Entre la sainte et l’évêque, un aumônier en grand surplis, un peu penché, d’un beau caractère et qui fait le plus bel effet.
L’horreur qu’inspirent les discours d’Oénone nous rend plus sensibles à la malheureuse destinée de Phédre ; le mauvais effet des conseils de cette confidente que le poëte lui fait toujours donner à Phedre, quand elle est prête à se repentir, rend cette princesse plus à plaindre, et ses crimes plus terribles.
Tous ceux qui pourront oublier un moment l’effet que font ces vers lorsqu’ils sont chantez, préfereront, avec raison, Racine à Quinault.
Que d’effets multiples elle produit selon quelle revêt telle ou telle forme ! […] Il n’est pas non plus de fantaisie et seulement pour l’effet romanesque. […] Il leur produisait l’effet d’une tapisserie d’avant Richelieu. […] Il résulte de là, quand on passe de Molière à Regnard, un effet singulier. […] On peut s’en fier à Regnard du soin de multiplier ces sortes d’effets.
Ce sera encore un effet de ma franchise, et il m’en aimera davantage. […] C’était l’effet de la monarchie absolue et du droit divin. […] Notre état social est l’effet des états qui l’ont précédé, comme il est la cause des états qui le suivront. […] Elle était grande et puissante, si l’on en juge par les effets qu’elle produisait, dit-on. […] C’est l’effet ordinaire des connaissances diverses chez un esprit facile.
Le paradoxe a toujours été employé pour faire effet et fixer l’attention d’un public nonchalant. — Pardon ! […] Si l’on me presse, j’en conviendrai un peu ; mais enfin, tout pesé, je trouve cela juste, et bien trouvé et d’un grand effet. […] Car elle est belle nonobstant et d’un grand effet. […] Effets de scène. […] Les effets de ce jeu contenu ont été immenses.
Cela consiste à démontrer les effets et les causes et toute la liaison des événements humains, à expliquer comme quoi tout ce qui est arrivé ne pouvait arriver autrement. […] Et cela est d’un effet curieux, mais nous met un peu en défiance. […] Car il a une qualité, mystérieuse dans ses origines, irrésistible dans ses effets : la gaieté ! […] Il peint la manie littéraire et ses effets dans un esprit de bienveillance et d’optimisme. […] Il a clairement conscience de l’effet que doit produire sa manie sur ceux qui ne la partagent point ; mais il s’y tient quand même, car elle lui est plus chère que tout.
Il me semble que le bon goût les dédaigne et que les grands effets ne s’en accommodent pas. […] Mais l’influence étrangère eut d’autres effets plus ou moins durables sur le roman français de notre époque. […] L’important pour l’auteur américain c’est de produire un effet inattendu et puissant, et de nous y amener par la surprise. […] L’un était la Révolution dont nous avons étudié les effets sur la philosophie, la poésie, le roman ou la critique. […] Ce drame atroce est encore joué à Paris avec le plus poignant effet par l’admirable acteur Frédéric Lemaître.
Si quelques indépendants, comme Diderot, par exemple, essayent de résister, sans trop savoir pourquoi, leurs protestations demeurent de nul effet. […] On peut même dire, en un certain sens, que les effets s’en sont propagés jusqu’à nous, si cette imitation un peu superstitieuse des anciens, qu’elle conseille, est devenue le fond de l’esprit classique. […] Voulant produire les mêmes effets, nous aurons recours aux mêmes moyens. […] Ils ne visent pas au même but, quoi qu’on en puisse dire ; ils n’emploient pas les mêmes moyens ; et, ne s’adressant pas aux mêmes sens, ils n’opèrent point les mêmes effets. […] Reprenez-le aujourd’hui : les articles semblent tout petits, tout incomplets ; ils nous font l’effet d’habits devenus trop courts pour notre taille.
Vous appelez bonnes et belles et admirables « les vertus d’un homme, non en raison des effets qu’elles ont pour lui-même, mais en regard des effets que vous leur supposez pour vous et pour la société ». […] Et c’était — comme il arrive presque toujours — la cause et l’effet à la fois. […] Dans toutes les œuvres d’art il faut qu’il y ait quelque chose comme du pain, pour que celles-ci puissent réunir des effets différents, des effets qui, s’ils se succédaient immédiatement, sans un de ces repos et arrêts spontanés, épuiseraient rapidement et provoqueraient de la répugnance — ce qui rendrait un long repas d’art impossible ». […] Celui-là se trompe, qui s’imagine que l’effet produit par le théâtre de Shakespeare est moral et que la vue de Macbeth éloigne sans retour du mal de l’ambition. […] Le mot de Goethe est le vrai : « Je ne me suis jamais occupé des effets de mes œuvres d’art.
S’il s’y montrait autrement, ses discours ne feraient plus d’effet. […] Et il y a action rétrospective et effet rétrospectif. […] Pourvu qu’il produise un violent effet comique, il est satisfait. […] Or c’est l’effet inévitable, très probable au moins, qu’aura la comédie de Tartuffe. […] Qu’elles n’ont plus de vrai comique et ne produisent aucun effet.
Dumas l’effet d’une sorte d’admiration naïve ? […] La recherche de l’effet est visible. […] La Parisienne, la Veuve contiennent des effets de mélodrame. […] Ce n’est l’effet d’aucune espèce de calcul. […] Ce pathétique est d’une ressource trop facile, d’un effet trop sûr.
Le bruit qu’a fait ce contre-ordre a pourtant produit quelque effet, et le ministère s’est ravisé !
— Ces mots-là des chefs indiquent l’effet produit sur bien des esprits et sont d’un bon augure : il y aura avant peu réaction vers le bien.
De l’effet désagréable et même répulsif, je l’avoue, de ce médaillon, il faudrait défalquer, avant tout jugement, ce qui revient en propre à la matière, à la cire en elle-même, dont le ton jaunâtre est celui de la mort.
Champfleury Timide dans la vie, Gérard offrait une certaine résistance intérieure, et quoiqu’il vécût en bonne camaraderie avec la bande de Pétrus Borel et qu’il fût admis à l’honneur suprême de fournir une épigraphe au tapageur volume des Rhapsodies, Gérard appartenait à la littérature claire, obtenant les effets plus par le sentiment que par une palette chargée de couleurs.
On ne peut la louer que de ses bonnes intentions ; car pour ses Vers, ils sont prosaïques, boursouflés, le plus souvent d’une expression assez pauvre, & peu propres à produire un grand effet.
Elle produisit l’effet qu’en attendoit l’auteur.
Cette sorte d’intrigue est celle qui produit un plus grand effet, parce que le spectateur, indépendamment de ses réflexions sur l’art du poète, est bien plus flatté d’imputer les obstacles qui surviennent, au caprice du hasard, qu’à la malignité des maîtres ou des valets.
On est fâché que le Tasse n’ait pas donné quelque souvenir aux Patriarches : le berceau du monde, dans un petit coin de la Jérusalem, ferait un assez bel effet.
Satan, s’apprêtant à combattre Michel dans le paradis terrestre, est superbe ; le Dieu des armées, marchant dans une nuée obscure à la tête des légions fidèles, n’est pas une petite image ; le glaive exterminateur, se dévoilant tout à coup aux yeux de l’impie, frappe d’étonnement et de terreur ; les saintes milices du ciel, sapant les fondements de Jérusalem, font presque un aussi grand effet que les dieux ennemis de Troie, assiégeant le palais de Priam ; enfin il n’est rien de plus sublime dans Homère, que le combat d’Emmanuel contre les mauvais anges dans Milton, quand, les précipitant au fond de l’abîme, le Fils de l’Homme retient à moitié sa foudre, de peur de les anéantir.
Comment, dirions-nous, a-t-on pû faire un seul tableau du crucifiment, sans y emploïer ces accidens terribles, et capables de produire un si grand effet ?
Dans cet ordre immuable, qui nous offre un étroit enchaînement de causes et d’effets, nous distinguerons trois sortes de natures desquelles dérivent trois sortes de mœurs ; de ces mœurs elles-mêmes découlent trois espèces de droits naturels qui donnent lieu à autant de gouvernements.
