, ni où elles vont ; en revanche on sait ce qu’elles sont. […] Au premier abord, je le sais, cette proposition peut paraître inacceptable. […] Mais les naturalistes modernes ont su retrouver les fonctions fondamentales jusque chez les derniers mollusques et protozoaires. […] Beaucoup ne sauraient être architectes, qui pourront bien tailler leur pierre.
Pour toutes les sciences de la nature, mécanique, physique, chimie, biologie, il y a trois siècles que cette direction est suivie, on sait avec quel succès. […] On sait les tâtonnements, les incertitudes, les contradictions de l’histoire et même de l’économie politique dans cette partie la plus haute, mais aussi la plus difficile de leur œuvre. […] Qui ne sait la peine qu’eut la science à obtenir d’opérer sur le cadavre humain ? […] On savait que certaines de ces fonctions ont besoin d’organes ; on ne savait pas au juste que toutes en eussent besoin, la pensée et la volonté comme la sensibilité et la motilité. […] Elles constatent des faits que nulle spéculation métaphysique, nulle doctrine morale ne saurait nier.
Un autre magot, non moins férocement peinturluré, avec des boules en cuivre collées sur les yeux, et je ne sais quoi sous sa robe, qui le fait ressembler à une naine enceinte. […] Mon chien a des yeux intelligents et bons, et quand d’aventure il hurle à la lune, c’est sans doute assez désagréable à entendre, mais il y a encore je ne sais quoi d’humain dans sa plainte. […] Celui des Annamites n’est pas même triste ; impossible d’y attacher un sens : il est affreux et innommable ; je ne sais rien de plus. […] » Oui, je sais, il y a comme cela des gens qui se sont donné pour tâche d’expliquer, et, par suite, d’aimer toutes les manifestations, quelles qu’elles soient, de la vie et de l’art humain à travers les pays et les âges.
La belle dame (madame de Montespan) ayant été à confesse à un prêtre qui lui a refusé l’absolution, elle en a été extrêmement surprise ; elle s’en est plainte au roi, qui très surpris lui-même, n’a pas voulu condamner ce prêtre sans savoir de M. de Montausier, dont il respecte la probité, et de M. […] La reine envoya hier savoir des nouvelles de sa santé. […] Reste à savoir si le roi partira pour la Flandre sans dire adieu. […] Elle dit que de tous les millions de lettres que madame de Richelieu a reçues, celle de M. de Grignan était la meilleure, qu’on ne saurait écrire ni plus galamment, ni plus noblement, ni plus tendrement pour feu madame de Montausier. » 83.
Qui ne le sait, du reste ? […] Nous les avons vus dans Tocqueville, dans mistress Trollope, et même dans madame Beecher Stowe, et nous savons la puissance d’ennui que ce peuple travailleur a créée et à quelles splendides destinées d’abrutissement matériel il est réservé. […] Il est des procédés qui ne s’emploient qu’une fois, car ils ont l’importance d’une découverte, et une découverte ne saurait se recommencer. […] L’auteur semble avoir oublié, ou n’avoir jamais su, que le véritable génie dramatique ne procède pas plus par des événements que par des chiffres, et qu’on peut en ajouter beaucoup les uns aux autres sans avoir plus d’imagination pour cela… Comme inventeur, donc, Gabriel Ferry ne nous paraît pas une grande perte.
L’admiration, en effet, ne saurait être un jeu, elle n’a rien de fictif. […] Pour le savoir, analysons plus intimement la nature de la sensation. […] Il ne saurait être résolu que par une analyse vraiment scientifique du vers. Nous aimons presque tous le rythme et l’harmonie des vers sans trop savoir ce qui nous plaît en eux ; il faudrait le savoir. […] On sait l’importance capitale du rythme dans la musique : M.
La question est de savoir si cette façon est bonne. […] nul ne le sait. […] Les deux sophistes prétendaient tout savoir. […] — Sais-tu combien Euthydème a de dents, et sait-il combien tu en as ? […] Lisez encore celui-ci ; je ne sais rien d’égal.
Il faut oublier tout ce que vous savez, et tâcher d’arriver devant la nature comme un enfant qui ne sait rien… M’entendez-vous bien ? […] tu sais ce que (p. 102) c’est que de vivre ! […] vous le savez maintenant. […] … excepté leur dévouement, auquel leur nom ne saurait ajouter. […] Son caractère le poussait bien moins à cela que la personne que vous savez.
Mais sachons voir la chose. […] On en sait plus sur les conditions du poème épique qu’au temps d’Homère. […] On le savait dans le camp des anciens, et on le disait. […] Qui sait si la première idée ne lui en était pas venue de Cydias ? […] Il lui interdit toute connaissance, même de savoir avec certitude si deux et deux font quatre.
On sait les rêves généreux et prématurés de l’abbé de Saint-Pierre. […] On ne sait trop ; on y trouve des moutons bien blancs et bien peignés, dignes d’avoir pour les garder des Alcidor, des Daphnis, des Sylvie, des Amaranthe. […] Le malheur est que ces Edens sont des paradis perdus dont on n’a jamais su retrouver l’entrée. […] On sait aussi la cour de lettrés dont s’était entouré le surintendant Fouquet qui trouva en eux ses amis les plus fidèles et ses défenseurs les plus vaillants. […] Sedaine a fait dans Le philosophe sans le savoir, un éloge très senti du commerce.
Nous ne savions pas qu’un prince eût l’âme et les mœurs d’un laquais. […] Madame de Maintenon le juge « glorieux. » Il ne sait pas supporter une injustice, et donne sa démission faute d’avancement. […] Il voulait parvenir, et il savait comment on parvient. […] Voilà la mort telle qu’elle est, pleurée par l’intérêt et par le mensonge, raillée et coudoyée par des contrastes amers, entrecoupée de rires, ayant pour vraies funérailles le hoquet convulsif de quelques douleurs débordées, accusant l’homme ou de faiblesse ou de feinte, ou d’avarice, traînée au cimetière parmi des calculs qui ne savent se cacher, ou des « mugissements » qui ne savent se contenir. […] Lisez encore celui-ci ; je ne sais rien d’égal.
