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858. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Il ajoute encore : « Il n’est plus permis de douter que l’idéal de la chevalerie ne soit tout celtique », et il finit par assurer « que les tendances de l’esprit celtique se retrouvent dans les manifestations de l’esprit français », conclusion qui embrasse tout et qui ne va à rien moins qu’à la plus insolente négation, et la plus hypocrite, de tous les mérites chrétiens du Moyen Âge, le temps le plus détesté par les philosophes, parce qu’il est le plus catholique de tous les temps, de ce Moyen Âge auquel on essaie de voler sa gloire, quand il est impossible de la nier ! […] Mais franchement, lorsque l’érudition est à cette portée, dans des conditions si abondantes et qui demandent si peu d’efforts pour être saisies, quel mérite a-t-on de raconter ces faits, à peu près exacts, de leur exactitude extérieure ?

859. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Nicolardot a justement pour mérite principal la loyauté hardie du document, la profondeur, la pureté, le nombre des sources. […] Qu’importe le mérite plus ou moins visible d’une forme littéraire dans un livre qui est une munition de guerre ou une arme plus qu’un livre, et qui ressemble à la giberne d’un chasseur de Vincennes pour tuer toutes les révoltes de l’esprit voltairien… à huit cents pas !

860. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Dans l’indigence de la pensée publique qui se rue si badaudement aux Expositions, et le néant des œuvres qu’on publie, la Critique est heureuse de pouvoir, en se retournant, mettre la main sur un livre resté dans l’obscurité de son mérite, — le destin, d’ailleurs, de tout ce qui est élevé en littérature. […] Quand l’auteur de La Renaissance fait parler un de ces personnages dont on ne voit que l’action morte dans les autres histoires, il le fait positivement renaître, et son livre mérite d’être appelé Renaissance deux fois.

861. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Michelet » pp. 259-274

Mais je suis moins sûr de celui-là que de ces trois, dont, avant Michelet, l’Histoire, écrite par tous, avait dit les mérites et la gloire. […] Ce Saint François d’Assise de la guerre, qui était de force à marcher, pieds nus, sur des baïonnettes, ne demandait des souliers que pour aller mieux à l’ennemi… Après Brumaire, le grand Connaisseur en mérite et en gloire qui régnait déjà sur la France, voulut en faire un sénateur.

862. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Mais là ne se borne point le mérite du livre dont il est question aujourd’hui. […] Saint-Bonnet se distingue par une chose d’un mérite absolu et impérissable comme la métaphysique elle-même, et cette chose, fût-elle seule, suffirait pour classer très haut l’écrit où elle paraît pour la première fois.

863. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Une nomenclature n’est pas, n’a jamais été une philosophie, et je ne reconnais d’autre mérite à M. Comte, si mérite il a, que celui d’une nomenclature.

864. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Du reste, ce qui diminuait bien un peu le mérite de la Critique, si bienveillante pour M. de Rémusat et pour son livre, c’est qu’elle devinait à l’avance ce qu’un tel livre devait contenir. […] Cet élégant nourrisson de madame de Staël qui n’a point épuisé sa nourrice, trop jeune du temps du Globe pour s’asseoir sur le canapé doctrinaire, mais qui s’est tenu sur le tabouret d’à côté, est un de ces esprits non sans mérite, à coup sûr, mais qui manquent de l’espèce d’énergie, nécessaire pour donner un démenti à leur vie et renverser dans leur intelligence des convictions fausses, même quand elles y manquent de profondeur.

865. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Oui, nous le croyons, tel serait le destin de ce petit livre, si on ne le lisait pas à cette heure et si le succès qu’il mérite n’était retardé par nos prosaïques et vulgaires préoccupations. […] Ainsi, naturel dans l’inspiration, voilà en un temps de décadence comme le nôtre, où l’on a forcé toutes les cordes de la lyre pour leur faire rendre des sons nouveaux et inconnus, le mérite très-net de M. 

866. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Peu importe que le fond de ces deux ouvrages soit, sous deux noms différents, le même prétexte ou le même procédé pour nous faire voir le monde merveilleux ou historique des légendes et nous réverbérer, en le concentrant dans notre âme, ce prodigieux panorama ; mais il importe fort pour le mérite du poète et son progrès, pour l’intérêt et pour l’émotion du lecteur, que la forme et la manière de l’un ne soient pas par trop identiquement la forme et la manière de l’autre ! […] Non content de cette promenade à travers le monde, il le fait promener même en dehors de ce monde, comme le Dante, et de cette promenade éternelle, le but est de nous dérouler toute l’histoire, légendaire et poétique, du passé comme de l’avenir, car l’enchanteur Merlin, qui entre aux limbes, comme il entre partout, par la vertu de sa petite baguette de coudrier, n’a pas beaucoup de peine ni de mérite à nous prophétiser ce qui est de l’avenir pour lui, du temps du roi Arthur, et ce qui est du passé pour nous, Charlemagne, Hugues Capet, la Saint-Barthélemy, Louis XIV, la Révolution française, la tête coupée de Louis XVI, Robespierre et Napoléon.

867. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Il n’est pas une seule pièce parmi toutes ces pièces qui mérite ce nom. […] Son mérite, c’est d’être un ancêtre.

868. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Et Anatole France s’est rangé (discrètement, j’en conviens,) à l’opinion du plus grand nombre, qui n’est jamais les hommes d’esprit, sur les mérites de Le Sage, lesquels n’ont — que je sache — jamais été l’objet de la moindre contestation… Alors même que la Littérature, jalouse de la Politique, a voulu, Mort-Dieu ! […] Le Sage mérite d’être placé parmi ces monstrueux du succès.

869. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

Nous montrer les côtés faibles ou mauvais d’une grande œuvre qui noie ses défauts dans une splendeur éblouissante, appliquer une vue de lynx sur cette vue d’aigle qui a embrassé tant d’objets, mais à laquelle beaucoup ont pu échapper, signaler enfin dans l’homme le plus imposant la petitesse humaine qui doit empêcher l’idolâtrie, c’est là une entreprise qui a son mérite, ses difficultés, sa valeur. […] … Nous avons lu avec l’attention que mérite toute tentative hardie le travail qu’il a publié, et nous n’y avons trouvé ni une observation inconnue, ni un reproche qui n’ait été déjà et bien ou mal à propos articulé.

870. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Paul Féval » pp. 145-158

… C’est peut-être la seule fois de ma vie que j’aurai plus de mérite que Mme de Staël ! […] Féval, comme tout le monde, et qui n’est plus un mérite, pour que la Critique vienne à lui en attendant la gloire !

871. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Le ton confiant fait ordinairement leur mérite. […] Tout en menant bassement le petit chien se promener, il ne daignera pas écouter l’homme de mérite qui lui parle. […] Cependant l’histoire de Frédéric a du mérite, & il n’y a point de bibliotheque où elle ne doive trouver place. […] Ce passage, disoit madame de Sevigné, mérite bien qu’on le fasse avec une grande réflexion. […] L’habit noir a dans Paris le même mérite, que la robe de Rabelais à Montpellier.

872. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Non certes qu’ils soient sans mérite. […] Il sait que d’être « très Parisien », c’est un mérite qui ressemble fort à un défaut. […] Ce mérite appartient éminemment à l’œuvre de M.  […] C’est le mérite de M.  […] Il a montré qu’elle est une conséquence de la liberté et la condition elle-même du mérite.

873. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Leur mérite a été cent fois agité et remis en problème. […] Cependant son premier essai fut heureux et mérite le succès qu’il a obtenu. […] Nous lui devons mieux que de l’admiration, il mérite notre reconnaissance. […] Servan montra aussi le même genre de mérite dans d’autres questions. […] En vain essaierais-je de réduire M. de Sèze à un mérite littéraire.

874. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

C’est que son mérite est visible et sa doctrine persuasive. […] Chrysante, dit-il, homme opulent et impertinent, ne peut pas être vu avec Eugène, homme de mérite, mais pauvre. […] Son mérite est de n’être point un homme, mais un écho ; plus il a d’esprit, plus il s’efface. […] Il mérite cette confiance. […] Dans ces ateliers superposés de tortures, on monte ou l’on descend selon ses mérites.

875. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lorrain, Jean (1855-1906) »

Remy de Gourmont À tous ces mérites qui font de M. 

876. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Renaud, Armand (1836-1895) »

Sa part d’influence dans le mouvement littéraire d’où sortit, voilà quelques années, une renaissance de la poésie… Il écrivit un volume de vers qui mérite de rester, Les Drames du peuple, et le poète de la Justice , M. 

877. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Trarieux, Gabriel (1870-1940) »

Camille Le Senne Le dernier spectacle des Escholiers se composait de deux pièces dont la première mérite un rappel à des titres divers, c’est Pygmalion et Daphné, un acte en vers fibres, de M. 

878. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 227-229

Nous désirerions, pour ne pas affoiblir cet éloge, de n’être pas dans le cas de reprocher à son style trop de diffusion, & à ses Traductions trop d’inexactitude ; mais le premier défaut est amplement racheté par le mérite des choses, qui l’emporte de beaucoup sur celui des mots ; & l’on fait grace au second, en faveur de ses bons principes & des excellentes remarques dont il a accompagné sa Traduction des trois Poétiques.

879. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 245-247

Puisqu’il s’est rendu ainsi justice à lui-même, on ne doit pas le priver des louanges qu’il mérite, pour les vues profondes, les pensées vives, les critiques justes, & sur-tout pour la maniere nerveuse & précise avec laquelle il y exprime toutes ses idées.

880. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 266-268

Pour avoir eu, pendant sa vie, une réputation au dessus de son mérite, ce Poëte est aujourd’hui beaucoup moins estimé qu’il ne vaut.

881. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 275-277

Sa maniere de réfuter les Ouvrages impies, réunit au mérite d’une Logique très-pressante, celui de l’ordre & de la netteté des idées.

882. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 414-416

Ses Lettres sont une nouvelle preuve du peu de naturel qu’il mettoit dans ses Productions, ou, pour mieux dire, il y est toujours Bel-Esprit, Ecrivain élégant, mais homme trop plein de lui-même, ne craignant pas d’ennuyer ses amis par la jactance perpétuelle de son mérite, ni le Public, qu’il avoit vraisemblablement en vue, en écrivant à des particuliers.

883. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 397-399

Au mérite d’une compilation beaucoup mieux digérée, l’Auteur joint celui d’un style assorti à son objet.

884. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 55-57

Affranchis-toi, romps tes liens, Quelque légers qu’ils puissent estre, Viens, Ménage, en ce lieu champestre, Où, content de tes propres biens, Tu n’auras que toi pour ton Maistre Non que le Maistre que tu sers Ne soit un homme incomparable, Qu’il n’ait un mérite adorable, Et que la douceur de tes fers Ne soit charmante & désirable.

885. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 167-169

Quoi qu’il en soit, son mérite ne peut qu’honorer tous les Corps qui l’auront pour membre.

886. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 208-210

Ce n’est pas non plus l’envie de briller parmi des Nations incultes & grossieres ; d’aller faire valoir ailleurs un mérite qui n’eût été que commun dans leur patrie, qui les a transportés sur des terres étrangeres & barbares : un sentiment plus noble leur a inspiré le courage d’affronter les mers, les climats, & la mort.

887. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 328-330

Ajoutons que la négligence & la dureté de son style sont peu propres à faire ressortir le mérite de ses vûes, souvent profondes, & à les faire goûter.

888. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 502-504

Un de ces hommes dont la réputation n’est pas aussi étendue qu’elle devroit l’être, parce que la multitude n’est pas à portée d’apprécier tout leur mérite.

889. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 84-86

Son Testament fût-il réduit au mérite du style, il pourroit être encore regardé comme un Ouvrage estimable.

890. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 219-221

Ils ont de plus le mérite d’une diction pure, nette & précise, telle qu’elle convient à ces sortes de Productions.

891. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 260-261

Ce Poëte a de plus le mérite très-estimable d'avoir dédaigné dans ses Ouvrages le vernis philosophique, & de s'être élevé contre les Philosophes, dont les « Ouvrages, dit-il, ne peuvent servir que de trophée à l'extravagance humaine.

892. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 346-348

Autant il est sévere à cet égard, autant est-il facile à se laisser entraîner au penchant qui le porte à adoucir, à justifier la conduite des Calvinistes, à faire valoir le mérite de leurs Chefs, & à célébrer les talens de ceux qui étoient attachés à leur Secte.

893. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Orientales » (1829) — Préface de février 1829 »

Mais il n’y a rien là qu’ils doivent à leur mérite propre.

894. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Pastorales et paysages de Boucher. » pp. 120-121

Les artistes qui voient jusqu’où cet homme a surmonté les difficultés de la peinture et pour qui c’est tout que ce mérite qui n’est guère bien connu que d’eux, fléchissent le genou devant lui.

895. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Introduction »

On se contentait donc de peser les mérites comparés de la déduction et de l’induction et de faire une enquête sommaire sur les ressources les plus générales dont dispose l’investigation sociologique.

896. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Je n’en trouve pas le mérite diminué par cette complaisance en lui-même que lui reproche Saint-Simon, et qui lui persuadait que ce qu’il tirait ainsi des autres lui venait de son fonds. […] Certains de ses prédécesseurs en avaient donné des exemples qui n’ont pas tourné à leur louange, les dons ayant été trop souvent au-dessus des mérites. […] On en avait pris l’image dans Louis XIV lui-même, chez qui l’amour était à la fois passionné et réglé, outre cette décence qui avait le mérite d’un sacrifice à la pudeur publique. […] Il aima Boileau par le goût qu’il avait pour les hommes distingués, par la préférence qu’il donnait ouvertement au mérite sur la naissance. […] Si l’on songe à ce qu’il fallait de libre et généreuse humeur chez Boileau pour la dire, de bon sens et de bon vouloir chez Louis XIV pour la goûter, on reconnaît que, des deux côtés, dans ce noble commerce, le mérite fut égal.

897. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Méry, Joseph (1797-1866) »

Chez tous deux, l’art des vers est un don gratuit et naturel ; pour tous deux, « diversité, c’est la devise » ; ils courtisent, en passant, Melpomène ; ils décorent leurs impressions de voyage des ornements de la métrique et du bel esprit ; ils brassent et rebrassent en mille façons leurs imaginations amoureuses, et, dans leurs livres galants, comme dans les rues d’Abdère affolée, résonnent les litanies voluptueuses de « Cupidon, prince des hommes et des dieux » ; diseurs raffinés, railleurs aisés, complimenteurs faciles, tous deux fuient la solitude, s’égaient à répandre leurs qualités aimables, et s’évertuent à propager, devant les assemblées brillantes, le mérite et la renommée de leurs contemporains et de leurs prédécesseurs.

898. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 249-251

C’est un homme que la Providence met au dessus des autres, mais qui doit s’y mettre lui-même par son mérite ; qui, chargé du plus grand & du plus difficile de tous les emplois, doit avoir ces qualités éminentes qui sont nécessaires pour régner sur les autres, pour soutenir le poids d’une grande autorité & d’une grande fortune, pour régler l’usage d’un pouvoir indépendant, & pour trouver dans sa propre vertu une loi sévere & impérieuse qui regle ses désirs & ses actions.

899. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 340-342

Tel est, entre autres, son Discours sur la maniere de lire les Vers, remarquable sur-tout par le mérite d’une Versification variée, & par l’art d’exprimer noblement & avec élégance les choses les plus communes.

900. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 377-379

On ne peut se dispenser de rendre justice à son mérite.

901. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 412-415

Le seul mérite qu’on y reconnoisse, est le nombre & l’harmonie, qualités rares dans les Poëtes, ses contemporains.

902. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 416-419

Son style est, en général, pur, naturel, simple, sans exclure l’élégance, & a le mérite d’être toujours proportionné aux divers objets qui se présentent à traiter.

903. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 277-279

Nous n’ignorons pas que les Philosophes & leurs partisans en pensent ou en parlent bien différemment ; mais nous nous faisons gloire de manifester ce que nous pensons du mérite des Auteurs, & nous invitons celui-ci à ne point se laisser aveugler sur les qualités qui lui manquent, par les applaudissemens des Sectateurs d’une Morale ennemie de celle qu’il prêche : leur suffrage n’est propre qu’à humilier l’Orateur Evangélique & Chrétien.

904. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

Agnan faisoient grand cas de son mérite, ainsi que le P.

905. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 115-117

Ne vaudroit-il pas mieux se guérir de la démangeaison du Théatre, si on est sans talent, ou, si l'on en est pourvu, se borner à ne produire dans tout le cours de sa vie qu'une ou deux bonnes Pieces, que d'amuser le Public par des bagatelles qui passent bientôt de vogue, sans avoir le mérite de reparoître une seconde fois avec succès ?

906. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VI. Voltaire historien. »

Il sut accorder une politique profonde avec une justice exacte, et peut-être est-il le seul souverain qui mérite cette louange.

907. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henriette d’Angleterre » pp. 7-9

Tout ce qui sort de cette chaste plume de colombe héraldique mérite d’être lu.

908. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

C’est ce nerf héroïque, cette veine de sentiments énergiques déjà anciens, cette lutte prolongée du moral et du physique, qui mérite étude et qui offre à l’observation un intérêt puissant. […] » Il mérite que le colonel Combes, qui va tout à l’heure être frappé, lui serre affectueusement la main en lui disant : « Bravo, capitaine !  […] Quand le mal vient saper mon moral, que je me sens seul, isolé, loin de tout ce que j’aime, j’ai le cœur bien serré ; alors je regarde ma croix, mes épaulettes, je pense à mes enfants, à vous, à mon passé, à l’avenir ; je me roidis et je tiens bon, mais mes cheveux blanchissent et mes genoux tremblent. » Dans une expédition faite pour prendre possession de Djidjelli (mai 1839) et pour châtier les Kabyles voisins, le capitaine Saint-Arnaud mérite d’être proposé pour le grade de chef de bataillon, en remplacement du brave Horain, qui meurt des suites d’une blessure. […] Justice est rendue et au noble caractère du colonel Cavaignac, « droit et consciencieux, mais susceptible et impressionnable » (Saint-Arnaud jouit de ses qualités, qui sont nombreuses, en évitant de heurter ses défauts), et à Changarnier, « le Masséna africain », qui montre un moral de fer dans les dangers, et à Bedeau, « homme de vrai mérite qui, tandis que d’autres se jalousent, s’efface tant qu’il peut, ne médit de personne, juge tout le monde et gémit ». […] Par une campagne de quatre-vingts jours (mai-juillet 1851), durant laquelle sa colonne se mesure vingt-six fois avec l’ennemi, et toujours avec avantage, et où il dirige une série de mouvements qui amènent des résultats prévus et décisifs, il couronne sa carrière d’Afrique et mérite d’être nommé général de division comme il convient de le devenir, c’est-à-dire à la suite « d’une des plus rudes, des plus longues et des plus belles expéditions qui se pussent faire ».

909. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Mais il a le mérite d’être irréprochablement logique et conséquent avec son titre. […] Or, le mérite de nouveauté que M.  […] Au reste, vous ne demandez pas mieux que ces pièces aient, par surcroît, quelque mérite littéraire. […] En tout cas, il mérite de réussir, car ce qu’il rêve n’est point banal. […] Dans les deux cas, son jugement sera d’abord déterminé, je n’en doute point, par le mérite des candidats, mais aussi, dans une mesure aussi petite que vous voudrez, par autre chose que ce mérite.

910. (1921) Esquisses critiques. Première série

Valéry Larbaud remarqua que le mérite accablé par la richesse s’élève lentement. […] Je ne sais s’il est plus triste de voir que M. de Régnier les mérite ou d’observer qu’il mérite sa réputation malgré elles. […] Ses premiers ouvrages avaient cependant des mérites : une hauteur de tons, une crudité de couleurs pleine de saveur. […] Grâce à ce qu’elles reflètent, elles présentent un mérite qui n’est pas une simple apparence. […] L’impresario prétend d’ailleurs que les mérites psychologiques de l’ouvrage se retrouveront à l’écran.

911. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XII. Dernière et nécessaire opération, qui consiste à corriger ce que l’on a écrit »

Qu’on laisse l’ouvrage sortir de ses mains, sans angoisse ainsi que sans orgueil, et que, dominant les craintes comme les espérances de l’amour-propre, on se résigne à la pensée de n’avoir pas fait un chef-d’œuvre, malgré tant de soins et de peines, et de ne forcer l’admiration de personne : faire de son mieux, sans défaillance, quand on ne se flatte pas de faire mieux que personne, n’est pas un mérite mince ; du moins ce n’est pas banal.

912. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gilkin, Iwan (1858-1924) »

Iwan Gilkin mérite toujours l’estime pour sa probe intransigeance et l’applaudissement quelquefois, ayant écrit, entre autres, Arbre de Jessé, Le Banquet et Roses saintes, trois morceaux de pleine et de parfaite enrythmie.

913. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Normand, Jacques (1848-1931) »

Outre le mérite de la facture, on trouvera, dans la Muse qui trotte, une suite de petits tableaux mondains et parisiens d’une saisissante vérité.

914. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Schuré, Édouard (1841-1929) »

Une connaissance sûre des mythes anciens, des idées, de l’enthousiasme, de l’éloquence : tels, je pense, les mérites de cette Vie mystique, œuvre d’un philosophe, sinon d’un poète.

915. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soumet, Alexandre (1788-1845) »

Avec un sentiment plus juste, plus raisonnable de sa vocation, il n’eût pas causé à ceux qui l’ont connu et aimé — c’est presque un pléonasme — le chagrin de le voir, malgré une somme considérable d’efforts, de savoir-faire et de mérite, placé, en fin de compte, au-dessous d’écrivains qui, nés avec moins d’ambition et dans des circonstances plus propices, ont su, quoique très moins doués sous beaucoup de rapports, acquérir des titres plus réels, plus durables à l’estime de la postérité.

916. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tisseur (Les frères Barthélémy, Jean, Alexandre et Clair) »

Louis Aurenche Nous faisons la connaissance des quatre frères Tisseur : Barthélemy, un sensitif et un amoureux ; Jean, savant et poète, plus savant que poète ; Alexandre, voyageur à la narration colorée, et enfin le dernier disparu, Clair, le plus poète des quatre, littérateur du plus haut mérite, d’un parfait et pur hellénisme, dans l’œuvre duquel se joue doucement un rayon de l’art antique.

917. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 421-423

C’est un mérite de faire rire ; c’en est un bien plus grand d’instruire & de corriger en amusant.

918. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 111-114

Cet Ecrivain n’a d’autre mérite que celui de la méthode, de la simplicité, de l’exactitude, & de la clarté ; mais M. de Voltaire, en bon Juge du style historique, n’auroit-il pas dû préférer ces qualités au brillant, à l’enthousiasme, à l’esprit de systême, qui forment précisément les mauvais Historiens ?

919. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 548-551

Nous conviendrons cependant qu’ils ne sont pas sans mérite ; ils annoncent une étude réfléchie de l’Ecriture & des Peres, la connoissance des hommes & des mœurs nationales, sur-tout le talent de s’exprimer avec autant de correction que de noblesse & de facilité ; nous ajouterons qu’ils ne sont pas défigurés par ces raisonnemens subtils ou entortillés, ces idées bizarres ou communes, ces tours pénibles, ces expressions recherchées, qui caractérisent la plupart des Prédicateurs modernes : mais il faut avouer aussi que ce n’est point assez pour soutenir la réputation glorieuse qu’ils lui avoient acquise dans la Chaire.

920. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Châtiments » (1853-1870) — Au moment de rentrer en France. — 31 août 1870 »

Car la France mérite Austerlitz, et l’empire                                Waterloo.

921. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Chardin » pp. 220-221

Celui qu’on voit en montant l’escalier, mérite surtout l’attention.

922. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Chardin » pp. 128-129

Je n’ignore pas que les modèles de Chardin, les natures inanimées qu’il imite ne changent ni de place, ni de couleur, ni de formes ; et qu’à perfection égale, un portrait de La Tour a plus de mérite qu’un morceau de genre de Chardin.

923. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Millet Francisque » p. 168

Est-ce qu’ils auraient la bonté de faire sortir le mérite de ces derniers artistes par le contraste de leur platitude ?

924. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Préface »

Les deux principaux mérites de son travail, à mon avis, se résument en ceci : d’une part la multiplicité et la variété des contes publiés, d’autre part les considérations générales dont il fait précéder sa publication et qui l’éclairent d’un jour tout spécial.

925. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) «  Essais, lettres et pensées de Mme  de Tracy  » pp. 189-209

Elle fut de celles-là, et à ce titre elle mérite d’être citée en exemple aux femmes auxquelles leur situation donne des loisirs et peut engendrer par là même plus de regrets : L’âge, disait-elle, — et sans transition on la retrouve ici à plus de trente ans de distance ; elle avait vécu, souffert, aimé dans l’intervalle ; elle avait élevé sa famille et marié ses enfants ; — l’âge, disait-elle donc, ne nous enlève que des choses qui nous deviennent successivement inutiles, et qui sont remplacées par d’autres qui valent souvent beaucoup mieux. […] On aura pourtant deviné les mérites et le caractère de celle qui les a écrites. […] On y mettrait le Voyage de Plombières, et tout aussitôt les Pensées, datées de Paray trente ans après : la jeunesse, et l’« âge d’argent » ; le mot mérite de rester34.

926. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Francis Wey,, dans un spirituel Rapport adressé au Comité des travaux historiques51, a cité de ce poème des vers descriptifs fort exacts sur l’avalanche, sur sa formation et sa marche ; mais là encore ce qui domine chez Peletier, dans cet ouvrage qu’on a bien fait de réimprimer et qui est, en effet, une curiosité locale, je le demande, est-ce bien le poète, celui qui mérite qu’on l’appelle et qu’on le salue de ce nom, et n’est-ce pas plutôt le savant encore, l’observateur, le physicien et le curieux de la nature ? […] Et de plus, en ce qui est de la poésie du xvie  siècle en particulier, on voit assez par tout cela qu’on est sorti des lignes de l’histoire littéraire proprement dite, qui, à moins d’être une nécropole, doit se borner à donner la succession et le jeu des écoles et des groupes, les noms et la-physionomie des vrais chefs, à marquer les caractères et les degrés des principaux talents, le mérite des œuvres vraiment saillantes et dignes de mémoire : on est tombé dans le menu, dans la recherche à l’infini, dans la curiosité locale et arbitraire. […] 66 » C’est à toutes ces âmes-là que Mme Ackermann a pensé ; elle a eu le mérite de les comprendre sans en être sans doute elle-même, et elle leur a prêté une voix suppliante dans la pièce intitulée les Malheureux.

927. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Mais, avant de revenir sur ce point qui mérite quelque discussion, je veux parler d’un travail important et neuf qui vient d’ouvrir à tous l’accès d’un Recueil souvent cité et très peu lu, l’Anthologie. […] Il mérite vraiment qu’on le distingue, qu’on lui recompose sa physionomie, et qu’avec les petites pièces qu’il a laissées, au nombre de cent environ, on se forme une idée un peu nette de sa destinée, de sa vie et de son talent. […] Les courtisanes elles-mêmes ne se privaient pas de ces offrandes, et l’une d’elles, Calliclée, en se retirant, faisait comme Laïs, mais d’un air plus satisfait, et consacrait à Vénus ses instruments de toilette, devenus inutiles : « Cet Amour d’argent, une frange pour la cheville du pied, ce tour lesbien de cheveux foncés, une bandelette transparente pour soutenir le sein, ce miroir de bronze, ce large peigne de buis qui coule comme à pleine eau dans l’onde de la chevelure5, — voilà ce qu’ayant gagné ce qu’elle voulait, ô libérale Vénus, Calliclée vient déposer dans ton sanctuaire. » A côté de cela, une petite fille pieuse et fervente, — elle ou ses parents, — s’adressait à la déesse Rhéa pour obtenir d’arriver au seuil de l’hyménée dans toute sa fleur et sa fraîcheur : « Ô toi qui règnes sur le mont Dindyme et sur les crêtes de la Phrygie brûlante, Mère auguste des dieux, que par toi la petite Aristodice, la fille de Siléné, arrive fraîche et belle jusqu’à l’hyménée, jusqu’à la couche nuptiale, terme de sa vie de jeune fille ; elle le mérite pour avoir bien souvent, et dans le vestibule de ton temple et devant l’autel, agité çà et là (dans une sainte fureur) sa chevelure virginale ! 

928. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Il y a vingt-cinq ans environ, il mourait dans le canton de Vaud un homme du premier mérite comme intelligence religieuse, philosophique et littéraire, et aussi comme talent et grâce de parole, dans la conversation surtout. […] Manuel, dans un certain sens, avait dissipé sa vie et qu’il était loin d’avoir réalisé tout son mérite. […] Deschanel, et un homme de beaucoup de mérite, qui, dans une situation plus ou moins analogue à la sienne, est resté sombre, triste dans sa critique, amer aux personnes, souvent injuste et sujet aux préventions, appliqué à éviter certains noms et à en chercher d’autres, affecté d’une sorte de préoccupation constante en écrivant.

929. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Ces deux derniers qui, sous l’appareil de la philanthropie ou de l’orthodoxie, couvraient des portions de tristesse chagrine et de préoccupation assez amère, dont il n’y a pas trace chez leur rivale expansive, avaient le mérite de sentir, de peindre bien autrement qu’elle cette nature solitaire qui, tant de fois, les avait consolés des hommes ; ils étaient vraiment religieux par là, tandis qu’elle, elle était plutôt religieuse en vertu de ses sympathies humaines. […] « L’âge que vont combler ces honneurs superflus  « S’en repaît, — les sent mal, — ne les mérite plus ! […] Le Poëte y survit, si l’Âme le mérite ; Le Génie au sommet n’entre pas au tombeau, Et son soleil qui penche est encor le plus beau !

930. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

assez fâcheusement et abondamment de s’y introduire ; mais on s’y laisse moins prendre qu’ailleurs ; on l’y sent tout aussitôt sous les déguisements et les emprunts qu’il tente ; on le rejette avec dégoût, ou plutôt il va naturellement au fond ; et, tandis que, sous l’écorce de la prose, bien des talents équivoques en qualité surnagent, tandis qu’ils atteignent à une contrefaçon assez difficile à démêler, et qu’avec le travail, l’instruction, l’imitation de ce qu’on lit, la répétition assez bien débitée de ce qu’on entend, avec tous ces mérites surchargés, on parvient souvent à une sorte de compilation de fond ou de style, décente, et qui fait fort honnëte contenance, en poésie la qualité fondamentale se dénote aussitôt, la substance des esprits s’y fait toucher dans le plus fin de l’étoffe ; aussi très-peu suffit pour qu’on ait rang, sinon parmi les grands, du moins entre les délicats, et qu’on soit, comme tel, distingué de la muse, de cette muse intérieure qui console : ce qui, j’en conviens, n’empêche pas d’être parfaitement ignoré du vulgaire, comme disent les poëtes, c’est-à-dire du public. […] Tout ce qu’il a écrit avant ce roman d’Arthur pourrait se renfermer dans cette épigraphe de Lamartine : Ce qu’on appelle nos beaux jours N’est qu’un éclair serein dans une nuit d’orage, Et rien, excepté nos amours, N’y mérite un regret du sage. […] Et c’est ce qui suffit après tout, un roman ne devant jamais être un livre d’oraison, une règle de conduite, mais une inspiration passagère qui mérite indulgence et faveur si elle est relativement bonne à quelques-uns et les pousse même vaguement au bien.

931. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

au degré de mérite qu’ils vous supposent. […] Villemain dans cette piquante réponse de réception, la comédie en cinq actes, sans couplets, sans collaborateurs, se soutenant par le nœud dramatique, l’unité des caractères, la vérité du dialogue et la vivacité de la leçon. » Or, malgré tous ces mérites proclamés en pleine Académie, la pièce d’abord échoua. […] En somme, dans cette pièce qui rejoint le brillant succès de Bertrand et Raton, et qui le mérite par l’action perpétuelle et par quelques scènes également fortes, M.

932. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

J’ai noté les mérites, le sens précoce, les vers élevés ou touchants de Loyson : j’omets ce qui chez lui est pure bagatelle, bouts-rimés et madrigaux ; car il en a, et la mode le voulait ou du moins le souffrait encore. […] Dire qu’un tel poëme, lu attentivement, mérite toute estime, c’est déjà être assez sévère. […] Cousin en fait grand cas, et, en effet, Loyson a le mérite d’avoir, sans appareil d’érudition ni, comme on dit, d’esthétique, démêlé la poétique de Pindare et compris l’espèce d’unité vivante qui animait ses odes.

933. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Jouir de son cœur, aimer et faire du bonheur des autres le sien propre, voilà sa vie. » Quoique M. de Krüdner fût un homme de mérite, sa jeune femme lui prêtait assurément dans ce portrait flatté ; toute leur relation peut se résumer en deux mots : elle était romanesque, et il était positif. […] C’est mille fois plus que je ne mérite ; mais la Providence se plaît à accabler ses enfants, même des bienfaits qu’ils ne méritent pas… » Le malin fabuliste avait dit précisément la même chose : ……….. […] Eynard a été guidé, pour le fil de cette relation délicate, par une personne d’un haut mérite, initiée dès l’origine à la confidence de Mme de Krüdner et de l’empereur, Mme de Stourdza, depuis comtesse Edling.

934. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Ne lui disputons pas d’ailleurs le mérite d’une certaine imagination de style, et par moment d’un heureux choix de mots ; mais dans ses plus beaux vers on ne sent ni une raison émue ni un cœur touché. […] Rousseau est tombé des qualifications de grand poète, de grand Rousseau, d’Orphée de la France, qui lui sont prodiguées par les menus lyriques du dix-huitième siècle, et il mérite à peine les louanges modérées que lui donne Voltaire, plus près de bien juger le poète par cela seul qu’il n’aimait pas l’homme. […] C’étaient les grossières confidences de l’alcôve substituées à de galantes rêveries qui avaient du moins le mérite d’être innocentes.

935. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

Je répondrai que le mérite de Baju fut surtout dans l’exercice de sa volonté. […] « La suite est connue… « Mais il convient d’ajouter à ces notes biographiques sommaires que Baju, indépendamment de son très réel mérite personnel, de son intelligence et de son énergie des plus remarquables, existe littérairement surtout par le journal le Décadent (second semestre de 1886) et la brochure l’École décadente (juillet 1887). […] Les Décadents n’ont même pas le mérite d’avoir inauguré dans la littérature ce que M. 

936. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Messieurs, que les prix que vous décernez prêtent à de si fortes objections et que la vertu y perde quelque chose de son mérite. […] Vous avez vu là un mérite de plus. […] À son arrivée à Château-l’Évêque, ce monsieur, qui est médecin, demande immédiatement des renseignements sur cette jeune fille qui l’a frappée, et, après qu’on lui a dit ce qu’elle est, ce qu’elle fait : — Mais cette jeune fille, dit-il, mérite le prix Montyon ; je la signalerai à l’Académie. » Je ne sais si la signature de cet admirateur d’Emmeline figure parmi les innombrables attestations qui montrent l’estimé que l’on professe pour elle à Chancelade et à Château-l’Évêque ; mais ce qui est bien honorable pour cette jeune fille, c’est la notice qu’a faite sur elle M. le curé de Château-l’Évêque, notice composée avec un sentiment des plus justes, un tact parfait, et une pleine inconscience littéraire.

937. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Là, sa vertu éclate avec tous ses autres mérites ; là, nul soupçon d’intérêt personnel ne peut l’atteindre ; là fut même le pénible sacrifice de ses sentiments, s’il est vrai, comme on n’en peut douter et comme le disait sa clairvoyante rivale, qu’elle aimât ce roi dont elle remettait la reine en possession, et que les désirs qu’elle reconduisit vers la couche conjugale, s’étaient allumés ou éveillés pour elle. […] Elle le dut à la réunion des mérites dont la société des femmes d’élite était l’assemblage, à l’émulation d’esprit, de raison, de bienséance qui régnaient entre elles, au désir de se conserver dignes les unes des autres. […] Elle semblait leur payer une dette en s’élevant par le mérite qu’elle avait acquis dans leur commerce et leur intimité ; et cette société illustre se sentait dignement récompensée de l’honnêteté de ses mœurs, de la culture de ses facultés, par le prix qu’en recevait une d’elles.

938. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Dans le même temps on publiait, pour la première fois, les Sermons de Bossuet (1772), et l’abbé Maury avait le très grand mérite de les apprécier aussitôt à leur valeur, malgré son siècle. […] Pour toutes ces parties que je ne puis qu’indiquer en passant à cause de la gravité des sujets, l’abbé Maury mérite la plus sérieuse estime, une estime qui lui sera accordée, je ne crains pas de l’affirmer, par quiconque, voulant étudier nos grands orateurs de la chaire, aura l’occasion de vérifier ses jugements si sains, si substantiels et si solides. […] Après avoir vu une fois ma femme et mes enfants, poursuit M. de Maistre, il en fit des éloges si excessifs qu’il m’embarrassa. « Je n’estime jamais à demi », me dit-il un jour en me parlant de moi. — Je ne comprends pas cependant, remarque M. de Maistre, pourquoi l’estime ne serait pas graduée comme le mérite.

939. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

— Pourquoi mérite-t-elle cette prérogative ? […] Necker, on avait accusé le rédacteur d’être vendu au ministère : Si cela est, s’écriait Rivarol, nous sommes vendu et non payé, ce qui doit être quand l’acheteur n’existe pas ; et, en effet, il n’y a point de ministère en ce moment… Les cours, à la vérité, ajoute-t-il en se redressant, se recommandent quelquefois aux gens de lettres comme les impies invoquent les saints dans le péril, mais tout aussi inutilement : la sottise mérite toujours ses malheurs. […] Ceux qui tiennent à l’étudier (et il le mérite) feront bien de recourir à l’édition première.

940. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

. — Mme de Bonneval mérite d’être placée à côté de Mlle Aïssé, parmi les plus gracieuses exceptions de cette époque de désordre et de licence. […] J’ajoute à ces sentiments une estime qui doit être le lien de l’amour dont la pureté fait tout le mérite. N’oubliez pas, je vous conjure, votre pauvre petite femme, et songez que je suis, ainsi que j’ai déjà dit, dans un état qui mérite votre compassion.

941. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

Mme de Sévigné, qui, en revenant de Provence de chez Mme de Grignan, visitait Cosnac dans son évêché de Valence où il était avant de devenir archevêque d’Aix, écrivait à sa fille, le 6 octobre 1673 : « M. de Valence (Cosnac) m’a envoyé son carrosse avec Montreuil et Le Clair, pour me laisser plus de liberté : j’ai été droit chez le prélat ; il a bien de l’esprit ; nous avons causé une heure ; ses malheurs et votre mérite ont fait les deux principaux points de la conversation. » Ses malheurs ; — en effet, Cosnac, qui n’avait guère que quarante-trois ans à l’époque où Mme de Sévigné en parlait de la sorte, et qui était évêque depuis l’âge de vingt-quatre ans, avait eu jusque-là une vie très active, très intrigante (comme il le dit lui-même, en ne prenant pas le mot en mauvaise part), et très bigarrée. […] Les conseils qu’il lui donna en cette occasion et depuis étaient de ceux qui auraient formé un prince estimable, un digne frère de Louis XIV, soumis mais respecté, et forçant la considération de son frère et celle du public par son mérite. […] J’en sortis si plein d’estime et de vénération pour le roi, je le trouvai si rempli de bon sens, d’habileté, de justice, de véritable mérite, que je dis à M. de Luxembourg en sortant : « Je viens d’entretenir un grand homme, qui me dégoûte fort de mon petit maître.

942. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Des hasards comiques ont réuni dans la plus disparate et la plus folle des académies quelques écrivains de mérites très différents et· quelques écrivailleurs sans idées et sans style qui ont été jusqu’ici les contempteurs de toutes les académies. […] Albalat, Chaumeix, et Chantavoine — qui ont de l’érudition, du goût, des mérites convenables, de l’esprit, — possède M.  […] Lapauze (Le Gaulois), érudit et curieux, suffisent à démontrer que la critique des quotidiens conserve encore une influence et des mérites.

943. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Tableau sans aucun mérite que le technique… " mais n’est-il pas harmonieux et d’un pinceau spirituel " ? […] C’est un morceau d’enfant, le prix d’un écolier qui veut aller à Rome et qui le mérite. […] Si son morceau avoit ce mérite, ce seroit un chef-d’œuvre… " Mr l’artiste, laissons là Doyen.

944. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

Au défaut de la fierté du caractère, on avait du moins le mérite du génie. […] Nous avions déjà eu un grand nombre d’essais dans ce genre ; mais ces essais avaient beaucoup plus de réputation que de mérite. […] Ce mérite le fit appeler, dans son siècle, le créateur de l’éloquence : mais il en eut les formes bien plus que les mouvements et la chaleur ; et trop souvent il prit l’exagération pour l’éloquence même.

945. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Là est bien le mérite et l’originalité de Gil Blas. […] Si la langue ou la phrase de Pascal ont des mérites que celles de Nicole n’aient point, ne tâcherons-nous pas de les nommer par leur nom ? […] vos mérites ne sauraient suffire à vous justifier devant Dieu ! […] Car, d’avoir paru le premier des trois, on n’en saurait faire un si grand mérite à l’auteur de l’École des femmes. […] Le livre eut un autre mérite : ce fut de donner aux études historiques une direction nouvelle.

946. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Sa comédie du Pédant joué obtint assez longtemps les applaudissements du public ; mais elle n’a guère d’autre mérite que celui d’avoir fourni deux scènes aux Fourberies de Scapin. […] Ce succès est plus que suffisamment justifié par la supériorité de ces comédies sur celles du répertoire d’alors ; il pourrait l’être également par leur mérite réel. […] Personne mieux que ce dernier n’appréciait tout le mérite de La Fontaine. […] doucement, répondit Molière, ce n’est point ici une affaire à entreprendre mal à propos ; c’est la dernière action de notre vie, il n’en faut pas manquer le mérite. […] Nous avons tout lieu de croire que celui qui le premier a mis cette charge sur le compte de Molière n’a pas même le mérite, assez triste, il est vrai, de l’avoir inventée.

947. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre premier. La question de fait et la question de goût » pp. 30-31

On peut dire : elle est exquise, excellente, adorable ; ou bien : son mérite est surfait ; elle est pleine de défauts, mal composée, mal écrite, mal pensée, immorale, que sais-je encore ?

948. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 163-165

On lui a reproché une touche quelquefois trop sombre ; mais ce coloris n’en est que plus conforme aux images qu’il nous trace, son but étant d’exciter la terreur & la pitié, & l’on ne peut, sans injustice, lui refuser le mérite d’y avoir réussi.

949. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 241-244

N’eût-il fait que ce Mémoire, M. de Beaumarchais mériteroit de figurer dans le petit nombre des Gens de Lettres qui, au mérite d’écrire avec autant de clarté que de corrections, réunissent le talent de nourrir la curiosité du Lecteur, par un style aussi varié que piquant.

950. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 465-468

Tant que les Auteurs médiocres auront la ressource de suppléer au défaut de mérite par le manége des petites séductions de Société, la Littérature sera médiocre, parce que le vrai talent, qui dédaigne les manœuvres, sera toujours opprimé & méconnu.

951. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 100-103

Il faut cependant convenir qu’il mérite, à plusieurs égards, l’estime des gens de goût.

952. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 308-311

Les Elémens de l’Histoire de France en sont dignes sur-tout, parce qu’ils réunissent le mérite de l’abrégé, à l’attention de ne laisser échapper aucun fait intéressant, comme à l’art de les bien présenter.

953. (1824) Préface d’Adolphe

Je ne sais si j’ai réussi ; ce qui me ferait croire au moins à un certain mérite de vérité, c’est que presque tous ceux de mes lecteurs que j’ai rencontrés m’ont parlé d’eux-mêmes comme ayant été dans la position de mon héros.

954. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Car c’est le mérite éminent de Taine d’avoir identifié la notion de science et celle de philosophie. […] Le 8 juin 1868, il avait épousé mademoiselle Denuelle, la fille d’un architecte de grand mérite. […] Si une réaction salutaire se produit en France contre les excès de la centralisation, le mérite en reviendra en grande partie à cette œuvre si critiquée. […] Le talent de s’observer et de se raconter soi-même n’est-il pas un des mérites les moins contestés de nos écrivains ? […] Taine est encore au premier rang par le nombre et le mérite de ses travaux.

955. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

il mérite tous les éloges qu’on est accoutumé à lui donner depuis l’abbé Sallier, — moins celui de l’originalité. […] Les savants critiques qui ont essayé de frayer un sentier et de tracer une voie dans la presse des détestables rimeurs et rhétoriqueurs qui encombrent la fin du XVe siècle ont bien du mérite, et il ne faut pas moins que leur autorité pour que je me sente la force de les y suivre. […] Toutes les satires de Régnier sont bien loin d’être égales en mérite, en intérêt. […] Après Louis XIV les monuments cessent ; nous recommençons à errer et à butiner. — La polémique qui s’est élevée, il y a plus de trente ans, au sujet de Jean-Baptiste Rousseau, de celui que des classiques de seconde main s’obstinaient à nommer le grand Lyrique, est dès longtemps épuisée ; il est facile aujourd’hui d’être juste et de ne lui dénier aucun de ses mérites.

956. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Si, littérairement, la valeur et l’intérêt esthétique du roman de Daudet défaillent, ce roman exact, qui a au moins le mérite recherché par Edmond de Goncourt d’être une enquête, est, pour les moralistes qui savent conclure, un renseignement effrayant. […] À quelque moment que ce fût la Critique compterait avec Alphonse Daudet ; mais, cette fois, elle a une autre raison pour s’occuper de son Nabab que le mérite prouvé de l’auteur de tant de choses charmantes, et le mérite à prouver du roman qu’il publie. […] XII15 Ce qui fait le mérite des Rois en exil, c’est moins son exécution que sa pensée.

957. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Ni dans les arts, ni dans les lettres, pas de mérite suprême sans la naïveté et sans une bonhomie profonde ! […] Or, ce sont ces deux qualités incommunicables, et après lesquelles il n’y a plus rien à citer dans les formes et les mérites de la pensée, que Balzac a montrées dans les Contes drolatiques comme il ne les a jamais montrées, du moins au même degré. […] Il a couché sur ces reins fauves et musculeux où semblent avoir grandi trois hommes d’un mérite inégal et d’un génie différent, mais trois maîtres : Téniers, Callot, Rubens ! […] Maisons, châteaux forts, églises, rues, hommes d’armes, hauts barons et baronnes, moines, routiers, écoliers, ribauds et truands, il nous a montré tout cela comme tout cela fut (pittoresquement parlant), avec des détails infinis d’archéologie et des connaissances appropriées ; mais, selon moi, ce mérite, que je reconnais, est bien inférieur à celui qu’il a quelquefois (s’il l’avait toujours !)

958. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Toutes ses vertus et tous ses sérieux mérites, toutes ses mortifications n’ont pu émousser sa pointe d’esprit et même de légère gaieté. […] Le Maître lui avait écrit en termes exaltés des mérites et des beautés de sa fiancée future, elle essayera de l’entendre, — de supposer qu’il l’entend de l’épouse du Cantique des cantiques, de la seule épouse spirituelle digne de ce nom, de l’Église : Mais en écrivant, ceci, je relis votre lettre, et, comme me réveillant d’un profond sommeil, j’entrevois je ne sais quelle lumière au milieu de ces ténèbres, et quelque chose de caché et de mystérieux dans des paroles qui paraissent si claires et si communes.

959. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Adolphe Regnier, il a soigné toute la partie des imitations espagnoles et les a pesées dans la plus juste balance ; dire tout cela, c’est ne donner qu’une bien faible idée du mérite, des connaissances, de l’utilité pratique, des services enfouis et de l’inépuisable obligeance de M.  […] Servois, l’ancien élève de l’École des chartes, un M. de Garriod, ancien officier savoisien, homme modeste et d’un vrai mérite, profond connaisseur en peinture, il ajoutait ce fin portrait d’un troisième : « J’attirais aussi quelquefois le professeur de belle littérature de l’Université (à la Sapience), dont j’ai entendu les leçons avec plaisir : mémoire facile et sûre des plus beaux textes latins et italiens, prononciation parfaite, et sur le tout un sentiment irréprochable d’excellent humanisme pour rapprocher, à chaque leçon, quelques beaux passages classiques de l’antique et de la moderne Italie.

960. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

Dans les tentatives plus fortes qu’il a faites, comme André del Sarto et Lorenzaccio, M. de Musset a moins réussi que dans ces courtes et spirituelles esquisses, si brillantes, si vivement enlevées, dont les hasards et le décousu même conviennent de prime abord aux caprices et, en quelque sorte, aux brisures de son talent ; mais, jusque dans ces ouvrages de moindre réussite, on pouvait admirer la séve, bien des jets d’une superbe vigueur, de riches promesses, et dire enfin comme, dans son Lorenzaccio, Valori dit à Tebaldeo, le jeune peintre : « Sans compliment, cela est beau ; non pas du premier mérite, il est vrai : pourquoi flatterais-je un homme qui ne se flatte pas lui-même ? […] M. de Musset avait aussi le mérite de ne pas trop se flatter ; le ton sincèrement modeste de ses dernières préfaces contrastait d’une manière frappante avec la façon cavalière et presque arrogante de ses débuts, et cette modestie si rare, qui accueillait la critique, s’accordait bien avec le dégagement de moins en moins contestable de son talent.

961. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

La pensée sérieuse et élevée de cet ouvrage le distingue de tant d’autres productions romanesques du moment, et mérite une attention que soutient le talent de l’auteur. […] L’action du roman, dans les deux tiers, ne mérite guère que des éloges.

962. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

Vous avez montré, selon moi, dans les Odes funambulesques, un mérite plus rare et plus imprévu, mérite singulier que je ne puis exprimer suffisamment que par des comparaisons très singulières.

963. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

Pierre a dit qu’il n’y avait pas deux peintres dans l’académie capables de sentir le mérite de ce morceau, et Pierre pourrait bien avoir raison. Celui qui sent le mérite de ce morceau est plus avancé que celui qui en apperçoit les défauts.

964. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

Il fallait, je crois, trente quartiers de noblesse pour obtenir l’ordre du Saint-Esprit ; mais ils ne suffisaient pas d’ordinaire : on demandait encore des services et du mérite. […] Pénétré de leur mérite, il n’exigera pas que tous leur ressemblent ; mais à travers les variétés de langues, de mœurs et de génie, il reconnaîtra plus sûrement la beauté éternelle dont leurs ouvrages exposent à notre étude le portrait le plus achevé.

965. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

C’est là, en effet, le mérite incontestable et presque rayonnant de ce livre étrange, souvent forcé, qui ne serait rien de plus qu’un livre excentrique et qui en aurait la destinée si le style n’y mettait pas son âme, et, par le plaisir qu’il nous donne, ne le tirait pas du cercle étroit de la pure curiosité littéraire. […] Prouvons que la forme de son livre mérite qu’on s’y arrête, et prenons sur elle la mesure d’un esprit que le fond de son ouvrage ne donne pas.

966. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

Quel que soit le mérite, ignoré, du reste, de ces traductions que l’avenir s’arrachera peut-être, l’instinct commerçant de son pays parlant plus haut que son génie de traducteur poussa bientôt Buloz à l’entreprise littéraire qui, pour Vapereau, en a fait un littérateur. […] je sais bien tout l’avantage qu’il y a, dans ce temps-ci, à être ouvrier, et je concevrais le mérite de Buloz s’il l’était encore ; mais il faut bien le dire !

967. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Léon est une âme médiocre, c’est une variété de lâche qui a bien son mérite après M.  […] Le grand mérite de ce roman est dans la figure principale, qui est toute la pensée du livre et qui, quoique commune, cesse de l’être par la profondeur avec laquelle elle est entendue et traitée.

968. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Gobineau, qui pense, et avec juste raison, qu’on ne peut plus s’intéresser à l’histoire de la décrépitude et de l’avilissement continu des peuples actuels, et que le seul intérêt et le seul mérite appartiennent à quelques individualités supérieures, — étoiles (pour parler son langage) pointant encore dans un firmament dévas té, — nous a fait un livre à plusieurs héros, dont il a décrit les passions et développé les caractères. […] Non, une telle bande ne mérite pas de vivre ; non, cette vermine croissante ne peut exister et laisser le monde vivre ordonné à côté d’elle.

969. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre X. Des Romains ; de leurs éloges, du temps de la république ; de Cicéron. »

Sur deux ou trois cents orateurs qui en divers temps parlèrent à Rome, à peine y en eut-il un ou deux par siècle qui pût passer pour éloquent ; peu même eurent le mérite de parler avec pureté leur langue. […] Bientôt cet honneur devint commun ; la flatterie et le mensonge ne tardèrent point à le corrompre ; on exagéra le bien, on fit disparaître le mal, on supposa des actions qui n’avaient point été faites, on créa de fausses généalogies ; enfin, à l’aide de la ressemblance des noms, on se glissa dans des familles étrangères, tant la fureur d’exister par ce qui n’est plus, et de prendre un nom pour du mérite, a été commune à tous les siècles.

970. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIV » pp. 141-143

C'est ancien, mais il mérite éloge, il a été impartial.

971. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIII » pp. 244-246

Letronne, mérite qu’on la lise.

972. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Haraucourt, Edmond (1857-1941) »

Haraucourt soit un succès d’argent ou un succès seulement littéraire, comme il paraît plus probable, il faut féliciter l’Odéon d’avoir donné une œuvre de belle tenue et écrite par un poète de grand mérite.

973. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Klingsor, Tristan (1874-1966) »

Verhaeren, ni les mousselines à pois de Jules Laforgue, et qui a ses procédés propres et son secret, C’est pourquoi son livre mérite, après qu’on l’a lu pour le plaisir, pour tout ce qu’il contient de mélancolie et de grâce fébrile, d’être relu et étudié.

974. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Payen, Louis (1875-1927) »

Payen, car, à défaut d’autre mérite, il aurait celui de connaître à fond son métier de poète.

975. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 2-5

COLARDEAU, [Julien] Procureur du Roi à Fontenai-le-Comte en Poitou, mort en 1641 ; Poëte qui ne mérite point assurément l’obscurité où il est aujourd’hui.

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