Etait-ce chez lui effet d’optique, était-ce parti pris ? […] Zola nous fait assister à des scènes bien capables de produire sur les estomacs les plus robustes l’effet d’une dose d’émétique. […] Il est de toute évidence que l’auteur de Germinal et de la Terre, à force de chercher des effets dans l’expression et l’image de l’ordure, a fini par s’y familiariser et y prendre goût. […] Dans la composition de leurs œuvres, ils violent les lois élémentaires de l’art ; la hiérarchie des rapports entre les personnages et les choses, la subordination des accessoires, la concentration des effets. […] Le naturalisme ne devant être que la méthode scientifique appliquée au roman, il devait procéder sans se soucier des pudeurs bourgeoises, effet d’une fausse éducation.
Mais ce qu’il est impossible de rendre, c’est ce mouvement si varié des oiseaux de toute espèce, des troupeaux qui avançaient lentement d’une haie à l’autre, de ces nombreux chevaux qui bondissaient dans les pâturages ou au bord des eaux : ce sont surtout ces bruits confus des sonnettes des troupeaux, des aboiements des chiens, du cours des eaux et du vent, bruits mêlés, adoucis par la distance et qui, joignant leur effet à celui de tous ces mouvements, exprimaient une vie si étendue, si variée et si calme. […] Mais cette douce émotion passe comme un beau rêve, comme un bel air de musique, comme un bel effet de lumière, comme tout ce qui est bien, comme tout ce qui, nous touchant vivement, ne doit par cela même durer qu’un instant. » Certes de telles pages, négligemment jetées et venues comme d’elles-mêmes dans une brochure plutôt politique, attestent mieux que tout ce qu’on pourrait dire un coin de nature d’artiste bien mobile et bien franche (genuine), ouverte à toutes les impressions, et digne, à certains moments, de tout comprendre et de tout sentir. […] Ce récit dramatique encourage, enflamme, et produit un peu l’effet d’une Marseillaise ; il fait aimer passionnément la révolution. […] Jamais officier d’artillerie n’a établi une batterie de brèche ni pointé avec plus de précision qu’il ne dressa alors cette batterie du National ; jamais effet ne fut plus, prévu, mieux calculé, plus justifié aussi (c’est trop évident aujourd’hui) par l’incurable et immuable ineptie des hommes funestes qui s’identifiaient à ce moment avec la Restauration finissante, de ces hommes qui, selon une expression énergique (de M. […] Pas un effet cherché ; l’animation n’est que celle du sujet, l’éloquence n’est que celle des choses.
On est donc conduit à cette conclusion nécessaire, que l’intelligence n’a pas de degrés distincts, qu’elle n’est pas formée de facultés réellement indépendantes ; mais que les phénomènes les plus élevés sont les effets d’une complication qui, par degrés insensibles, est sortie des éléments les plus simples. […] Il prend trois aspects distincts, selon qu’il y a activité de la part de l’objet, de la part du sujet, ou de la part des deux : 1° Si, tandis que le sujet est passif, l’objet produit un effet sur lui (ex. : rayonnement de chaleur, émission d’odeur, propagation du son), il en résulte dans le sujet une perception de ce qu’on appelle vulgairement une propriété seconde du corps ; mais qu’on appellera plus proprement une propriété dynamique ; 2° Si le sujet agit directement sur l’objet en le saisissant, tirant, poussant ou en usant de quelque autre procédé mécanique, et si l’objet réagit en une mesure égale, le sujet perçoit ces sortes de résistance qu’on a appelées secundo-premières, mais que je préfère classer sous le nom de statico-dynamiques ; 3° Et si Le sujet seul est actif, si ce qui occupe la conscience, ce n’est pas une action ou réaction de l’objet, mais quelque chose qui a été connu par le moyen de ces actions et réactions (comme la figure, la forme, la position), alors la propriété perçue est de l’espèce qu’on nomme communément premières, mais qu’on appellera ici statiques. […] Et si nous considérons quel effet doit produire sur notre conscience de l’espace, une excitation par laquelle des expériences oubliées sont ressuscitées vivement et en grande abondance, nous verrons que cela causera l’illusion dont il parle. […] Le groupe des effets subjectifs produit est totalement différent du groupe des causes ; les rapports entre les effets sont totalement différents des rapports entre les causes ; les lois de variation d’un groupe diffèrent des lois de variation de l’autre groupe ; et cependant tous se correspondent de telle façon que tout changement dans la réalité objective cause un état subjectif exactement correspondant.
De là ces phrases reprises, ces mots répétés, ce style uniforme qui, sans faire grand effet au premier abord, finit par enlacer l’âme comme en un cercle magique. […] On a cru généralement que l’abus des expressions recherchées, le manque de simplicité qui caractérisent sa phrase, provenaient du désir de faire de l’effet. […] Issue des aspirations de l’homme vers la justice et vers la liberté, elle deviendra, par l’effet même des circonstances, injuste et despotique. […] Elles y subissent d’ailleurs, quoique atténués, les effets d’une même cause ; seulement ils n’éclatent plus au dehors. […] Elles invoquent des raisons accidentelles et de second ordre qui, seules, ne suffiraient point à expliquer un effet si considérable.
Les prunes stimulent le ventre, mais la racine de prunier bouillie dans du vin produit l’effet contraire. […] En Perse, ses fruits sont mortels, leur suc arrêtant aussitôt le cœur ; mais, en Egypte, ils deviennent bienfaisants et leur effet est tout contraire. […] L’effet de la monnaie du pape est incertain, bien que sa forme lunaire soit très marquée. […] Son effet est pareil à celui des grandes maladies qui vous laissent en un insurmontable état de langueur. […] A ce dernier point de vue, tout coexiste à la fois ; la même cause produit des effets contradictoires, et pourtant logiques.
En second lieu, la fable, dès qu’elle ne consiste que dans une réfléxion qui naît d’une action, se trouvera toûjours dans quelque événement qu’on raconte ; car toute action est l’effet d’une vertu, ou d’un vice : si c’est l’effet d’une vertu, c’est cette vertu qu’on propose à suivre : si c’est l’effet d’un vice, c’est ce vice qu’on veut faire éviter. […] Le lutrin plaît par une satyre fine, et par une conduite riante et ingénieuse, qui n’est pas moins l’effet du génie, que le plus grave sublime. […] de l’unité d’action. l’unité d’action fait sans doute un fort bel effet dans un poëme. […] Qu’on me pardonne ce badinage, ou même cette bassesse, je le donne pour ce qu’il est ; mais l’effet en est sérieux, et c’est la meilleure maniere d’exposer le ridicule dont il s’agit. […] Il faut donc entendre par imitation, une imitation adroite, c’est-à-dire, l’art de ne prendre des choses que ce qui en est propre à produire l’effet qu’on se propose.
Car il ne faut pas oublier que les produits de ces croisements ont certainement dû y gagner une grande vigueur, de sorte qu’un croisement de temps à autre avec la souche mère aura eu sur la forme locale en train de se former des effets beaucoup plus puissants qu’on ne saurait le prévoir. […] Résumé de ce chapitre et du précédent. — Dans ces deux chapitres, j’ai essayé de montrer que, si nous tenons compte de notre ignorance quant aux effets si divers que peuvent avoir produits les changements de climat ou les oscillations de niveau du sol qui ont certainement eu lieu depuis une période récente, et de tous les autres changements qui peuvent s’être opérés pendant le même temps ; si nous nous souvenons encore combien nous savons peu de chose des nombreux moyens de transports occasionnels, parfois si extraordinaires, qui existent, et qui offrent un sujet inépuisable d’investigations et d’expériences qui n’ont pas encore été convenablement tentées ; si nous songeons combien il peut être arrivé souvent qu’une espèce se soit étendue sur de vastes régions continues, et qu’elle se soit ensuite éteinte dans quelques stations intermédiaires ; il ne reste plus de difficulté insurmontable qui empêche d’admettre que tous les individus de la même espèce, en quelque lieu qu’ils vivent actuellement, ne soient descendus des mêmes parents. […] Comme exemple des effets des changements climatériques sur la distribution géographique, j’ai essayé de montrer quelle a été l’influence puissante de la période glaciaire, qui, selon ma conviction, doit avoir affecté le monde entier, ou au moins de longues zones longitudinales de sa surface ; et, pour donner quelque idée de la diversité des moyens de transports occasionnels, j’ai discuté avec quelque étendue les moyens de dispersion des productions d’eau douce. […] Forbes, qu’un ancien continent a rattaché autrefois l’Irlande et l’Espagne aux Açures, et celles-ci à l’Amérique, en s’étendant d’un côté vers le banc de Terre-Neuve, et de l’autre vers les Antilles, sur toute la mer des Sargasses, jusqu’aux limites marquées par le Gulf-Stream, que de supposer la vallée atlantique pointillée de pics sous-marins qui feraient peut-être à peu près l’effet du groupe alpestre s’élevant comme par enchantement des platines de la Beauce, de la Champagne ou de la Flandre.