On sait le goût de notre époque pour cette sorte de publications. […] Ce sont les Goncourt qui n’ont pas su l’écouter. […] Elle est un châtiment, et d’autant plus terrible que l’auteur n’en sait absolument rien. […] Barrès sait que la configuration physique d’une contrée commande son histoire. […] Il a su le droit et la chicane comme il savait les poètes, les romanciers, les essayistes de son époque et de toutes les époques, les mémorialistes aussi.
Entre les cent façons dont Amour sait se faire aimer, ne choisissons pas, puisqu’en toutes on peut être d’honnêtes gens. […] Il n’a jamais su que se fuir lui-même on se creuser lui-même, rêver la vie ou en mettre la valeur en question. […] Job, en faisant tuer jadis un adolescent dont il était jaloux, ne savait pas que cet adolescent était le futur César. […] Je ne sais pas si, comme il le dit, il pétrit « le pain de la foule » mais je sais qu’il s’entend, au moins aussi bien que l’auteur de la Tosca, à fournir aux commotions du vulgaire. […] », je ne sais quels « M’as-tu vu » gigantesques.
Je lui ai dit : « Savez-vous à qui vous parlez ? […] ) Savez-vous que l’empereur m’a donné l’année passée cinquante mille livres de rentes ? […] Il y en a un sur lequel on voyait un aigle terrassé et déchiré je ne sais par quelle bête, une figure de lion, peut-être de léopard… ou de mérinos… (Tout le monde rit. […] lasalle. — Oui ; ils ne savaient quelle fête me faire. […] -Firmin Didot qui me la raconte sait lui-même d’original et par tradition.
Une première question et la plus naturelle est de savoir si ces mémoires et ce journal de l’abbé Le Dieu répondent à l’attente qu’on en avait et à ce que les fragments cités faisaient espérer. […] On retrouve autre chose que ce qu’on savait déjà, mais qui le vaut bien. […] L’abbé Le Dieu, malgré les longues années qu’il resta auprès de Bossuet, n’entra donc jamais dans son intime confiance et ne reçut jamais de lui aucune confidence proprement dite ; il ne sut les choses importantes qu’au fur et à mesure, à force d’attention et après coup. Il y avait l’œil, comme il dit, il y mettait de la suite, et arrivait avec un peu de temps à tout bien savoir et à bonne fin. […] Ces grands orateurs composaient leurs sermons et les apprenaient, les récitaient avec plus ou moins d’art ou de naturel : le discours qu’ils savaient le mieux par cœur était celui qu’ils disaient le mieux et qui souvent aussi produisait le plus d’effet.
Dieu nous l’avait donné aux confins de deux siècles, l’un corrompu par l’infidélité, l’autre qui devait essayer de se reprendre aux choses divines, et sa muse avait reçu le même jour, pour mieux nous charmer, la langue d’Orphée et celle de David. » Certes, on ne saurait mieux ni plus magnifiquement parler de Chateaubriand, et dans une langue même qui le rappelle et qui rivalise avec lui. […] Le style y gagne ; il est court-vêtu en quelque sorte, sermo succinctus ; il s’y voit je ne sais quel air cavalier et beaucoup de désinvolture. […] J’y reviens : cette lettre si spirituelle et si bien troussée me rappelle, par je ne sais quelle réverbération, le joli billet de Pline écrivant à Tacite qu’il a pris trois sangliers dans une forêt, étant assis ses tablettes à la main. […] que Voltaire, avec tous ses défauts qu’il se passait trop librement, est utile, au contraire, quand on n’y abonde pas et qu’on sait y joindre à propos les correctifs ! […] On peut voir notamment la lettre très-belle, très-juste, sur l’éducation domestique d’un petit monsieur gâté dans sa famille, « une sorte de petite momie enfermée dans un vase de soie et qui finit par se croire un petit dieu » (pages 125-128) ; cette lettre, qui est de la fin de 1850, présageait les talents que le Père Lacordaire ne se savait pas encore pour l’éducation de la jeunesse et qu’il a développés dans la dernière partie de sa carrière.
Et sur Mirabeau, pour nous bien expliquer le culte constant et inviolable qu’il lui voua, remarquons en passant que Frochot, tout exécuteur testamentaire qu’il était, ignora toujours ou du moins put toujours révoquer en doute bien des choses que nous savons aujourd’hui de science certaine et qui déjà avaient fait bruit dans le temps, lorsqu’on découvrit l’armoire de fer. […] eh bien, à moi seul en France, peut-être, il serait permis de ne pas détester sa mémoire, puisqu’il sut m’estimer assez pour ne me rendre ni le confident ni le complice d’un si détestable projet4. » L’existence de Frochot, au sortir de l’Assemblée constituante, nous représente en moyenne celle de beaucoup de ses collègues : il rentra dans ses foyers, dans le bourg d’Aignay, où il comptait reprendre sa vie ordinaire. […] Passy, que mon analyse ne saurait suppléer. […] On sait cette triste et ironique histoire. […] A la demande qui lui fut faite d’ouvrir une salle de l’Hôtel-de-Ville pour y assembler le Gouvernement provisoire, il ne sut que consentir et donner à son monde l’ordre de tout préparer… On souffre de cette candeur excessive chez un magistrat si digne d’ailleurs de respect et si recommandable.
Je ne sais qui a dit que l’expérience dans certains esprits ressemble à l’eau amassée d’une citerne : elle ne tarde pas à se corrompre. […] Depuis quelques années, la santé de Topffer, longtemps florissante, paraissait décliner sans qu’il en sût la cause. […] Vinet, qui en saura tirer le miel savoureux et la salutaire amertume. […] Bernier sait mieux éviter. […] Topffer, on le sait, a une langue à lui ; il suit à sa manière le procédé de Montaigne, de Paul-Louis Courier.
La description du printemps, de l’orage, de la nuit, de la beauté, des combats, peut se varier dans ses détails ; mais la plus forte impression a dû être produite par le premier poète qui a su les peindre. […] Les poètes savaient peindre de la manière la plus frappante les objets extérieurs ; mais ils ne dessinaient jamais des caractères où la beauté morale fût conservée sans tache jusqu’à la fin du poème ou de la tragédie, parce que ces caractères n’ont point leur modèle dans la nature. […] L’esprit qui les conçoit est sans cesse ramené vers elles ; et il serait impossible aux modernes de faire abstraction de tout ce qu’ils savent, pour peindre les objets comme les anciens les ont considérés. […] On ne saurait nier que la législation d’un peuple ne soit toute-puissante sur ses goûts, sur ses talents et sur ses habitudes, puisque Lacédémone a existé à côté d’Athènes, dans le même siècle, sous le même climat, avec des dogmes religieux à peu près semblables, et cependant avec des mœurs si différentes. […] La nation leur savait gré d’être ambitieux de son estime.
