De là l’idée de se représenter la totalité de l’univers matériel, inorganisé et organisé, comme une immense machine, soumise à des lois mathématiques. […] Il est clair que ma conscience se représente ce mot tout d’un coup ; sinon, elle n’y verrait pas un mot unique, elle ne lui attribuerait pas un sens. […] Encore ces états ne pourraient-ils être représentés que vaguement, grossièrement, tout état d’âme déterminé d’une personne déterminée étant, dans son ensemble, quelque chose d’imprévisible et de nouveau.
Ce n’était pas l’enthousiasme de l’ode que vous pouviez attendre d’un tel poëte, Il fut à la muse lyrique de l’antiquité ce que l’Italie du moyen âge était aux cités glorieuses de l’ancienne Grèce, Il représenta cette vie plus oisive que libre, plus agitée que forte, où l’Italie du quatorzième siècle souffrit et lutta, sans rien faire de grand au dehors, et sans s’affranchir elle-même. […] « Ce cirque démoli, jadis offrande sacrilège à des dieux qu’insultent quelques herbes sauvages, représente, théâtre tragique ouvert au drame du temps, quelle fut autrefois sa propre splendeur, et quelle est sa ruine. […] « Fabius, si les pleurs n’offusquent tes regards, promène ta vue attentive sur ces longues allées détruites ; vois ces marbres et ces arcs de triomphe abattus ; vois ces statues superbes qu’a renversées Némésis, couchées dans la poussière, et les maîtres qu’elles représentent, enterrés dans un profond oubli.
Les personnages prétendus qu’il représente depuis dix ans, sont tout d’une pièce, et n’exigent pas une grande sagacité. […] Pour bien remplir son rôle, il devait braver jusqu’au bout la littérature et ceux qui la représentent. […] Si je ne m’abuse, cette réconciliation n’a rien d’invraisemblable ; mais les types représentés par MM. […] Lequel des deux représentait le ministère public ? […] Ni l’un ni l’autre ne représentaient la poésie de son pays ; à plus forte raison, l’un et l’autre ne représentaient pas la poésie européenne.
Pluton représente l’aveugle principe des productions souterraines. […] On se la représente comme une de ces hétaïres que Platon admettait parmi ses élèves. […] Qu’on se représente la Statue du Commandeur affublée de l’attribut d’un manneken-piss. […] Il la représente hantée par une Ombre, et déclare à Louis XIV que le roi d’Espagne n’aura jamais d’enfants. […] Ses Chants populaires représentent la Mort sous la figure archaïque de Charon, l’ancien batelier des Ombres.
Au début, quelqu’un représentait à Boileau que, s’il s’attachait à la satire, il se ferait des ennemis qui auraient toujours les yeux sur lui. […] Nous avons peine à nous représenter son visage et son costume (au lieu que nous voyons nettement les trois autres, dont nous avons d’ailleurs des effigies nombreuses). […] Et Timocrate représente exactement le genre de tragédie qui plut davantage entre le Cid et Andromaque, et ce que Racine veut remplacer. […] Je rappelle cela parce que nous nous représentons volontiers les grandes ambitieuses de l’histoire comme des créatures désexuées. […] Sur ce théâtre, orné de la manière que je viens de dire, la troupe des comédiens du roi représenta la tragédie d’Iphigénie.
Au roi Charles X revient l’honneur d’avoir fait représenter Hernani. […] Voilà pourtant ce que M. de Pourceaugnac est devenu, représenté par Brunet ! […] et comme l’une et l’autre elles se sacrifiaient, sans tant marchander, à l’odieux du personnage qu’elles représentent ! […] Acceptez donc cette Thaïs telle que le poète l’a vue et telle qu’il la représente. […] Pareille femme vous représente à la fois madame La Ressource du Joueur et madame Frosine de L’Avare.
« Pour bien écrire, il faut donc posséder pleinement son sujet ; il faut y réfléchir assez pour voir clairement l’ordre de ses pensées, et en former une suite, une chaîne continue, dont chaque point représente une idée ; et lorsqu’on aura pris la plume, il faudra la conduire successivement sur ce premier trait, sans lui permettre de s’en écarter, sans l’appuyer trop inégalement, sans lui donner d’autre mouvement que celui qui sera déterminé par l’espace qu’elle doit parcourir5. » Voilà bien comme il faut procéder.
Ce travail achève l’invention et crée le style : les choses, rapprochées, se limitent, se déterminent, se précisent ; les mots qui les représentaient font place à d’autres qui les montrent mieux.
Quand Pascal s’abîme dans la méditation de l’immensité des espaces, quand son imagination est lasse et sa pensée impuissante, la langue lui fournit encore des signes capables de représenter l’inconcevable : « C’est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part. » Formule vide de sens littéral, mais évidente et substantielle pourtant : sorte d’expression algébrique qui soumet l’infini à la même notation que le fini, et qui, par une combinaison de termes positifs et négatifs, arrive à donner la mesure de l’incommensurable.
L’œuvre, a deux parties bien marquées : c’est d’abord une brusque et rythmique allégorie, où les forces naturelles concordent à représenter les moments, les saisons.
Le nouveau drame qu’il vient de faire représenter est un effort de plus vers ce but rayonnant.
. — En face de la porte est suspendue une charge signée Carjat-Bey, qui représente Omer-Dinochau abjurant la foi chrétienne entre les mains de l’iman. — Autour de la salle, des nattes où sont étalés six concombres crus, un morceau de mouton, des boulettes de riz et des crêpes au miel.
La vie de Rienzi par un auteur contemporain nous représente au naturel les mœurs héroïques de la Grèce, telles qu’elles sont peintes dans Homère.
Quand je cherche, en effet, à me représenter en quoi consiste spécialement le génie français, je ne puis me résoudre à croire, avec mon collaborateur et ami M. […] Il y a comme deux xviiie siècles parallèles, dont Rousseau et Voltaire nous représentent assez bien les sommets. […] Voyons donc sous quels traits se représente l’homme, un romancier, né poète. […] Alors, comme aujourd’hui, et plus qu’aujourd’hui, le théâtre se plut à représenter l’agiotage, les pharaons, les belles dames tenant tripot clandestin, le libertinage et la fraude érigés en profession admise, un monde de courtisanes aux apparences honnêtes, ayant dans Paris son quartier à lui, ouvrantes salons, imposant son étiquette, enfin le demi-monde en règle avec ses fausses ingénues, ses fausses comtesses, ses fausses veuves de capitaines de vaisseau et il n’imita que trop les vices qu’il représentait. […] Il faut que sa passion pour Racine ait été forte, puisqu’elle lui a inspiré une platitude, sa tragédie de Sapor, qui, par bonheur pour lui, n’a pas été représentée.
Ribot, sont ce qu’il y a de plus fort en nous où ils représentent la permanence et la continuité. […] Le ripolin représente ici l’injustice et l’oppression ; c’est l’ennemi, c’est le diable. […] Il n’est jamais représenté avec Eurydice, mais seul et entouré d’animaux qui écoulent les sons de sa lyre. […] Les fèves frites représentent la confession. […] Dans les possessions, Satan et sa monnaie, les Diables, jouaient le rôle du principe inconnu ; ils représentaient l’origine de toutes les maladies mystérieuses.
L’une d’elles qui représente des enfants jouant d’instruments, aurait pu inspirer une bonne partie de l’art plastique florentin. […] Les ressources décorative du carré et du cercle furent alors représentées au tableau noir. […] Toutefois Gordon est fort mal représenté dans le livre de M. […] Il a toutes les traditions du grand style, et il est en train de disparaître aussi rapidement que l’école qu’il représente. […] Le premier représente le remède de M.
L’honneur de Nodier dans l’avenir consistera, quoi qu’il en soit, à représenter à merveille cette époque convulsive où il fut jeté, cette génération littéraire, adolescente au Consulat, coupée par l’Empire, assez jeune encore au début de la Restauration, mais qui eut toujours pour devise une sorte de contre-temps historique : ou trop tôt ou trop tard ! […] C’est le tome premier de nous-même, et celui presque toujours qui nous représente le mieux. […] Je me représente Nodier à ces heures de jeunesse, lorsque, superbe et puissant d’espérance, ou, ce qui revient au même, prodigue de désespoir, il partit pour Paris du pied de sa montagne comme pour une conquête. […] Ce livre des Questions de Littérature légale, fort augmenté depuis l’édition de 1812, et qui, sous son titre à la Bartole, contient une quantité de particularités et d’aménités littéraires des plus curieuses relativement au plagiat, à l’imitation, aux pastiches, etc., etc., est d’une lecture fort agréable, fort diverse, et représente à merveille le genre de mérite et de piquant qui recommande tout ce côté considérable des travaux de Nodier.
L’empereur Yventi, premier du nom, régnait alors ; les annales de Chine nous le représentent comme un prince très sage et très savant. […] Romain, Cicéron voit dans la constitution romaine la réunion de ces trois forces sociales ; les consuls y représentent la monarchie, le sénat y représente l’aristocratie, et les pouvoirs éligibles y représentent le peuple.