On sait d’ailleurs que Ramond retourna en Suisse dans les années 1783-1784, et pour y rejoindre sans doute Cagliostro ; il l’accompagna ensuite à Lyon, et ce fut lui qui, par ordre du cardinal, l’installa à Paris, dans la rue Saint-Claude au Marais, en février 1785, prenant à cet effet tous les arrangements et passant tous les marchés nécessaires. […] À un certain endroit un pont, d’une seule arche se présente, jeté sur le gave, à quatre-vingt-dix pieds environ au-dessus du torrent : « Ce pont lui-même, antique et dégradé, revêtu de lierre qui pend de sa voûte en rustiques festons, a pris en quelque sorte l’uniforme de la nature, et a cessé d’être dans ce sauvage tableau un objet étranger. » L’uniforme de la nature est un de ces traits maniérés ou affectés qui se rencontrent quelquefois chez Ramond, mais qui ne sauraient compromettre le juste effet des ensembles.
Aussi, tant qu’il fut à l’étranger et qu’il ne fit la guerre qu’aux ennemis de la France, il résulta de sa méthode et de son humeur autant et plus de bons effets que de mauvais ; les vaincus mêmes préféraient en lui un chef et gouverneur sévère, mais obéi des siens, et qui les maintenait dans la discipline ; les villes prises l’envoyaient demander au général pour y tenir garnison et les protéger : « Car, en Piémont, dit-il quelque part, j’avais acquis une réputation d’être bon politique pour le soldat et empêcher le désordre. » Tel était Montluc dans son bon temps. […] Il est content quand il peut dire dans une de ces marches hardies : « C’était une belle petite troupe que la nôtre. » Dans les guerres de Piémont, sous le maréchal de Brissac, il avait extrait de sa compagnie, qui était dans une garnison, trente-quatre soldats qui avaient des morions ou casques jaunes (car il avait éprouvé le bon effet, sur le moral, de ces marques distinctives), et qui étaient renommés sous ce nom : « Tant qu’il y aura mémoire d’homme qui fut alors en vie, écrivait-il vingt ans après avec orgueil, il se parlera en Piémont des braves morions jaunes de Montluc : car, à la vérité, ces trente quatre en valaient cinq cents, et me suis cent fois étonné de ce que ces gens firent lors : je pouvais bien dire que c’était petit et bon11. » Je ne voudrais pas avoir l’air de restreindre les mérites et la portée de Montluc.
, et qu’ils projettent sur nos contes familiers un peu de ce fantastique et de cette imagination mystérieuse qui respire dans les légendes et contes du foyer, recueillis par les frères Grimm : il y a tel de ces châteaux qui me fait l’effet de celui d’Heidelberg ou de la Wartbourg, et les forêts ressemblent à la Forêt-Noire. […] Le Perrault que j’annonce est capable de produire sur quelques-uns cet effet-là.
L’effet que produit ce travail de M. […] remerciez ces messieurs de leur bonté grande, et allez publier partout les effets de leur clémence.
cela fait de l’effet ! […] Un jeune talent qui veut exercer de l’influence et être connu cherche à renchérir sur ses prédécesseurs… Dans cette chasse à l’effet extérieur, toute étude profonde, tout développement intime et régulier de l’homme est oublié.
C’est par un effet de cette même habitude d’ordre et de comptabilité privée, qu’au milieu des affaires les plus suivies de son intendance de Montauban, il songeait encore à noter sur un petit papier : « 1679, tel mois, j’ai prêté cinq louis d’or à M. le duc d’Elbeuf, qu’il ne m’a pas rendus. » Le bourgeois Foucault tient de son père d’être exact et strict en tout. […] Le Tellier ni Louvois ne l’aimaient ; il ressentit bientôt les effets de cette défaveur, et fut envoyé de Montauban, une des meilleures intendances du royaume, dans la moindre de toutes, en Béarn, contrée inégale, difficile et mal soumise, qui avait échappé jusque-là au niveau de Louis XIV.
« L’immensité des moyens, des efforts et des pertes que révéla cette expédition porta au comble, pensait-il, l’effet tragique de la guerre : il fallait que la pitié et l’épouvante coulassent à pleins bords. » Nous avons là l’expression fidèle, l’écho direct de la pensée allemande en 1813. […] Quoi qu’il en soit, l’effet de cette séance d’ouverture fut grand ; la proclamation des mots sacrés et chéris qui déclaraient l’ancienne patrie existante et revivante, enleva tous les cœurs.
On dit qu’il a eu un grand succès de lecture : moi qui sais avec quel feu il parle en improvisant, je regrettais d’abord qu’il ne se fût point livré à la parole vive ; mais on m’assure qu’il a lu de façon à produire plus d’effet encore. […] De telles pages bien lues devant des auditeurs intelligents, à l’heure où Lesseps le civilisateur réussit à rouvrir le canal de Suez, auraient l’effet d’une démonstration triomphante.
Brizeux me fait l’effet de ces officiers supérieurs dans une arme spéciale, savante, qui, voués au noble génie de leur art, s’y tiennent, sans vouloir jamais d’avancement ailleurs. […] L’espèce d’hymne intitulée l’Aleatico, dans laquelle le barde, comme enivré de ce vin exquis, s’écrie avec délire que, s’il était le grand-duc, il en boirait dans un grand vase étrusque, me paraît exprimer assez bien la qualité de ce recueil même, l’effet sobre et chaud de plus d’une pièce savante : deux doigts de bon vin cuit dans un grand vase ciselé.
Arlequin arrive avec son âne pour faire du bois ; il quitte son habit de paysan, le met sur un tronc, attache l’âne à un arbre et le charge de bien garder ses effets. […] Ces corrections ont fait leur effet et ont mieux réussi à la seconde représentation. » Tout cela est, comme on le voit, purement funambulesque.
L’effet le plus inattendu, aux visites à M. […] L’effet de l’art n’est plus un beau désordre ; c’est, au contraire, la formule harmonieuse et intelligible.
Indifférent aux querelles intérieures des Juifs, il ne voyait dans tous ces mouvements de sectaires que les effets d’imaginations intempérantes et de cerveaux égarés. […] Jésus lui fit sans doute l’effet d’un rêveur inoffensif.
Les uns habitent au bord de la mer, les autres dans la plaine, d’autres dans les montagnes ; autant de milieux physiques qui produisent des effets divers et tendent à diversifier ceux qui les subissent. […] Chacun de ces ensembles, où un principe commun unit opinions, croyances, institutions, tendances, peut être considéré comme le produit d’une force unique qui agit sur les hommes durant une longue période, et l’on peut dire que cette force va d’abord croissant, s’assimilant ce qui l’entoure, conquérant et organisant à son profit le milieu où elle évolue, jusqu’au moment où elle atteint son maximum d’extension ; après quoi, épuisée par son effet même (car vivre, c’est se tuer à petit feu), elle décline, perd de sa vigueur et finit par laisser se désagréger les éléments de tout genre dont elle était l’âme et le Jien.
Les conjoints se promettent, à cet effet, d’être dorénavant « uns et communs en tous leurs désirs, actions, passions et intérêts généralement quelconques », le tout pour le plus grand bien de l’État et la conservation du roi et du royaume. […] Ils ne se font croire que quand ils se font sentir, et il est très souvent de l’intérêt et même de l’honneur de ceux entre les mains de qui ils sont, de les faire moins sentir que croire. » Les autres inconvénients des guerres civiles qu’on a soi-même allumées, Retz nous les confesse sans réserve : un des premiers articles du Contrat de mariage entre le Parlement et la Ville de Paris avait été, nous l’avons vu, que les athées et libertins fussent réprimés et punis ; mais un des plus sûrs effets de la Fronde fut précisément de déchaîner ce libertinage, mortel à tout état de choses qui prétend s’établir et se consolider.