Un domestique le remit sur son chemin ; il s’égara encore, coucha dans je ne sais quel hameau, et pendant trois jours eut les distractions les plus plaisantes : « Pourquoi M. d’Hervart ne m’a-t-il pas averti ? […] Ce que chez vous nous voyons estimer, C’est un mortel qui sait mettre sa vie Pour son ami. […] On l’appelle « le bonhomme. » En conversation, il ne sait pas de quoi on parle autour de lui, « rêve à toute autre chose, sans pouvoir dire à quoi il rêve. » Il paraît « lourd, stupide. » Il ressemble à « un idiot », ne sait raconter ce qu’il vient de voir, et, « de sa vie, n’a fait à propos une démarche pour lui-même. »14 Sa sincérité est naïve ; il pense tout haut, montre aux gens qu’ils l’ennuient. Il est crédule jusqu’au bout, et, de son propre aveu, toujours le même « enfant à barbe grise, qui fut dupe et le sera toujours. » Il ne sait ni se conduire ni se contraindre, il se laisse aller ; c’est la pure nature. […] Vis-à-vis des personnages réels, il se perdait dans l’admiration et dans la louange, élevait les gens jusqu’au ciel, les y installait à demeure. « Savez-vous bien que, pour peu que j’aime, je ne vois les défauts des personnes non plus qu’une taupe qui aurait cent pieds de terre sur elle ?
Tel ce voyageur anglais, qui, dans je ne sais quel canton de France, servi par une fille d’auberge aux cheveux roux, notait sur son calepin qu’en ce pays les femmes étaient rousses. […] Il n’y a pas de raisonnement sans axiomes, et je ne sais si l’on pourrait trouver une phrase d’un seul écrivain qui n’exige l’appui de quelque principe indémontrable. […] Tout tient à tout : il faut savoir couper le fil, plus ou moins long, selon la nécessité du moment. […] Il faut savoir aussi discerner les vérités qui ne sont point évidentes par elles-mêmes, mais dont la démonstration est acquise et n’a pas besoin d’être refaite : on ne s’arrêtera pas à en recommencer la preuve. […] On ne saurait trop distinguer aussi à quel ordre appartient le sujet que l’on traite : de là dépendent les principes sur lesquels on peut s’appuyer et la preuve qu’il y faut donner.
Je ne sais, mais voici qui est bien étrange. […] Grâce à ses bonnes habitudes littéraires, il a su apporter de la délicatesse et du goût dans cette débauche, et même de la modestie. […] Voici Mme du Châtelet, l’amie de Voltaire, l’illustre Émilie, avec ses globes, ses compas, sa physique et sa métaphysique, esprit viril, n’ayant que des vertus d’homme, dépourvue de pudeur à un degré singulier si l’on en croit son valet de chambre Beauchamp Puis, c’est Mme d’Épinay, l’amie de Jean-Jacques et de Grimm, bien femme celle-là, et bien de son temps ; très encline aux tendres faiblesses et parlant toujours de morale ; une brunette maigre et ardente gardant, avec sa philosophie et son esprit émancipé, on ne sait quelle candeur étonnée de petite fille ; bref, une de celles qui ont le plus drôlement et le plus gentiment confondu les « délicieux épanchements » de l’amour avec « l’exercice de la philosophie et de la vertu ». […] Je ne sais si, mal comprise, vous êtes pour quelque chose dans les erreurs d’Emma Bovary ; mais alors c’est donc par vous qu’il lui reste assez de noblesse d’âme pour chercher un refuge dans la mort. […] Car si elles ont joué ce rôle, si elles ont eu cette influence, c’est qu’elles ont su se faire infiniment charmantes et séduisantes.
Car lorsqu’on chante comme vous savez chanter, produire c’est charmer, et lorsqu’on écoute comme je sais écouter, admirer c’est aimer. […] Sainte-Beuve disait de lui : « Lamartine, ignorant qui ne sait que son âme ». — Son père disait aussi : « Mon fils est une girouette qui tourne lors même qu’il ne fait pas de vent ». […] Homère, ce qu’il exprimait sans effort, c’étaient tous les beaux sentiments tristes et doux accumulés dans l’âme humaine depuis trois mille ans : l’amour chaste et rêveur, la sympathie pour la vie universelle, un désir de communion avec la nature, l’inquiétude devant son mystère, l’espoir ou la bonté du Dieu qu’elle révèle confusément ; je ne sais quoi encore, un suave mélange de piété chrétienne, de songe […] C’est alors un délice, c’est un rafraîchissement inexprimable que ces vers jaillis d’une âme comme d’une source profonde et dont on ne sait « comment ils sont faits ». […] Cette longue phrase lyrique, qu’aucun poète n’a su conduire mieux que lui, mais qui était souvent molle et traînante dans les Méditations, se déroule ici avec une ampleur, une force, une couleur inouïes, et avec de soudaines vivacités, des caprices de rythme et d’accent, des traits de vigueur surprenants dans la nonchalance majestueuse de l’ensemble, qui en font le plus varié, le plus élégant et le plus magnifique de tous les chants.
qui sait si le livre n’eût pas perdu à ce jeu dangereux l’autorité lumineuse de ses enseignements ? […] Il sait, il a réfléchi, il a rêvé pour l’avenir bien des voyages dont il ne voudrait plus maintenant, bien des gloires qu’il dédaigne aujourd’hui comme s’il les avait usées ; il a vu passer dans ses songes des femmes adorées qui se dévouaient à son amour, dont il buvait les larmes, et qui de leurs cheveux dénoués essuyaient la sueur de son front. […] Elle était jeune et ne savait pas le nombre de ses années, et voici qu’elle a vieilli en un jour ; elle avait l’œil splendide et superbe, et sur son front rayonnaient, en caractères éclatants, ses pensées heureuses et sereines, et voici que son regard s’est voilé, que les rides anguleuses ont inscrit sur son front sa plainte et sa douleur. […] Celui qu’elle a condamné dans son cœur, fût-il moins coupable, ne saurait imposer silence à l’acharnement de ses soupçons. […] À peine maître de la place qu’il a si vivement assiégée, il ne saura que faire de sa victoire ; après avoir constaté par la possession un amour si ardemment désiré, il tremblera devant la durée de son engagement.