Par suite de l’une des propriétés de la langue de Flaubert, de n’employer par idée qu’une expression, un seul vocable représente chaque fonction grammaticale et s’unit aux autres selon ses rapports, sans appositions, sans membres de phrase intercalaires, sans ajouture même soudée par un qui ou une conjonction. […] Comme M. de Maupassant le dit dans sa préface aux lettres de Flaubert à George Sand, même les romans, Madame Bovary, l’Éducation, bien que réalistes, pleins d’actes et de lieux précis, ont pour personnages principaux des êtres-si parfaitement choisis entre une foule de similaires, qu’ils représentent une classe, ou une espèce plutôt qu’un individu. […] Dans ce livre, dans Bouvard et Pécuchet qui en est l’analogue, plus ironique et moins profond, Flaubert tente par une synthèse générale, en dehors de toute intrigue et de toute psychologie, de représenter l’histoire du développement de l’esprit humain, de son insatiable inquiétude, sans cesse assaillie de solutions, de systèmes, de révélations qu’il adopte, qu’il subit et qu’il abandonne en une révolution que le scepticisme de l’écrivain le portait à concevoir circulaire. […] Et ce besoin le poursuivit toute sa vie, l’arrachant sans cesse au roman moderne qui ne représentait de ses facultés que quelques-unes, se satisfaisant, s’irritant de nouveau, et croissant sans cesse, de son noviciat artistique à sa mort.
L’Institut est un corps de l’État : les pensées, les opinions de chacun de ses membres sont diverses et libres ; mais chaque président, chaque secrétaire perpétuel, portant la parole dans les séances publiques au nom de la compagnie qu’il représente, ne parle plus en son nom propre, et s’il lui arrive de froisser à dessein les opinions et les vues paisibles de beaucoup de ses collègues, il est dans le cas d’être redressé par l’un d’eux. […] Royer-Collard, parlant à moi-même, me fit un jour l’honneur de s’expliquer au sujet de Jouffroy : son jugement était des plus sévères, il était même injuste ; je me permis de le lui représenter.
Après avoir apostrophé en face l’hérétique Marcion (avec les paroles de Tertulliend) : « Tu ne t’éloignes pas tant de la vérité, Marcion… », entrant alors dans son sujet, il établit que cette miséricorde et cette justice subsistent l’une et l’autre, mais ne se doivent point séparer ; il va s’attacher à représenter dans un même discours le Sauveur miséricordieux et le Sauveur inexorable, le cœur attendri, puis le cœur irrité de Jésus : « Écoutez premièrement la voix douce et bénigne de cet Agneau sans tache, et après vous écouterez les terribles rugissements de ce Lion victorieux né de la tribu de Juda : c’est le sujet de cet entretien. » Dès cet exorde on sent un feu singulier, une imagination ingénieuse et exubérante, une érudition un peu subtile qui se prend dès l’abord à une hérésie bizarre ; selon le mot de Chateaubriand, on voit « l’écume au mors du jeune coursier ». […] Dès lors, par un contraste soudain, Bossuet s’applique et emploie, comme il dit, tout le reste de son entretien à représenter à ses auditeurs les ruines encore toutes fumantes de Jérusalem.
Et le moment d’après, il se représente avec son luth allant porter, son harmonie au creux de cette grotte « fraîche », où l’Amour se pourrait « geler » et où Écho ne cesse de « brûler », combinant de la sorte tous les genres de pointe et de mauvais goûtr : il réussit très médiocrement, malgré ses accords soi-disant célestes, à nous rendre attrayante par sa fraîcheur une grotte où il dit qu’on gèle et où il vient de nous montrer des crapauds. […] Un assez agréable sonnet est celui où Saint-Amant se représente fumant (il avait pris en mer l’habitude du tabac) et rêvant sur la destinée : Assis sur un fagot, une pipe à la main, Tristement accoudé contre une cheminée… Ses espérances montent avec la fumée du tabac et s’éteignent en même temps que la cendre.
On s’obstine encore aujourd’hui à la représenter sous des traits qu’elle n’avait plus, et on la calomnie malgré l’évidence des faits. […] Elle portait dans sa vieillesse un petit bonnet à bec, et était montée sur des mules avec des talons très hauts. — C’est sous cette figure, qui ne manque pas du moins de caractère, qu’on peut se représenter de loin la personne respectable, aujourd’hui remise dans son vrai jour, au moment où elle disparaît l’une des dernières au bout d’une des allées du xviiie siècle.
Quelle idée du ministre, influent de tout temps, et principal vers la fin, qui en représente la politique et qui la personnifie jusqu’à un certain point ; qui en formula du moins la théorie la plus complète, et qui, après l’avoir vaillamment défendue envers et contre tous, vient aujourd’hui plaider en historien la même cause ? […] Guizot, dont c’était la pensée bien arrêtée et qui a la faculté de s’isoler des passions et des instincts populaires, nous montre très bien comment ces passions et ce besoin de mouvement, assez vaguement représentés d’abord (à l’état de simple velléité) dans les conseils de la nouvelle monarchie par M.
Halévy était bien digne d’être l’un des cinq, et je puis dire que ces cinq convives représentent très-bien le groupe des arts et de la poésie, comme il se plut toujours à le concevoir ; je les retrouve dans sa pensée sous d’autres noms et avec quelques variantes, à plus d’un moment. […] L’homme éminent qui représente et personnifie le mieux cette Académie, M.
Ce beau volume, chef-d’œuvre de typographie, qui s’offre à nous encadré, illustré d’ornements en tête et à la fin des chapitres, parsemé d’images sur bois figurant les Évangélistes ou les scènes des Évangiles, a cela de remarquable qu’il a été composé et imprimé en très peu de temps ; on avait dit qu’on n’irait pas à l’Exposition de Londres, que l’Imprimerie Impériale n’y serait pas représentée cette fois. […] On reprochait à Aristote d’avoir secouru un homme qui ne le méritait pas : « Ce n’est pas l’homme que j’ai secouru, répondit-il, c’est l’humanité souffrante. » L’imagination de Platon avait fait plus et semblait s’être portée spontanément au-devant du christianisme : on le voit, dans un de ses dialogues, se plaire à figurer en face du parfait hypocrite, honoré et triomphant, le modèle de l’homme juste, simple, généreux, qui veut être bon et non le paraître : « Dépouillons-le de tout, excepté de la justice, disait un des personnages du dialogue, et rendons le contraste parfait entre cet homme et l’autre : sans être jamais coupable, qu’il passe pour le plus scélérat des hommes ; que son attachement à la justice soit mis à l’épreuve de l’infamie et de ses plus cruelles conséquences et que jusqu’à la mort il marche d’un pas ferme, toujours vertueux, et paraissant toujours criminel… Le juste, tel que je l’ai représenté, sera fouetté, mis à la torture, chargé de fers ; on lui brûlera les yeux à la fin, après avoir souffert tous les maux, il sera mis en croix… » C’est une vraie curiosité que ce passage de Platon, et même, à le replacer en son lieu et à n’y chercher que ce qui y est, c’est-à-dire une supposition à l’appui d’un raisonnement, sans onction d’ailleurs et sans rien d’ému ni de particulièrement éloquent, ce n’est qu’une curiosité.
Revenant sur le parallèle avec Berlichingen, ce représentant de l’époque féodale, il marque les rapports et les différences ; Don Quichotte, selon lui, est bien autre chose ; « il ne doit pas seulement représenter une époque, c’est un caractère, c’est le type de l’idéal à toutes les époques : « Dans quelque siècle que vous le placiez, enseigne le livre, l’homme qui asservira sa conduite aux lois d’un idéal absolu ne pourra que contraster, que grimacer avec la réalité, et ce contraste ne manquera pas d’engendrer le comique… « Et qu’était-ce que Cervantes lui-même, à le bien prendre, se demande le critique, qu’était-il, sinon un Don Quichotte ? […] L’Iliade et l’Odyssée signifient et représentent pour nous assurément plus de faits et d’idées à la fois que pour les chantres homériques qui les ont récitées par branches, et pour les populations primitives qui les ont entendues.
Le respect et la docilité sont des traits caractéristiques de cette nature, qui nous représente au sérieux, et sans nuance d’épigramme, un Télémaque ou un Grandisson dans les camps. […] Je le compare à une glace également susceptible de rendre l’image d’un imbécile et d’un habile homme ; il est maladroit de l’avoir obligé à représenter d’aussi plats objets » Ces plats objets, c’étaient les conseillers qu’on lui avait donnés.
La gravure qui est en tête et qui représente le poète mourant couché dans un lit à longs rideaux, entouré de ses amis vêtus encore à la mode de 1811, et lui-même, dans cette chambre à coucher d’un ameublement moderne, tenant à la main sa lyre, — une vraie lyre (barbiton) ; — la vignette du titre où une femme, une muse en costume d’Empire, apprend l’art de pincer du luth à un petit Amour à la Prudhon ; les bouts-rimés et les quatrains qui s’entremêlent dans le volume aux pièces sérieuses, tout cela retarde et montre que le nouveau goût qui va naître et qui signalera proprement l’ère de la Restauration n’en est encore qu’à de vagues et craintifs essais. […] Le nom de Maine de Biran, son autorité qui a singulièrement grandi en ces toutes dernières années dans l’école philosophique universitaire, représentée par MM.
La gravité pédante du Palais n’avait rejeté le lourd appareil scolastique que pour imposer aux avocats l’accablante érudition de la Renaissance : on verra dans le Traité de Du Vair pourquoi nous n’avons pas même à citer ici la plupart des hommes qui de son temps représentaient l’éloquence judiciaire. […] C’était en somme la bourgeoisie, éminemment représentée alors par les gens de robe, qui faisait entendre et finit par imposer les réclamations de son honnêteté, de son sens pratique et de son patriotisme.
Il faut choisir entre trois partis : ou représenter le premier Tartuffe, ou représenter le second, ou essayer de réaliser un Tartuffe mitoyen ; car, de « fondre » les deux l’un dans l’autre, il n’y faut guère songer.