Le désir suppose une sorte de consentement plus ou moins complet à l’idée, un accord de l’idée avec l’ensemble de nos tendances, par conséquent une certaine activité antérieure qui, au lieu d’être un simple effet de l’idée, tend au contraire elle-même à la produire ou à la maintenir, et à la réaliser au dehors par des mouvements. […] On peut à coup sûr répondre que l’effet mécanique consécutif de la sensation n’est pas le même dans les divers cerveaux, que ce qui produit un orage dans l’un laisse l’autre calme.
Sur ce pont : Ce vers inégal de trois syllabes fait ici un effet très-heureux. […] Sa fille et elle marchent comme elles doivent marcher, par un effet des lois de la nature.
Cette misère est l’effet direct de la grandeur qui précède. […] Il résulte de tout cela, en littérature, un effet de confusion, de pauvreté, mais de promesses aussi.
Ses deux philosophies sont l’effet de deux facultés diverses : l’une, qui est l’imagination poétique, aidée par la jeunesse, l’emporte vers la philosophie pure et vers les idées allemandes ; l’autre, qui est l’éloquence, chaque jour plus puissante, soutenue par l’âge, finit par devenir maîtresse, et l’entraîne vers le spiritualisme oratoire, dans lequel il s’est assis et endormi. […] L’espèce est donc autre chose que la somme des individus ; elle est nécessaire, et ils sont accidentels ; elle est une cause, ils sont des effets.
Delacroix a choisi pour exposer la « théorie » de Stendhal une méthode analytique qui fausserait son sujet s’il s’agissait par exemple de Rousseau, mais qui ici, ayant pour effet de ramener l’exposé de Stendhal à celui de ses maîtres ou demi-maîtres, les idéologues, s’accepte parfaitement. […] Un livre sur l’amour, et celui de Stendhal aussi bien que la vita nuova, répond donc à une cristallisation esthétique, et l’effet de cette cristallisation esthétique est de donner le sentiment authentique et présent de la cristallisation amoureuse.
Enfin, il lui inspira au-dehors une ambition qui, comme celle de la plupart des conquérants, n’était pas en lui l’effet d’une âme ardente et emportée ; mais qui, tenant plus à la hauteur qu’à l’impétuosité du caractère, méditait tranquillement, et exécutait, avec une fierté calme, des plans d’agrandissement et de conquêtes. […] Le gouvernement de Louis XIV produisit cet effet.
L'effet de cette immense production et consommation quotidienne commence à se faire sentir d’une manière fâcheuse sur la librairie.
Quel effet produisirent sur M. de La Mennais ces articles d’abord tout favorables, puis terminés par un temps d’arrêt et une sorte de holà ?
Du second, il a fait une magnifique, spirituelle, mais fatigante caricature : ancien négociant italien de soixante-treize ans, qui écrit le plus souvent des pensées de Balzac en style de Montaigne ; il me fait l’effet de ces richards des Indes parés de diamants à tous leurs doigts.
Lorsque la comparaison se développe avec cette ampleur et cette richesse, sans perdre de sa précision, l’effet est merveilleux.
Tout y est intéressant d’un bout à l’autre ; & pourvu qu’on attache le Spectateur, peu importe, dira-t-on, par quel moyen on parvient à cet heureux effet.
L’intervention de la mémoire, élément indispensable du fait de conscience, a pour effet de resserrer dans la minute présente et de maintenir unis ensemble deux tronçons de la durée qui tendent à se séparer l’un de l’autre, s’enfuyant vers les directions opposées de l’avenir et du passé.
La pitié et la terreur s’appuient donc uniquement, dans cette situation, sur l’intérêt naturel ; et si vous pouviez retrancher la religion de la pièce, il est évident que l’effet théâtral resterait le même.
Ce premier pas fait, ils virent encore qu’il fallait choisir ; ensuite que la chose choisie était susceptible d’une forme plus belle, ou d’un plus bel effet dans telle ou telle position.
Il l’aveugle, il la précipite, il la confond par elle-même : elle s’enveloppe, elle s’embarrasse dans ses propres subtilités, et ses précautions lui sont un piège… C’est lui (Dieu) qui prépare ces effets dans les causes les plus éloignées, et qui frappe ces grands coups dont le contrecoup porte si loin… Mais que les hommes ne s’y trompent pas : Dieu redresse, quand il lui plaît, le sens égaré ; et celui qui insultait à l’aveuglement des autres, tombe lui-même dans des ténèbres plus épaisses, sans qu’il faille souvent autre chose pour lui renverser le sens, que de longues prospérités. » Que l’éloquence de l’antiquité est peu de chose auprès de cette éloquence chrétienne !
Quand on voit tant d’effets si bien marquez de l’altération des qualitez de l’air, quand on connoît si distinctement que cette altération est réelle, et quand même on en connoît la cause, peut-on s’empêcher de lui attribuer la difference sensible qui se rencontre dans le même païs entre les hommes de deux siecles differens.
Quoique cette polémique soit animée de l’esprit de charité de son auteur, elle doit nuire cependant à l’effet d’un livre qui, s’il fût resté à cette hauteur de généralité et d’enseignement d’où tombent plus largement et avec plus de poids dans les esprits les idées justes et les connaissances approfondies, eût dissipé beaucoup d’erreurs courantes dans un milieu où les grands publicistes catholiques, comme Suarez et Bellarmin par exemple, ne pénètrent pas.
Tel fut l’effet que produisirent ces fameux jugements exercés en Égypte sur les morts, et qui n’ont été depuis imités par aucun peuple.
Je ne me reprocherai jamais d’avoir prévenu les effets d’une grande calomnie, au moment où la rumeur générale en annonçait le prochain éclat. […] Agrippine fut garantie par le dais solide de son lit : le mécanisme inférieur manque son effet. […] Mais ce symptôme, muet de la plus forte indignation aura-t-il quelque effet ? […] On le lui présenta : il le but, mais sans effet ; ses membres étaient froids, et son corps fermé à l’activité du venin. […] Ses mensonges maladroits, à force d’être exagérés, manquèrent leur effet, même sur la crédulité.
La lecture de la Chartreuse, si l’on a l’imagination sensible, et si l’on n’a pas l’esprit barré par un système, cette lecture mélodieuse et plaintive, faite à certaine heure, à demi-voix, produira toujours son effet, émouvra encore et finira par mêler vos pleurs à ceux du poète : Cloître sombre, où l’amour est proscrit par la Ciel, Où l’instinct le plus cher est le plus criminel, Déjà, déjà ton deuil plaît moins à ma pensée ! […] L’effet sur la Convention fut grand. […] Le 18 fructidor, en frappant le journaliste, eut pour effet, par contre-coup, de réveiller en Fontanes le poète, qui se dissipait trop dans cette vie de polémique et de parti. […] Quand il sera fini, ils me fusilleront, si tel est leur bon plaisir. » Un jour, apprenant qu’au nombre des lieux d’exil pour les déportés, on avait désigné l’île de Corfou, ce ciel de la Grèce tout d’un coup lui sourit : J’ai été vivement tenté d’écrire à cet effet au Directoire : je ne vois pas qu’il pût refuser a un poète déporté, qui mettrait sous ses yeux plusieurs chants (il y avait donc dès lors plusieurs chants) d’un poème sur la Grèce, un exil à Corfou, puisqu’il y veut envoyer d’autres individus frappés par le même décret. […] » Durant toute cette proscription, Fontanes, luttant contre le flot, et cherchant à tirer son épopée du naufrage, me fait l’effet de Camoëns qui soulève ses Lusiades d’un bras courageux : par malheur, la Grèce sauvée ne s’en est tirée qu’en lambeaux.