Mais, en même temps que le cœur saigne et que l’imagination se flétrit, on est consolé pourtant de se sentir pour compagnon et pour guide un guerrier modeste, ferme et humain, en qui les sentiments délicats dans leur fleur ont su résister aux plus cruelles épreuves. […] L’administration civile de l’armée, les divers corps de service qui dépendaient de l’Intendance générale, passés en revue à Wilna par le maréchal Berthier, formaient déjà toute une armée qui, chargée de pourvoir à l’autre, ne savait où se pourvoir elle-même. […] Le colonel avait su jusque-là conserver intacte parmi ses hommes la religion du drapeau. […] Sans savoir ce qu’il voulait ni ce qu’il pourrait faire, nous savions qu’il ferait quelque chose. […] Rien dans l’histoire des peuples civilisés ne saurait se comparer à ce désastre de 1812.
Le théâtre ne saurait donc désormais être légalement censuré. […] Il sait que, lorsqu’il s’agit de lutter pour la liberté de l’intelligence et de la pensée, il n’ira pas seul au combat. […] Sa plus grande crainte est qu’elle ne tombe dans le mal, car il sait, lui méchant, tout ce qu’on y souffre. […] Il sait tout ce qu’on a écrit de la maison de Saltabadil. […] Il a sa besogne à faire, il le sait, et rien ne l’en distraira.
Les siècles ont une signature qu’ils apposent aux chefs-d’œuvre et qu’il faut savoir déchiffrer et reconnaître. […] La sève sait ce qu’elle fait. […] Nous ne sachons pas que l’hippopotame imite le barrissement de l’éléphant. […] Le désespoir dépose on ne sait quel plomb horrible. […] elle souffre tant, et elle ne sait rien.
Personne ne sait sans doute ce que dans la crise a pu penser et souffrir cette nature d’airain ; mais le flot passé, nous l’avons vu reparaître avec la même sérénité, la même inflexibilité, le même ressort qu’auparavant. […] Il veut que le christianisme s’arrange pour vivre au sein de cette société, sache s’y faire sa place, qu’il en accepte les conditions décidément et de bon cœur. […] Sur quoi maintenant se fondent les positivistes pour établir que la matière et ses forces sont le seul objet du savoir humain ? […] Par ces dogmes, l’homme sait d’où il vient, où il va ; il sait ce qui le détourne du chemin du salut et ce qui l’y ramène. […] La question maintenant est de savoir si la responsabilité est exclusivement personnelle et limitée à l’auteur du péché lui-même, ou si elle peut être contagieuse et héréditaire.
Si ce n’est pas une spéculation qui se sait, c’est une mystification qui s’ignore. […] À ces Souvenirs, qui ne sont pas d’elle, mais sur elle, on a, il est vrai, mêlé des lettres, et je suis bien sûr que ce ne sont pas les plus curieuses de la collection, celles-là, par exemple, qui exprimèrent avec le plus d’éloquence les sentiments que cette femme délicieuse et vertueuse sut, à ce qu’il paraît, toujours désespérer. […] » Elle a tant fait penser aux anges les hommes de sa génération, dont ce n’était pas, comme on sait, la préoccupation habituelle, que c’est depuis elle que ce mot d’ange a été insupportablement appliqué à toutes les femmes et est devenu un lieu commun dans la langue de l’amour. […] Je l’ai dit, elle savait régner, et Napoléon, qui n’aimait pas qu’on régnât sans lui, le savait bien. […] De pareils noms doivent agir sur l’imagination d’un éditeur… et qui sait ?
ce rêve de Satin qui est une création, comme l’Hermaphrodite antique ; Satin, ce type doué d’un épicurisme et d’un platonisme qui ne savent pas plus où ils commencent et où ils finissent que ne le savent les teintes de l’arc-en-ciel ; Satin, le sigisbée incomparable, le sigisbée sans amour, mais non sans plaisanterie, et comme l’Italie, dans sa vie séculaire, n’en a jamais produit un. […] Et c’est de cette idée retournée de l’adultère que madame de Molènes a su tirer un effet de l’intérêt le plus inattendu et de la plus spirituelle moralité. […] Je ne sache rien de plus original que ce développement en retour d’une passion qui s’élancait comme un navire chauffé à toute vapeur ; je ne sache rien de plus direct et de plus frappant que cette leçon donnée ainsi, par cette moraliste délicate et subtile qui n’a pas l’air de la donner, que cet adultère puni par lui-même, mais avant d’être consommé. […] Qui sait ? […] Et ils y passent (vous allez savoir comment), par ces mains qui n’appuient pas, mais qui touchent à tout avec une prestesse, une adresse, une justesse, une sûreté, et qui ont été créées de toute éternité, je crois, pour écrire la comédie de mœurs, et surtout quand les mœurs sont légères.
Il y aurait donc des images générales, et ces images seraient des signes, des signes tels qu’on n’en saurait trouver de plus parfaits. […] Or un signe ne saurait être appelé parfait s’il n’est pas à la portée de tous et capable d’obtenir un assentiment universel. […] Chacun sait que les prières trop souvent récitées finissent par n’avoir plus aucun sens pour celui qui les prononce soit à haute voix, soit tout bas, soit mentalement ; il en est de même de tout ce que l’on sait trop bien par cœur : la plupart des lettrés ne sauraient réciter les débuts de l’Iliade, de l’Enéide, des Bucoliques, de certaines tragédies françaises, en leur donnant le sens qu’enfants ils ont eu tant de peine à découvrir et qu’ensuite ils possédaient si pleinement. […] — Sans doute ; mais ce qui importe ici, c’est de savoir sur quoi, lors de cette remémoration, porte le jugement de reconnaissance. […] A savoir, de ceux qui, se croyant plus habiles qu’ils ne sont, ne se peuvent empêcher de précipiter leurs jugements, ni avoir assez de patience pour conduire par ordre toutes leurs pensées […].