Il nous semble étrange, certes, de voir à la fin du xixe siècle une telle mascarade affirmer impudemment sur les tréteaux la prétention de représenter la vie d’artiste ; il nous peine de voir ces rires cinglant le ridicule suspect de fantoches qui n’ont aucun droit à incarner un si noble rôle, et nous pensons avec amertume et colère à la superbe pauvreté de d’Aurevilly, de Baudelaire, de Villiers de l’Isle-Adam, de Henry Becque, de Verlaine, à cette sainte pauvreté héroïque compromise par un médiocre sentimental, par un malencontreux phraseur. […] Un divorce, un adultère d’artistes inspirent à cette caste une joie haineuse que les intellectuels ne soupçonnent pas : c’est l’objet des commentaires méprisants ou fielleux de mainte bourgeoise et de maint rentier enrageant de leur obscurité, conscients de leur nullité morale, et ravis de se retrancher derrière les principes honnêtes et la légalité pour se venger de la beauté, de la gloire et de l’indépendance représentées par les artistes.
Mais ces discours étant en contradiction absolue avec ceux des évangiles synoptiques, lesquels représentent sans aucun doute les Logia primitifs, ils doivent compter pour des documents de l’histoire apostolique, et non pour des éléments de la vie de Jésus. […] Si elle ne paraît qu’une fois en saint Jean (III, 3 et 5), c’est que les discours rapportés par le quatrième évangile sont loin de représenter la parole vraie de Jésus.
Ainsi l’homme grossier, représenté par Dante, après s’être égaré dans une forêt obscure, qui signifie, suivant eux, les orages de la jeunesse, est ramené par la raison à la connaissance des vices et des peines qu’ils méritent, c’est-à-dire aux Enfers et au Purgatoire : mais quand il se présente aux portes du Ciel, Béatrix se montre et Virgile disparaît. […] Homère, dans l’Odyssée, représente les mânes suçant le sang des victimes ; et voilà pourquoi on leur en immolait.
Même quand on s’est bien représenté ce que c’est que la morale moyenne du xvie siècle avec toutes les perfidies et les atrocités qu’elle tolère, on est à peine préparé. […] Ici encore, non pas pour excuser, mais pour expliquer Marie Stuart, on a besoin de se représenter la morale du temps : bon nombre des mêmes seigneurs qui avaient pris part au meurtre de Riccio, et qui s’étaient ligués de fait et par écrit, s’offrirent à elle et, pour rentrer en grâce, lui firent entrevoir le moyen de se débarrasser d’un époux à charge et trop importun.
C’est une idylle rustique empruntée à la vie réelle, et peut-être imitée des Grecs, dans laquelle le poète nous représente un pauvre laboureur se levant avant l’aube et préparant avec peine, avant de se rendre à l’ouvrage, son mets frugal composé d’ail et d’autres ingrédients : c’est ce mets qui avait nom Moretum. […] Mais supposez que le récit soit partout sur le ton simple et de la vérité, représentez-vous nos amoureux en peine, à travers champs, dans cette marche de nuit, et cherchant depuis une heure ou deux leur invisible château.
Il l’embrassa et lui envoya, peu de jours après, son portrait : « Le duc de Reichstadt, dit M. de Montbel, y est représenté à mi-corps, assis vis-à-vis du buste de son père, ayant l’air d’écouter avec beaucoup d’intérêt en dehors du tableau. » Au bas, il avait écrit de sa main les vers d’Hippolyte à Théramène : Attaché près de moi par un zèle sincère, Tu me contais alors l’histoire de mon père. […] Ce sont les obstacles médiocres, les petits intérêts et les petites passions, les difficultés que notre esprit nous représente comme susceptibles d’être vaincues, qui nous irritent : alors l’impatience est comme un redoublement d’action, une exaltation de nos facultés vers le but que l’on veut atteindre.
» que c’était s’opposer à ses plaisirs que de lui représenter de telles vérités ; et ses plaisirs l’emportaient toujours dans son esprit sur les plus importantes affaires. […] Je lui ai représenté combien peu ce retour dépendait de moi, et combien peu je faisais ce que je voulais, puisque vous étiez où vous êtes.
C’est seulement ainsi qu’on sentira combien diffèrent ces deux hommes et les deux races qu’ils représentent. […] Il est dans l’Assemblée le chef de l’opposition, c’est-à-dire qu’il continue d’y parler pour les intérêts de la population contre les privilèges des propriétaires, fils de Penn, représentés par le gouverneur.
En faisant appel à ses propres souvenirs chacun peut se représenter combien est pauvre à cet âge le pouvoir sur l’esprit de la réalité, combien grand, au contraire, le pouvoir de déformation de l’esprit à l’égard du réel. […] C’est parce qu’ils connaissent bien ce mécanisme, que les partis politiques, quelle que soit la pensée qu’ils représentent, apportent une telle passion à s’emparer des sources de l’enseignement.
C’est ainsi que le pouvoir de se concevoir autre se manifeste avec une clarté d’autant plus vive chez tous les personnages de Flaubert, que ceux-ci, par leur impuissance à s’identifier avec le modèle qu’ils ont élu, nous laissent mieux voir l’écart entre la réalité qu’ils représentent, dont ils ne peuvent se détacher et qui persiste sous nos yeux — et celle que leurs gestes nous dessinent. […] Or, on peut se représenter le degré de ce pouvoir virtuel conditionné en chaque réalité par une propriété inhérente au germe qui lui donna naissance : il n’est possible, en cette hypothèse, d’apprécier ce pouvoir que dans les effets où il se manifeste et qui ne peuvent être prévus.
Périodiquement, ont dit les superficiels se représentent mêmes les événements : tout est cyclique ! […] La matière étant éternelle et illimitée est représentée virtuellement par le cercle, qui si grand qu’il s’élargisse, étant par le fait de cette matière illimité, s’élargira éternellement avec la fatalité de rester le même : la Matière se mouvant selon le cercle n’évoluerait pas, ne progresserait pas.
Ces dispositions sensuelles de l’intelligence auront ailleurs pour effet, d’accroître énormément les facultés d’expression de la couleur et, par suite, de ne faire concevoir les objets que représentés se fondant en certaines formes verbales, en un certain style de peinture. […] Leurs œuvres sont froides et l’émotion y résulte des spectacles même qu’ils représentent et des idées qu’ils émettent.
. — Il contredit toutes les habitudes françaises, il dément toutes les siennes, il se fait disciple de Hegel, en déclarant que la méthode expérimentale ne convient pas à la philosophie de l’histoire, qu’il faut, pour la construire, trouver a priori les idées fondamentales de la raison, que ces idées ont dû passer dans les faits, que les grandes périodes de l’histoire les représentent, et qu’on ne peut trouver en histoire, comme en physique, que le fini, l’infini et leur rapport. — Il s’apprête des embarras graves, en jetant imprudemment à chaque page des phrases panthéistes ; en disant par exemple que la création25 est fort aisée à comprendre et que Dieu créa le monde comme nous créons nos actions, « qu’il crée parce qu’il est une force créatrice absolue, et qu’une force créatrice absolue ne peut pas ne pas passer à l’acte. » On se souvient encore de la manière dont il absolvait l’industrie, la guerre, la philosophie, la géographie, et beaucoup d’autres choses. […] Vous voyez, mon pauvre Kant, que votre système tombe en ruine ; c’est que je me suis enfoncé dans l’intimité de la conscience, à un degré où vous n’avez pas pénétré27. » Je me suis quelquefois représenté le sentiment d’horreur qui eût pénétré Condillac et les analystes du dix-septième siècle, s’ils avaient lu cette préface, et si on leur eût dit que l’auteur, écrivain admirable, avait commencé par écouter leurs leçons.
On alla même jusqu’à représenter cette déesse par des statues. […] Il représentait l’indivision du patrimoine comme l’indivision de la famille. […] Elle ne représente pas les ancêtres, puisqu’elle ne descend pas d’eux. […] La tradition les représente toujours comme des prêtres. […] Il représente la cité, qui est une association religieuse au moins autant que politique.
J’ai dû restreindre mon choix aux cinq critiques qui m’ont paru les plus capables de représenter les goûts dominants de ces dix dernières années. […] En vérité, je ne puis me le représenter autrement que guindé, gourmé, haut sur cravate, emprisonné dans une large redingote. — Prenez garde ! […] Il faudrait encore entrecroiser tout un réseau de lignes secondaires pour le représenter tel qu’il est. […] Quand on représenta Denise, des plaisants s’amusèrent à dire : « Oh ! […] Il a au plus haut degré l’imagination scientifique, j’entends celle qui se représente la liaison des effets et des causes.
Je sus plus tard qu’il ne l’était pas, qu’on avait acheté cette lithographie coloriée, je ne sais où, parce que l’Enfant Jésus, je crois, qu’elle représentait me ressemblait étonnamment. […] D’ailleurs, ma vraie marraine n’était pas là, elle était représentée seulement par une remplaçante provisoire. […] Il avait même fait la trouvaille d’une petite image, bordée de dentelle, qui la représentait. […] Je la contemplais tous les soirs, avant de m’endormir, et tous les matins en m’éveillant, car, dans la chambre des tantes, une belle gravure encadrée la représentait. […] Tromper son mari ne me représentait rien de particulier, mais j’étais surprise au dernier point, d’apprendre que cette chose inconnue rendait les enfants malades.
— On a donné au Théâtre-Français Tibère, tragédie de Marie-Joseph Chénier, qui n’avait jamais pu être représentée jusqu’ici.
On m’a rapporté que l’écrivain incroyablement vivace et impétueux qui représente chez nous cette école critique disait un jour à un confrère suspect d’indolence, d’ingénuité et d’épicuréisme littéraire : « Vous louez toujours ce qui vous plaît.
Le recueil de ses chansons représente tout un petit monde où l’homme fait entendre plus de soupirs que de cris de gaîté et où la nature, dont notre poète sent admirablement l’immortelle fraîcheur, semble avoir mission de consoler, d’apaiser, de dorloter le pauvre et l’abandonné.