Défiance et colère à l’endroit du gouvernement qui compromet toutes les fortunes, rancune et hostilité contre la noblesse qui barre tous les chemins, voilà donc les sentiments qui grandissent dans la classe moyenne par le seul progrès de sa richesse et de sa culture Sur cette matière ainsi disposée, on devine quel sera l’effet de la philosophie nouvelle. Enfermée d’abord dans le réservoir aristocratique, la doctrine a filtré par tous les interstices comme une eau glissante, et se répand insensiblement dans tout l’étage inférieur Déjà en 1727, Barbier, qui est un bourgeois de l’ancienne roche et ne connaît guère que de nom la philosophie et les philosophes, écrit dans son journal : « On retranche à cent pauvres familles des rentes viagères qui les faisaient subsister, acquises avec des effets dont le roi était débiteur et dont le fonds est éteint ; on donne cinquante-six mille livres de pension à des gens qui ont été dans les grands postes où ils ont amassé des biens considérables, toujours aux dépens du peuple, et cela pour se reposer et ne rien faire578 » Une à une, les idées de réforme pénètrent dans son cabinet d’avocat consultant ; il a suffi de la conversation pour les propager, et le gros sens commun n’a pas besoin de philosophie pour les admettre. « La taxe des impositions sur les biens, dit-il en 1750, doit être proportionnelle et répartie également sur tous les sujets du roi et membres de l’État, à proportion des biens que chacun possède réellement dans le royaume ; en Angleterre, les terres de la noblesse, du clergé et du Tiers-état payent également sans distinction ; rien n’est plus juste. » — Dans les dix années qui suivent, le flot grossit ; on parle en mal du gouvernement dans les cafés, aux promenades, et la police n’ose arrêter les frondeurs, « parce qu’il faudrait arrêter tout le monde ». […] Effet qu’elle produit sur lui. — Formation des passions révolutionnaires
« Ce locataire peu à effet était Jean Valjean, la jeune fille était Cosette. […] Bien qu’aucune satisfaction absolue ne soit donnée à la philosophie, pas plus de circonscrire la cause que de limiter l’effet, le contemplateur tombe dans des extases sans fond à cause de toutes ces décompositions de forces aboutissant à l’unité. […] On détruit l’effet de ce qu’on exagère : c’est le fleuve qui rejette son écume sur ses bords, pour que l’eau ne soit pas troublée ; qui peut accuser le fleuve de purifier l’écume ?
De là, un effet crépusculaire et fantastique, effrayant et attrayant [Le Constitutionnel (15 février 1864).] […] Auguste Vitu Les Mères ennemies : Cette situation émouvante et neuve est d’un irrésistible effet. […] Le lyrisme dispose d’effets sublimes dont notre époque s’est privée on ne sait pourquoi, par une vague crainte du ridicule qui a paralysé bien des écrivains.
La fable dans toute sa grâce et dans tout son effet moral est de l’invention de La Fontaine. […] Le premier ouvrage où l’on en vit l’effet fut sa Joconde. […] ne sentence de police de ce magistrat vint interdire le débit du quatrième livre, « dont la lecture, y est-il dit, ne peut avoir d’autre effet que celui de corrompre les mœurs et d’inspirer le libertinage. » 92.
L’univers me faisait l’effet d’un désert sec et froid. […] Le vide fait quelquefois le même effet que le plein. […] Cette société à deux me fait l’effet d’une coterie qui rétrécit l’esprit, nuit à la largeur d’appréciation et constitue la plus lourde chaîne pour l’indépendance.
Cette communion d’enthousiasme, si je puis m’exprimer ainsi, qui s’établit irrésistiblement entre les spectateurs des œuvres wagnériennes, contribue pour beaucoup à la puissance de leur effet. […] Mais il se borne à imiter ses prédécesseurs en les surpassant selon ses moyens ; et bientôt un autre le laissera loin derrière lui en renversant toute la boutique des opéras à clinquant et en elevant un monument lyrique dans lequel la Poésie, la Musique, l’action et les decors seront combinés en vue d’un effet commun. » Mais c’est avec Hegel que sont les rapprochements les plus nombreux et les plus importants. […] Dans une étude sur la localisation du sens de l’Espace dans l’oreille, et sur les troubles amenés dans le fonctionnement régulier de l’oreille, soit par des lésions traumatiques, soit par des présentations de conditions anormales où le sens de l’audition se trouve « désorientisé », nous détachons le passage suivant qui, outre l’intérêt d’une appréciation de l’Esthétique Wagnérienne par un ouvrage de pure science, marque combien sont profondes les sources de cette Esthétique, et combien les effets extraordinaires produits par son dispositif acoustique reposent sur une intuition admirable de ce qui est saisissable et exploitable dans l’organisme humain.
. — On a regretté cependant que ce bronze ne fit pas tout l’effet attendu près du mur d’une église. […] Le Lohengrin présentait une particularité singulière, c’est que le poëme avait été écrit en vers par le compositeur. — J’ignore si le proverbe français est vrai ici, « qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même » ; toujours est-il qu’à travers d’incontestables beautés poétiques, le public a trouvé des longueurs qui ont parfois refroidi l’effet de l’ouvrage. […] L’absence de loges particulières et la riche décoration de la loge grand-ducale lui donnent tout à fait l’apparence d’un théâtre de cour, et l’effet général est loin d’y perdre.
Il en résulte un curieux effet de perspective intérieure : toutes nos images finissent par se ranger spontanément et se classer comme dans une sphère dont nous occupons le centre et dont la circonférence semble se dilater ou se concentrer tour à tour. […] Par l’effet de l’habitude, des associations si faciles s’établissent entre les mouvements réflexes que le premier suggère et entraîne tous les autres. […] Si révolution semble étendre d’un côté la sphère de l’inconscience, c’est pour pouvoir étendre d’un autre côté celle de la conscience même : les chefs-d’œuvre de son subtil mécanisme ont pour effet de rendre possible une sensibilité plus subtile encore.
Que ce soit le vice ou la vertu qui le lisent, il leur produira le même effet : il est ennuyeux. […] Cousin, dans ce livre fadement exagéré sur les charmes de la duchesse de Chevreuse, nous fait l’effet de cette gravure qui est partout chez les coiffeurs et qui représente Héro, versant sur la tête de Léandre un pot de parfums. […] S’il y avait eu, en effet, du talent dans le livre de Madame de Hautefort, s’il y avait eu de l’agrément et de la vie, c’est-à-dire seulement un peu de ce qui manquait complètement au pastel gris, froid et libertin de Mme de Chevreuse, cela nous eût fait l’effet caïman et sain du vice puni et de la vertu récompensée.
Les Lettres de la Marquise de…. nous détaillent les effets d’une passion très vive, & très vivement peinte. […] Ce ne peut être que l’effet d’une rencontre ; mais elle est malheureuse pour l’Ecrivain qu’on a prévenu. […] Voilà certainement des passions fortes dans leur principe, & la plupart terribles dans leurs effets.
Mais la colere d’Achille ne produit-elle pas son effet, & l’effet le plus terrible, par l’inaction même de ce héros ? […] Mais s’il revenoit aujourd’hui avec ce feu divin, quelles couleurs, quelles images ne tireroit-il pas des grands effets de la nature, si savamment développés, des grands effets de l’industrie humaine, que l’expérience & l’intérêt ont porté si loin depuis trois mille ans ? […] Ceia posé, voyons ce qui constitue la naïveté dans la fable, & l’effet qu’elle y produit. […] Ce prestige de l’art paroît d’abord inconcevable ; mais dès qu’on remonte à la cause, on n’est plus surpris de l’effet. […] En admirant la cause on a loüé les effets : ainsi les fléaux de la terre en sont devenus les héros.
Mark Bond se croit damné parce qu’étant petit garçon il a prononcé un blasphème ; il lit et prie sans cesse et sans effet, et enfin, désespéré, s’enrôle avec l’espérance d’être tué. […] L’effet le plus général était une respiration bruyante comme celle de gens à demi étranglés et qui halètent pour avoir de l’air. […] Mais regardez l’effet de ces trivialités de butors. […] On rêve tristement à cette seconde scolastique, et l’on finit par découvrir que si elle s’est trouvée sans effet dans le royaume de la science, c’est qu’elle ne s’employait véritablement qu’à féconder le royaume de l’action. […] Ils ne craignent point de rebuter, et ils ont besoin de faire effet.
Il se sent lésé par les effets du traité conclu ; il le dénonce. […] Une cause : l’homme ; — un moyen : la femme ; — un effet : les enfants. […] Une cause : le roi ; — un moyen d’action : le patriciat ou les patriciats ; — un effet : conservation et reproduction du peuple […] Et, dès lors, l’effet est tout différent. […] On relit après lui, et on a le sentiment qu’il n’a pas songé à « faire effet. » L’accent de sincérité est absolu.
On dirait volontiers de ses travaux, de ses articles, et de l’effet qu’ils produisent : « si l’on s’attend à les trouver pesants, on les trouve fins ; et si l’on est très-averti que c’est fin, on les trouve un peu ternes ou même pesants. » En somme, malgré la distinction et le soin du détail, nous le concevons très-bien d’après l’article, rien de ce qu’a écrit ou pensé le docte écrivain ne passe une certaine médiocrité.