On ne sait, quand on le lit, si c’est l’homme qui est le poème ou si c’est le poème qui est l’homme. […] Sachons le prix du don, mais ouvrons notre main. […] Je prie Dieu de m’accorder la patience, car, si mon désespoir et mes malheurs ne trouvent pas bientôt quelque remède, je ne sais ce qui adviendra de moi. […] Je sais ce que c’est que d’avoir été quatre-vingt-un ans malade. […] Ce fut là qu’il encourut, on ne sait pas précisément pourquoi, la disgrâce du cardinal son maître.
On le voit dans la fine scène où Eva veut tout savoir de Sachs sans rien dire elle-même. […] Détail curieux, ce motif se montre, tout gai et comique, tandis que David explique à Sachs distrait comment Magdeleine sait lui faire oublier ses déboires dans sa cuisine. […] Motif 16 (p. 137). — Pogner ne sait s’il fait bien de donner sa fille comme prix. Il est avec elle devant l’échoppe de Sachs et il ne sait s’ils doivent entrer. […] Wagner sait ici reconnaître à l’influence féminine et populaire le pouvoir de transfuser un sang nouveau et vivace aux vieilles formes, comme avaient fait le Dante et le Buddha à propos de langage.
Adam s’éveille à la vie, ses yeux s’ouvrent : il ne sait d’où il sort. […] « Soleil, arbres, dit-il, savez-vous le nom de celui qui m’a créé ? […] Cette belle créature, qui se croit invincible, en raison même de sa faiblesse, ne sait pas qu’un seul mot peut la subjuguer. […] « Seigneur, je n’ose me montrer à vous, parce que je suis nu. » — « Comment sais-tu que tu es nu ? […] Nous ne savons pas si le lecteur est frappé comme nous ; mais nous trouvons dans cette scène de la Genèse quelque chose de si extraordinaire et de si grand, qu’elle se dérobe à toutes les explications du critique ; l’admiration manque de termes, et l’art rentre dans le néant.
Sa compagne, au contraire, laisse descendre, comme un voile d’or, ses longues tresses sur sa ceinture, où elles forment de capricieux anneaux : ainsi la vigne courbe ses tendres ceps autour d’un fragile appui ; symbole de la sujétion où est née notre mère ; sujétion à un sceptre bien léger ; obéissance accordée par Elle et reçue par Lui, plutôt qu’exigée ; empire cédé volontairement, et pourtant à regret, cédé avec un modeste orgueil, et je ne sais quels amoureux délais, pleins de craintes et de charmes ! […] et pourtant je trouvai je ne sais quoi de moins beau, de moins tendre, que le gracieux fantôme enchaîné dans le repli de l’onde. […] sais-tu qui tu fuis ? […] Le poète a su lever d’une main chaste le voile qui couvre ailleurs les plaisirs de cette passion. […] Ceux qui savent l’anglais sentiront combien la traduction de ce morceau est difficile.
On ne montre pas comment un pareil style est beau ; et si quelqu’un le critiquait, on ne saurait que répondre. […] Quant au second style général des saintes lettres, à savoir la poésie sacrée, une foule de critiques s’étant exercés sur ce sujet, il serait superflu de nous y arrêter. […] On peut peindre en quelques mots le caractère du style évangélique : c’est un ton d’autorité paternelle, mêlé à je ne sais quelle indulgence de frère, à je ne sais quelle considération d’un Dieu qui, pour nous racheter, a daigné devenir fils et frère des hommes. Au reste, plus on lit les Épîtres des Apôtres, surtout celles de saint Paul, et plus on est étonné : on ne sait quel est cet homme qui, dans une espèce de prône commun, dit familièrement des mots sublimes, jette les regards les plus profonds sur le cœur humain, explique la nature du souverain Être, et prédit l’avenir97.
Qui sait ? […] Ôtez ce qu’il cite dans son livre du Mémorial de Sainte-Hélène et des Lettres de Napoléon, je ne sais pas ce qu’il y reste, ou plutôt je ne le sais que trop… Sans son audacieuse tentative de toucher à la reine des histoires (Ne touchez pas à la Reine !) […] On ne savait pas dans quoi plongeaient les racines de ce qu’on prenait pour le système d’un homme. […] Qui ne le sait ?
Il est bientôt… tout ce que vous savez, sur toutes les coutures. […] … Il est vrai que tous les jours une idée est commune et que le talent s’en empare et sait revêtir cette idée de détails, grandioses ou charmants, qui la font disparaître comme disparaît le bois de la bobine sous le fil d’or qu’on peut enrouler à l’entour. […] Je ne sais pas s’il pouvait le faire, mais je sais qu’il ne l’a pas fait. […] Est-ce un caractère que cette mère de Pierre Clémenceau, qui sait la femme de son enfant infidèle avec des circonstances d’infidélité et d’infamie exceptionnelles, qui n’intervient pas entre le mari outragé et la femme outrageante, et qui meurt sans dire une seule fois à son fils qu’elle adore : « Tu es trahi !
Il en est d’autres qui l’ont trouvée, leur place au soleil, et qui savent la garder sous tous les soleils et par toutes les températures. […] Mirabeau disait, lui, ce grand cynique : « Quand je me compare, j’ai quelque estime pour moi ; mais quand je m’isole, je me méprise. » Le comte de Maistre, auquel nous demandons respectueusement pardon de le citer après Mirabeau, disait à son tour : « Je ne sais pas, Dieu en soit loué ! ce que c’est que la conscience d’un scélérat ; mais je sais ce que c’est que celle d’un honnête homme, et c’est abominable. » Ceci n’est pas flatteur pour les honnêtes gens ; car de Maistre fut la pureté, l’honneur et la sainteté dans leur triple gloire. […] Ni l’un ni l’autre, il est vrai, de ces grands esprits différents, ne connut les honnêtes gens du Journal des Débats ; mais tous deux savaient ce qui se cache sous cette vague expression d’honnêtes gens, qui se dilate à mesure qu’on la presse pour envelopper mieux toutes les défaillances et toutes les lâchetés morales, et que les fats du vice élégant ou lettré jettent par-dessus leurs mauvaises mœurs ou leurs mauvaises doctrines. […] Nous savions qu’il en était ainsi, et c’est contre ces abjectes coutumes littéraires que nous avons fondé le Réveil… avec de gros mots, nous disent-ils.