Au moment où Jean-Baptiste Poquelin, entraîné par sa vocation, engagé dans la troupe de l’Illustre Théâtre, représentait aux fossés de Nesle ou au port Saint-Paul les tragédies de Tristan et de Magnon, ce n’étaient pas seulement les Montfleury, les Floridor, les Madeleine Beauchâteau qui lui enlevaient la faveur du public et rendaient l’Illustre Théâtre désert, c’étaient aussi Tiberio Fiurelli sous les traits du noir Scaramouche, Domenico Locatelli sous le masque de Trivelin, Brigida Bianchi sous les atours et le nom d’Aurélia.
Les trois mots grâce (pitié, don, beauté) représentent le seul mot gratia.
Il faut encore observer que le signe eau contient une force secrète rigoureusement attachée au groupe des trois lettres qui le déterminent ; il représente à la fois le son o et le son el 65.
Dans les vers où il représente sa triste situation, il laissoit toujours percer son humeur enjouée & plaisante.
Il a mille fois raison, s’il la montre mille fois ; c’est pour détruire la légende qui le représenterait comme habitant un palais plus fastueux que les hôtels Rothschild.
C’est par l’effet de ce défaut de réflexion, qui rend les barbares incapables de feindre, que Dante, tout profond qu’il était dans la sagesse philosophique, a représenté dans sa Divine Comédie, des personnages réels et des faits historiques.
Il eut de nouveau recours au théâtre, et il essaya de faire représenter la suite de sa Vierge démasquée. […] Maturin est proposé au pinceau des peintres comme le type de la frénésie ; il faut le représenter l’écume à la bouche. […] À mesure que l’isolement développe, dans l’acteur qui le représente, une rêverie plus intense et plus idéale, il ne doit se refuser aucune image, aucune figure, si riche qu’elle soit. […] Cette politique est aujourd’hui représentée par MM. […] Et vous comprenez bien que je ne plaide pas ici la cause du théâtre, car évidemment la pièce a été faite pour la lecture et ne pourrait être représentée.
Ses ennemis le représentent comme un dilettante maussade, un dandy grincheux, inépuisable narrateur d’anecdotes méchantes. […] Tout cela est représenté, par M. […] Il représente les menus tracas de la vie domestique. […] Bergeret représente l’Université. […] Ce dignitaire représente l’Administration.
Dès 1680, l’électeur de Saxe, en résidence à Torgau, se faisait représenter les sept ou huit chefs-d’œuvre du poète français. […] Là furent représentées la plupart des œuvres de Molière, ou traduites, ou refaites. […] C’est Coquelin et Got qui étaient chargés de représenter l’un Mercure et l’autre Sosie. […] On a choisi Thiron pour représenter M. […] C’est la Dorimène de Molière, telle qu’il l’a vue et représentée sur la scène.
Classicisme et romantisme aussi ne nous représentent rien aujourd’hui. Mais il représentaient des idées vers 1830, et des idées entre lesquelles depuis lors le siècle a fait son choix. […] sous prétexte d’exactitude entière dans l’observation, c’est précisément aboutir à ne représenter des choses que ce qu’elles ont de moins réel. […] Et c’est pourquoi, si vous voulez les représenter au vrai, vous nous les représenterez, sinon sous d’autres traits, mais au moins sous des traits plus généraux que ceux de leur condition. […] Edmond de Goncourt représente le naturalisme ?
En pareil temps, dans cet élan universel et dans ce subit épanouissement, les hommes s’intéressent à eux-mêmes, trouvent leur vie belle, digne d’être représentée et mise en scène tout entière ; ils jouent avec elle, ils jouissent en la voyant, ils en aiment les hauts, les bas, ils en font un objet d’art. […] La reine assiste à un mariage rustique, puis à une sorte de combat comique entre les paysans de Coventry, qui représentent la défaite des Danois. […] Il y a telle entrée, tel arc de triomphe, sous Jacques, qui représente des priapées, et quand les instincts sensuels, exaspérés par la tyrannie puritaine, parviendront plus tard à relever la tête, on verra sous la Restauration l’orgie s’étaler dans sa crapule et triompher de son impudeur. […] — Originalité, précision, énergie et richesse du style. — Comment, à l’inverse des classiques, ils se représentent non l’idée, mais l’individu. […] Ce n’est point l’homme abstrait, le citadin tel qu’il est partout, le paysan en soi qu’ils se représentent ; mais Jacques ou Thomas, Smith ou Brown, de telle paroisse, dans tel comptoir, avec tel geste et tel habit, distinct de tous les autres ; bref, ils voient non l’idée, mais l’individu.
Représentons-nous les gais causeurs, les hommes de verve et de mimique excellente que nous avons connus ou que nous possédons, ceux qui, dans une soirée, les portes closes, en parodiant ou nos auteurs, ou nos orateurs, ou nos simples bourgeois, nous font rire aux larmes, — Henry Monnier, Vivier, feu Romieu, Méry le conteur, et toi aussi, aimable Alfred Arago ! […] Pour moi, je crois que l’Altesse eût gagné à l’échange, et que j’aurais un peu mieux représenté le joyeux Piron (c’est-à-dire le père), qui plus de quarante à cinquante fois dans sa vie a fait l’âme du repas du tiers état. […] Le monologue du jeune auteur dramatique pendant qu’on représente sa pièce pour la première fois est d’un charmant et toujours vrai naturel. […] Il est vrai que, la pièce faite et représentée avec succès, Piron se redressa, et comme les autres comédiens avaient joué assez négligemment les deux premiers jours, il leur en fit le reproche en plein foyer, devant témoins. […] La Métromanie se joue rarement ; elle est en effet fort difficile à bien représenter.
Ou bien c’est un sentiment qui se prononce et qui bientôt demande et inspire une expression poétique et musicale ; peut-être un air connu, dans un secret accord avec sa disposition présente, vient comme par hasard errer sur ses lèvres et lui dicte un refrain qui semble traduire la note par la parole ; parfois enfin quelques mots fortuitement rassemblés, qui représentent une image, qui forment un vers, lui viennent à l’esprit, et bientôt rappellent un air qui les relève et les anime. […] Cet éveil fut si puissant, que l’amertume de la victoire de l’étranger s’en adoucit un peu dans son cœur, et que le souvenir de cette époque lui est demeuré surtout comme celui d’une émancipation intellectuelle : « C’est pour cela, dit-il avec ce tour d’esprit qui est le sien et où le sérieux et la raillerie se mêlent, c’est pour cela que je n’ai jamais eu un grand fonds d’aigreur contre la Restauration ; je lui savais gré en quelque sorte de m’avoir donné les idées que j’employais contre elle. » Il faudrait se bien représenter ici la physionomie du monde où vivaient ses parents, une variété du grand monde, aimable, polie, distinguée de manières et de goût, mais fort tempérée d’idées, et sans mouvement à cet égard, sans initiative. […] Mais les pages sur la jeunesse (1817), qui ouvrent les volumes de Mélanges, nous le représentent bien à cette date, dans sa lutte muette contre la société, aspirant à un idéal non encore défini, avec le sentiment d’une supériorité qui cherche son objet, avec une amertume d’ironie qui se retourne contre elle-même. […] M. de Rémusat, jeune, luttait contre de semblables idées, et, toutes les fois que l’occasion s’en représente, nous le retrouvons qui lutte encore. […] M. de Rémusat, avons-nous dit, eut toujours un goût vif pour les drames, et il en a écrit plusieurs qui n’ont été ni représentés ni imprimés.
La direction que ces hommes de tribune lui imprimaient était le contresens le plus flagrant à la nature de ce grand et noble parti ; il devait, selon moi, représenter avec une digne gravité ce qu’il était lui-même dans le pays, c’est-à-dire le passé rallié au présent par la force des choses et par la raison des esprits, l’aristocratie des souvenirs, la chevalerie des sentiments, le désintéressement du patriotisme, la libéralité des sacrifices, le patronage intelligent et moral du peuple, le génie des campagnes, l’alliance antique et intime du château et de la chaumière, la religion serviable à la misère par la charité de l’opulente noblesse rurale, les intérêts de l’agriculture, l’honneur de l’armée fière des noms militaires antiques confondus avec les noms militaires nouveaux, une abstention complète des emplois et des faveurs de cour, une brigue honnête et utile de tous les services gratuits que le citoyen peut offrir à sa patrie pour que le civisme de ces hautes classes devint insensiblement la base de leur nouvelle illustration, un esprit d’ordre surtout qui ne marchandât jamais ses services contre les factions turbulentes qui portaient le trouble dans la rue, qui prêchaient la guerre pour la guerre au dehors, qui faisaient de la tribune et de la presse deux foyers d’agitation ultra-révolutionnaires, donnant à toute journée parlementaire des accès de fièvre avec redoublement au pays ; voilà la position que ce grand parti devait prendre selon moi, celui de conservateur, indépendant du gouvernement, commençant par conquérir l’estime et finissant par exercer une influence méritée sur le peuple des campagnes, sur les élections, sur le journalisme, sur les chambres ; parti ne voulant rien de la dynastie illégitime pour lui-même, mais lui imposant tout et même l’abdication dans ses mains, par son ascendant sur la nation réconciliée avec ses aristocraties propriétaires du sol, par son alliance avec la bourgeoisie ascendante, suzeraine des capitaux qui nourrissent les prolétaires, et enfin par son utilité aux prolétaires, que l’ordre seul vivifie et que le désordre affame en un jour. […] Royaliste conditionnel le jour de l’événement au Palais-Royal et à l’hôtel de ville, républicain d’attitude après coup afin de regagner un peu de popularité dans les factions extrêmes, ce parti, représenté par cinq ou six orateurs populaires dans la chambre et par autant de journaux dans la rue, demandait à grands cris des institutions ultra-démocratiques, des proscriptions contre les royalistes au dedans et la guerre universelle de propagande au dehors. […] C’était au moment où les premiers démembrements du parti doctrinaire et orléaniste commençaient à s’opérer dans les chambres et à faire chercher, hors des rangs compactes de ce parti déjà divisé, des ministères qui ne représentaient que des interrègnes et qui ne duraient qu’un jour. […] Et ce sacrifice du pouvoir que vous représentez sera-t-il long ? […] Je n’achève pas, mais je vous déclare en conscience que, bien qu’étranger et voulant rester étranger personnellement à la cause de la dynastie qui représente en ce moment la royauté, je sors d’ici l’esprit épouvanté pour mon pays des conséquences de la résolution que vous venez de prendre.