L’épisode de la mère Inès et la peinture du couvent sont semés de traits discrets et justes, sur cet effet mystérieux des religieuses aux formes vagues se perdant dans les corridors, sur cette marche furtive de la jeune fille serrant le mur auquel, de temps en temps, elle s’appuie pour se rendre plus légère ; un art délicat a touché ces points.
On se sent saisi par une seule idée, comme sous la griffe d’un monstre tout puissant, on contraint sa pensée, sans pouvoir la distraire ; il y a un travail dans l’action de vivre qui ne laisse pas un moment de repos ; le soir est la seule attente de tout le jour, le réveil est un coup douloureux qui vous représente chaque matin votre malheur avec l’effet de la surprise.
Au lieu que les mots plus beaux des langues étrangères font obstacle à la pensée en lui imposant, quelle qu’elle soit, leur musique et leur teinte, le mot français, incolore, atone, ne garde qu’un sens net, où l’esprit aperçoit tous les effets, tous les usages dont il est capable ; il prend le relief, l’harmonie, la lumière, la chaleur, que l’idée réclame ; il s’amortit ou éclate, il prête ou emprunte sa flamme, infiniment souple et mobile, élastique et subtil comme le plus léger des gaz, malgré la précision rigoureuse de sa définition, qui, dans aucun emploi, ne s’altère ni ne s’obscurcit.
La fausse ostentation de l’amour de la Patrie n’en imposera plus dans des bouches mensongeres ; & l’Ecrivain utile qui respectera les Loix, vengera la Religion, rappellera les mœurs, défendra le goût, sera assuré de voir protéger ses travaux, & de n’avoir pas à gémir des tristes effets de son zele.
Pour cet effet, il nous suffira d’extraire d’une de nos Lettres à un Seigneur étranger, l’endroit où nous lui avons rendu compte de l’Ecrit où M.
Nulle autre cause de cette étonnante supériorité, que la connoissance profonde du cœur humain, qu’une observation subtile qui saisissoit avec justesse les vices & les ridicules par-tout où ils se trouvoient, qu’une délicatesse de tact qui discernoit, à coup sûr, ce qu’il y avoit de plus saillant dans les travers de la Société, que l’art enfin de les présenter sous un jour propre à les rendre sensibles, & à les corriger par une plaisanterie sans aigreur, sans apprêt, & toujours si naturelle, que l’effet en étoit immanquable.
Il aurait pour lui une telle notoriété de loyauté, d’élévation, d’utilité et de bonne conscience, qu’on ne l’accuserait jamais de chercher l’effet et le fracas, là où il n’aurait cherché qu’une moralité et une leçon.
La déclaration eut son effet.
Pour qu’il eût produit cet effet, il auroit fallu traiter chaque article plus au long & avec plus de profondeur, connoître tous les bons auteurs sur chaque matiere ; en porter des jugemens réfléchis, & laisser dans l’oubli une foule d’écrits vains qu’on ne peut pas lire.
Les Œuvres spirituelles de Fénelon, sont le fruit d’une belle ame & d’un cœur sensible qui aime & qui fait aimer la vertu ; mais il y a une petite teinture de quiétisme, qui pourroit produire de mauvais effets sur les esprits foibles.
C’est le mauvais effet de couleurs qui tranchent, et ne participent point les unes des autres.
Le fond du salon est percé de niches qui font sans doute un bel effet en peinture, mais qui en font un mauvais en gravure, parce qu’on n’y distingue pas assez les statues qui les remplissent, des personnages intéressés à la scène.
Cet inconvénient tient à une manière de faire qui double l’effet du tableau pour le moment.
Ainsi l’on ne sçauroit blâmer les poëtes de choisir pour sujet de leurs imitations les effets des passions qui sont les plus generales, et que tous les hommes ressentent ordinairement.
En effet la rime la plus riche ne fait qu’un effet bien passager. à n’estimer même le mérite des vers que par les difficultez qu’il faut surmonter pour les faire ; il est moins difficile sans comparaison de rimer richement que de composer des vers nombreux et remplis d’harmonie.
Ils y font voir encore des païsages artistement mis en perspective par une diminution de traits, lesquels étant non-seulement plus petits, mais encore moins marquez, et se confondant même dans l’éloignement, produisent à peu près le même effet en sculpture, que la dégradation des couleurs fait dans un tableau.
Mais, quoique cette protestation soit spirituelle et fondée, quoiqu’elle réduise assez plaisamment à néant les prétentions et les interprétations de Barbier, qui nous fait l’effet d’un érudit… à côté ; quoique, enfin, Techener s’associe au travail de Briquet, cependant il ne résulte pas pour nous de ce travail que madame de la Fayette soit étrangère, dans l’opinion de Techener, au livre qu’il publie.
Celui en qui les leçons des philosophes auraient développé les sentiments de l’humanité et de la pitié n’aurait pas eu non plus ce style si fier et d’un effet si terrible avec lequel il décrit dans toute la variété de leurs accidents, les plus sanglants combats, avec lequel il diversifie de cent manières bizarres les tableaux de meurtre qui font la sublimité de l’Iliade.
Jamais non plus on n’a dépensé plus de mots pour dire moins de choses, ni entassé plus d’invraisemblances pour produire au total moins d’effets. […] — mais c’est qu’il en a vu partout autour de lui, dans les mélodrames du grand Corneille, et dans les comédies de ce « fiacre » de Scarron, dans les lettres de Balzac, et dans les romans de La Calprenède, les effets désastreux. […] C’est que les Provinciales ont porté coup, et que l’effet en dure toujours. […] C’est au moins celle dont les origines remontent le plus haut, et dont aujourd’hui même les effets ne sont pas épuisés. […] Dans l’ardeur de la lutte, enveloppé qu’on est et comme aveuglé par la fumée du champ de bataille, à peine mesure-t-on ses coups, bien loin d’en pouvoir préjuger les effets.
Ce qu’il dépense de cris, de blasphèmes, de convulsions pourrait défrayer une ville prise d’assaut, et comme il arrive toujours en pareil cas, l’effet de tout ce bruit est nul ; le spectateur reste insensible. […] Ce n’est pas que nous prétendions ici nous montrer méprisants pour l’exactitude descriptive ; il est tel tableau tracé de la main de M. de Balzac par exemple, qui est loin de nous sembler indigne d’intérêt, mais ces effets que l’on a raison d’employer dans le roman, ne sont pas trop bien à leur place dans tout ce qui doit être plus près de l’art. […] Nous rendons pleine justice à ce que ces œuvres ont de bon ; mais chacune nous fait un peu l’effet d’une bluette plus ou moins réussie, et ce n’est pas assez pour une nouvelle. […] Quelques écrivains de premier ordre, comme George Sand, en firent leur domaine exclusif, et purent, seuls, en tirer des effets d’une merveilleuse beauté ; mais la foule, et malheureusement l’auteur de Fortunio consentit à la suivre, la foule n’alla pas affronter des difficultés si grandes, et se rabattit sur les objets matériels. […] Tout autre m’eût peut-être fait mourir de faim ; celui-là me donne même à boire, je ne le quitterai jamais. » L’effet du vin et surtout du vin du Rhin, est, assez communément, de disposer l’esprit et le cœur aux sentiments tendres ; le poète se trouva donc bientôt dans une disposition d’esprit tellement sentimentale qu’il quitta la table et la taverne pour aller rêver au clair de lune.
bref, avec tout son effet de magie ». […] Eschyle avait pris au silence que lui imposait la loi des deux acteurs ses plus puissants effets dramatiques. […] Action et réaction d’ailleurs s’impliquent, et de la cause à l’effet la différence est surtout d’accent. […] Et de là aussi, effet et cause à la fois, sa stérilité relative. […] Or un miroir soudainement montré fait en ce cas l’effet d’un obstacle contre un flot rapide.
Il arrive, par le fait même et par l’effet de cette façon d’instruire, que notre homme est rendu aussi sot qu’on peut l’être ici-bas. […] Ce vice est plutôt l’effet de l’âge et de la complexion des vieillards qui s’y abandonnent aussi naturellement qu’ils suivaient les plaisirs dans leur jeunesse ou leur ambition dans l’âge viril. […] Moquons-nous donc de cette chicane où ils veulent assujettir le goût du public et ne consultons dans une comédie que l’effet qu’elle fait sur nous. […] Ne serait-ce point cela que Molière a voulu dire, et ce dernier effet, le plus honteux, du libertinage, ne serait-ce pas cela qu’il a voulu indiquer ? […] Tout ce caractère se tient très bien, avec des éléments différents qui sont très loin d’être incompatibles et qui concordent très bien pour l’effet scénique.