Et je dis, moi : je crois… mais le monde n’en sait rien. […] Les autres ne savent pas comme tu es belle. […] Tous les révolutionnaires de ce temps qui, comme l’auteur de Césara, ont déclaré une guerre implacable à cette religion du passé qui s’appelle le Christianisme, ne savent pas, ne sentent pas qu’ils sont plus chrétiens qu’ils ne pensent. S’il y a au fond de leurs doctrines de perdition, comme dans ce livre de Césara, malgré ses folies, un enthousiasme, une compassion, un je ne sais quoi qui puisse faire illusion encore aux âmes et aux esprits sur l’erreur radicale que respirent ces malheureuses doctrines, cet enthousiasme, cette compassion, ce je ne sais quoi qui fait illusion encore, c’est le Christianisme qui l’y a mis !
Peut-être a-t-il manqué à Voltaire, à Molière de savoir parfois regarder les nuages et écouter les oiseaux. […] Ceux-là savaient tout, pouvaient tout, osaient tout. […] Nous le savons. […] Enfin, Corneille pouvait se méprendre : il ne savait pas. […] On verra comme ils savent cadencer leurs pas.
Comment la forme saurait-elle être dissoluble de l’idée ? Comment saurait-il y avoir des idées véridiques exprimées dans une langue fausse ? Comment une langue véridique saurait-elle masquer l’Erreur ?
Et quand on ne saurait dire de quelle manière, en quel point précis l’influence a opéré, les effets n’en seraient pas moins certains, mais plus intérieurs et plus profonds seulement. […] Elle imposait aux étrangers, par l’autorité antique de la religion et toutes les pompes de l’opulence et des arts. » On ne saurait mieux dire ni plus juste. […] Il faudra que cette supériorité soit publiquement reconnue, proclamée, couronnée ; et elle le sera, comme on sait, non pas métaphoriquement, mais de fait. […] Je ne sais si la même intention n’est pas plus manifeste encore dans l’œuvre de Calvin. […] Sociale dans son objet, générale dans ses moyens d’expression, cette littérature sera encore morale, dans la mesure précise où il ne saurait exister de société sans morale.
Les violents ne savent point dissoudre. […] Nous ne savons rien du tout, mais nous nous figurons presque tout savoir. […] qui sut jamais panser les plaies de l’âme ! […] Michelet seul sait son histoire. […] On savait gré à l’écrivain de varier ainsi sa manière.
Mais le discours académique est un genre vivant qui transforme, qui embellit, qui a pour objet avant tout de réussir et de plaire, qui a pour premier devoir et pour condition de savoir tirer parti de chaque défunt et d’en dégager, ne fût-ce que pour un jour, un immortel. […] Sandeau d’avoir su plus qu’un autre s’y soustraire, y échapper ; il l’a presque félicité d’avoir su se préserver au milieu de la contagion, et d’avoir paru dès sa jeunesse à l’épreuve du feu, comme les trois enfants dans la fournaise. […] On lui sait presque gré d’une faiblesse qui lui donne tant de satisfaction. » 59.
Son âge même était gravé dans toutes les mémoires, et la date, lorsque l’on s’interrogeait ces jours derniers, revenait voltiger en chanson : Dans ce Paris plein d’or et de misère, En l’an du Christ mil sept cent quatre-vingts, Chez un tailleur, mon pauvre et vieux grand-père, Moi nouveau-né, sachez ce qui m’advint… Sa vie fut simple ; par son bon sens, par sa probité, par la modération de ses mœurs et de ses goûts, il sut la rendre constante et digne. […] Est-il besoin de rappeler à des générations qui, depuis soixante ans jusqu’à vingt, les savent par cœur, tant d’immortelles chansons ? […] Il savait tout ce que les sages et les prudents pouvaient dire, et il se le disait même aussi ; mais le poète en lui ressentait un regret ; et quand vinrent peu à peu, et successivement, d’honorables journées militaires pour ce régime politique auquel il assistait, ce n’était pas pour lui, poète patriote, une joie entière, inspiratrice ; car ce n’était point là ce qui pouvait s’appeler une revanche en plein soleil de cette journée néfaste de laquelle il avait dit : Son nom jamais n’attristera mes vers !
Nobles, bourgeois, ou vilains, il n’y a guère de différence entre les classes ; l’égalité intellectuelle est aussi réelle que l’inégalité sociale ; savoir le latin, savoir écrire, savoir lire, sont choses rares, et qui trahissent quelque relation ou caractère clérical. […] Sous la voûte tournante et constellée du ciel, par-delà laquelle résident la Trinité, la Vierge, les anges et les saints, au-dessus de l’horrible et ténébreux enfer d’on sortent incessamment les diables tentateurs, au centre du monde est la terre immobile, « où se livre le combat de la vie, où l’homme déchu mais racheté, libre de choisir entre le bien et le mal. est perpétuellement en butte aux pièges du diable, mais est soutenu, s’il sait les obtenir, par la grâce de Dieu, la protection de la Vierge et des saints8 » : lutte tragique, où la victoire assure à l’homme une éternité de joie, la défaite une éternité de supplices.
On ne sait pourquoi tout d’abord, on ne sait pourquoi ensuite, mais il reste de tout ce qu’il écrit une impression profonde et qu’on n’oublie plus. […] C’est le poète le plus véridique que je sache. […] Il sait que, vus par lui, les paysages où il a vécu tressaillent sous son regard et que les chênes tout secoués parlent et que les rochers resplendissent comme des topazes.
., on savait déjà être celles de ce penseur. […] Les historiens consciencieux s’avouent impuissants à savoir autre chose que des états de civilisation, des ensembles de mœurs. […] Il ne se peut pas (je sais trop quel délicat est l’auteur) qu’il ne soit pas ravi du charme unique et clair de l’Eau de Jouvence, par exemple. […] Renan — et Dieu sait que ce n’est ni paresse, ni inintelligence — a philosophé en sceptique, moralisé en dilettante.