Dumas continuera à décrire l’amour et à représenter la femme tels que les lui a montrés une première rencontre. […] Il lui fallut trois ans pour arriver à la faire représenter. […] La comédie moderne était fondée, celle qui consiste à représenter les mœurs de notre temps dans leur cadre vrai. […] Dumas ne la représente, a du moins des excuses : l’ignorance, la crédulité, la misère. […] Poirier, représenté en 1854, est l’un des chefs-d’œuvre de notre théâtre contemporain, si même il n’en est le chef-d’œuvre.
Sur le plan esthétique, c’est un classique, admirateur du XVIIe siècle mais aussi, on l’a vu, de Goethe, qui représente pour lui ce que doit être le grand écrivain contemporain. […] Prudemment, le dogme chrétien nous enseigne qu’il est au-dessus de nous de nous représenter la félicité d’Adam et que l’homme du péché originel nous est seul connu, lieu que le Romantisme oppose à l’artifice et à la misère de la civilisation l’Adam de ses complaisances. […] C’est un abruti, d’un abrutissement, j’en conviens, qu’on a peine à se représenter, nécessaire cependant pour que la mécanique du Contrat social n’ait il redouter de lui aucun soubresaut naturel ou volontaire. […] Le sauvage qui coupe la branche pour avoir les cerises représente l’antique sagesse (Rousseau oublie que cette sagesse est encore très fréquente). […] Il nous est représenté aussi avili de conscience que de corps, artisan de ruses scélérates, entremetteur de crimes, haineux, lâche, insultant de ses sarcasmes un vieillard dont on a déshonoré la fille.
De tels efforts pour conquérir cette liberté de la presse, qui représente et donne toutes les autres libertés, méritent l’entière sympathie de la France et font partie de sa propre cause.
Lemercier, c’est de représenter le poète comique conduisant une intrigue réelle, faisant agir des personnages et les peignant à mesure qu’ils agissent.
Je me représente volontiers que, dans une future Collection des petits chefs-d’œuvre du xixe siècle, on réservera un numéro à Germinie Lacerteux.
Elle subit un mouvement de hausse et de baisse qu’on pourrait représenter par une courbe.
Dans les jardins d’Alcinoüs, il fait couler des fontaines et fleurir des arbres utiles ; il parle ailleurs de la colline battue des vents et couverte de figuiers , et il représente la fumée des palais de Circé s’élevant au-dessus d’une forêt de chênes.
Elle était sombre comme la nuit, hagarde comme dix furies ; sa main brandissait un dard affreux, et sur cette partie qui semblait sa tête, elle portait l’apparence d’une couronne. » Jamais fantôme n’a été représenté d’une manière plus vague et plus terrible.
Il est vrai qu’il est des poëtes dramatiques ignorans dans leur art, et qui sans connoissance des moeurs, représentent souvent le vice comme une grandeur d’ame, et la vertu comme une petitesse d’esprit et de coeur.
Enfin Isidore De Seville, qui du moins a pû voir des gens qui eussent vû représenter sur les anciens théatres de Rome, fait mention de ce partage de la déclamation entre deux acteurs.
Le caractère propre de l’idylle consiste à représenter l’homme dans un état de calme champêtre, d’innocence et de simplicité, où il jouisse librement de tout le bonheur naturel. […] Au timbre de sa voix ferme dans sa langueur… À la fin des lettres de Jocelyn à sa sœur, après tous ces détails journaliers de prière, de travail, de charité, le curé de Valneige se représente, la nuit, veillant, agité encore, lisant tantôt l’Imitation, tantôt les poëtes : Dans mes veilles sans fin, je ressemble, ô ma sœur, À ce Faust enivré des philtres de l’école, etc., etc. […] Son paysage, si détaillé qu’il veuille le faire, ne représente jamais dans tous les sens de l’horizon ces autres paysages vraiment locaux et déterminés de Goldsmith, du Hollandais Pott, de Burns, de Hebel ; toujours quelque ouverture de ciel se fait sur un point, par où il monte à l’instant et plane ; et alors, à ces hauteurs, le vaste paysage ondoyant recommence.
J’omets cette foule de réunions moins en vue et vouées à une goguette moins choisie, qui pullulèrent alors, et qui n’ont pas laissé de traces ni d’archives ; mais l’institution qui sembla l’héritière directe des Dîners du Vaudeville, et qui représente la gaieté sous l’Empire, comme l’autre réunion l’avait représentée sous le Directoire et sous le Consulat, ce fut la société du Rocher de Cancale ou du Caveau moderne. […] Le vaudeville de Monsieur et Madame Denis, tableau conjugal en un acte, fut représenté pour la première fois aux Variétés en juin 1808.
Voici quelques notes qui se rapportent au projet du premier chant et le caractérisent : « Il faut magnifiquement représenter la terre sous l’emblème métaphorique d’un grand animal qui vit, se meut et est sujet à des changements, des révolutions, des fièvres, des dérangements dans la circulation de son sang. » « Il faut finir le chant Ier par une magnifique description de toutes les espèces animales et végétales naissant ; et, au printemps, la terre prœgnans ; et, dans les chaleurs de l’été, toutes les espèces animales et végétales se livrant aux feux de l’amour et transmettant à leur postérité les semences de vie confiées à leurs entrailles. » Ce magnifique et fécond printemps, alors, dit-il, Que la terre est nubile et brûle d’être mère, devait être imité de celui de Virgile au livre II des Géorgiques : Tum Pater omnipotens, etc., etc., quand Jupiter De sa puissante épouse emplit les vastes flancs. […] Furieux, de ses pas cachés dans ces déserts Leur narine inquiète interroge les airs, Par qui bientôt frappés de sa trace nouvelle, Ils volent à grands cris sur sa route fidèle. » La pensée suivante, pour le ton, fait songer à Pascal ; la brusquerie du début nous représente assez bien André en personne, causant : « L’homme juge toujours les choses par les rapports qu’elles ont avec lui. […] Nina, ou la Folle par amour, ce touchant drame de Marsollier, fut représentée, pour la première fois, en 1786 ; André Chénier put y assister ; il dut être ému aux tendres sons de la romance de Dalayrac : Quand le bien-aimé reviendra Près de sa languissante amie, etc.
Ces Vitry, ces Vivonne, ces Gourville n’ont pas l’esprit plus réglé que les mœurs ; Barillon, l’ami de La Fontaine, appartient à ce groupe sceptique que Saint-Évremond représente devant la postérité ; et c’est chez Broussin, devant Boileau, que l’épicurien Molière, s’il faut en croire la légende, lisait sa traduction perdue de Lucrèce. […] Pradon ne nous en dit pas plus, avec plus d’aigreur, quand dans de mauvais vers oubliés, il représente « les Messieurs du Sublime », une longue rapière au côté, importunant les généraux, moqués des soldats, notant sur leur carnet des termes de l’argot militaire, ici jetés par leur cheval dans un noir bourbier, là tirant de longues lunettes pour regarder l’ennemi de très loin. […] Quand il se représentait, naïf croyant pour qui « c’est Dieu qui tonne », en face de l’esprit fort qui Prêche que trois font trois et ne font jamais un ; quand il défendait Tartufe contre les « bigots » soulevés, et que dans ce Lutrin d’une ironie vraiment si laïque, il tirait ses effets comiques d’une bénédiction sacerdotale, ou lâchait des traits comme celui-ci : Abîme tout plutôt, c’est l’esprit de l’Église, assurément Pradon avait tort de l’accuser d’athéisme, mais assurément aussi il ne pouvait passer pour un chrétien bien fervent, ni surtout pour un janséniste.
Cela prouve seulement qu’il y a deux façons de se représenter la personne et l’œuvre de Napoléon. […] Ce poème du bonheur, c’est donc en somme, le poème des efforts impuissants que fait l’esprit pour se le représenter et pour le définir. […] Faustus et Stella sont des êtres abstraits, qui représentent tous les hommes et qui ne sauraient éprouver des jouissances particulières.
Fagus La Société a le devoir absolu de subventionner l’écrivain, parce qu’il n’est pas de société, fût-elle de Canaques, qui ait pu jamais se passer de poètes ou de conteurs, et que l’écrivain représente donc une utilité publique ; qu’il ne ressortit donc pas aux lois commerciales régissant les autres travailleurs, d’autant plus que d’autre part son travail n’est pas mesurable selon cette commune mesure. […] Fatalement, ses prix « littéraires » devaient, comme ils font, représenter la forme la plus dégradante de l’aumône et de la brigue. […] Boulenger, que les intrigues dont l’attribution de ces prix est précédée : ils représentent la forme la plus dégradante de l’aumône et de la brigue , déclare M.