Et l’on se demande l’effet produit dans les hautes et sages régions littéraires, par ce démasquement inattendu dans Le Figaro d’une petite levée de plumes, railleuses, blagueuses, batailleuses. […] Il me dit qu’il a d’abord été l’élève de Gérome, pendant trois mois, mais voyant qu’il ne trouvait pas là son affaire, il s’était mis à voyager en Italie, en Espagne, en Afrique, à l’effet d’attraper l’originalité, la personnalité qu’il voulait conquérir. […] La lecture produit un grand effet. […] Daudet me dit, que la seule crainte qu’il éprouve pour moi, c’est que la fin de mes tableaux, sans effet théâtral, ne déroute le public. […] Samedi 29 décembre Incontestablement ce n’est pas seulement la langue de la grande Adèle, qui choque le public petit bourgeois, la langue de Mlle de Varandeuil produit peut-être un effet pire, chez les gens qui ne sortent pas d’une famille noble, qui n’ont pas entendu la langue, trivialement colorée, des vieilles femmes de race du temps.
C’est surtout dans la méditation proprement dite que la parole intérieure est remarquable, car c’est alors qu’apparaît pleinement l’indissoluble alliance de la parole avec la pensée : cette maxime de Laromiguière : « Toute la force de l’intelligence réside dans l’artifice du langage », et, en général, « tout ce qu’ont dit les métaphysiciens », — c’est-à-dire, sans doute, les nominalistes, et, avec eux, Condillac et son école, — sur les « effets du langage… considéré comme signe de la pensée », tout cela « s’étend aussi à la parole intérieure », et même « n’est intelligible qu’autant qu’on lui en fait l’application »76. […] Il avoue encore que, dans les cas où « nous dirigeons nos souvenirs97 », ce frémissement s’affaiblit et disparaît peu à peu par l’effet de l’habitude [ch. […] Il connaît les effets négatifs de l’habitude98 ; il connaît aussi la volonté mentale, l’attention, mais il ne l’emploie qu’à déterminer l’ordre des faits psychiques99 ; il ignore qu’elle est aussi et surtout l’antidote de l’habitude négative [ch. […] Les habitudes de la parole intérieure ont leur effet dans l’acte de parler à haute voix, et réciproquement ; il n’y a là que deux variétés d’un même acte, commandées par une seule habitude101. […] Mais la réflexion n’a pas le privilège d’engendrer des habitudes ; la rêverie aussi laisse après elle des tendances reproductrices ; seulement elles sont moins fortes, et surtout la réflexion seule prévoit et veut les habitudes qu’elle engendre ; la rêverie est insouciante, elle est parfois une puissance de mal, parce qu’elle ne prévoit pas ses effets.
Combattre un ennemi pour le salut de tous, Et contre un inconnu s’exposer seul aux coups, D’une simple vertu c’est l’effet ordinaire : Mille l’ont déjà fait, mille pourraient le faire. […] Tout récit, tout discours, toute description, tout ensemble de récits, de descriptions et de discours, concourt à un effet, et n’a son prix et son entrée dans la fable que parce qu’il concourt à cet effet. […] Ce sont autant d’arguments dissimulés qui tendent tous à un même effet.
Ainsi, par exemple, cette opération de l’esprit par laquelle l’intelligence se dit : « Il n’y a pas d’effet sans cause, et, puisque j’aperçois une multitude d’effets, il y a donc une cause suprême ; c’est-à-dire il y a donc un Dieu ! […] Or il en résulte, dans l’effet général des Dialogues, je ne sais quel sourire sarcastique de l’esprit, qui humilie l’auditeur, au lieu de le disposer à la confiance ; on craint toujours de marcher sur un piège de sophiste, quand on devrait s’abandonner sans défiance à la main du sage qui vous conduit ; on ne sait jamais si ce sage parle sérieusement ou ironiquement ; il y a trop de gascon dans ce grec ; on craint le maître qu’on devrait adorer. […] « Ce n’est pas autre chose, lui répond Criton, sinon que celui qui est chargé de te donner le poison ne cesse de me répéter depuis longtemps que tu dois parler le moins possible, car il assure que ceux qui parlent trop, avant de boire, s’échauffent et contrarient ainsi l’effet du poison, et qu’alors on est quelquefois contraint de le donner trois ou quatre fois à ceux qui ralentissent ainsi leur mort par trop de conversation.
Ce phénomène, combien ne s’augmentera-t-il pas sous l’effet des hérédités ! […] C’était sans doute, disais-je, l’effet acquis des précédentes pauvres et non stériles années : tandis que, banni des cités, il menait dans les exils le désespoir des vieux efforts chutés, l’espoir des avenirs, — oui, dans la solitaire méditation, libre des lois reçues, dans la méditation tout grandissante et terrifiée de se voir grandir, dans la méditation obstinée de l’esprit qui veut le plus loin. — Richard Wagner comprit que la musique (ainsi dit M. […] Disciple de Weber, dit compositeur illustre, applaudi à Dresde et à Weimar, ailleurs encore, Wagner avait eu la musique une forme d’art bonne à susciter en nous de puissantes impressions, donc complément admirable à la parole et au geste pour former le drame ; la musique, donc, un auxiliaire qui crée autour du drame un milieu de rêve, qui intensifie l’effet du spectacle ; la musique, ce qui rend poignante aux foules, par Meyerbeer, une action inventée par Scribe ; et Wagner avait fait ces mélodrames avec musique Tannhæuser, Lohengrin. […] On admirera la virtuosité musicale, oui, et l’on confessera l’insignifiance du drame ; mais entendre là un drame psychologique, c’est le monstrueux effet d’une éducation déviée par l’invétéré préjugé d’un Wagner resté dramaturge en 1877 comme en 1849.
Par cela même, comme nous l’avons vu, toute sensation a nécessairement une intensité, car toute sensation est un effet produit sur l’appétit de l’être vivant, et cet effet, qui augmente ou diminue l’intensité de l’action interne, provoque une réaction plus ou moins intense ; nous ne pouvons donc pas, à propos de chaque sensation, manquer d’un sentiment quelconque d’intensité : passion plus ou moins intense et réaction plus ou moins intense. […] Nos procédés de synthèse intellectuelle sont donc des artifices d’analyse psychologique qui ne reproduisent nullement le processus réel de la nature et de la vie, c’est un symbolisme trompeur : nous prenons, comme l’a fait Wundt autrefois, le raisonnement, effet final, pour un principe ; nous expliquons les sensations par des raisonnements plus ou moins inconscients, au lieu d’expliquer le raisonnement même par le développement continu des sensations où la réflexion introduit des discontinuités artificielles. […] Selon Sergi, l’attention ne serait que la délimitation plus grande de l’onde nerveuse diffuse, son degré de différenciation supérieure : c’est là ne voir que l’effet passif.
Si cette vue est exacte, Dickens devra être un de ces hommes et toutes les particularités de son art pourront être appliquées par ce que l’on sait et ce que l’on suppose sur l’effet de l’ascendant des émotions dans un organisme spirituel. […] Ils exaltent leurs tics, leurs qualités, leurs vertus, leurs ridicules et leur méchanceté ; ils se confessent avec une abondance d’indications, une franchise d’aveux, qui frappent et amusent les plus inattentifs lecteurs, qui compromettent parfois l’effet d’effroi que devraient produire les traîtres, féroces vraiment avec trop d’abandon, qui font verser la vertu des héros et des héroïnes tantôt dans une benoiterie stupide, tantôt dans trop d’humilité. […] Les effets que peuvent produire des livres de cette sorte qui ont pour caractéristique l’outrance dans l’expression des mille émotions du romancier, les sentiments auxquels il fait appel chez ses lecteurs, ne sauraient être difficiles à démêler. […] Pour la démonstration d’un caractère, d’une physionomie, pour les procédés de personation d’un auteur, cette tendance affective aura des effets plus marqués encore.