Tous les obstacles ont été surmontés ; il a su même dérober, aux yeux du Lecteur, les efforts pénibles qu’exigeoient le débrouillement des matieres & l’ingratitude du sujet qu’il avoit à traiter. […] Il n’est pas donné à tout le monde de savoir combiner les événemens pour en tirer des résultats, de suppléer au silence des Historiens par la justesse des conjectures, de faire naître la vérité de la vraisemblance. […] Si, dans ses Lettres Persanes, la vivacité de la jeunesse, une licence qu’on ne sauroit trop condamner, l’ont engagé quelquefois à des peintures ou à des discussions trop libres, ce n’a été, dans lui, que des momens d’ivresse qui passent rapidement, & après lesquels la saine raison reprend son empire. […] Les Philosophes lui sauront peu de gré de ces dernieres paroles ; peut-être n’ont-elles pas peu contribué à exciter leur dépit.
mon cher cousin, que je vous sais gré de vous indigner pour moi, en ce temps de mensonge, de faux commérages et de faux racontars. […] En effet tout le monde sait que M. […] — Oui, je sais, me dit M. de Goncourt, M. […] — Avant de partir, j’avais demandé à M. de Goncourt, s’il savait ce qui avait pu exciter M.
Il suffit de savoir lire le latin, pour être frappé de l’harmonie lugubre de ces vers. […] C’est encore au christianisme que ce morceau doit une partie de son pathétique ; Françoise est punie pour n’avoir pas su résister à son amour, et pour avoir trompé la foi conjugale : la justice inflexible de la religion contraste avec la pitié que l’on ressent pour une faible femme. […] Mais voulez-vous être remué ; voulez-vous savoir jusqu’où l’imagination de la douleur peut s’étendre ; voulez-vous connaître la poésie des tortures et les hymnes de la chair et du sang, descendez dans l’Enfer du Dante. […] Que penser maintenant de la critique de Voltaire, qui n’a pas su, ou qui a feint d’ignorer que la mort, death en anglais, pouvait être à volonté du genre masculin, féminin ou neutre ?
Aussi bien Bossuet n’a pas peur de s’y méprendre, ni d’être dupe de toute cette grandeur : le chrétien sait que la chute n’est pas loin du triomphe ; il sait qu’il n’a qu’un moment à s’intéresser à l’histoire sitôt finie de ces sociétés, dont la vie ne paraît être qu’une course brillante vers la mort ; il sait que leur gloire même est pleine des causes de leur déclin et de leur ruine. […] Jamais écrivain plus élevé n’a fait moins d’efforts pour l’être et n’a su plus facilement descendre. […] Il n’y a pas d’ailleurs de plus sûr moyen de perfectionner ce qu’on sait que de l’enseigner. […] Je les compare alors à quelqu’un qui a dans sa possession des choses qu’il sait valoir beaucoup, sans pourtant savoir tout ce qu’elles valent au juste, et qui ne veut s’en défaire, ni surtout se les laisser prendre. […] On sait le dénoûment de cette affaire.
M. de Talleyrand savait admirablement exploiter ce prestige. […] De malversations, jamais : il savait trop combien la probité est un prestige dans l’homme d’État. […] Je n’ai pas besoin de les lui nommer : elle les sait. […] C’est une faute de goût autant que de point de vue : il faut savoir admirer. […] Nul ne le sait, nul ne le saura tant que les papiers de ce roi, qui écrivait tant, ne seront pas révélés à l’histoire.
Ce que nous disons avec impartialité des vers de Farcy, il le sentit lui-même de bonne heure et mieux que personne ; il aimait vivement la poésie, mais il savait surtout qu’on doit ou y exceller ou s’en abstenir : « Je ne voudrais pas, écrivait-il à M. […] Tout ce que ses amis surent alors, c’est que cette année d’absence s’était passée pour lui dans les ennuis, les mécomptes, et que sa candeur avait été jouée. […] Farcy se disait pourtant que cette disproportion entre ce qu’il savait en idées et ce qu’il avait éprouvé en sentiments devait cesser dans son âme, et qu’il était temps enfin d’avoir une passion, un amour. […] car j’espérerais en vain auprès de vous de ce que votre cœur ne saurait me donner, et je ne veux pas de ce qu’il m’offre ; « Car, où mon amour est dédaigné, mon orgueil n’accepte pas d’autre place ; je ne veux pas flatter votre orgueil par mes ardeurs comme par mes respects. « Mon âge n’est point fait à ces empressements paisibles, à ce partage si nombreux ; je sais mal, auprès de la beauté, séparer l’amitié de l’amour ; j’irai chercher ailleurs ce que je chercherais vainement auprès de vous.
« Savez-vous, encore une fois, ce que vous voulez ? […] Guizot qui s’évadait du ministère des affaires étrangères, où je vous mène maintenant ; je ne vous demande pas de me le dire, mais, qui sait ? […] Moquez-vous des poètes, hommes de prose, mais craignez-les : ils ont le mot des destinées, et, sans le savoir, ils le prononcent ! […] On sait, ou on ne sait pas comment tout cela, si bon et si consolant sous l’Assemblée constituante, c’est-à-dire sous la France représentée, s’est brouillé sous l’Assemblée législative, représentation des partis qui ne sont plus la France, mais le fantôme de la France de 1793. […] Les deux enfants grandissent en s’aimant, sans savoir ce que c’est que l’amour.
Il met très bien, en ce sens, les rues dans les bois et les bois dans les rues, et c’est peut-être ainsi — qui sait ? […] Le tambour de basque courait comme un rayon sonore autour de la danseuse, et l’on ne savait plus qui courait l’un après l’autre, de la danseuse ou du tambour. […] Ses passions, je le sais, ses préoccupations, mille choses du moment, ce badaud ! […] la mort de la Papauté, sans échafaud, voilà ce que veut l’auteur de Claude Gueux qui, dès sa plus tendre jeunesse, a eu — vous le savez ! […] Je sais ce qu’on doit de respect au génie, sacré par six cent mille archevêques de Reims de la démocratie et du suffrage universel.
On ne saurait trop le répéter : le temps du mathématicien est nécessairement un temps qui se mesure et par conséquent un temps spatialisé. […] Simplement de savoir où le mobile sera en un moment quelconque de son parcours. […] Force est donc bien à ces images de n’exister que successivement ; elles ne sauraient être données globalement. […] Mais cet intervalle de temps virtuel n’est que le néant de temps primitif, produisant je ne sais quel effet d’optique dans le miroir du mouvement. La pensée ne saurait y loger un événement, si court fût-il, pas plus qu’on ne pousserait un meuble dans le salon aperçu au fond d’une glace.