» N’avais-je pas raison, dit saint Chrysostome en s’adressant à Eutrope, de vous représenter l’inconstance et la fragilité de vos richesses ? […] Il n’y a point de discours qui puisse représenter le trouble et l’orage où se voit une jeune femme qui ne vient que de sortir de la maison de son père, qui ne sait point les affaires, et qui, étant plongée dans l’affliction, doit prendre de nouveaux soins, dont la faiblesse de son âge, et celle de son sexe, sont peu capables. […] Représentons-nous Massillon dans la chaire, prêt à faire l’oraison funèbre de Louis XIV, jetant d’abord les yeux autour de lui, les fixant quelque temps sur cette pompe lugubre et imposante qui suit les rois jusque dans ces asiles de mort où il n’y a que des cercueils et des cendres, les baissant ensuite un moment avec l’air de la méditation, puis les relevant vers le ciel, et prononçant ces mots d’une voix ferme et grave : Dieu seul est grand, mes frères !
C’est vous, Monsieur, que je veux représenter en ce moment à mon lecteur, environné du cortège de vos zélés admirateurs, venant lire aux comédiens français votre premier évangile. […] Il suffisait pour cela qu’une phrase blessât la coquetterie de l’actrice en faveur, qu’on y parlât mal de l’âge ou de la beauté du personnage qu’elle représentait, que l’acteur son rival fût plus applaudi qu’elle, qu’elle eût un congé pour aller faire ses récoltes départementales, ou enfin qu’il lui plût de ne pas jouer la pièce par un simple caprice, pour une partie de plaisir de quelques jours. […] D’après cette décision et le certificat de la censure, je fis représenter mon drame historique qui obtint le plus grand succès.
Avant de rechercher l’origine des langues et des lettres, les philosophes et les philologues devaient se représenter les premiers hommes du paganisme comme concevant les objets par l’idée que leur imagination en personnifiait, et comme s’exprimant, faute d’un autre langage, par des gestes ou par des signes matériels qui avaient des rapports naturels avec les idées53. […] Ainsi, les premiers peuples qui nous représentent l’enfance du genre humain, fondèrent d’abord le monde des arts ; les philosophes, qui vinrent longtemps après, et qui nous en représentent la vieillesse, fondèrent le monde des sciences, qui compléta le système de la civilisation humaine.
Chacun d’eux porte en soi son intérêt, et par le personnage qu’il représente, et par la façon dont il est représenté. […] Les faiseurs d’interviews, les critiques — je parle de ceux qui représentent un parti pris, une pose ou une coterie — n’auront pas à se louer du rôle que leur donne M. […] Le public, qui représente le bon sens, s’impatiente d’entendre tant de sottises, de voir dénigrer ce qui est beau et bon au bénéfice de ce qui est laid et mauvais et prie le critique acharné de lui laisser ses illusions : — Mon devoir avant tout, s’écrie celui-ci, qui croit représenter le bon goût. — Mais quel est votre devoir ? […] » Que l’on compte ce que représenterait le produit de toutes ces recettes. […] Molière était là représenté, se cachant dans un coin de la boutique et prenant avec beaucoup de soin des notes sur un portefeuille.
Claude Lorrain représente la Reine de Saba vêtue en princesse du dix-septième siècle. […] Quand cette fatale discussion s’est représentée à mon esprit, ma conduite m’a paru digne d’exécration ; mais le mal était fait ! […] Génie pathétique avant tout, Delacroix n’a presque jamais représenté les affections douces ou tendres. […] On y voit aussi représentés des animaux, des plantes, des rivières, des montagnes. […] Aux jeux olympiques, les athlètes combattaient nus, et les artistes les représentaient nus.
Ces pièces, en langue vulgaire mêlée parfois de latin et de français, étaient écrites par des prêtres ; mais c’étaient des ouvriers ou des marchands qui les représentaient. […] Le premier de ces ouvrages, dans l’ordre de date, est la tragédie de Gorboduc, représentée à la cour en 1562, deux ans avant la naissance de Shakspeare. […] Antoine et Cassius ne sont pas représentés avec des traits moins profonds et moins distincts. […] C’est lui-même qu’il représente captif, pauvre, aveugle, et jouet de ses ennemis. […] Il représente au plus haut degré ce qu’après de grandes destructions sociales les âmes devaient éprouver d’agitation et de doute.
Quarante poëtes, parmi eux dix hommes supérieurs, et le plus grand de tous les artistes qui avec des mots ont représenté des âmes ; plusieurs centaines de pièces et près de cinquante chefs-d’œuvre ; le drame promené à travers toutes les provinces de l’histoire, de l’imagination et de la fantaisie, élargi jusqu’à embrasser la comédie, la tragédie, la pastorale et le rêve ; jusqu’à représenter tous les degrés de la condition humaine et tous les caprices de l’invention humaine ; jusqu’à exprimer toutes les minuties sensibles de la vérité présente et toutes les grandeurs philosophiques de la réflexion générale ; la scène dégagée de tout précepte, affranchie de toute imitation, livrée et appropriée jusque dans ses moindres parties au goût régnant et à l’intelligence publique : il y avait là une œuvre énorme et multiple, capable par sa flexibilité, sa grandeur et sa forme, de recevoir et de garder l’empreinte exacte du siècle et de la nation1. […] Un peu après, nous entendons parler au même endroit d’un naufrage, et notre devoir est d’accepter ce même endroit pour un rocher… Arrivent deux armées représentées par quatre épées et un bouclier, et quel est le cœur si dur qui refuserait de prendre cela pour une bataille rangée ? […] Quand un drame original et national s’élève, les poëtes qui l’établissent portent en eux-mêmes les sentiments qu’il représente. […] Ce sont là les férocités du moyen âge ; on les rencontrerait encore aujourd’hui dans les compagnons d’Ali-Pacha, dans les pirates de l’Archipel ; nous en avons gardé l’image dans ces peintures du quinzième siècle qui représentent un roi avec sa cour tranquillement assis autour d’un homme vivant qu’on écorche ; au centre, l’écorcheur à genoux qui travaille avec conscience, fort attentif à ne point gâter la peau44. […] On la marie à un autre, lisez vous-même l’admirable et horrible scène qui représente la nuit de noces.
Périclès, Auguste, Luther, Louis XIV, Voltaire, voilà des noms d’un sens immense ; chacun d’eux réfléchit l’éclat, la grandeur, la puissance, l’esprit tout entier du siècle qu’il représente. […] Ainsi Napoléon ne représente pas notre époque. […] Sainte-Beuve ne la représente pas davantage. […] Mais nous représenter comme une génération de sensualistes et de libertins, c’est une grave erreur ; le sensualisme n’est pas la maladie de notre temps. […] C’est ce parfait bon sens de Victor Jacquemont qui le rendait éminemment propre à représenter la France et la jeunesse française dans l’Inde, au temps de cette mémorable circonstance dont nous parlons.
Sous prétexte de ne faire aucun cas de ses nobles aïeux et de les subordonner tous dans leur ordre de noblesse à ce qui est de l’ordre de l’esprit, il les a montrés et déroulés en une longue lignée, mais pour les replonger aussitôt dans la nuit, et il s’est représenté, lui, le dernier, comme le seul glorieux, le seul vraiment ancêtre et dont on se souviendra ; car seul il a gravé son nom sur le pur tableau des livres de l’esprit. […] Il offrit Shakespeare sur notre scène plus fidèlement qu’on ne l’avait osé faire jusqu’alors ; son Othello, représenté le 24 octobre 1829, précéda de peu Hernani. […] En général, au théâtre, M. de Vigny tâtonna jusqu’à ce qu’il eût obtenu son succès enfin, un succès des plus vifs et des plus saisissants, par son Chatterton, représenté le 12 février 1835. […] Une grave inexactitude s’y fait remarquer : Caïn y est représenté comme laboureur, et c’est à bon droit ; mais Abel, le pastoral Abel, y est donné comme chasseur et hantant les forêts, ce qui n’est pas juste.
et Théocrite nous représente bien cette jeunesse finissante, qui se retourne une dernière fois et ressaisit comme d’un coup d’œil tous ses charmes avant de s’en détacher. […] Théocrite était, par rapport aux choses qu’il représentait, dans cette condition de demi-vérité qui est peut-être la plus favorable à l’imagination. […] Hier encore, cet amour d’Antiochus pour Stratonice, qui rebutait si fort La Motte, a été mis en tableau, et représenté physiquement aux yeux par un grand peintre : M. […] Désormais pourtant, entrée dans une maison dont le maître connaît tant de sages remèdes pour repousser les maladies funestes des mortels, tu habiteras dans l’aimable Milet parmi les Ioniens, afin que Theugénis soit signalée entre les femmes de son pays pour sa belle quenouille, et que toujours tu lui représentes le souvenir de l’hôte ami des chansons !
XVI Les portraits de Confucius, gravés en Chine sur les portraits traditionnels de ce philosophe, le représentent assis sur un fauteuil à bras de bois sculpté, à peu près semblable à nos stalles de cathédrale dans le chœur des églises chrétiennes de notre moyen âge. […] Il représentait le père des pères, Dieu, de qui il émanait dans le mystère de la création et dont il tenait la place et l’autorité sur sa descendance. […] Mais comme le ciel et les esprits des ancêtres ne sont pas visibles aux yeux du corps, il chercha dans le firmament des emblèmes pour les figurer et les représenter. » Après avoir satisfait ainsi à leurs devoirs envers le ciel, auquel, comme au principe vivifiant et universel de toute existence, ils étaient redevables de leur propre vie, ils se tournent vers ceux qui, par la génération et la paternité, leur ont transmis successivement cette vie. […] « Il est grave quand il représente, affable et bon avec tous, d’humeur toujours égale avec ses amis.
On refuse d’y représenter sa tragédie, un peu froide, en effet, de Fiesque ; on le pourchasse au nom de son prince mécontent. […] Frappé des beautés frustes, mais dramatiques, de la pièce des Brigands, et des beautés littéraires de Fiesque et de la tragédie de Don Carlos, il songeait déjà à appeler Schiller d’Iéna à Weimar, pour y faire écrire et représenter ses chefs-d’œuvre sur la scène du palais. […] Les rôles qu’Iffland représentait devenaient classiques en sortant de ses lèvres. […] Ils concertent ensemble les moyens de la faire dignement représenter sur la scène de Weimar.