Le merveilleux paysage de la forêt de Fontainebleau, dont l’idylle apparaît au milieu de l’Éducation sentimentale, est peint de même avec des types d’arbre, de petits sentiers, des clairières, des sables, des jeux de lumière dans des herbes ; le fulgurant lever de soleil à la fin du banquet des mercenaires dans le jardin d’Hamilcar, est montré en une suite d’effets particuliers à Cartilage, étincelles que l’astre met au faîte des temples et aux clairs miroirs des citernes, hennissements des chevaux de Khamon, tambourins des courtisanes sonnant dans le bois de Tanit ; et pour la nuit de lune où Salammbô profère son hymne à la déesse, ce sont encore les ombres des maisons puniques et l’accroupissement des êtres qui les hantent, les murmures de ses arbres et de ses îlots, qui sont énumérés. […] Les effets L’ensemble : L’œuvre de Flaubert est double, départie entre le vrai et le beau. […] Chacun de ses doigts était pour lui plus qu’une chose, presqu’une personne… Il l’appelait Marie, adorant ce nom là fait exprès, disait-il, pour être soupiré dans l’extase et qui semblait contenir des nuages d’encens, des penchées de roses. » D’aussi, belles pages marquent encore la sensualité contenue de ces deux êtres mûrs pour l’amour, et exacerbant leurs nerfs malades ; la promesse de son corps accordée et ce sacrifice empêché par la maladie de son fils tandis que dehors l’émeute se déchaîne puis la séparation des deux amants, jusqu’à cette scène effroyablement aigüe où Frédéric, se trouvant un soir chez elle pâle et en larmes, est emmené par sa maîtresse, tandis que les rires délirants de Mme Arnoux sonnent dans l’escalier, et en trouent l’ombre ; la ruine de cette femme, cette chose intime et presque obscène, la vente de ses effets : enfin cette suprême et dure entrevue, où éclairée tout à coup par la lampe, elle montre à son amant vieilli, et travaillé de concupiscences, la froideur pure sur ses doux yeux noirs, de ses cheveux désormais blancs, dont, déroulés, elle taille une mèche, « brutalement à la racine »… Par ce type de femme de la grâce la plus haute, Flaubert se compensait de toutes les brutes que son souci de la vérité le forçait à peindre. […] Les impressions principales que nous parurent produire les œuvres ainsi édifiées, furent la vérité, la beauté, le mystère, le symbolisme, effets que coordonne en série un pessimisme violent ou ironique.
La prose et les vers réalistes, qui font sur les yeux l’effet prolongé de la couleur rouge, passent sur les lèvres comme des cailloux. […] Nous avons assisté, de nos jours, aux fâcheux effets d’une erreur en sens contraire. […] Le poète n’a pas la prétention de pénétrer cette loi de la nature, mais d’en reproduire les effets dans son domaine borné. […] L’art moderne cherche le plus souvent ses effets dans le contraste, dans l’antithèse, dans la dissonance. […] On y rencontre même des effets qui ressemblent à la rime des langues modernes.
Elles sont l’effet de propriétés plus spéciales des organes glandulaires dont nous nous proposons de faire l’objet du cours de ce semestre, et dont nous allons commencer immédiatement l’étude. […] On se sert à cet effet du petit bouchon de liège muni d’une tige. […] S’il fallait attribuer un effet à la pression du sang, les liquides salivaires auraient dû rebrousser chemin, ce qui n’a pas eu lieu. […] Cet effet ne persiste pas, car à l’autopsie d’un chien qui avait subi ces injections, autopsie faite treize jours après, on trouva le tissu glandulaire tout à fait à l’état normal. […] Nous voulions voir si l’injection d’huile serait suivie, dans les glandes salivaires, des mêmes effets que dans le pancréas.
Cette monotonie, à la longue, produit son effet et fait vibrer la fibre. […] Ce que le trouvère n’a pas cherché, mais ce qui ne laisse pas de frapper encore et d’émouvoir, le combat continuant, c’est le contraste du lieu riant et frais et de la mêlée si lourde et si sanglante : « Dedans un très beau pré, sur une douce pente, à mi-voie de Josselin et du château de Ploërmel, au chêne que l’on appelle de la mi-voie, le long d’une geneslaie qui était verte et belle… » Il y a là un sentiment comme involontaire de nature, un souvenir circonstancié de la terre de la patrie, qui ajoute à l’effet simple et grandiose. — Si le poète y a pensé, ce n’est pas pour y voir un contraste, mais plutôt pour y noter un accord entre cette belle nature chérie et ce beau fait d’armes glorieux : son patriotisme marie tout cela.
Davantage, je crois fermement que lesdits États feront bien pour eux et pour leur république de n’affliger et désespérer lesdits catholiques ; car nous avons éprouvé en nos jours quel pouvoir a dedans les âmes et courages des hommes la liberté de conscience et le soin de la religion : tant s’en faut que la vexation et affliction les en rende plus nonchalants et abattus, qu’elle fait des effets tout contraires. […] Ce rappel à l’équité, ce vœu honorable et stérile, ou qui n’eut qu’un effet très passager, fut le dernier acte du président Jeannin comme négociateur en Hollande.
Quoi qu’il en soit, ce dilettante brillant et incrédule dut à quelque chose de fier et de hardi qu’il avait dans l’imagination, et qui tenait sans doute à ses origines méridionales, d’être le premier chez nous à parler dignement de Dante, et même de le juger très finement sur des beautés de détail et d’exécution qui semblaient être du ressort des seuls Italiens : Il faut surtout varier ses inversions, disait-il en pensant au travail imposé aux traducteurs ; le Dante dessine quelquefois l’attitude de ses personnages par la coupe de ses phrases ; il a des brusqueries de style qui produisent de grands effets ; et souvent, dans la peinture de ses supplices, il emploie une fatigue de mots qui rend merveilleusement celle des tourmentés. — Quand il est beau, disait-il encore, rien ne lui est comparable. […] Pour produire tout son effet et pour donner à ses jugements toute leur portée, il faut se dire et dire aux autres qu’on retourne les points de vue, si on les retourne en effet.
Il commença par Chapelain et par sa Pucelle ; mais La Pucelle et Chapelain lui produisirent l’effet qu’ils ont toujours produit ; ils l’ennuyèrent et allaient le dégoûter de poursuivre de ce côté, lorsqu’il ouvrit un autre volume de poésies de ce temps-là, les œuvres de Saint-Amant, et il se sentit au contraire amorcé, affriandé. […] Chacun apportait son mets et son fruit : Thalie, de la part d’Apollon, présenta à son tour le melon, qui obtint le prix au jugement des gourmets immortels. — Une autre pièce que Perrault trouvait fort agréable, et que je suis fort tenté aussi de trouver jolie, est celle de La Pluie ; le poète y décrit au naturel l’effet bienfaisant que produit sur la terre, après une aride attente et une sécheresse de canicule, une ondée longtemps désiré.
Quant à l’effet moral que lui fait le manège de l’homme vu de près et son inquiétude de succès, il faut l’entendre elle-même : J’ai vu la correspondance de Voltaire (dans l’édition de Kehl, qui paraissait alors), et comme je lis moralistement, elle me fait beaucoup de plaisir. […] De leurs défauts combinés avec d’autres parties meilleures, il peut s’engendrer, chemin faisant, de bonnes choses et sortir des effets non méprisables.
sur l’effet de sa parole et sur le choc électrique direct qu’il aurait pu produire dans ce tête-à-tête, — que dis-je ? […] Mais il y a une autre langue sévère et laconique qui atteint la racine des choses, les causes, les motifs secrets, les effets présumables, les tours de passe-passe et les vues souterraines de l’intérêt particulier ; cette langue-là a bien aussi son prix.
Ces défauts de débit, cette longanimité de parole et cette longueur de larynx (colli longitudo, a dit Phèdre), auxquels se joignait un ton amer de misanthropie, paralysaient, chez M. de Quincy, l’effet des plus éminentes qualités : ce fut un malheur. […] Ses notices, qui réussissaient dans les séances publiques, et auxquelles on n’a pas rendu peut-être assez de justice à la lecture, me font l’effet d’appartenir à ce que j’appellerai l’éloquence décorative : comme dans la peinture de décoration, il y entre bien des draperies et de l’arrangement, pas assez de vérité.
Ce perpétuel Étienne, qui revient sans cesse comme le nom de César dans les fameux Commentaires, fait un premier effet assez singulier, mais qui n’est pas désagréable, la nature de l’homme étant donnée. […] Je dois dire que dans le volume de ses Souvenirs où il parle de cette matinée (page 302), il ne se rend compte que très imparfaitement de l’effet qu’il produisit.