Sur l’ensemble de cette Histoire, je ne saurais mieux faire que de me couvrir de l’autorité d’un homme qui l’a étudiée à fond, qui l’a revue dans la traduction française et l’a annotée, qui a, enfin, toutes les conditions requises pour être un bon juge. […] On a su, depuis, que cette traduction à laquelle Septchênes mit son nom était en partie de Louis XVI. […] Mirabeau n’était point ainsi : on le sait très bien, et je ne le remarquerais pas s’il ne lui était arrivé un jour, impatienté de cette froideur, de lancer contre Gibbon et son Histoire une tirade véhémente. […] Peu importe qui il prit pour lui, peu importe même de savoir si tout ceci n’est pas une légère invention de sa part. […] … Au reste, chacun des deux suivait sa voie, et Gibbon n’était pas intolérant en fait de manières d’être heureux ; il savait que chaque nature a la sienne.
On sait qu’il y a deux ouvrages de l’abbé Le Dieu qui intéressent Bossuet : les mémoires, ou plutôt un mémoire composé par lui peu de jours après la mort du grand évêque, et à la demande de la famille, pour servir aux orateurs qui auraient à faire des éloges funèbres, et de plus un journal tout confidentiel et personnel. […] Bossuet tient à ce qu’on sache en haut lieu qu’il n’est pas si désespéré de santé qu’on l’a dit. […] Il était de Péronne, et Fénelon, qui le savait, l’avait invité autrefois à le visiter. […] Tous les convives l’attendaient à la salle à manger, et personne n’était venu à sa chambre, où l’on savait que j’étais enfermé avec lui. […] Nous ne regrettons pas qu’il y perde ; le seul danger serait qu’en le lisant mal, et en s’emparant des circonstances triviales qui étaient la pâture naturelle de son esprit, on n’ôtât quelque chose au grand évêque, qui ne lui accorda jamais d’ailleurs, on ne saurait trop le redire, qu’une confiance très limitée.
Plus vous simplifiez les institutions, plus vous effacez les contrastes dont l’esprit philosophique sait faire ressortir des oppositions frappantes. […] Ce n’est rien que de tourner contre eux la puissance énergique de l’indignation ; il faut savoir leur ôter jusqu’à cette réputation d’adresse et d’insolence sur laquelle ils comptaient, comme compensation de la perte de l’estime. […] Cette différence ne consiste pas, je le crois, uniquement dans le rang des personnages que l’on représente, mais dans la grandeur des caractères et la force des passions que l’on sait peindre. […] Je ne sais si la gloire même, seule pompe de la vie que l’esprit philosophique puisse honorer, je ne sais si le tableau de la gloire même remuerait aussi puissamment des spectateurs républicains, que la peinture des émotions qui répondent à tout notre être par leur analogie avec la nature humaine. […] On ne saurait nier cependant qu’une tragédie en prose, quelque éloquente qu’elle pût être, n’excitât d’abord beaucoup moins d’admiration que nos chefs-d’œuvre en vers.
En vérité, me voilà bien avancé, quand je sais qu’Asoka a succédé à Bindusaro, et Kanerkès à je ne sais quel autre. […] En supposant même qu’il sût l’arabe, le chinois ou le sanscrit, et qu’il fût capable de faire dans une de ces langues d’utiles monographies, sa vie ne suffirait pas à parcourir superficiellement un seul de ces champs encore inexplorés. […] Se résoudre à ignorer pour que l’avenir sache, c’est la première condition de la méthode scientifique. […] Mais leurs recherches, je le répète, ne sauraient avoir leur but en elles-mêmes ; car elles ne servent pas à rendre l’auteur plus parfait, elles n’ont de valeur que du moment où elles sont introduites dans la grande circulation. […] Et encore ceux qui savent comment se font la plupart de ces recensions sont d’avis que, dans beaucoup de cas, le monographe ne saurait compter sur un seul lecteur.
Or, quoique nous redoutions leur puissance, nous ne voudrions pas trahir un Suppliant, avant de savoir de toi clairement ce que nous devons faire. » — L’Oracle répéta sa première réponse, disant qu’il fallait livrer Pactyas aux Perses. […] Sache que selon ce que tu décideras, autant il en arrivera à tes enfants et à ta maison. » — Ces paroles fatidiques retentissent solennellement dans l’âme du vieux roi, il se sent contraint comme par la formule d’une conjuration. […] Ce décret, un clou solide l’a fixé ; aucune force ne saurait plus l’ébranler. […] On sait le rôle que jouaient les scribes dans ce pays de l’épigraphie ; c’était celui des lettrés en Chine. […] Quiconque tenait la plume de roseau et savait mouler le hiéroglyphe, était presque aussi révéré qu’un prêtre.
À ceux qui douteraient de son talent, il suffit, ce me semble, de voir son buste pour comprendre à l’instant qu’une pareille tête ne saurait se joindre avec l’idée de facultés vulgaires. […] Il reste à savoir de quelle manière il l’a été. […] Les troubadours du Midi sortaient chaque année avec le printemps, et faisaient leur tournée dans les châteaux, accompagnés de quelques jongleurs ou musiciens qui les aidaient à mettre en action leur gai savoir. […] vous ne savez pas la vôtre ? […] Dans cette absence de tout principe d’honneur et de dignité, il poursuivait encore avec fierté je ne sais quels fantômes et quelles idoles qui lui parlaient d’un monde supérieur.
Mais l’habitant de la Terre n’en sait rien. […] Or, nous savons que la durée de ce double voyage, comptée sur l’horloge en O, est toujours la même, quelle que soit la vitesse du système. […] Mais il savait déjà que, vu le ralentissement du temps par l’effet du mouvement, chacune de ces secondes apparentes vaut, en secondes réelles, équation . […] Maintenant que S′ s’est détaché de S par l’effet du dédoublement, le personnage intérieur à S′, qui ne se sait pas en mouvement, laisse ses horloges Hₒ′, H₁′, H₂′…, etc., comme elles étaient ; il croit à des simultanéités réelles quand les aiguilles indiquent le même chiffre du cadran. […] Pierre, qui sait à quoi s’en tenir, dirait à Paul : « Au moment où tu t’es détaché de moi, ton système s’est aplati, ton Temps s’est enflé, tes horloges se sont désaccordées.