Après la mort de Goethe, resté uniquement fidèle à sa mémoire, tout occupé de le représenter et de le transmettre à la postérité sous ses traits véritables et tel qu’il le portait dans son cœur, il continua de jouir à Weimar de l’affection de tous et de l’estime de la Cour ; revêtu avec les années du lustre croissant que jetait sur lui son amitié avec Goethe, il finit même par avoir le titre envié de conseiller aulique, et mourut entouré de considération, le 3 décembre 1854. […] Méphistophélès, portrait de Goethe au fond, fut l’indifférence railleuse entre le bien et le mal, l’éternel blasphème de l’humanité, représentée par la jeune et infortunée Marguerite. […] Il parut passer du côté du destin représenté, à ses yeux, par l’homme de la force brutale. […] Je devais attendre de la fortune le retour des heures où le passé revivait et se représentait devant moi, où je jouissais d’une énergie intellectuelle assez grande, d’un bien-être physique assez complet pour élever mon âme à cette hauteur à laquelle il faut que je parvienne pour être digne de voir de nouveau reparaître en moi les idées et les sentiments de Goethe. — Car j’avais affaire à un héros que je ne devais pas abaisser.
La rose est évidemment la femme qu’on aspire à posséder ; et ces personnages allégoriques qui en favorisent ou en contrarient la conquête, représentent assez exactement les divers incidents de l’amour, ainsi que les passions que met en jeu la passion principale. […] ou bien est-ce à certains personnages à la fois généraux et individuels, qui représentent quelque grande passion, et qui s’impriment à jamais dans l’imagination des hommes ? […] Par un hasard heureux, Guillaume de Lorris et Jean de Meung représentent les deux faces principales de l’esprit français : d’une part, cette bonne foi aimable qu’on a qualifiée de naïveté, et, d’autre part, cette philosophie hardie et positive qui ne s’étonne de rien et qui juge tout. […] Il se représente lavé de la pluie, desséché du soleil, poussé çà et là par le vent, et il rit de toutes ces marques de sa destruction prochaine.
L’apport poétique qui se trouve maintenant consacré sous le nom de « Poésie scientifique », représente de son principe philosophique à sa technique prosodique et rythmique, — une Doctrine continue… Je me suis simplement appliqué à moi-même la règle morale qui ressort de cette doctrine, d’avoir tendu, selon toutes les puissances accrues de culture qui étaient en moi, à l’art le plus complexe et le plus complet lié en la plus solide unité qui m’était possible : en le plus de volonté, en le plus d’effort. […] Elle représente toute une doctrine, à développement philosophique, sociologique, et d’éthique, et supporte une métaphysique… C’est en 1885, que, autour de Mallarmé, dans le petit salon de la rue de Rome où il recevait dès lors le mardi soir, le premier groupement s’opéra, avant toutes Ecoles. […] Mouvement nécessaire au progrès, et qui cependant, après avoir maintenu l’équilibre instable propre aux mutations, amène en toutes choses le ralentissement et l’immobilité relative, la déchéance et la mort inertie que de nouveaux états réveilleront encore en leurs expansions natives… Tout devient selon un Rythme elliptique La Matière étant éternelle et illimitée est représentée virtuellement par le Cercle, qui, si grand qu’il s’élargisse, demeure illimité, de la nature même de la matière. […] Or, Amour implique deux désirs, deux pôles : pour se connaître, dirons-nous métaphysiquement, ils entrent en action, et la résultante de cette action est le troisième mouvement qui naît d’elle — et qui détermine la sortie hors de la non-connaissance, de la non-conscience : c’est-à-dire qu’il détermine l’Evolution, troisième mouvement de l’unité trinaire que nous avons représenté par l’Ellipse, signe de l’Univers évoluant.
* * * — Thiers allant visiter stratégiquement les bords du Rhin, me représente assez bien Tom Pouce dans une botte de Napoléon. […] La science employant ces vils moyens pour parvenir, la science représentée par deux grossiers natifs du pays de la simplesse, voulant arriver par la légèreté et la grâce de la corruption de France. […] Il s’agit de la vente de nos fermes des Gouttes, de ce morceau d’orgueil de notre famille, de cette grande propriété terrienne du grand-père, de cette chose vénérable, respectée, sacrée, qu’en dépit de leur petite aisance, notre père et notre mère se sont entêtés à garder contre les tentations d’offres magnifiques, pour conserver à leurs enfants, ce titre et cette influence de propriétaire, et ce pain solide, que seule la terre représentait, sous Louis-Philippe, pour l’ancienne famille. […] Dans les venants et les passants, peu ou point d’hommes politiques ; des peintres le dimanche entre le coucher du samedi et du lundi ; des hommes de lettres le mercredi ; la famille représentée par le comte et la comtesse Primoli, le jeudi ; et les autres jours, de petits dîners intimes autour de la grande table de vingt-cinq couverts des dimanches, toute rétrécie.
De naturelles et trompeuses analogies tirées du cours de la vie humaine, des révolutions célestes et du retour périodique des saisons, expliquent suffisamment que les Grecs et les Romains se soient souvent représenté le mouvement de l’histoire comme circulaire ou rétrograde. […] Enfin une méditation profonde et repliée sur elle-même, l’amour chaque jour plus vif et plus exclusif de la sagesse, portent la vieillesse à chercher toutes ses satisfactions dans la science. — L’enfance et l’art furent représentés par la Grèce, la jeunesse et la religion par le monde germano-chrétien ; l’Angleterre représente aujourd’hui l’âge mûr et l’industrie, et l’Allemagne, la nation de la science, fermera le cycle de la vie du genre humain. […] La conception d’Anaxagore, qui représente chaque organe comme composé de parties similaires infiniment petites, primitivement confondues dans le mélange du chaos, mérite plus d’attention ; et M.
Laissons ces railleries et voyons l’acte en lui-même : il est noble et délicat, il est bien d’une époque où de grandes choses se firent et où l’on sentait le prix de les bien représenter. […] Les voici, monseigneur, représentés et par la plume et par le burin, qui paraissent avec les plus beaux ornements de leur grandeur royale ; et, tout chargés qu’ils sont de palmes et de couronnes, je prends la hardiesse de les offrir à l’auguste majesté de leur successeur.
Mais il semble que les auteurs, dans leur préoccupation morale, aient vu Buffon plus chrétien finalement et en général plus religieux qu’on n’est accoutumé à se le représenter ; il y est parlé, en un endroit, « de sa profonde religion de cœur ». […] Je considérais l’autre jour, au musée du Louvre, le buste de Buffon, par Augustin Pajou : il y est représenté déjà vieux ; le contour de l’œil, les tempes ridées et un peu amaigries le disent : mais c’est une belle tête, digne, haute, noblement portée.
Voyageant en Suisse dans le canton de Zurich, il avait remarqué que, dans la plupart des maisons, une piété domestique patriarcale tenait à conserver les images des pères, les portraits de ceux que la famille avait perdus et qui étaient représentés sur leur lit de mort, les yeux fermés, tels qu’ils étaient lorsqu’on les avait vus pour la dernière fois après le dernier soupir : Ces tristes images, ajoutait-il, qui paraîtraient si hideuses à un Français qui ménage son cœur comme un enfant gâté, et qui fuit avec soin tout ce qui pourrait l’émouvoir fortement, sont ici un objet consolant pour des hommes qui savent aimer et ne craignent rien de l’amour, pas même ses peines. […] En 1800, Ramond rentra dans la vie politique : nommé au Corps législatif pour y représenter le département des Hautes-Pyrénées, il y prit la place qui était due à son caractère et à ses talents, et fut vice-président de cette assemblée.
mon cousin, il m’a dit de si grandes raisons et m’a représenté si bien le bon cœur de mes gens, que je ne sais que faire. » La partie était gagnée, et Montluc rapporte en toute hâte par-delà les monts la permission si désirée, et qu’il a enfin arrachée de la bouche du roi : « Qu’ils combattent ! […] À celle nouvelle, il éprouva une impression soudaine et qu’il a rendue bien énergiquement ; tout son sang se glaça, en écoutant le gentilhomme qui lui faisait ce récit : « S’il m’eût donné, dit-il, deux coups de dague, je crois que je n’eusse point saigné ; car le cœur me serra et fit mal d’ouïr ces nouvelles ; et demeurai plus de trois nuits en cette peur, m’éveillant sur le songe de la perte. » Il se représentait la scène du conseil, sa promesse solennelle de la victoire, la conséquence incalculable dont une défaite eût été pour la France, et dans ce prompt tableau que son imagination frappée lui développa tout d’un coup, cet homme intrépide retrouva la peur à laquelle il était fermé par tout autre côté.
Mme Bovary elle-même, cette Mlle Emma que nous venons de voir si charmante à son apparition, nous est si souvent décrite en détail et par le menu, que physiquement je ne me la représente pas très bien dans son ensemble ni d’une manière bien distincte et définitive. […] Au moment même où le père Rouault, arrivé tout exprès, vient d’enterrer sa fille, au milieu de sa douleur désespérée il a un mot de paysan, grotesque et sublime de naturel : chaque année il envoyait à Charles Bovary une dinde en souvenir de sa jambe remise ; en le quittant les larmes aux yeux, il lui dit pour dernier mot de sentiment : « N’ayez peur, vous recevrez toujours votre dinde. » Tout en me rendant bien compte du parti pris qui est la méthode même et qui constitue l’art poétique de l’auteur, un reproche que je fais à son livre, c’est que le bien est trop absent ; pas un personnage ne le représente.
Ils nous représentent bien ces familles de haute bourgeoisie et parlementaires, chez qui les emplois, les mœurs, la probité, l’esprit lui-même et la langue se transmettaient dans une même maison par un héritage ininterrompu. […] On a tant de fois raconté les choses à son point de vue, et chaque fois en les arrangeant un peu mieux, qu’on ne sait plus se les représenter que dans cette enfilade unique et suivant cette perspective.
Elle représente l’esprit français sous un jour vrai et très intéressant. […] Peut-on s’étonner pourtant qu’il en ait été d’un tel talent comme de celui des improvisateurs et des orateurs ; que ce qu’on a d’elle par écrit ne la représente pas entièrement, et qu’il faille, pour être fidèle, y ajouter en idée un ensemble et une spontanéité d’impressions qui n’était que dans la personne et sur son théâtre ?
Ce qui est possible avec elle, c’est une sorte de roman-poème, qui la représente un peu idéalement, une œuvre plus ou moins dans le genre des Martyrs; car je ne compte pas pour des œuvres d’art les ouvrages du genre du Jeune Anacharsis, qui ne sont que des enfilades d’éruditions juxtaposées, moyennant un fil conducteur des plus simples et trop apparent. […] Et Montesquieu, dans ces sortes déconsidérations, nous représente de plus anciens que lui.
Le Théophile Gautier des premières poésies se représente à nous comme un jeune homme frileux et casanier, « vivant au coin du feu avec deux ou trois amis et à peu près autant de chats55. » Le voyage d’Espagne le fit un tout autre homme et le transforma. […] Une fois mis en goût de voyage et cette nouvelle vocation reconnue et déclarée, Théophile Gautier ne chôma plus et ne résista qu’autant qu’il était retenu par sa chaîne au cou, « dans la niche qu’on lui avait faite au bas du journal », ainsi qu’il s’est lui-même représenté.
Aussi ce groupe ou ce petit noyau, dont M. de Girardin était le principal moteur, avait titre et nom « les conservateurs progressistes. » Combattu, raillé par toutes les nuances de l’opposition, par toutes les fractions de la gauche et par les journaux qui la représentaient, négligé et passé dédaigneusement sous silence par le gros des conservateurs et par l’organe important du centre ministériel, le Journal des Débats, M. de Girardin sentit le besoin de se défendre lui-même, de dessiner sa situation, son idée, de la définir sans cesse, et c’est à ce moment qu’il devint décidément journaliste et rédacteur de premiers-Paris ; jusqu’alors il avait plutôt dirigé. […] J’en reviens, de guerre lasse, à penser que de même que les Prières dans l’Antiquité, et selon la belle allégorie homérique, étaient représentées boiteuses, dans les temps modernes les réformes ne viennent que boiteuses aussi ; on ne les obtient que lentement, une à une ; elles s’arrachent par morceaux, et les eût-on toutes à la fois, l’homme trouverait encore moyen d’y réintroduire les abus à l’instant même.
sa vénérable mère dans cette mise antique et simple, avec cette physionomie forte et profonde, tendrement austère, qui me rappelait celle des mères de Port-Royal, et telle qu’à défaut d’un Philippe de Champagne, un peintre des plus délicats nous l’a rendue ; cette mère du temps des Cévennes, à laquelle il resta jusqu’à la fin le fils le plus déférent et le plus soumis, celle à laquelle, adolescent, il avait adressé une admirable lettre à l’époque de sa première communion dans la Suisse française20 ; je la crois voir encore en ce salon du ministre où elle ne faisait que passer, et où elle représentait la foi, la simplicité, les vertus subsistantes de la persécution et du désert : M. […] Je ne veux pas me répandre en complaintes morales et en pressentiments sinistres ; mais je n’hésite pas à affirmer qu’il n’y a point d’imagination qui puisse se représenter avec une vérité suffisante ce qui arriverait en nous et autour de nous si la place qu’y tiennent les croyances chrétiennes se trouvait tout à coup vide, et leur empire anéanti.
. — Enfin il y eut, à la dernière heure du Directoire, les hommes qui en étaient las avec toute la France, qui avaient soif d’en sortir et qui entrèrent avec patriotisme dans la pensée et l’accomplissement du 18 brumaire : Rœderer, Volney, Cabanis… Je crois que je n’ai rien omis, que tous les moments essentiels de la Révolution sont représentés, et que chacun de ces principaux courants d’opinion vient, en effet, livrer à son tour au jugement de l’histoire des chefs de file en renom, des hommes sui generis qui ont le droit d’être jugés selon leurs convictions, selon leur formule, et eu égard aux graves et périlleuses circonstances où ils intervinrent. […] Il nous représente bien en sa personne tout ce qu’il y avait de lumières, de raisonnables idées de réformes, de sages vues administratives et pratiques, de vœux philosophiques honorables et de justes pressentiments politiques, dans les hommes de la seconde moitié du xviiie siècle.
Ce qu’on représentait comme la mort des peuples, on assure à présent que c’est leur santé, leur vie. » Les hommes dont nous parlons pourront donc sourire en relisant ce passage de M. de La Mennais ; mais lui-même aussi ne peut-il pas le leur redire en face à la plupart, le leur rétorquer à bout portant ? […] Représentez-vous une large figure pleine et ronde, empreinte d’un singulier mélange de simplicité et de finesse malicieuse, voilà Pasquale.
Je ne concevrai jamais, je l’avoue, par quel procédé de l’esprit l’on peut arriver à donner à la moitié de ses facultés le droit de proscrire l’autre : et si l’organisation morale pouvait se peindre aux yeux par des images sensibles, je croirais devoir représenter l’homme employant toutes ses forces sous la direction de ses regards et de son jugement, plutôt que se servant d’un de ses bras pour enchaîner l’autre. […] On peut arriver, par un raisonnement subtil, à représenter le dévouement le plus généreux comme un égoïsme bien entendu ; mais c’est prendre l’acception grammaticale d’un mot plutôt que le sentiment qu’il réveille dans le cœur de ceux qui l’écoutent.
Et pourtant on était libre alors de créer des merveilles ; on taillait en pleine étoffe, si j’ose le dire ; l’observation ne venait pas gêner la fantaisie ; mais c’était à la méthode expérimentale, que plusieurs se plaisent à représenter comme étroite et sans idéal, qu’il était réservé de nous révéler non pas cet infini métaphysique dont l’idée est la base même de la raison de l’homme, mais cet infini réel, que jamais il n’atteint dans les plus hardies excursions de sa fantaisie. […] Les vieux dogmes peuvent être comparés à ces hypothèses des sciences physiques qui offrent des manières suffisamment exactes de se représenter les faits, bien que l’expression en soit très fautive et renferme une grande part de fiction.
Ce fut pour elle qu’on représenta dans l’appartement de Mme de Maintenon des pièces saintes, quelques-unes de Duché, mais surtout Athalie. […] On trouvera qu’il était bien prompt à se former une pensée et une impression ; mais cette première impression, en effet, était capitale dans une Cour et sur une scène où il s’agissait avant tout de réussir en entrant, et de représenter toujours.
Et, par exemple, voyez cette première scène de la Fronde, lorsqu’après l’emprisonnement du conseiller Broussel, le coadjuteur, c’est-à-dire Retz, prend le parti de se rendre au Palais-Royal pour représenter à la reine l’émotion de Paris et le danger imminent d’une sédition. […] Il tenait à la vie, il y tenait par des attaches plus fortes que celles des grands cœurs, je veux dire par les mille liens du possesseur vulgaire qui s’attache aux choses en raison des biens qu’il a amassés : Un jour, dit Brienne, je me promenais dans les appartements neufs de son palais (c’est la grande galerie qui longe la rue de Richelieu et qui conduisait à sa bibliothèque) ; j’étais dans la petite galerie où l’on voyait une tapisserie toute en laine qui représentait Scipion, exécutée sur les dessins de Jules Romain ; le cardinal n’en avait pas de plus belle.
Or, ce n’est certainement qu’au moyen d’une licence poétique que M. de Lamartine peut venir se représenter à nous, dès le début, sous ces traits d’une chronologie complaisante et adoucie. […] Cambacérès est représenté finement et gaiement, d’une façon tout à fait spirituelle et amusante : le seul nom d’Alcibiade, qui lui est appliqué, est de trop.
Des témoins fidèles nous représentent avec vérité Portalis au Conseil des Anciens, débitant presque aveugle ses beaux discours. […] [1re éd.] si on la représente
Le duc d’Anjou propose donc à sa sœur de changer sa manière de vie, d’être désormais assidue auprès de la reine leur mère à toutes les heures, à son lever, dans son cabinet tout le jour, à son coucher, et d’obtenir ainsi d’être traitée désormais non plus comme un enfant, mais comme une personne qui le représente pendant son absence. […] De ces deux destinées, l’une représente en définitive une grande cause et se termine pathétiquement en légende de victime et de martyre ; l’autre se répand et se disperse en anecdote et presque en historiette à demi graveleuse, à demi dévote, et où il entre un grain de satire et de gaieté.
Toutes les fois qu’il a eu à parler des maîtres de la terre et du Lion qui les représente en ses Fables, La Fontaine a marqué qu’il n’était point séduit ni ébloui, et l’on a raconté à ce sujet une anecdote que je veux mettre ici parce qu’elle est moins connue que d’autres ; elle est, d’ailleurs, très authentique et vient de Brossette, qui la tenait de la bouche de Boileau : M. […] Et de plus M. de Lamartine représente une poésie sentimentale, élevée, un peu métaphysique, qui était nouvelle en France au moment où il parut, et qui se trouvait opposée à l’esprit français en ce que celui-ci a toujours eu de positif, de malin, de moqueur.